n° 21613 | Fiche technique | 35182 caractères | 35182Temps de lecture estimé : 25 mn | 16/03/23 |
Résumé: La connaissance mutuelle entre protagonistes progresse et la jeune invitée s’apprivoise peu à peu. | ||||
Critères: ff fff fplusag jeunes vacances essayage douche voir exhib nudisme noculotte odeurs fmast caresses rasage -lesbos | ||||
Auteur : Dyonisia (Rêves et autofictions… souvenirs et confidences…) Envoi mini-message |
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Résumé de l’épisode précédent :
Chantal et sa fille reçoivent une amie de cette dernière, timide, mais sympathique.
L’après-midi s’est passé seins nus pour toutes les trois. Les filles sont retournées dans la piscine et ont chahuté jusqu’au coucher du soleil. Je me suis trempée encore une ou deux fois, puis je les ai laissées à leurs jeux. Rinçage à l’eau claire et occupations diverses m’ont menée à l’heure du dîner : omelette et pommes de terre sautées – mon plat préféré depuis quelque temps –, cuisinées cette fois avec un tablier sur mon éternel paréo.
C’est prêt. Je suis obligée d’appeler les filles à plusieurs reprises pour qu’elles daignent venir, mais je tiens à ce qu’elles prennent une douche sommaire avant de passer à table. L’eau du bassin n’est pas des plus propres. Les deux vieux paréos sortis de mon stock que je leur confie suffiront à les couvrir ensuite. Même si le soir il fait chaud, ce n’est pas une raison pour dîner en maillot !
Le couvert mis, je quitte mon tablier et m’accorde un petit verre, simplement vêtue de ce seul léger tissu que j’apprécie en été, pendant que ces demoiselles font leurs ablutions. Ma fille en revient la première, plus vite que je l’attendais. Est-ce pour avoir négligé de remettre le moindre dessous, à mon exemple ?
Le retour de celle-ci m’empêche de répondre. La pudeur chez elle a repris ses droits si j’en juge par la sage culotte qui se devine en transparence, pudeur en demi-teinte, toutefois, car deux jolies protubérances révèlent les tétons libres. Je l’en félicite d’un sourire approbateur dont elle me remercie par un visage radieux tandis que je l’invite à s’asseoir.
Les avis sont partagés. Manon prêche pour une journée à la plage, je plaide pour une visite culturelle, Marie se satisferait volontiers de ne pas bouger de la maison. La foule, serviette à serviette sur le sable, ne l’attire pas et la culture, selon elle, est plutôt un joker pour mauvais temps. On débat, on digresse, et finalement on se range comme il se doit aux désirs de l’invitée.
J’ai lancé cela comme une plaisanterie et je récolte un regard incrédule de Marie à deux doigts de l’affolement. Il me faut désamorcer une inquiétude prête à éclater.
Elle s’emberlificote dans ses justifications et s’empourpre d’autant plus vite que les mots lui manquent. Je lui prends la main pour la calmer.
Elle pousse un soupir de soulagement et hoche la tête avec un pauvre sourire. C’est touchant de voir une grande fille comme elle aussi troublée par les images qui lui reviennent et celles qu’elle projette. Manon ne l’aide pas vraiment en croyant venir à son secours.
Et vlan ! La pauvre Marie repique derechef un fard ! Je m’empresse de proposer le dessert et de parler d’autre chose pour ne plus revenir sur le sujet jusqu’au coucher. Seulement, voilà, on est comme on est : lorsque nous nous séparons, je ne peux me retenir de confier à Marie que pour ma part je dors nue, parce que garder sa culotte la nuit, ce n’est ni hygiénique ni confortable.
Sur ce, je souhaite à chacune de bien dormir et me retire dans mes appartements, simple chambre en l’occurrence, en jugeant inutile de prévoir la moindre nuisette pour en sortir.
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Eh bien non, je n’ai pas croisé Marie la nuit dernière. Je n’ai pas su, au matin, si elle avait suivi mon conseil. Je n’ai pas non plus, dans la journée, enlevé le bas. Un petit mistral s’était levé qui nous a dissuadées de faire trempette ou bronzette. Nous avons couru les magasins à la place. On a les promenades culturelles qu’on peut ! Ce furent donc shopping prolongé et menues emplettes. La foule des touristes dans les boutiques et les cafés du port n’était pas un environnement propice aux confidences, mais les essayages du soir nous offrirent un bon moment d’intimité décontractée.
