n° 21634 | Fiche technique | 27389 caractères | 27389Temps de lecture estimé : 19 mn | 25/03/23 |
Résumé: L’épouse revient de sa folle nuit. Monsieur l’attend et le combat s’engage. | ||||
Critères: fh ff ffh dispute -rupture -regrets | ||||
Auteur : Bichou Envoi mini-message |
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Résumé de l’épisode précédent :
Christophe participe avec son épouse à une soirée dans un grand hôtel parisien. L’épouse est entraînée, plus ou moins contre son gré, à coucher avec le vice-président du club de foot.
Mais que lui arrive-t-il ? Elle a couché avec ce voyou ! Il n’est qu’un rustre, sans élégance ni physique ni morale, même pas un mec attirant ! Incompréhensible…
Je fais le fier et lui parle d’un ton sec, mais en réalité je suis atterré, et moi, le patron, haut cadre dirigeant des centaines de salariés, je ne sais pas quoi faire.
Que lui dire lorsqu’elle revient arborant son string comme un trophée, d’un air vindicatif et satisfait ? Quelle humiliation ! Mon ego en prend un sacré coup.
Pire : voilà qu’elle m’annonce une nouvelle soirée dont je suis d’ores et déjà exclu ! Ce n’est pas possible, je rêve, j’hallucine. Je crois à un simple caprice de femme oisive, d’une princesse égoïste.
Il est vrai que cette légèreté m’est sans doute imputable : j’ai voulu satisfaire tous ses désirs en toutes circonstances, la mettre dans un cocon où tout est pensé et déterminé, sans doute pour me faire pardonner mes absences.
Elle est partie dormir sans autre forme de procès. Devant cette énormité, je tremble de tout mon corps, ma vue se brouille. Je finis par m’endormir sur le canapé, totalement épuisé, et sombre dans une nuit agitée peuplée de cauchemars plus horribles les uns que les autres.
Le lendemain, après une courte nuit (?), je m’éveille et reprends petit à petit pied. La tête encore dans le brouillard, comme si j’émergeais d’une solide cuite, je me dirige par habitude vers la douche, histoire de rejoindre le monde des vivants.
Passant par notre chambre, Fanny (c’est son prénom, je ne vous l’avais pas encore révélé) dort encore. Je la vois dans notre lit, elle est si belle, j’ai envie de la rejoindre, la serrer dans mes bras, lui faire l’amour, mais mon orgueil fracturé de mâle me l’interdit.
D’abord des explications, elle me doit bien cela.
Je vais attendre son réveil, elle doit récupérer, me dis-je sarcastique !
J’en suis à ma deuxième tasse de café lorsqu’elle apparaît enfin, le teint sombre et la mine un peu chiffonnée. Dieu qu’elle est sensuelle !
Après lui avoir servi un café, j’entame le match, calme et déterminé, d’un ton sec et le regard dur.
De mauvaise grâce, elle s’exécute et me débite alors une histoire rocambolesque de foule à traverser, avec des mecs qui l’ont tripotée, pelotée, caressée. Elle s’est surtout laissé emporter par ses sens libidineux au contact de ces jeunes hommes vigoureux et cela l’a bien excitée.
Elle s’est fait doigter et prétend que c’était moi. J’hallucine ! Comme si j’étais coutumier de ce type de comportement !
Le dialogue est houleux. Chacun se parle sans vraiment écouter l’autre.
Je n’en peux plus de cette absence de regrets, voire de remords, de cette légèreté. Son hypocrisie cache sa perversité.
Me lançant un regard noir empreint à la fois de défi et de peur, elle se lève afin d’aller sous la douche.
La semaine se passe, nous vivons l’un à côté de l’autre comme deux étrangers, et à l’exception de ce que se disent les gens bien élevés, elle n’a pas desserré les dents. Bon sang, ne va-t-elle pas comprendre et admettre qu’elle m’a trompé, trahi et humilié ? Ne comprend-elle pas que j’attends qu’une chose : qu’elle fasse profil bas ?
Le vendredi arrive, et à ma grande crainte, elle se prépare pour sortir. Je l’interpelle, l’avertis, mais elle fait la fière, tourne les talons et me laisse me débrouiller avec ma fureur, ma frustration et mon humiliation.
Je n’ai pas voulu le croire, j’aurais dû anticiper son comportement orgueilleux et capricieux. Je reste interdit, sous le choc de cette bravade imbécile. Connaissant ses humeurs et caprices d’enfant gâtée, peut-être aurais-je dû être plus souple et accepter son histoire, mieux l’analyser. L’ego bafoué, je n’ai rien tenté et suis resté intransigeant… voilà le résultat !
