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Temps de lecture estimé : 25 mn
21/03/23
Résumé:  Une invitation qu’il est bien tentant d’accepter, mais il convient d’en débattre auparavant, et même après en avoir pris la décision, d’ailleurs.
Critères:  ff douche amour voir exhib odeurs fmast caresses intermast cunnilingu anulingus uro -lesbos
Auteur : Dyonisia  (Rêves et autofictions… souvenirs et confidences…)      Envoi mini-message

Série : Marie, la copine

Chapitre 04 / 08
Où Marie se déchaîne

Résumé des épisodes précédents :

Les pudeurs entre Chantal et Marie sont parties à tire-d’aile – et pour cause ! – et sur la plage nue, quoique bien fréquentée, une romance est née.




Marie et moi avons gentiment batifolé au bord de la plage, débarrassées des stigmates de nos folies lubriques et passionnées. Nous avons renouvelé notre couche de sel en suivant la lisière du sable jusqu’à l’endroit où nous avions rencontré nos hôtesses de vespasiennes improvisées. Ginette et Stéphanie se préparaient à partir. Nous avons eu la chance de les retrouver avant qu’elles ne se rhabillent. Elles ont été sensibles à notre souhait de les remercier pour leurs attentions plutôt que de partir sans les revoir.


Nous avons papoté quelques minutes, toutes les quatre à poil, histoire de leur conter notre mésaventure. Elles ont bien ri de notre désarroi à la vue impromptue d’une chatte noire et pourpre. Elles nous ont enviées d’avoir pu profiter de sa jolie image. Elles avaient remarqué le matin ce couple promenant son duo de brun et de rose nus. Ce n’était pas la première fois qu’elles en avaient admiré le contraste, soupçonnant une paire de belles voyeuses perverses. Elles ont été étonnées et amusées d’apprendre leur appartenance à la maréchaussée.


En les quittant, nous avons échangé l’espoir d’une nouvelle rencontre et la perspective de passer peut-être une journée ensemble. Nous sommes retournées, lasses et fourbues dans le soleil couchant, jusqu’à la paillote restaurant de la plage. Ma robe blouse était maculée de taches de sueur, de sel, de cyprine et de sable, mais sèche et inodore. J’ai réglé ma note en récupérant mon sac à main, le tee et la jupe de Marie que le patron avait eu la gentillesse de garder. Après un dernier grand Vichy menthe « pour la route », nous avons enfin rejoint ma voiture sur le parking surchauffé et surpeuplé.


Nous avons négligé de remettre nos sous-vêtements. Nous étions sur les rotules, épuisées par les marches sur le sable, le soleil, la mer, et les orgasmes. De toute façon, renfiler culotte et soutien-gorge au vu et au su des familles de « textiles » aurait déclenché un scandale. Une heure plus tard – embouteillage de retours de plage oblige – nous sommes parvenues à la maison. Deux messages m’attendaient sur le répondeur.


L’un, de ma fille, m’annonçait sa bonne arrivée à l’autre bout de la France. Sa voix était gaie malgré la fatigue du voyage, sa cheffe de chœur l’avait réceptionnée avec soulagement juste à temps pour la répétition avant le concert. En terminant, Manon n’avait pas oublié d’envoyer mille bises affectueusement coquines à sa tendre amie Marie dont elle espérait que je m’étais chaleureusement occupée. Voir la figure épanouie de ladite tendre amie l’aurait certainement rassurée.


Le second émanait de Colette. En dehors de ses amabilités sensuelles d’usage, elle me rappelait son invitation à revenir la voir pendant le séjour chez elle d’anciennes consœurs et amies proches. Si je me décidais à les rejoindre, elle en avertirait Anaïs comme elle le lui avait promis. Sans doute persuadée que je serais seule à l’ouïr, elle terminait en évoquant quelques-unes de mes découvertes érotiques SM qu’elle se proposait de me faire approfondir. Marie a tout entendu.



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Je regarde ma jeune compagne. L’écoute du message de Manon l’a comblée de joie, et de plaisir rétrospectif. Celle de celui de Colette l’a intéressée, et dévorée de curiosité. Elle me presse de questions sur qui est cette personne, comment je l’ai connue, quand était-ce, et ce qu’elle voulait dire en parlant de mes penchants révélés pour l’urolagnie, le masochisme et tutti quanti. Mes tentatives pour éluder les réponses à cet interrogatoire s’avèrent vaines. J’ai comme l’impression de m’être piégée moi-même.