Il y eut d’abord les bousculades joyeuses autour de la douche. Chacune voulait la prendre en premier et je dus imposer le privilège de l’âge. Je n’en gagnai pas pour autant un tranquille isolement, car ma fille n’eut rien de plus pressé que de charger la machine à laver, soi-disant afin de gagner du temps. Et, candeur ou malice, elle laissa ouverte la porte de la salle de bain en sortant. Le moyen d’aller fermer quand le shampoing ruisselle dans vos yeux ?
Je ne me suis pas donné le ridicule de me plaindre ou d’appeler à l’aide. Je me suis résignée à l’impudeur d’une paroi vitrée sans buée pour procéder à ma petite toilette tandis que Marie et Manon passaient et repassaient dans le couloir. Peu me coûtait, à la vérité, que l’invitée visse la silhouette dénudée de son hôtesse.
La mise en route de la lessive m’a fourni l’innocent prétexte d’inverser à loisir la situation. Trop timide pour protester et trop pudique pour s’en moquer, Marie s’appliqua à ne présenter que son dos aux regards. Elle m’offrit ainsi la plaisante vue d’une paire de fesses rebondies et l’amusant manège d’un gant soigneusement disposé pour en cacher le plus possible quand il devait passer entre les cuisses. Je mis fin à son malaise – ou, qui sait, à son plaisir – lorsque ma fille vint lui apporter son peignoir et me réclamer le mien pour son propre usage.
Réduite de ce fait au costume d’Ève, je profitai de cet état pour déballer et essayer à l’aise mes achats, en particulier un ravissant ensemble de coton tout en dentelles. Porté à même la peau, il me parut encore plus affriolant que passé sur mes sous-vêtements dans la boutique et l’idée de juger son effet en le soumettant à la critique de deux regards sans concession s’imposa tout naturellement. De là à considérer qu’il serait pertinent d’examiner ensemble nos nouvelles acquisitions, il n’y avait qu’un pas.
Je l’ai franchi allègrement dans mon coordonné blanc à trou-trous, un mignon haut vaporeux et une ample courte jupe-culotte sur mon bras, en allant attendre impatiemment le retour de mes jeunes douchées dans leur chambre. Pour peupler ma solitude, je me risque à quelques poses suggestives devant la glace de l’armoire. Et, ma foi, j’y réussis assez bien…
Et voilà ! Vous commencez à vous dire que vous êtes encore appétissante pour votre âge, et votre fille vous tacle en un clin d’œil ! Heureusement, Marie est plus diplomate.
Ma proposition la prend par surprise. Moi aussi, elle m’est venue spontanément. Tant pis ! Je dégrafe mon soutien-gorge avant qu’elle pense à refuser. Ma fille lève les yeux au ciel. Marie ouvre grand les siens sans pouvoir se décider : accepter, c’est quitter son peignoir et se montrer toute nue. J’insiste gentiment en lui tendant la lingerie.
C’est Manon qui le prend et Marie qui se tourne pudiquement pour se dévêtir. Je retire le slip. Nos regards se croisent dans les miroirs. Je vois son dos, elle doit me voir de face. Elle en est confuse. Manon s’amuse à jouer les portemanteaux, une pièce de lingerie dans chaque main. Son peignoir s’est dénoué, la transformant en mannequin coquin, mais elle s’en fiche.
Marie commence par mettre le bas. Il fallait s’y attendre ! Elle est toujours de dos et doit se pencher en haussant un genou pour enfiler son pied. Ce geste usuel et anodin me révèle son problème. Ou plutôt, ce qu’elle croit être un défaut anatomique dont elle a honte.
Oh, c’est très bref, et si je ne me tenais pas suffisamment éloignée pour le voir, je ne l’aurais pas remarqué. Entre la cuisse relevée et la jambe d’appui, dans cette échancrure naturelle, deux fins fuseaux roses sont fugitivement apparus. La petite Marie est dotée de nymphes plus longues que la moyenne ! Et cette particularité banale la complexe.