Je mets ma menace à exécution. Je remplis deux valises de vêtements, de sous-vêtements, de bijoux et de chaussures, tout ce qui me tombe sous la main et qui lui appartient. Je change le barillet de la porte d’entrée et colle les deux valises sur le palier. Je loge quelques effets dans un grand sac et pars me réfugier dans un hôtel.
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Un peu après minuit, devant l’appartement, je trouve mes valises sur le palier. Interloquée, je tente d’ouvrir la porte, en vain. Je sonne : pas de réponse, pas de bruit, le néant… Je suis fatiguée et veux aller dormir. J’insiste.
Le silence toujours, oppressant.
Je frappe sur cette porte, cogne fort, et plus fort encore, avec les poings, avec les pieds, à m’en faire mal, en accompagnant mes coups de cris.
L’autre porte du palier s’ouvre sur mon voisin visiblement courroucé.
Je suis abasourdie. Je commence à comprendre.
Après m’être excusée, ivre de dépit et de frustration, en larmes, j’embarque mes valises et pars me réfugier chez ma sœur Sophie.
Elle a été surprise de me voir débarquer au milieu de la nuit, deux valises à la main. Pas question de lui donner beaucoup d’explications, je ne veux pas qu’elle me fasse la morale. Je lui dis simplement que nous avons eu une dispute virulente et lui demande l’hospitalité.
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Dans ma chambre d’hôtel, je ressasse ma rancœur. Mon esprit repasse en boucle les événements. Jamais je n’ai imaginé qu’elle irait si loin dans la déraison.
Ce salopard de Gérard doit bien jubiler de mon infortune. Je me promets qu’il ne l’emportera pas au paradis. Quant à Fanny, je ne lui veux pas de mal, mais je n’accepte pas cette attitude dédaigneuse et ne souhaite pas la voir ou lui parler.
Le lendemain, samedi, je contacte mon PDG, Jean, qui a vite compris la situation et me propose de m’installer provisoirement dans l’appartement que l’entreprise possède et destiné aux visiteurs.
J’apprécie ce tact m’évitant ainsi une moquerie… Un cocu, cela fait toujours rire !
Samedi comme dimanche, je refuse tous les appels de Fanny et ne réponds à aucun de ses messages. Je n’ai aucune envie de l’entendre et encore moins de la voir.
De retour au bureau ce lundi, j’ai informé Audrey, ma secrétaire, de ma situation, évidemment sans entrer dans les détails.
Au cours d’un déplacement où elle m’avait accompagné (ce qui arrivait régulièrement), nous avions fêté la signature d’un contrat très lourd financièrement. L’alcool aidant, les choses ont dégénéré et j’ai passé la nuit avec l’assistante du client sous l’œil désapprobateur (ou envieux ?) d’Audrey. Inutile de vous faire un dessin.
Bougonnant, je la congédie pour me réfugier dans le travail.
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Durant tout le week-end, j’ai voulu le contacter, mais il refuse tous mes appels téléphoniques. J’ai laissé de nombreux messages dans l’espoir de nous voir et de discuter, en vain. En ce début de semaine, je continue mes tentatives. Chaque fois que j’appelle son bureau, sa secrétaire me répond qu’il est en réunion ou en déplacement. Il ne veut manifestement pas me parler et cela ne fait qu’attiser ma colère et ma déception.
Je ne suis pas tranquille. Le connaissant, il peut être dur et sans concession. Aussi, pourquoi l’ai-je donc affronté de cette manière ? J’aurais vraiment dû, avant de lui faire des reproches, me faire d’abord pardonner mon incartade, c’eut été plus malin. Intelligent, il aurait certainement compris mon dérapage et le dialogue aurait été plus ouvert et constructif.
Je n’ai pas le sentiment de l’avoir trompé, ce n’était pas prémédité, juste une énorme méprise. Il est vrai que lorsque je suis partie la deuxième fois, je l’ai sans doute étonné par mon audace et certainement vexé. Il n’a pas l’habitude d’une telle rébellion de ma part. J’ai d’ailleurs refusé toute coucherie, c’est bien la preuve que je ne voulais pas le tromper. Évidemment, cela, il ne le sait pas.
Cette histoire avec Gérard, son ennemi, je la revis douloureusement, car j’ai sans doute heurté mon chéri, mais je me dois la vérité : j’ai aimé. Me faire prendre un peu brutalement m’a bien plu. J’ai aimé cet assaut viril, j’ai senti que je plaisais… ce que toutes les femmes aiment, je suppose, et je ne suis pas différente. On avait envie de moi, on me voulait, c’était envoûtant. Elle qui me malaxait les seins, me suçait les tétons et me flattait le clitoris pendant que lui me pénétrait, me labourait le ventre brutalement… Quel délice ! Quel pied !
