n° 22430 | Fiche technique | 36769 caractères | 36769 5768 Temps de lecture estimé : 24 mn |
20/05/24 corrigé 01/06/24 |
Présentation: Exit la pièce de théâtre, bienvenue à la nouvelle ! Voici une version plus légère et surtout plus coquine de Sérénades et Soupçons au Crépuscule. | ||||
Résumé: Entre intrigues, quiproquos et rebondissements, cette comédie vaudevillesque explore les désirs inavoués, les jeux de séduction et les rivalités dans un tourbillon d’humour, de passion, de trahison et d’érotisme. | ||||
Critères: #humour #historique #personnages fh extracon hsoumis fdomine soubrette jalousie dispute reconcil voir odeurs pied fellation cunnilingu | ||||
Auteur : L'artiste (L’artiste) Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : Secrets et Étreintes Nocturnes Chapitre 01 / 02 | Épisode suivant |
Exit la pièce de théâtre, bienvenue à la nouvelle ! Adieu les tirades et le marivaudage, place aux dialogues et au libertinage ! Voici donc une version plus légère et surtout plus coquine de Sérénades et Soupçons au Crépuscule.
Oui, la trame est identique, mais le texte est totalement réécrit, hormis quelques formulations que j’ai gardées (je les aimais bien et elles ont été mon fil conducteur). Bref, le script est le même, mais l’ambiance nettement plus érotique est bien différente.
Je me doute que je prends un risque, mais ça m’a amusé de revisiter cette histoire afin de la rendre plus en adéquation avec le site. Et puis, je me suis aperçu que de renouer un peu avec le cul était quand même très agréable… 🤣
Dans l’une des chambres richement parées du château cossu du Crépuscule Doré, niché au cœur des vignobles verdoyants du Centre-Val de Loire, Marguerite, une ravissante servante, s’affaire à la poussière en arquant avec élégance son dos pour atteindre le sommet d’un cadre. Ses bras étirés vers le ciel, elle se tient sur la pointe des pieds, conférant à sa posture une grâce sensuelle. La lumière du soleil, filtrant à travers les lourds rideaux de velours pourpre, peint des ombres dansantes sur les murs de pierres anciennes, caressant la peau de la jeune femme et soulignant la finesse de sa taille.
Henri de Montaigu, le seigneur du domaine, coureur de jupons malgré son mariage, fait alors irruption.
Le parfum enivrant des roses fraîchement coupées, mêlé aux effluves sucrés de la pâtisserie flottant depuis la cuisine voisine, embaume la pièce. Marguerite sursaute, surprise. Elle déplore les manières importunes de son employeur, mais accepte pour autant assez aisément de donner suite à ses avances incessantes. Résignée donc, elle prend aussitôt un air séducteur sans pour autant cacher un léger agacement.
Henri se rapproche alors en saisissant la jeune femme par les hanches, et se colle plus à elle pour déposer ses lèvres sur le cou parfumé. Le parquet ancien craque doucement sous leurs pieds. Marguerite, n’ignorant pas qu’il lui faudra encore assouvir les insatiables désirs de son maître, avance une main vers l’entrejambe à proximité pour y découvrir un sexe bien saillant sous le tissu du pantalon. Ce geste sans équivoque est accueilli avec délice, exacerbant l’excitation déjà éprouvée par son heureux bénéficiaire.
Maladroitement, mais avec conviction, Henri entreprend de se dévêtir peu à peu, commençant par la boucle de son ceinturon, puis se racle la gorge et d’un ton charmeur lui répond :
Le pantalon glisse inexorablement vers le sol, et la pétillante soubrette, adoptant un air candide somme toute exagéré, s’empare innocemment du vit tendu et gonflé maintenant libéré.
Les soupirs théâtraux d’Henri, suscités par l’ensorcelant contact de la fine main sur sa virilité érigée, la mèneront probablement à bien des tracas. Les joutes charnelles sont un art entêtant, mais la nécessité l’ennuie sérieusement.