Têtue, la gamine. Elle veut savoir, elle n’en démordra pas. Autant me résigner à lui donner un minimum d’informations.



Je résume l’histoire, j’escamote les détails, je synthétise les anecdotes. J’essaie néanmoins d’être honnête et complète. Ce qui prend du temps. Je continue sous la douche, ou plutôt dans la douche : Marie ne veut pas ouvrir le mitigeur, sous prétexte que le bruit de l’eau couvrirait ma voix. Pourquoi n’être pas restées tranquillement au salon, dans ce cas ? Je vais aborder la partie la plus délicate. Je préfère m’asseoir pour confesser ma révélation de jeux sexuels dont l’euphorie m’attire toujours. Je cherche des mots choisis, ils ne me viennent pas. Tant pis, je parlerai vrai.


Marie est suspendue à mes paroles. Les phrases crues ne la choquent pas. Elle s’est installée comme moi. La place est comptée, nous sommes encore une fois imbriquées. La promiscuité facilite les confidences. Elle hoche une tête compréhensive à l’aveu de ma gêne la première fois que j’ai dû uriner devant Colette. Elle a éprouvé la même honte ce matin, et la même trouble excitation. Ma corvée de bois sous la pluie et sous la férule l’égaye. Je ris aussi à ce souvenir plus cocasse que douloureux. Mon initiation saphique l’attendrit et l’étonne. Elle me croyait bi sexuelle de longue date. Mon expérience des boules de geisha suscite son intérêt.



J’en arrive à mon apprentissage du sadomasochisme. Son attention redouble. Je lui décris les péripéties de mon « Grand jour ». Ses pupilles s’écarquillent.



Elle encaisse avec un frisson. Manifestement, ce passage nécessaire la ragoûte peu. Son intérêt se réveille avec l’épisode des pinces. Nous sommes à l’étroit, la cabine de douche est devenue un sauna. Nous transpirons abondamment, la sueur accroît l’effet du sel sur la peau. Malgré cela, Marie ne cesse de s’agiter.



Elle touche ma chatte du bout du pied.



Son autre pied joue avec mes bouts de seins.



Mes orteils pétrissent sa craquette. Elle sourit béatement.



Ses deux pieds se rejoignent sur mes lèvres et les écartent autant qu’ils le peuvent. J’en oublie de remuer le mien sur les siennes. Elle n’y prend pas garde, trop prise par ce qu’elle fait, ce qu’elle voit, et ce qu’elle imagine.



Elle aime bien cette expression. Je devine qu’elle ne l’emploie pas comme une provocation, mais plutôt comme un défi à elle-même. D’ailleurs, elle ne déplace pas ses pieds. Elle veut que je reste bien ouverte. Je ne peux pas lui rendre le même service. Je me contente de glisser le gros orteil dans sa fente.



La position n’est pas très commode. L’excitation s’en contrefiche et le besoin fait le reste. Un jet honorable s’échappe d’entre mes cuisses. L’exemple donné encourage Marie. Elle gratifie ma cheville d’un beau liquide tiède. C’est comme pour tout, quand les vannes sont ouvertes, difficile d’arrêter le flot. Nos mollets se couvrent d’éclaboussures et nos fesses baignent dans le mélange des jus. La bonde évacue le surplus, laissant nos jambes maculées et nos chattes inondées. Le sentiment de bien-être est un bénéfice connexe.



Elle commence à se trémousser juste quand je ressens moi aussi les effets sournois de la pisse sur nos lèvres salées. J’aurais dû m’y attendre. Tant pis, quand ça vous grattouille, il faut vous grattouiller ! Et quand on se gratouille la choune, d’autres satisfactions se profilent. Inutile de préciser lesquelles.


Ma main trouve seule la solution. La sienne suit de son côté. Nous revoilà comme cet après-midi sur la plage, à nous astiquer respectivement la minette. Sauf que nous sommes encore plus près l’une de l’autre et que personne ne peut venir nous déranger. Il serait dommage de se priver d’un supplément de plaisir. Nos regards ardents se rencontrent, la même pensée nous est venue, nos mains se croisent simultanément.