Tout rendre bien vite dans l’ordre, dissimulé sous les guipures. Le soutien-gorge est agrafé, les bonnets à peu près en place. Elle se retourne enfin, luttant encore pour assurer l’ajustage de la poitrine, mi-fière, mi-penaude. Elle est pourtant ravissante et mérite que je le lui dise.
De fait, les filigranes de dentelles sont assez finement entrelacés pour être indiscrets. Ils mettent en évidence les fraises rouges des tétons sous la pointe des bonnets arachnéens que tendent les gros mamelons particulièrement visibles. Les seins s’épanouissent au-dessus de la mince lisière qui souligne leur galbe, et plus bas, ce n’est pas moins révélateur. Les motifs de coton blanc se dessinent d’autant mieux sur la sombre toison qu’ils sont censés masquer. Quant au menu gousset, il ne dissimule guère le haut de la fente ni les lèvres qui semblent prêtes à en déborder. Mais je n’en démords pas.
Elle hoche la tête avec un timide sourire d’acceptation et me laisse parfaire l’enveloppement de ses globes tendres qui durcissent doucement au contact de mes mains. Après quelques légers attouchements, ils remplissent parfaitement le soutien-gorge. Je me recule d’un pas pour apprécier l’effet. Il est encore plus saisissant.
On dirait qu’elle vient à peine de s’apercevoir de ma nudité, tant elle tourne et retourne la tête pour poser les yeux sur n’importe quoi d’autre que mon anatomie. Manon, elle, ne porte aucune attention à notre assaut de politesse, mais s’intéresse de près à mes autres achats. La seule distraction qu’elle s’accorde est pour conseiller à Marie d’accepter.
Je me contente d’un signe de tête, de toute manière elle n’a pas attendu la réponse. J’ai un autre sujet de préoccupation, car, décidément, la touffe brune de Marie montre son indocilité en profitant des mouvements de sa propriétaire pour projeter ses poils à travers tous les espaces qui se présentent. C’est fâcheux et ça rompt tout le charme de l’ensemble.
Elle a passé le top transparent qu’une lubie m’a fait acheter. Le fin tissu se relève sur la pointe de ses seins, soulignant les petits tétons bruns qui menacent de le percer. Je soupire : j’ai beau ne pas trop me soucier de mes formes, je dois reconnaître que ma poitrine ferait piètre figure dans cet écrin. Au moins, descendrait-il plus bas et couvrirait-il le pubis… mais ?
Je n’en crois pas mes yeux : un triangle lisse se termine sur un demi-ticket de métro si étroit qu’il semble désigner plus que décorer le haut de la fente. Comment ne l’avais-je pas encore remarqué ?
Manon fait mine de m’approuver vigoureusement tout en m’informant qu’elle adore mon haut qui est « super chic ». Super érotique, oui ! mais je cède à une demande si innocemment – tu parles ! – formulée avec une petite idée de demander un service en retour, quand même…
Ma fille accepte, bien sûr, trop heureuse d’hériter de ce qu’elle désire pour si peu en échange. Pour Marie, par contre, cela pose évidemment un nouveau dilemme. Moins stressant, malgré tout, car l’ambiance complice de nos échanges l’a peu à peu soulagée de ses inquiétudes. Elle n’hésite que quelques secondes à quitter le slip, en rougissant de confusion cependant.
Mon exclamation la surprend, la ravit et la trouble. Elle n’a jamais imaginé être complimentée pour son intimité et la peur d’une moquerie la tourmente. Bref, elle n’y croit pas vraiment.
À nouveau de grands yeux affolés, et de grands signes de dénégation, trop appuyés pour être sincères. Ce n’est pourtant que péché véniel !
Voilà qui règle la question, pour l’instant. Le point positif, c’est que Marie a complètement oublié qu’elle montre sa foune sans voile depuis un quart d’heure. Mon petit doigt me dit qu’elle s’y habitue. Pour l’heure, elle s’interroge sur l’alternative que je lui laisse. Manon ne se pose pas tant de questions : le top peut bien frôler l’indécence, du moment qu’il lui plaît, point barre ! Quant à moi, je ne conserve de mes lubies qu’une méchante jupe-culotte, qui, au surplus, s’avère mal coupée : elle me scie la chatte ! (Mais cela peut avoir son bon côté…)
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Croyez-le ou non, cette séance d’essayage à la bonne franquette coquine a été le catalyseur des espérances secrètes de notre invitée. Avait-elle eu auparavant conscience de ses désirs ? Les avait-elle jusqu’alors refoulés sous couvert de n’importe quel prétexte de morale, de complexes, ou de je ne sais quoi d'autre ? En tout cas, sans doute rassurée sur les défauts qu’elle reprochait à son corps, Marie dormait nue dès cette nuit-là, et le lendemain elle adoptait la pratique du bronzage intégral.