Sans plus de résistance, la très dévouée servante ne quittant pas Henri des yeux, doucement s’agenouille en adoptant une attitude aguichante, dépose un tendre baiser sur le gland décalotté qui déjà frémit à cette simple attention, puis l’introduit avec délicatesse entre ses lèvres.
Libérant un instant le vigoureux phallus choyé avec application de sa prison de velours, la femme de chambre relève malicieusement le nez pour répondre avec un brin d’ironie :
Cette réplique, pleine d’autodérision et d’une touche de charme arrogant, provoque un rire complice chez l’amatrice de bonne chère, puis la langue agile et curieuse repart de plus belle, intrépide, afin de se lover autour de l’extrémité de la cucurbitacée déjà prête à imploser.
La chaleureuse et humide étreinte timide des premiers temps s’enhardit bientôt, Marguerite déploie tout son cœur et son savoir-faire à la tâche et la verge coulisse de plus en plus vigoureusement. Henri, logé bien au chaud, agrippe la tête de sa femme de chambre de ses deux mains, emmêlant les boucles brunes entre ses phalanges. Le plaisir est à son apogée, et alors qu’il s’apprête à s’abandonner avec bonheur dans la bouche gourmande, un bruit de pas résonne dans le couloir. Craignant l’arrivée imminente de son épouse, il est pris d’effroi.
Affolée, elle scrute les environs à la recherche d’une retraite, mais le temps presse et la menace se rapproche inexorablement.
Comme si elle n’avait que ça à faire d’être entraînée dans les ardeurs passionnées d’un seigneur en détresse ! Ces divagations libertines la conduiront-elles un jour à la paix, ou sont-elles destinées à la rendre victime malheureuse de cette farce éternelle ?
Dans la précipitation, la jeune femme se glisse sous le lit, juste à temps. Mathilde entre dans la chambre d’un pas déterminé, les sourcils froncés, trouvant son époux à peine remis en ordre, le ceinturon encore débouclé.
La voix de Madame de Montaigu retentit dans la pièce, empreinte d’une autorité à peine contenue. Elle porte une robe de soie d’un bleu profond, assortie à ses yeux, ses cheveux blonds sont soigneusement tressés, encadrant un visage aux traits délicats, mais fermes.
Les regards se croisent, un silence pesant s’installe.
« Tel un ange » ? prétend-il. Il est encore à moitié débraillé et son souffle est saccadé… M’imagine-t-il si naïve ? Ses agissements sont aussi transparents que sa conviction d’être discret, ses frasques ne sont plus un mystère pour personne, sauf peut-être pour lui-même ! se dit alors suspicieusement Mathilde.
Henri se met à rire faussement. Marguerite, cachée, retient son souffle tandis que le couple s’assoit sur le lit, provoquant un léger grincement du sommier.
Le sommier grince à nouveau. Marguerite, sous le lit, presse sa main sur sa bouche pour réprimer tout cri potentiel. Mathilde, sournoise, dégrafe alors doucement un à un les boutons de sa robe, laissant peu à peu apparaître deux magnifiques seins ronds pointant inexorablement par-dessus le bustier dans l’attente d’une caresse.
L’époux infidèle, subjugué, ne s’attendait pas à de telles avances à ce moment précis. Cette poitrine appelle baisers et autres folies. Sa main est irrésistiblement attirée et se pose avec précaution sur un sein, comme si elle avait peur de s’y brûler, puis y exerce une légère pression. Les tétons durcissent, les attributs virils d’Henri resté sur sa faim aussi. Cependant, Marguerite se trouve là, juste sous le lit… Comment pourrait-il ? Il effectue un mouvement de recul.
Devant l’hésitation subite de son mari, Mathilde, vexée, change d’avis et décide de prendre congé. Quelle audace ! pense-t-elle. Fâchée et offensée, elle se relève d’un bond, remballe ses atouts d’un geste agacé et claque la porte à sa sortie, abandonnant son conjoint interloqué.