L’excitation de la vulve y gagne ce que l’apaisement de son prurit y perd. Ni Marie ni moi ne nous en plaignons. Ses doigts reprennent vite le rythme du piston. Elle en enfourne quatre, au moins, dans mon vagin, et si brutalement que le souffle me manque. Son pouce s’acharne sur mon clitoris, le presse et le roule, le heurte parfois de l’ongle, m’arrachant des plaintes étouffées.


Je n’ose d’abord infliger de tels traitements à sa douce craquette. Je limite au majeur la fouille de son con, je masse sans vigueur la crête du bourgeon. Mais c’est elle qui pousse son sexe et son pubis vers moi. À mon seul doigt actif, j’en ajoute un second. Je pince son bouton, du pouce et l’annulaire. Elle crie, je resserre. Je relâche, elle halète. La jouissance monte, le contrôle m’échappe. Nous rions, sanglotons, prions la délivrance.


Son conin s’élargit, ma chatte pulse et pleure. Nos seins gonflent et durcissent, nos tétons désespèrent. Il faut les cajoler, les tordre ou étirer. Nos mains libres y pourvoient et nos plaintes redoublent. Nous luttons, essayons de retarder l’orgasme. Trahie par sa jeunesse, Marie succombe, et moi, troublée par son émoi, je m’envole avec elle. Nos mouilles se mélangent, nos cyprines se mêlent. Nous planons, nous râlons. Enfin, nous jouissons.


Nous reposons dolentes, sages et calmées, nos doigts encore fichés dans nos cons respectifs, les vitres de la douche couvertes buées, et le corps ruisselant de nos ébats lascifs. L’air ambiant est chargé de nos parfums de rut. Cuisses, fesses, mollets, de la fourche aux orteils, nos jambes sont trempées de jus de chatte, d’urine et de sueur. Tout le sel s’est fondu dans ce cocktail obscène, plus de démangeaisons, mais grand ravissement. Nous nous prenons la bouche, nous nous suçons la langue, nous nous remercions dans un baiser sans fin.


Mais il faut bien respirer. Nos lèvres se séparent à regret. Marie murmure, je lui fais répéter.



Elle est anxieuse et suppliante. Comment lui refuser ? Je prends sur moi, je me lève, les reins ankylosés, les jambes flageolantes. La paroi me soutient. Marie est à genoux, la tête à la hauteur de mes cuisses écartées. Elle fixe ma chatte et je l’ouvre pour elle. Je la lui ouvre en grand, sans pudeur ni malice. J’imagine l’odeur qui monte à ses narines. Elle ferme les yeux, esquisse une grimace, puis les rouvre et demande.



Je frissonne. Sa prière m’excite et aussi me fait peur. Vieille et neuve sueur, je l’ai dit, se mélange aux remugles de pisse et de cyprine fraîche. Je crains de dégager un parfum de renarde. Et s’il la faisait fuir ? Je ne lui réponds pas, cette pensée m’effraie, et pourtant je m’avance. Elle approche son nez, aspire à pleins poumons les fragrances sauvages que dispense ma chatte. Un sourire apparaît sur sa bouche entrouverte.



Je souris à mon tour, rassurée et fondante. Je m’écarte encore plus, elle inspire plus fort.



Ses yeux se voilent, elle pense à ma fille, elle en rêve.



Rien ne la retient ! Insatiable et sans vergogne ! Évidemment que c’est poisseux, je mouille comme jamais ! Je vais jouir si elle continue de m’examiner et de commenter en détail. Je me concentre, j’arrive à expulser quelques gouttes paresseuses que je sens rouler sur mes muqueuses (ne pensons pas au mélange qui se fait là-dedans !). Elle est ravie, quasiment en extase. Sans oublier pourtant la suite qu’elle attend. Je fléchis sur mes jambes, je soupire, les ongles de mes pouces repoussent la capuche qui résiste. J’insiste, j’avance mon bassin. Mon clito saille nu juste au ras de son nez. Ses narines palpitent. C’est trop ! Je vais partir…




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J’ai capitulé. Je me suis livrée à la langue fougueuse et malhabile de Marie. J’ai abandonné ma chatte à son premier cunnilingus. Je l’ai laissée se gorger de mes sucs mélangés. Elle m’a nettoyée sans être dégoûtée. Au contraire, ses yeux me disaient sa fierté d’avoir osé et son bonheur de lécher mon intimité. Je me sentais fouillée, dégustée, aspirée. Elle m’a fait gémir de plaisir et d’amour. Et quand ses lèvres ont baisé mon clito, j’ai joui sans me retenir.