Les jours s’écoulent depuis dans la plus naturelle et décontractée convivialité. Nous alternons bains de soleil et balades récréatives. Marie ne connaissait pas le musée des ex-voto, ni notre célèbre abbatiale, ni la plage interdite aux « textiles ». Ses lacunes sont maintenant comblées et elle en est ravie. Hier, ses parents ont téléphoné, craignant qu’une semaine de présence et sa prolongation ne me soient un trop lourd fardeau, ce dont je les ai détrompés. Ils voulaient surtout lui rappeler qu’ils partaient en vacances. Marie a préféré rester avec nous.
Mes relations avec elle balancent entre celles d’une grande sœur – je n’en ai pourtant plus l’âge ! – et celles d’une cousine ou d’une tante bienveillante. Je ne m’immisce pas de trop près dans celles qu’elle entretient avec ma fille. J’observe cependant que se développe une grande complicité, pour ne pas dire « proximité », liant ces deux jeunes femmes. Cela éveille en moi une curiosité indulgente doublée d’une pointe d’envie et de nostalgie.
Aujourd’hui, Marie s’est prononcée pour une taille drastique de sa toison. Après petit-déjeuner, elle m’a déclaré sans ambages son souhait que je m’en occupe. J’ai décliné sa demande, je ne suis pas sûre de rester insensible dans une telle situation. Mon refus l’a déçue, elle craint de se blesser en se rasant elle-même et n’oserait pas se confier à une esthéticienne même si je lui offrais la séance. Elle a pensé à une autre solution que je ne lui aurais jamais proposée.
Pourquoi ai-je accepté ? Me voici à poil dans la salle de bain, assise sur un tabouret, la bombe de crème à raser dans la main, cuisses ouvertes devant les yeux curieux et attentifs d’une jeune fille.
Elle s’est posée sans façon en tailleur. Son tee-shirt remonte à sa taille, ses longues nymphes caressent le sol. Son ingénuité confiante me touche et son regard me trouble. Je m’empresse de couvrir de mousse ma touffe et le reste. Il me faut pourtant utiliser le Ligette pour dames, montrer le bon geste, le bon angle, la pression ferme, mais sans trop, et tendre la peau, là, sur le bord des lèvres…
La silhouette de ma fille s’encadre dans le chambranle.
J’ai bien envie de refuser ! Elle a malgré tout le bon goût de rester sur le seuil, par pudeur, par discrétion ou par timidité, je ne sais. Mais c’est un fait : elle n’observera que de loin. Je hausse les épaules, résignée.
Bon, un côté, c’est fait. L’extérieur de l’autre lèvre maintenant. Le geste souple, appliqué, d’un seul mouvement d’abord, puis quelques reprises à contre-poil… Voilà ! Je continue sur le pubis, de l’aine au mont, à droite et à gauche, en tâchant de respecter une forme en triangle.
J’évite de relever la tête ou de parler. Démonstration par l’exemple, les mots sont inutiles. Pour l’instant, le cœur du modèle est à l’abri. Une couche mousseuse immaculée dissimule les détails de mon sexe. Oui, mais elle masque aussi les poils que je sais d’expérience parsemer le revers interne des grandes lèvres. Je dois les étirer pour ôter ces importuns, et donc…
Je prends une grande inspiration, et j’écarte ma fente. Les volutes de mousse partent avec le rasoir, ce qui en reste se dilue. Impossible d’empêcher la vision de mon corail humide, les deux paires d’yeux qui le scrutent ne peuvent ignorer sa brillance révélatrice. Elle dénonce mon émoi mieux qu’un aveu ! Un frisson de honte me saisit.
Oh, et puis zut ! Ce sont deux adultes, après tout ! J’affronte leurs regards. Un seul, en vérité, Manon s’est détournée. Seule Marie me fixe, les joues rouges. Pourtant, sa main qui me tend le gant mouillé ne tremble pas. Pourtant, elle suit de près sans ciller le rinçage de ma chatte. Pourtant, elle avance une tête circonspecte.