Mathilde vient de se retirer et l’aristocrate aux désirs insatiables, décontenancé par la situation, passe une main tremblante dans ses cheveux bruns, les mèches folles glissant entre ses doigts. Son regard d’ordinaire vif et charmeur est assombri par une lueur d’incertitude. Marguerite, légèrement ébouriffée par sa cachette, sort de sous le lit, la jupe retroussée permettant d’admirer la peau si douce que le bas de coton ne recouvre plus, ressuscitant l’émoi de l’homme volage.
Il tente d’enlacer la séduisante jeune femme, mais cette dernière, tout en rajustant sa toilette avec grâce pour dissimuler toute trace de son escapade improvisée, se dérobe habilement en affichant un sourire taquin.
Les étreintes désirées se soustraient comme des ombres fuyantes. Pourtant habitué à conquérir tous les cœurs qui se présentent, le voici par deux fois éconduit. La belle Marguerite semble maintenant se défiler à chaque pas. Serait-ce donc possible qu’elle résiste à ses charmes ? Il lève les yeux au ciel avec un mélange de déception et de surprise, tout en reprenant son allure noble.
Fasciné par la beauté et la vivacité d’esprit de sa servante, Henri se rapproche d’elle avec une lueur d’excitation dans le regard.
Quelque peu déconcerté, Henri se ravise, laissant Marguerite avec le dernier mot de cette joute séduisante.
Ah, voici donc le point faible de ses obsessions frivoles ! pense alors Marguerite. « Les jeux coquins », dit-il… Eh bien, puisqu’il apprécie tant les plaisirs cachés, amusons-nous ! Il me vient une idée qui devrait me maintenir éloignée un temps de ses insistantes sollicitations. Qui sait… peut-être finira-t-il par goûter à son propre venin ?
Bien que troublé par ces paroles, l’incorrigible coureur de jupons tente encore sa chance, mais est à nouveau repoussé habilement.
Déçu, mais résigné, Le maître des lieux quitte la pièce.
Henri de Montaigu, dans son bureau privé orné de meubles imposants et de tapisseries luxueuses, est seul et assis, plongé dans ses pensées. Il semble préoccupé par les mots énigmatiques de sa femme de chambre.
« Il est bon de regarder au-delà des dehors », a-t-elle dit… Mais que se trame-t-il dans l’ombre de ce château ? Ses paroles me laissent perplexe. Mathilde serait-elle infidèle ? Impossible, elle ne pourrait trahir notre amour.
Son esprit tourmenté par le doute, il se lève et commence à arpenter la pièce, puis s’approche de la fenêtre, pensif, admirant le paysage qui s’étend au-delà des vignobles.
Ma tendre Mathilde. Ai-je été à ce point aveugle ? Non, je ne saurais accorder foi à de telles calomnies. Cependant, je lui cache autant que possible mes écarts, pourquoi n’en ferait-elle pas autant ?
L’homme à la prestance aristocratique s’interrompt, regardant intensément une peinture accrochée au mur, comme s’il cherchait des réponses dans les yeux figés des ancêtres.
Il est temps de découvrir la vérité, de dévoiler les ombres qui planent, même si cela doit briser les chaînes de mon propre cœur. Je devrai mener l’enquête, discrètement, sans éveiller les soupçons.
Pendant ce temps, ignorante des préoccupations de son mari, Mathilde devise au jardin avec Charles Dubois, le palefrenier du domaine. Henri, observant distraitement depuis la fenêtre, les aperçoit. Un frisson d’appréhension parcourt son échine. Un mélange de confusion, de colère et de douleur s’insinue en lui. Son cœur bat la chamade, sa respiration devient saccadée. Pendant un instant, il est incapable de détourner les yeux. Mathilde et Charles, proches l’un de l’autre, sont engagés dans une conversation animée. Leurs sourires complices révèlent une connivence qui le fait bouillir de rage.
Un tourbillon d’émotions contradictoires le tourmente. La trahison serait-elle possible ? Comment pourrait-il concilier l’image de sa douce Mathilde avec celle d’une femme infidèle ? Le doute s’insinue comme un poison corrosif, il se sent déchiré entre amour et méfiance, entre souhait de croire en la loyauté de son épouse et crainte lancinante de la tromperie. Son poing se crispe sur le rebord de la fenêtre.