Je ne regrette pas vraiment, mais j’ai des remords. Sur le moment, je ne me suis pas rendu compte que j’humiliais mon mari. Cela, je ne le voulais pas. La vérité, aussi, c’est qu’il m’avait promis le grand soir alors que j’étais sérieusement en manque. J’ai vraiment cru qu’il tiendrait sa promesse et je me suis laissé emporter.
J’ai un peu honte, mais cette fois, je ne suis pas prête à baisser la tête devant lui.
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Comme d’habitude, Audrey a été efficace. Le mardi, l’appartement a été vidé, nos meubles déposés en garde-meuble et mes affaires personnelles portées dans mon nouvel appartement. Jean me convoque dans son bureau.
Je suis assommé par cette révélation, même si je pouvais m’en douter. Un piège comme celui-là ne pouvait avoir été réalisé qu’avec des complices.
Le conseil est réuni ce vendredi après-midi. Tous s’interrogent sur les raisons de cette réunion d’urgence.
D’un ton sec et d’une attitude dédaigneuse, il les apostrophe.
Je suis rouge de colère et de honte.
Sur ce, nous quittons la réunion dans le brouhaha général. Cette vengeance me met du baume au cœur, d’autant que je n’ai pas l’espoir d’une revanche.
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Quelques jours s’écoulent et ma sœur m’interpelle.
Je suis vexée qu’elle ne comprenne pas et ne vois que le côté bling-bling de mon mariage. Je veux que mon mari m’entende, m’écoute. Je ne veux pas être une poupée que l’on exhibe et juste bonne à mettre occasionnellement dans son lit ! Cependant, d’une certaine manière, elle a évidemment raison. Il est temps de mettre fin à ce petit tournoi imbécile de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette… ». Il faut que l’on se parle comme des adultes.
Je ne voulais pas faire le premier pas, mais tant pis, je retourne chez nous.
Le serrurier, appelé à la rescousse, a vite fait de m’ouvrir la porte. En entrant, la surprise est foudroyante : non seulement il m’a dégagée, mais en plus il a quitté les lieux ! L’appartement a été « nettoyé », il a tout effacé de ce qui faisait notre vie. Plus de photos, plus de bibelots, il ne reste rien de notre cocon, de nos souvenirs.
Mes jambes ne me portent plus, c’est le naufrage, comme le Titanic je sombre. Mon monde s’écroule, je suis dans les abysses, je me noie, j’oublie de respirer. Je m’évanouis. Combien de temps ? Je l’ignore.
Je reviens à moi, hébétée. J’appelle Geneviève.
Elle me trouve oscillant entre colère et détresse, totalement déboussolée et tenant des propos furieux et contradictoires.
Geneviève me soutient, m’enlace, me parle doucement dans l’oreille. Sa voix chaude et mélodieuse me calme. Nous partons chez elle où elle m’hébergera quelque temps.
Pour assurer ma subsistance et sous l’insistance de mes deux amis, j’ai finalement relancé mon activité de kiné.
Au milieu de cette tempête morale et sentimentale, Alexis et Geneviève me soutiennent. Cela me fait un bien fou. Le travail m’évite de penser et le contact des patients, dont certains bien amochés par les accidents, remet mes pendules à l’heure.
J’ai trouvé un petit appartement non loin du boulot. Bien sûr, il n’y a aucune commune mesure avec ce que j’ai connu… plus petit, un peu vieillot, au deuxième étage sans ascenseur, mais c’est chez moi.
Le temps passe et toujours aucune nouvelle. J’ai encore laissé plusieurs messages sur son portable et à son bureau, mais je n’ai reçu aucun retour.
Petit à petit, mon esprit se fait plus critique, tant à l’égard de Christophe que de moi-même. Que je le veuille ou non, je l’ai trompé et même humilié puisque j’ai couché avec son meilleur ennemi. Certes, ce n’était pas voulu, mais le fait est là et je dois d’abord m’en prendre à moi-même.
Mais je continue de revendiquer une autre attitude de sa part, une plus grande ouverture d’esprit. À défaut de me pardonner, il doit au moins m’écouter.
René Poupon disait « Savoir écouter cette voix en nous et dans l’autre qui nous montre le chemin ». Savoir écouter, c’est un art !