Elle a bu mon orgasme, agrippée à mes hanches pour m’empêcher de tomber. Mes jambes ne me soutenaient plus. J’ai dû, malgré son aide, m’agenouiller comme elle. Sa bouche barbouillée de mes odeurs mouillées m’a redonné la vie en reprenant la mienne. Nous sommes restées longtemps enlacées et embrassées, lasses et heureuses. Je n’ai même pas pensé à la caresser ou à la gougnotter. Elle ne m’a rien demandé. Nous étions comblées et cela suffisait.


Il nous a fallu faire effort pour nous lever, pour ouvrir la douche. La fraîcheur soudaine de l’eau nous a fouettées et réveillées. J’ai réglé le mitigeur et le chaud ruissellement a lavé la crasse de notre peau. Nous avons réciproquement dirigé le jet entre nos fesses, ouvrant notre sillon et riant des grains de sable qui s’y étaient nichés. Une toilette sommaire a suffi à nous relaxer. L’approfondir de trop aurait privé nos sexes de leurs parfums suaves.


Maintenant, assises dans le salon, vaguement couvertes d’un drap de bain, nous réécoutons le message de Colette, à la demande pressante de Marie. Grâce à ma confession, elle peut en saisir tous les sous-entendus et compléter ce qui n’est qu’évoqué. Son regard malicieux me fouille comme sa langue tout à l’heure. D’ailleurs, elle la passe instinctivement sur ses lèvres en devinant ma pensée.



Je la considère, mi-étonnée mi-amusée. Elle est sérieuse. Que je retourne chez Colette et qu’elle m’accompagne lui semble une évidence. Je ne suis pas certaine qu’elle en mesure toute l’implication.



Elle acquiesce en silence, puis baisse la tête comme plongée dans une profonde réflexion. Elle se décide tout à coup d’une voix précipitée.



Elle est tout émue, au bord des larmes. Je la prends dans mes bras.



Le minois réjoui qu’elle enfouit entre mes seins est la plus reconnaissante des réponses. Son émotion en me livrant son espoir secret me bouleverse plus que je n’aurais cru. Je caresse son cou, sa nuque, son dos. Je bécote ses cheveux. Je serre tendrement sur ma peau nue ce doux corps nu lové dans mon giron. Moment délicieux d’affection et de fusion sensuelle…


Mais l’heure avance. Je la détache gentiment de ma poitrine, la console d’un baiser de cette séparation et lui tapote aimablement les fesses.



Colette décroche après deux ou trois sonneries, la voix joyeuse dès qu’elle m’entend.



Je profite qu’elle s’éloigne momentanément du combiné, en lançant à la cantonade « c’est Chantal. Vous savez, la fille dont je vous ai parlé… », pour reprendre l’initiative et m’informer, après les politesses d’usage, sur les personnes auxquelles elle vient justement de s’adresser. Elle m’explique qu’il s’agit de trois amies très chères, « dont une que vous seriez sans doute ravie de rencontrer », souligne-t-elle, et peut-être d’une quatrième qui les rejoindrait après-demain. J’expose à mon tour mon vif souhait de la revoir et faire la connaissance de ses amies, si je ne devais dans ce cas venir en compagnie de la jeune fille dont je l’ai déjà entretenue.


Il y a un blanc. Je lui précise alors que ladite jeunesse est parfaitement au courant de mon initiation aux us et coutumes des jeux SM et que son plus cher désir est de les approcher au plus près, voire de s’y essayer. Je lui raconte succinctement ensuite le déroulement de notre journée, en indiquant toutefois quelques détails croustillants dont je la sais friande.



Marie, dans le tablier qu’elle a prudemment passé pour s’occuper du repas, n’a entendu que mes dernières phrases. Cela lui suffit pour comprendre qu’elle a gagné et manifester son enthousiasme par un bisou sonore sur mon sein avant que je n’aie coupé la communication.