Pas besoin de préciser : « là » désigne sans erreur l’intervalle entre grandes et petites lèvres. Elle s’est encore rapprochée, si je serrais les genoux, je l’emprisonnerais ! Je sens son souffle sur mes chairs intimes. Comment ne pas mouiller de plus sous cette légère caresse ? Elle doit le voir et le sentir. La garce, elle me cherche ! Coup d’œil à la porte : Manon est partie. Hé bien, ma coquine, tu vas être servie !
Et crac, je la lui ouvre toute grande, ma chatte. Je lui offre un point de vue imparable sur l’intérieur des lèvres. Et pas seulement des lèvres, pour le coup : si elle voulait contempler un con de femme en gros plan, c’est le moment ! Mais elle ne se démonte pas, elle inspecte la netteté des lieux. Elle examine tout ça d’un air innocent, l’hypocrite !
Elle ne fait pas de remarque sur le gonflement de mes lèvres, pas de remarque sur l’incarnat plus vif de mes nymphes, pas de remarque sur l’abondance de cyprine sur mes muqueuses, pas de remarque sur le petit haricot cramoisi que mon fripon de clitoris pousse hors de son capuchon. Elle ne peut manquer de les voir, je le sais, je me connais ! Je sais aussi la force de mes fragrances. À peine si les palpitations de ses narines m’indiquent qu’elle les renifle. Non, elle prend au sérieux sa fonction d’assistante. Elle est là pour les poils rétifs et c’est tout. Ben voyons !
Elle me touche ! (Arrête ma belle, tu vas trop loin…), mais je me domine, je respire, j’assure ma voix.
Que dire ? Elle me regarde avec une candeur angélique – un ange n’a pas de sexe, n’est-ce pas ? –, à croire que je m’imaginerais des choses ! En plus, elle n’a pas tort : écarter la grande lèvre, repousser la petite, et manier le rasoir, deux mains n’y suffisent guère. Je me rends à la raison (hum…), je transige.
Ça lui suffit, elle a un bon prétexte pour me toucher – au cœur fendu – en tout bien tout honneur. Et moi, je frémis de cet attouchement en m’efforçant de ne pas le montrer. Oui, mais, ça bat la chamade dans ma poitrine, mes seins durcissent, mes tétons pointent, et la lame glisse maladroitement sous ma main tremblante. Je m’obstine, m’y reprends à deux, à trois fois, viens à bout des rebelles, enfin, des deux côtés. Je me crois sauvée, je déchante.
Je peux tenter de contrôler mon trouble, pas les phéromones (question idiote : les yogis y arrivent-ils ?). Les joues de Marie s’empourprent de plus en plus, sa respiration se fait oppressée. Ses yeux sont rivés sur l’épicentre du séisme qui me remue. Je suis incapable de maîtriser les ondées qui sourdent de mon ventre. J’en ressens le flux, j’en devine les effluves. Qu’en est-il pour elle ?
Déjà, ses doigts se sont égarés sur mes festons en changeant de place. Certes, ils ne les ont qu’effleurés, mais un éclair de plaisir m’a traversée. S’ils avaient frôlé mon clitoris, j’aurais crié. J’ai atteint la limite du supportable. Je vais l’implorer de me caresser si je ne mets pas fin à ce jeu.
Oh ce regret dans son regard ! Cet espoir tenace de prolonger l’instant ! Le souhait évident de me voir me masser, l’envie secrète de passer elle-même cette lotion, peut-être. Je reste ferme, quoi qu’il m’en coûte.
Elle comprend, j’en suis sûre. Ma vulve délaissée est restée éclose, une goutte de cyprine me taquine le périnée. Il faudrait qu’elle soit aveugle pour ne pas comprendre ! Hé bien, elle est apparemment aveuglée par son désir, elle insiste.
Elle hoche la tête, en silence, trop prise par son émotion pour arriver à parler, au-delà du rouge de la confusion et de la convoitise, toujours fixée sur mes débordements. (Très bien, petite cochonne, je vais t’en mettre plein les yeux !) Je me penche en arrière, je relève une cuisse, j’empoigne ma fesse, je lui expose mon cratère et ma raie culière ouverte.