Soudain, un souvenir fugace de son intimité passionnée lui revient, ravivant les flammes du désir. Imaginer sa femme dans les bras d’un autre lui brûle l’âme et le corps, mais une tension sexuelle monte pourtant. Son esprit s’égare dans des fantasmes interdits. Ses sens en alertes, les palpitations de son cœur s’intensifient, martelant sa poitrine avec force. Sa respiration devient saccadée, son membre se gorge de sang, étirant le textile le recouvrant. Déboutonnant alors son pantalon, une main se perd sur le pieu de chair déjà bien raide et y exerce un instant une douce caresse, suivie de quelques lents va-et-vient.
Puis la raison lui revient. N’a-t-il donc aucun orgueil ? Au prix d’un effort surhumain, il détourne finalement le regard. Pourquoi serait-il inquiet ? Charles n’est point de son rang. Cependant, cette proximité retenant son attention, il décide de creuser davantage.
Le cœur lourd d’appréhension, Henri de Montaigu avance d’un pas décidé vers les jardins où son épouse se promène en compagnie du palefrenier. Il espère dissiper les tourments qui l’assaillent concernant leur intégrité, mais croise en chemin Marguerite dont le visage trahit une inquiétude mal dissimulée. Elle s’efforce de rester naturelle.
Henri l’observe un instant avec méfiance, son esprit torturé par des incertitudes persistantes.
La confidente attentive et pleine de ressources soutient le regard de son maître avec un mélange habile de défi et de délicatesse.
Un sourire énigmatique se dessine alors sur les lèvres de la jeune femme.
Rongé par l’incertitude et la jalousie, Henri hausse le ton dans une tentative désespérée de dissiper ses craintes.
En proie à ses propres tourments, l’érudit des arts libertins en oublie toute l’attention qu’il portait à sa femme de chambre. Marguerite quant à elle savoure sa victoire provisoire, se demandant si elle ne s’est pas débarrassée temporairement de ce seigneur trop insistant. Elle ressent pourtant une pointe de regret et un soupçon de remords à tant de manigances.
Irrité par les doutes semés dans son esprit, Henri de Montaigu, plus décidé que jamais, se résout à rejoindre son épouse se trouvant en compagnie du palefrenier. Ses pas résonnent dans les couloirs du château, annonçant son arrivée imminente. Il apparaît parmi les parterres où les deux suspects semblent converser joyeusement, insouciants des tumultes qui grondent en lui. Mathilde, percevant la venue de son mari, arbore un sourire radieux et s’exclame d’un ton enjoué.
Le seigneur des lieux tente maladroitement de paraître serein.
Puis, avec un regard espiègle à Charles :
Le maître des lieux, de plus en plus courroucé, tente de contenir ses émotions.
Déconcerté et furieux, Henri de Montaigu décide de se retirer, laissant sa femme et Charles dans un moment tendu.
À peine son époux a-t-il tourné les talons que Mathilde chuchote à Charles :
Le palefrenier du domaine tente alors innocemment d’être enjôleur et s’approche lentement de sa maîtresse :
Stupéfaite, mais captivée par la proximité de Charles, Mathilde sent son cœur s’emballer et perçoit son interlocuteur sous un jour nouveau. Un frisson léger parcourt son échine et elle sourit, ses lèvres ourlées d’une promesse implicite. Quels autres talents lui réserve donc ce mystérieux valet ?
Le jeune homme savoure l’instant… une femme si puissante et gracieuse montre de l’intérêt pour sa modeste personne, sa patronne qui plus est. L’aubaine est trop précieuse et son désir d’elle ardent. Cela fait des années qu’il l’admire en silence, la fantasme. Captivé par la beauté envoûtante de Mathilde, il caresse des yeux chaque courbe de son corps intensément, comme s’il cherchait à s’imprégner du moindre détail de sa silhouette.