Le bourdonnement dans l’écouteur me signale qu’il n’est plus temps de demander des explications. Je rends son bisou à Marie, sur la nuque, pendant qu’elle repart vers la cuisine en tortillant gaiement ses fesses nues. Je la suis, amusée par sa fraîcheur innocente et ravie de contempler sa silhouette pulpeuse. Cette fille est vraiment mignonne à croquer.


Dans ma tête, je calcule le bagage à emporter. Vu la recommandation de Colette, une trousse de toilette, avec un minimum d’accessoires de maquillage évidemment, suffira. Pour la route, robes d’été, culottes et soutifs. Pourquoi des sous-vêtements, au fait ? Nous ne pourrons que les salir. Je décide qu’ils rejoindront l’indispensable dans le sac. Ne pas oublier de remettre les nattes dans le coffre, et prévoir une paire de serviettes pour les sièges…


La table est mise sur la terrasse. Tout est prêt. Marie est une perle !



Omelette et pommes sautées. Tiens, tiens !


Marie ne comprend pas pourquoi j’éclate de rire. Il faudra que je lui explique.



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Marie remue dans ses rêves à côté de moi. Son jeune corps abandonné m’attendrit. Ses seins ronds s’amollissent et se gonflent tour à tour au gré de ses soupirs. La couronne pâle de ses mamelons frissonne sous la fraise arrogante de ses tétons. Son petit ventre rond s’est aplati dans sa pose, le nombril s’y devine au creux d’une ombre légère. Ses cuisses s’écartent à peine sur l’amorce de la fente que dessine sa touffe. Je me retiens de porter la main dans cette toison moite. C’est sur la mienne qu’elle vient reposer, ravivant la mémoire d’une nuit de plaisirs.


Nous avions rapidement expédié le repas. J’avais sorti le petit flacon de liqueur domestique ramenée de la haute Provence, soi-disant pour nous égailler. En réalité, l’alcoolat de figue a potentialisé la fatigue du jour. Nos paupières se fermaient, nos phrases se perdaient dans un brouillard assourdi.



Marie n’avait pas mis en cause ce constat. Mais la profonde inspiration qui avait soulevé sa poitrine disait mieux que des mots toute la tristesse de se retrouver seule dans sa chambre. Son gros chagrin muet m’avait peinée. Il me fallait la réconforter de mon mieux, ne l’avais-je pas promis à Manon ?



Curieux comme l’on passe vite du désespoir à la joie quand on est jeune. Je n’avais pas fini de poser la question que ses yeux se rouvraient, clairs et brillants.



Nous sommes restées sages, en effet, jusqu’un peu après minuit, après le premier sommeil, quoi ! Des frôlements légers m’ont réveillée, de petits bisous tièdes sur le haut de mes seins. Marie me regardait, pupilles pétillantes. J’ai caressé doucement sa chevelure embrouillée.



Sa bouche est venue prendre la mienne. J’ai aspiré sa langue sans souci des humeurs mêlées qui la tapissaient. Elle a tété la mienne sans plus de dégoût. Sa main pétrissait mes tétins, sa cuisse pesait sur mon pubis. Je l’ai retournée sur le dos, j’ai ouvert ses genoux, j’ai plongé ma tête dans son entrejambe. Sa chatoune sentait fort la crevette et le musc. J’ai lapé son entaille et j’ai bu la cyprine que son vagin m’offrait. Saveur divine et soupirs délicieux.


Je lui ai interdit de me toucher, ni des doigts ni des lèvres. Je voulais qu’elle ne soit qu’à son propre plaisir. Je lui ai toléré mes orteils à sucer, simples ersatz pour occuper sa bouche et étouffer ses cris. Ses cuisses étaient en grand écart, exhibant sa fente. Je l’ai ouverte d’un index délicat, révélant peu à peu un corail rose luisant. J’ai vu ses muqueuses palpiter par à-coups et s’épancher sa mouille odorante et profuse.