La chatte, le cul, la mouille, l’odeur, c’en est trop pour elle. Elle balbutie un acquiescement pendant que je reprends une position – à peine – plus décente et se lève précipitamment en murmurant un remerciement pour se précipiter dehors. Un mignon reflet brillant marque sur le sol l’endroit où elle était assise.
Je serais mal venue de m’en offusquer : une tache du même acabit s’étale à l’aplomb de mon tabouret. La porte de la salle de bain est restée ouverte. C’est devenu une habitude, ou un complot, de ces demoiselles, d’oublier de la fermer. Un coup d’œil vers le couloir, il est désert, pour l’instant. D’ici cinq minutes, l’une ou l’autre le traversera. Je suis trop dolente pour me relever, le besoin de jouir est trop fort, au diable pudeur et bienséance !
Je me masturbe, au vu et au su de la première qui passera. Et tant mieux si elle me regarde, je ferai durer mon orgasme !
D’ailleurs, je vois le visage de Marie dans le miroir. Elle m’observe, elle m’encourage, elle sourit, elle respire fort, elle doit se branler elle aussi. (Oui, ma chérie, branle-toi ! Je me branle à cause de toi, je me branle pour toi…) Ma main me fouille, mon pouce m’écrase le clito, mes doigts tordent mes tétons, mon ventre bout, mes bras se crispent, l’air me manque, mes cuisses se ferment. Je crie.
Je rouvre les yeux, il n’y a aucun reflet dans le miroir. Je tourne la tête, le couloir est vide. J’ai rêvé, hallucinée par ma folie. Mon cri, par contre, était réel. Une cavalcade résonne dans le couloir. Je me mets debout en vitesse. Jambes tremblantes, je m’appuie au lavabo.
La voix de ma fille s’angoisse. La figure inquiète de Marie – toujours fesses à l’air – duplique celle de Manon.
Je leur souris, encore un peu haletante. Leurs visages s’éclairent, vaguement rieurs. Leurs yeux se plissent, un soupçon malicieux. Elles paraissent rassurées. Je doute qu’elles croient à mon explication.
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J’ai pris une douche et je suis partie faire des courses, cul nu sous ma robe. Difficile de porter une culotte quand on a omis de calmer le feu du rasoir. Bien des hommes vous le diront, à propos du col de chemise, évidemment ! Quoique… Bref, je n’avais pas d’absolue nécessité de provisions, mais je préfère m’éloigner. Je ne suis pas très fière de moi, et pourtant j’ai éprouvé un plaisir particulier dans cette étrange relation, l’orgasme solitaire qui l’a conclue m’a donné une émotion comparable à celles ressenties chez Colette. Il me faut réfléchir et tâcher de mettre de l’ordre dans mes idées, ou plutôt dans mes sentiments.
Je n’essuie aucune remarque goguenarde ou doucereuse à mon retour. L’accueil des filles est aussi gai qu’à l’habitude, comme si rien ne s’était passé. Elles seraient même plus serviables, allant jusqu’à s’occuper du repas. J’ai ramené deux bouquets de fleurs. Une impulsion : un pour moi, un pour elles. Elles sont en petite tenue. Normal. Apparemment, la décision de taille de touffe a été repoussée. Je vais me mettre à l’aise également. Ma robe est moite, mon incontournable paréo la remplacera avantageusement.
Les contrevents sont fermés et il règne une chaleur étouffante dans la pièce où je pénètre. Elles n’ont pas dû l’aérer de la nuit, des remugles divers y flottent. Quand je m’habitue à la pénombre, je distingue un joli désordre ! Des tongs, des baskets, des tees, des shorts, des maillots traînent un peu partout, mêlés à des CD et des bouquins. Tiens, pas de culottes… Le lit est défait, le seul drap est chiffonné. Il porte encore l’empreinte des fesses qui s’y sont posées. Je passe la main, par réflexe, pour le défroisser. Il est tiède et humide par endroits. Transpiration, ou autre chose ?
Une curiosité amusée me pousse, je renifle : les deux ! Exhalaisons âcres, fragrances de vanille et d’agrumes, effluves de cannelle et de pêche, parfums acides et vague relent marin. Manifestement, elles sont restées assises ici un long moment, sans doute presque tout le temps de mon absence. Je suppose qu’elles ont parlé de moi, de leurs impressions sur ma démonstration, de ce qu’elles ont vu ou deviné de ce qui a suivi, et quelque chose me dit qu’elles ne se sont pas bornées à échanger des mots ni des gestes anodins.