Dans son esprit, des pensées interdites s’épanouissent. Il imagine les lèvres pulpeuses de cette noble et distinguée personne prononçant son nom avec une douceur enivrante, et ses mains fines et agiles explorant sa peau avec une passion dévorante. Chaque geste, chaque soupir est une invitation à la tentation, un défi lancé.
Charles a conscience qu’il doit contenir ses émotions. Ce jeu est dangereux, il s’y livrerait pourtant volontiers. Il est même maintenant en fait prêt à tout risquer pour en savourer le plus infime instant.
Mathilde, incapable de résister à l’attraction magnétique qu’elle éprouve, se rapproche. Les corps se frôlent, provoquant des frissons chez le jeune homme déjà bien troublé.
Le soir venu, dans sa chambre opulente illuminée par la douce lueur des cierges, seule devant sa coiffeuse, Mathilde s’enlise dans ses pensées profondes. Ces jardins, témoins silencieux de tant de manigances, ont-ils choisi de révéler les fissures naissantes de son âme ?
Son regard s’égare dans le miroir, reflétant son image nue. Le souvenir du moment délicieusement inattendu passé avec Charles Dubois ressurgit, faisant frémir sa peau. Deux doigts se hasardent sur le mont de Vénus et s’aventurent au travers d’une dense toison blonde pour effleurer des lèvres chaudes déjà gorgées de sang et suintantes d’un intense désir.
« Charles… », gémit-elle à mi-mot, suffocante, dans un élan de plaisir.
« Charles », un nom qui résonne telle une douce mélodie tandis qu’elle pénètre maintenant son intimité et qu’une main se pose sur un sein. « Charles », ses yeux, sa voix… ses caresses seraient assurément exquises sur son corps.
Mathilde s’observe à nouveau à travers la surface réfléchissante qui l’espionne, seul témoin de son indécente posture. Se voir ainsi en ajoute à son émoi, ses attouchements se font plus francs, plus précis. Le plaisir monte, la soif de jouissance aussi… Une nuée de papillons, battant tous des ailes de façon désordonnée, investissent alors son ventre. L’ensemble de ses muscles se contracte, c’est l’apothéose, elle implose en expirant un lent et lancinant soupir d’assouvissement émanant du fond de son être.
Une fois la dame apaisée, un sentiment de culpabilité la rattrape : son devoir, sa loyauté… Et Henri qui aurait pu la surprendre. Mais la mémoire des tromperies de son mari persiste, après tout, peut-être en cet instant même se complaît-il entre les cuisses de la trop désirable marguerite ?
Un frisson de colère traverse alors son être. Trop, c’est trop. Pourquoi ne s’offrirait-elle pas aussi ce délice interdit ? Pour chaque offense, une rétribution équitable. La décision est prise, Mathilde se lève avec une détermination nouvelle, prête à suivre le chemin du plaisir qui la mènera vers Charles Dubois.
Avide de poursuivre le jeu commencé plus tôt, Mathilde regagne les jardins à la recherche de son si entêtant palefrenier. La lueur du crépuscule accentue la magie qui enveloppe cet endroit. Sans surprise, elle le trouve affairé aux écuries. Ne pouvant plus attendre, elle détache ses longs cheveux blonds pour les laisser chuter au bas de son dos, défait un, et puis non, deux boutons de son corsage, et entre.
Charles, surpris par l’audace de sa patronne, ne peut s’empêcher de rougir légèrement.
Le jeune homme, ravi de sa bonne fortune, saisit précautionneusement la main qui lui est tendue. Prise d’un frisson d’anticipation mêlé à un soupçon de provocation, Mathilde se laisse entraîner à travers les jardins. Chaque œillade échangée semble contenir des promesses non dites.
Mathilde, l’âme tourmentée, jonglant entre devoir et désir, émet involontairement un rire léger. L’obscurité règne et seul le Clair de Lune filtrant au travers des feuillages permet encore de discerner quelques formes abstraites.
Le cœur de la femme mariée s’emballe, ses yeux pétillent de malice.