Ses nymphes frémissaient, longues, fines, tentantes. Je les ai étirées, entre deux doigts l’une et puis l’autre. J’ai froissé avec douceur ces pétales fragiles, je les ai retroussées, je les ai repoussées, j’ai fait éclore le bouton qu’elles protégeaient. Ce tout petit rubis était gorgé de sang, dur, brûlant de fièvre, éperdu de tension. Je l’ai calmé du bout de ma langue, je l’ai tété comme on suce un bonbon. Je l’ai pris dans ma bouche, je l’ai flatté du nez, je l’ai pincé des lèvres. J’étais une ventouse à sa proie attachée…


Elle a joui, gémissante et cambrée, en serrant ma cheville, en mordant mes orteils. Je ne l’ai pas laissée un instant prendre haleine. J’ai repris sa craquette, j’ai négligé ses seins. Elle s’en occupait, je crois bien, toute seule. J’ai fouillé son entaille, de la langue et des doigts. L’urètre s’est montré, étroit pertuis acide, œilleton pâle et frêle niché dans les chairs pourpres. Je l’ai gratté de l’ongle, je l’ai massé du pouce. Quelques gouttes ont jailli, je les ai avalées. J’ai mis l’index entier au fond de son vagin. J’ai cherché les replis où se dissimulait le point le plus sensible de son anatomie.


Quand Marie s’est cabrée cramponnée à ma jambe, j’ai pressé de ma paume sur son mont de Vénus. J’ai enfourné trois doigts et les ai repliés dans sa grotte inondée en dépit de ses plaintes de plaisir impatient. Je l’ai branlée longtemps, insensible aux orgasmes successifs qui l’emportaient. Je l’ai branlée encore, heureuse du bonheur que je lui donnais. Je n’ai cessé que lorsque l’air lui a manqué, que ses cuisses tendues tremblaient et tressautaient, que son ventre crispé sursautait sous mes seins, que sa vulve enflammée coulait et criait grâce.


Alors, elle, lassée comme moi, pantelante, je l’ai caressée tendrement et bercée entre mes bras, câlinée doucement pour qu’elle se réveille du coma érotique où je l’avais conduite. Je ne pensais à rien d’autre qu’à elle, à ses soupirs lascifs, à ses mots bredouillés, à sa bouche hésitante, à sa jouissance dont j’étais, autant qu’elle, comblée. Son souffle est revenu, calme et régulier. Le mien aussi s’était apaisé. Nous sommes retombées alanguies sur le drap.


Combien de temps sommes-nous restées ainsi, soudées l’une à l’autre, tête-bêche, sans nous soucier de l’endroit où nos lèvres étaient posées, sans chercher à ranimer un désir satisfait ? Un quart d’heure, ou une heure, peut-être, je ne sais. Je me souviens seulement que c’est elle qui a touché ma chatte, qui s’est émerveillée de la trouver trempée, et qui m’a demandé de pouvoir me branler. Je l’ai étonnée en lui avouant que son orgasme avait suffi à me faire jouir. Mon corps s’en contentait, mais le sien, retrouvant force et vie, avait encore envie.


Je me suis rappelé les leçons de Colette. Celle, en particulier, de la « prière arabe » m’est venue à l’esprit. J’ai retourné Marie sur le lit, à plat ventre. J’ai haussé son bassin, ramené ses genoux à l’aplomb de ses hanches. J’ai pesé sur dos au niveau des épaules et j’ai saisi son bras, l’ai guidé vers sa choune. Puis, sa main bien plaquée sur sa fente insatiable, j’ai empoigné ses fesses et ouvert son derrière. Sa raie culière était gluante de sa mouille qui s’y était glissée, son œillet palpitait de surprise et d’attente.


J’ai gardé le sillon écarté un moment, le temps de me repaître de ce cratère bistre, étoilé et serré, enchanteur et mouillé, offert à ma merci de bonne volonté. Marie respirait fort et déjà ses doigts tripotaient son minou. J’ai posé ma bouche au centre de ces joues rondes et dodues. J’ai titillé de ma langue l’anus d’abord peureux, fermé, puis confiant, détendu. J’ai parcouru la faille du périnée au coccyx, j’ai salivé la peau, fine et souple à présent. J’ai pu apprivoiser les bords de la rosette, et j’ai tourné sept fois ma langue dans ce cul.


Marie en a gémi. De ces baisers nouveaux, elle sentait sans doute l’ivresse et l’interdit. J’ai respecté sa jeune pudeur, me bornant à ce trou et lui confiant l’autre. Le nez dans ses odeurs, la langue sur l’amande, j’ai empaumé ses seins, tendres poires pendantes. Et, tandis que sa main s’activait sur ses lèvres, j’ai pris ses mamelons entre pouces et index. J’ai roulé ses tétons, j’ai pressé ses tétins, accordant mes caresses au rythme de ses doigts dans sa chatte et sur son clitounet. Fraises tendues, vagin coulant sur mon menton, ma langue dans son cul dansant le rigodon, elle a joui, ma Puce, ma Marie, enfin rassérénée.