Grâce à Geneviève, je rencontre de nouvelles personnes. Elle s’arrange pour me faire inviter à des soirées. J’ai bien compris qu’elle essaie de me « placer », elle veut seulement m’aider. Je lui suis reconnaissante de me tirer de ce gouffre dans lequel je me suis précipitée.
Au cours de l’une des soirées, j’ai fait la connaissance de Sylvie, une magnifique blonde aux yeux clairs, au port altier et aux seins arrogants. Elle est gracieuse, son regard est sensuel et m’attire comme un insecte par la lumière.
Nous sympathisons, échangeons quelques banalités, puis parlons de choses plus intimes. Pas de mari pour l’une, une séparation pas encore définitive (du moins, je l’espère) pour moi.
Nous nous sommes revues à plusieurs reprises, et puis un soir, je l’invite à dîner chez moi. Elle est arrivée étincelante de beauté et de sensualité, un sourire solaire accroché à son visage resplendissant.
À l’apéritif, alors que je n’ai jamais été attirée par les femmes, j’ai eu tout à coup envie d’elle, une attirance inattendue à laquelle je n’ai pu que me soumettre.
Nous nous sommes enlacées, caressées, embrassées. Nos langues se sont rencontrées et nos mains ont parcouru le corps de l’autre, les seins, le ventre. Je découvre sa vulve couronnée d’une toison blonde fournie, mais bien taillée, alors que moi j’arbore une toison moins épaisse, mais tout aussi bien soignée.
Sans un mot, je lui offre un cunnilingus langoureux pendant qu’elle se caresse les seins et tire sur ses tétons. Elle chante de plaisir ce qui augmente le mien. Ensuite, c’est elle qui me lèche, me pénètre et me titille le clito. Elle sait y faire et je balance mon bassin de haut en bas sous ses caresses expertes.
Nous nous retrouvons en ciseau, la vulve de l’une caressant celle de l’autre, se frottant à qui mieux mieux et s’offrant mutuellement un plaisir entraînant pour chacune un orgasme dévastateur.
Après un temps de récupération, joyeuses et assouvies, nous passons à table dans la joie et la bonne humeur.
Pendant plusieurs semaines, nous nous sommes retrouvées chez l’une ou chez l’autre. Les plaisirs saphiques ont présidé à nos retrouvailles et chaque fois, j’ai joui et profité du superbe corps de Sylvie, de sa chaleur, sa douceur, sa sensualité et sa tendresse bien féminine.
Un jour, alors qu’elle ne m’en avait jamais parlé, elle m’a annoncé son départ pour les Antilles où elle exercera un poste de directrice de site pour le compte de sa boîte. Une occasion unique pour sa carrière, m’explique-t-elle. Un peu tristes de nous quitter, nous avons batifolé une dernière fois et je me suis retrouvée à nouveau seule.
Me revient alors le vide créé par l’absence de Christophe. Je ne l’ai pas complètement oublié et je suis même un peu honteuse de cette aventure. Qu’en aurait-il pensé ? Peut-être aurait-il participé ? J’ose le croire, cela me donne bonne conscience. Avec une autre femme, ce n’est pas vraiment tromper son mari, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit, je ne reçois aucun signe de sa part… Je crains bien qu’il ne m’ait oubliée…
Puis j’ai rencontré Julien. Il a d’abord été mon patient et au bout de trois séances, je l’ai invité à partager mon lit. Beau mec, musclé, bien membré qui, pour ne rien gâcher, est drôle… Je me suis vite sentie à l’aise. Nous avons fait l’amour fougueusement, puis tendrement, et c’était bien. Il me prenait dans toutes les positions : en missionnaire, en levrette, en 69. Il m’a même sodomisée, ce dont je ne suis pourtant pas friande.
À chaque rencontre, il me faisait jouir, et comme il était endurant, les orgasmes se succédaient pour mon plus grand plaisir.
Il m’a même fait oublier Christophe et je pensais avoir retrouvé l’amour et le bonheur, mais il a tout gâché : il a voulu m’offrir à d’autres hommes (et femmes). Il n’a pas compris que je n’étais pas sa propriété et qu’il n’était pas question d’être le jouet que l’on prend et jette selon son envie ou son humeur. De plus, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule, qu’il entretenait plusieurs liaisons en même temps. Il jouait avec nous comme si nous étions son harem.
Grosse désillusion.
Un jour, il n’est pas venu au rendez-vous. Je n’ai pas cherché à le retrouver.
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Elle essaie encore de me contacter, mais je n’ai pas voulu donner suite. Elle m’a trop fait mal et j’ai du mal à digérer mon humiliation.