Après tout, si elles avaient envie de se comparer, de se toucher, de se masturber, c’est de leur âge ! De tout âge, devrais-je dire. Je ne vais pas jouer les mères-la-pudeur ou les mères-la-morale, cela me siérait mal… Non, ce qui m’ennuie c’est que j’ai fait voltiger ma robe par-dessus les moulins en entrant et qu’en me posant sur le lit pour explorer le drap, j’ai ajouté la sueur de mes propres fesses et mes odeurs intimes au mélange préexistant. Bof ! Au point où il en était…
Croyez-vous qu’elles manifestent une quelconque gêne en répondant ? Pensez-vous ! Elles approuvent mes conseils d’un air si chaste qu’on leur donnerait le Bon Dieu sans confession.
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Les jours s’écoulent, heureux et insouciants. Nous vivons à poil la moitié du temps. S’il faut descendre en ville, une légère robe suffit – une robe pour chacune, évidemment, je ne sors pas couverte de mon seul paréo ! Même Marie s’y est mise. Aller seins et cul nus sous un fin tissu ne la rebute plus. Elle m’a étonnée un matin en se présentant la touffe impeccablement taillée et sculptée en étroit triangle. Elle est presque entièrement bronzée, maintenant. La pâleur de la peau autour du buisson rescapé exposait d’autant mieux les particularités de sa vulve.
Je l’ai complimentée, pour l’élégance de son travail comme pour l’appropriation de son corps. Elle en a été fière et m’a remerciée d’un baiser affectueux sur la joue – si l’on considère que le coin des lèvres est encore la joue – sans attacher d’importance à la rencontre de nos seins. Il y a longtemps que les contacts de ce genre ne la font plus rougir, fussent-ils au niveau des hanches ou du ventre. Je n’ai pas posé de questions, mais le clin d’œil échangé avec Manon qui partageait sa fierté était en lui-même une réponse confirmant mes suppositions.
Elles affichent une complicité physique qui friserait l’indécence en d’autres compagnies que la mienne. Se tenir par la taille est devenu pour elles une attitude coutumière. Leurs luttes pour rire dans la « piscine » ne s’encombrent d’aucune pudeur. De brusques excès de gaieté les secouent inopinément et se concluent par de furtifs bécots sur les lèvres. Elles ne vont guère plus loin en ma présence, mais leur comportement choquerait la moins soupçonneuse des matrones. Pour ma part, je n’y vois rien de répréhensible.
Je suis au contraire heureuse d’offrir à ma fille la chance, que je n’ai pas eue, d’explorer ses aspirations sexuelles au début de sa vie d’adulte. À elle, ensuite, de choisir en connaissance de cause le sens qu’elle lui donnera. Je m’abstiens de les espionner dans leur intimité, mais cela me coûte : j’aimerais les conseiller, les aider de mon expérience. La conscience me le défend, bien sûr, et l’objectivité me l’interdit : je ne suis encore qu’une novice dans cet art féminin. Je me contente – à mon corps défendant, mais je le console – d’observer avec bienveillance.
À part ça, la vie est belle. Les filles passent des vacances qui resteront l’un de leurs plus beaux souvenirs, et moi, je vis dans les merveilles du monde sans bouger de chez moi. Tout cela parce que je me suis laissé surprendre un jour en pleine activité masturbatoire, ou, si l’on y réfléchit bien, parce que j’ai trouvé voilà des années un journal intime oublié dans un vieux tiroir.
Je n’oublie pas cependant celle à qui je dois ma propre métamorphose. Les derniers coups de fil échangés avec Colette l’ont tenue au courant des bouleversements de mon quotidien. Ses avis me sont précieux, mon affection pour elle est intacte, je lui parle sans détour de mes sentiments à l’égard de Marie et de son évolution, avec la même confiance que lorsque j’étais dans ses bras. Elle m’a invitée à la rejoindre pour une réunion avec quelques-unes de ses amies. La tentation de la retrouver est grande, mais je ne peux faillir à mon devoir de chaperon.
À suivre…