Maintenant, elle dort, ou elle fait semblant. Ma main a progressé en me remémorant les folies de la nuit et mes bouleversements d’instructrice attentive et d’amante lascive. De fait, c’est moi qui me masturbe, en rêvant au bonheur des orgasmes profonds que je lui ai donnés. Ma poitrine et mon ventre sont couverts de frissons, mes cuisses sont ouvertes, ma vulve mouille et pleure. Je me fouille moi-même en retenant mes cris. Je vais jouir aussi… Ne pas la réveiller ! Je dois me dominer… C’est trop tard, j’ai crié !



C’est la première fois qu’elle m’appelle ainsi. Pourquoi ai-je rougi ? Je suis encore dans les limbes de mon songe érotique, une main sur les seins, une main sur le sexe. Aurais-je honte de m’être caressée en cachette, ou presque ? J’invoquerai Colette ! Mais Marie se reprend.



Les mots se bousculent dans ma bouche, comme une gamine prise en faute, alors que je suis fière de sa remarque, heureuse, aussi, d’être appelée « chérie ». Je me secoue, je respire, je cherche à lui répondre un petit mot gentil.



Elle s’est assise, elle me regarde, les yeux cernés, le sourire ravi. J’ouvre mes bras, elle y tombe, je l’enlace. Elle embrasse ma bouche, mon cou, ma poitrine. Elle cherche mes bouts, les lèche, les suce, les tète.



Je caresse ses cheveux et sa nuque. Ils échappent à mes mains. Sa langue glisse sur mes seins, mon ventre, mon nombril, s’arrête à mon pubis. Son nez frôle mes poils, sa joue se pose sur ma touffe, ses paupières se plissent.



À mon tour de sourire. Je passe un bras sous sa cuisse, les miennes restent closes.



Sa tête entre mes jambes, ma tête entre les siennes. Pour du sauvage, c’est du sauvage ! Tous ses remugles de la nuit m’envahissent les narines. Je ne dois guère valoir mieux… Un instant d’hésitation, un silence, deux rires. Nous rions de nos odeurs de femme, et nous les dégustons, à petits coups de langue, prudemment, tendrement, précautionneusement, sans vouloir s’exciter, juste pour caresser, simplement nous aimer…



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Il est vrai que nous avons traîné au lit une bonne partie de la matinée. Fatigue d’une nuit orgasmique, retard de sommeil, plaisir de prolonger le bonheur d’être ensemble, les raisons de farniente ne manquaient pas. La douche aussi a pris du temps. Pas question de voyager dans l’état de marinade avancée où nous avaient mises nos ébats.


J’ai averti Marie du bagage réduit : elle a tenu à emporter son coordonné blanc arachnéen – pense-t-elle en jouer devant Colette ? – et j’ai choisi le moins tarte des miens. Nous ferons trousses de toilette et de maquillage communes. Un vulgaire sac de sport avale le tout. Par précaution, j’ajoute deux pulls. Si nous avons besoin de plus, je compte sur l’obligeance de notre hôtesse.


Pour les robes à même la peau, je bloque. Après réflexion, je tranche d’abord en faveur de la plus courte de ma penderie qui ira comme un gant à Marie : elle lui assure un minimum de décence en arrivant aux genoux. Quant à moi, la plus fine fait l’affaire : la légèreté du tissu l’emporte sur l’élégance de la coupe. Bref, deux bricoles de rien du tout, à ne mettre qu’au moment du départ.


Un petit-déjeuner tardif, mais copieux – les jouissances éhontées, ça creuse – nous tient lieu de déjeuner. Provision faite d’abondantes ressources en eau, sac et nattes dans le coffre de la voiture, serviettes éponges soigneusement étalées sur les sièges et maison fermée, nous sommes prêtes ! Le soleil tape fort au plus haut de sa course. Nous roulerons sous la pleine chaleur. Tant pis, nous sommes gaies !


En route pour le Haut Pays vers l’antre de Colette. J’ai hâte de la retrouver et de lui présenter ma jeune compagne.



À suivre