Comment pourrait-il l’être ? Les mystères de son être sont un délice qu’il brûle de déguster pleinement. Son appétit pour elle atteint son apogée et cette opportunité qui se présente à lui est un banquet pour les sens.
Mathilde, désireuse de rompre avec la routine, se rapproche encore, les regards intensément fixés l’un sur l’autre.
Un sourire malicieux se dessine sur les lèvres de Mathilde.
Sous le voile de la pénombre, la proximité devient plus intime. Enivré par les douces paroles de sa maîtresse, Charles prend de l’audace. Il parcourt avec une délicatesse feinte le corps qui lui est accordé, savourant chaque instant de découverte. Dans un premier temps par-dessus le tissu, pour en définitive tenter de dévêtir la peau si soyeuse et embrasser passionnément la chair parfumée mise à jour.
À son tour, Mathilde entreprend d’effeuiller le jeune homme. Elle effleure d’abord la fine étoffe de sa chemise, comme pour prolonger le plaisir, puis défait un à un les boutons, dévoilant peu à peu un torse viril accueillant avec délectation les mains expertes. À mesure de l’enivrante exploration, Charles sent son souffle s’accélérer, chaque caresse attisant le feu qui brûle en lui. Les doigts délicats de sa maîtresse glissent fatalement vers les abdominaux, bien définis, qui se révèlent avec une perfection presque irréelle, puis descendent plus bas, jusqu’à la ceinture du pantalon dont ils dénouent habilement la boucle, découvrant le début de la promesse qui palpite en dessous.
Mathilde s’empare du sexe dressé et y exerce quelques doux allers et retours d’une main en empoignant fermement les bourses de l’autre. Charles, alors entièrement dénudé, offert et vulnérable, laisse échapper un soupir rauque. Il se sent plus vivant que jamais.
Le jeune homme obtempère. Mathilde, debout devant lui, lui paraît plus impressionnante et intimidante qu’à l’ordinaire. Elle commence par se déchausser et promène la pointe d’un pied encore recouverte d’un bas sur sa proie. Charles, captivé par le spectacle, saisit avec passion une cheville délicate et embrasse le coton la recouvrant en un geste de dévotion.
Effectivement, certains signes ne trompent pas : Charles soupire d’excitation et ses baisers s’accentuent, son sexe arrogamment dressé convulse au rythme de l’afflux de sang l’irrigant avec force. Amusée par l’état d’euphorie que procurent ses orteils à cet homme plus fragile qu’elle ne l’aurait pensé, elle en joue un moment, les plaquant sur le visage de son amant et les faisant onduler sur la bouche entrouverte. Puis, lassée, elle finit de dégrafer sa robe pour la laisser choir peu à peu, dévoilant ainsi ses charmes avec une impudeur feinte. Son cœur bat la chamade, mais l’envie est trop pressante.
Pendant ce temps, Henri de Montaigu entraîne lui aussi Marguerite dans les jardins, espérant y trouver un lieu plus discret que la chambre où ils avaient manqué se faire surprendre par Dame Mathilde. Ignorant ce qui se trame déjà non loin, le maître du domaine et sa servante s’aventurent dans la pénombre.
Henri susurre à l’oreille de Marguerite :
Convaincu d’avoir trouvé l’endroit idéal, confortable et à l’abri d’une éventuelle intrusion de son épouse, Henri saisit Marguerite par la taille.
Dans le dos de la jeune femme, se collant à elle, Henri l’enlace avec fougue, et avec empressement empoigne la poitrine accueillante, malaxant les deux seins avec avidité par-dessus la robe les recouvrant encore.
Mais les bretelles tombent, révélant les épaules, et le vêtement devenu encombrant chute alors vers le sol. La soubrette se retrouve bientôt nue, elle est sublime, on ne peut plus attirante.