Professionnellement, Jean me soutient (c’est très précieux) et m’a même permis de me venger de ces vauriens. Par contre, sur le plan sentimental, c’est un peu la galère. Il y a bien sûr Audrey qui me fait des avances pas très discrètes. Elle vient habillée de façon très sexy au bureau, avec des robes serrées qui mettent en valeur sa silhouette et ses seins magnifiques (elle ne met pas de soutien-gorge, la coquine). Bref, c’est le grand jeu de la séduction, et c’est vrai qu’elle me fait bander sérieusement, mais je refuse de mêler plaisir et travail, alors je n’ai pas le choix et joue de la veuve poignet.
Heureusement, ma vie sociale continue, et je vais de cocktails en soirées diverses. J’y rencontre des femmes magnifiques (même mariées) prêtes à me câliner, voire plus si affinité, car elles savent que je suis maintenant libre. Je ne me fais aucune illusion : ma position sociale est un aphrodisiaque puissant, mais j’en profite pour me libérer le corps même si je ne suis pas un athlète du sexe, je reste sensible à la beauté et la grâce féminines… J’ai tout de même des besoins à assouvir !
Lors d’une soirée de gala au profit d’une association bien connue, j’ai rencontré Marianne. Elle était resplendissante dans cette longue robe noire parsemée de fils d’or et fendue sur le côté, laissant apparaître un mollet fin et une partie de cuisse qui attire le regard. Ses cheveux blonds lui tombent sur les épaules en ondulations élégantes, encadrant un regard clair et doux. La croisant, elle m’a décoché un sourire ravageur et gourmand. Nous nous sommes salués, nous avons pris un verre de champagne et nous ne nous sommes plus quittés de la soirée. Mieux, nous avons déserté la fête et, de manière tout à fait naturelle, je l’ai emmenée chez moi.
La nuit a été torride, tous nos sens en éveil. Elle m’a offert son corps sublime avec une sensualité extrême. Je ne me souviens pas avoir bandé avec une telle vigueur et nous avons fait l’amour longtemps, partageant plusieurs orgasmes d’une intensité rare.
Je revis, heureux de cette rencontre, en attendant de peut-être faire des projets, mais elle est farouche et garde une part d’elle-même secrète. Nous n’avons jamais parlé de son passé.
Elle me fait comprendre que je n’y ai pas accès.
Parfois, nous ne nous voyons pas pendant plusieurs jours. Elle ne me donne aucune explication, ce qui me chagrine. J’ai l’impression de retrouver les caprices de Fanny. Fanny, je ne l’oublie pas pour autant. Son souvenir reste accroché à ma mémoire et je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée mélancolique.
Je ne connais pas l’adresse de Marianne, elle ne décroche jamais son téléphone et ne répond pas à mes messages. Je suis pendu à un clou, condamné à attendre qu’elle me contacte. Aussi, je l’assaille de questions, mais elle les esquive, tergiverse, se fait chatte, me cloue le bec par des baisers langoureux… et je succombe.
Après plusieurs semaines, elle m’appelle.
Je suis un peu interloqué, j’avais espéré l’accueillir chez moi. Soit.
Le dîner est agréable, mais à la fin du repas, elle se lance.
Je suis mortifié, complètement abasourdi, incapable de la moindre parole. Elle se lève, va payer nos agapes au bar, se retourne vers moi, m’envoie un baiser et disparaît.
Retour à la case départ avec ce sentiment d’abattement que je connais maintenant bien. Je finis par quitter le restaurant, la tête basse et broyant du noir.
Un soir, Geneviève me contacte. Elle me raconte la vie de Fanny, sa détresse initiale, son implication dans le travail qu’elle mène de main de maître. Je ne comprends pas pourquoi elle me raconte tout cela, et surtout, pourquoi je l’écoute.
Nous devisons de choses anodines. Je crains qu’elle soit porteuse d’un message de Fanny. Rien ne se passe, nous parlons gentiment, elle me remercie encore de l’aide apportée pour la mise sur pied de leur cabinet. Je me détends et me laisse aller à quelques confidences. Je lui narre le rejet brutal du soutien au club de foot et le plaisir de la vengeance. Je lui raconte aussi mes déboires sentimentaux.
Un blanc s’installe entre nous, une gêne.
En réalité, cette nouvelle ne me convient pas. Je me raisonne : quoi de plus normal, nous sommes séparés et elle fait maintenant ce qu’elle veut. D’un autre côté, savoir ma femme entre les bras d’un autre me transperce le corps et l’âme. Je suis jaloux, c’est paradoxal, mais je ne suis pas à une contradiction près !
Comme disait Blaise Pascal, le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Malgré moi, je dois constater que je l’aime. Plus que tout, je l’aime !