Henri s’agenouille, ses mains glissent jusqu’aux fesses tant convoitées et sa bouche se plaque sur la vulve découverte d’où émane l’arôme de l’excitation, enivrant toujours plus l’amant dont la langue s’égare dans les tréfonds de l’intime sanctuaire. Marguerite, se délectant de si doux baisers, se cambre instinctivement, offrant sa croupe indécemment. Ses coudes trouvent un soutien contre un arbuste, lui permettant de se stabiliser lorsqu’elle perçoit le sexe de son employeur à l’orée du sien, forçant peu à peu les digues somme toute bien fragiles de sa chaude citadelle. Les yeux clos et savourant le moment, elle soupire d’aise quand, soudain, un bruit éveille sa curiosité. Écoutant avec plus d’attention, les sons se font plus distincts, elle sourit.
Intrigué, Henri interrompt alors ses baisers passionnés pour à son tour prêter une oreille vigilante. Les gémissements semblent familiers, mais il ne peut les reconnaître avec certitude.
Finalement, Henri et Marguerite découvrent ce qui se trame en secret. Les voilà tous les quatre tels des enfants pris en flagrant délit de gourmandises, le doigt dans le pot de confiture. La stupéfaction les fige, les regards se rencontrent, un silence lourd comme une enclume s’abat, puis des exclamations confuses fusent de toutes parts.
Henri affiche une colère indomptable, ses menaces résonnent dans l’air.
Mathilde se dresse en bouclier devant le palefrenier et déploie tout son art de la rhétorique pour disculper celui qui est au cœur des remous. Elle plaide pour la clémence en invoquant les dédales complexes des attirances charnelles.
Charles, les genoux tremblants et le regard suppliant, s’incline devant la fureur d’Henri. Il exprime des regrets sincères. Ses yeux, empreints d’une lueur mêlée de peur et de résignation, cherchent une indulgence qui, à ce moment, demeure incertaine.
Marguerite, observatrice de cette tragi-comédie, dissimule son amusement derrière une façade d’innocence feinte. Elle jubile silencieusement, savourant chaque instant.
Les quatre protagonistes se tiennent face à face, confrontés à leurs intrigues et mensonges respectifs. Un silence s’installe, les regards s’entrelacent, empreints de méfiance et de curiosité.
Henri, accusateur, prend en premier la parole.
De plus en plus mal à l’aise, Charles tente à nouveau de se justifier.
Marguerite, sarcastique, ne peut s’empêcher de penser :
Mathilde déploie son charme avec un érotisme incontestable. Il serait peut-être l’heure que Monseigneur s’en aperçoive et y trouve satisfaction.
Henri, réalisant son hypocrisie, se retrouve désemparé.
Mathilde, le regard pétillant de malice et les mains sur les hanches, prend la parole avec détermination.
Marguerite exulte intérieurement : « Bien dit » ! Puis, songeuse, elle se mordille la lèvre inférieure : « Tiens donc, Charles, un divin amant ? Il est vrai qu’il est plutôt bel homme ». Le palefrenier, lui, semble dépité à cette révélation qui, bien que flatteuse, ne tombe pas selon lui au moment le mieux choisi.
Henri, les joues rouges de frustration et de confusion, se résigne à faire face à la réalité de ses propres actions.
Charles Dubois, regardant Marguerite :
Revenu à la raison, le quatuor se sépare. Mathilde s’en va rejoindre le lit conjugal au bras de son époux afin d’explorer cette complicité retrouvée. Charles et Marguerite, quant à eux, s’apprêtent également à regagner leurs appartements respectifs. La délicieuse domestique, avec un clin d’œil de connivence, tend le bras à Charles.
Et les voilà partis, bras dessus bras dessous. La main de Charles se risque sur la fesse de l’adorable Marguerite qui, enchantée, regarde son cavalier inopiné avec une lueur de désir dans les yeux. Elle lui sourit, une nouvelle idylle est en train de naître.
Bien que la vie au domaine ait retrouvé un équilibre plus honnête, il ne fait aucun doute que la nuit sera chaude et mouvementée. Même le loup qui hurle à la recherche de sa dulcinée ne pourra rivaliser avec les gémissements de plaisir qui retentiront cette nuit-là…