n° 22595 | Fiche technique | 22134 caractères | 22134Temps de lecture estimé : 16 mn | 24/08/24 |
Résumé: Le poids des mots, moments intenses et pour finir... la flamme qui nait ou renait ? | ||||
Critères: fh | ||||
Auteur : Jane Does Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Michel et les autres Chapitre 03 / 04 | Épisode suivant |
Résumé des épisodes précédents :
Chapitre I – La Genèse : une tranche de vie… quelques souvenirs aussi ! Le passé qui refait surface.
Chapitre II – Le Retour : tout revient à la surface. Les rancœurs, et les souvenirs… jamais rien ne s’efface.
Plus elles avancent et plus la maison grossit. Les images dans la tête d’Agnès la ramènent au temps d’une jeunesse un peu perdue. Soudain, comme par magie, surgie de nulle part, une boule de poils roux vient au-devant des visiteuses. La brune sursaute à la vue de l’animal qui trottine gentiment, sans un bruit.
Plus un mot. Mais Yolande se baisse, flatte l’encolure de la chienne qui semble apprécier la caresse. Et elle vient flairer l’étrangère qui accompagne celle que visiblement elle reconnaît.
La bestiole ne semble guère coopérative et reste scotchée aux mains qui la flattent. Et machinalement Agnès fléchit sur ses longues quilles, puis sa patte vient également se poser à plat sur le flanc de celle que Yolande prénomme « Misaine ». D’une voix douce, pour ne pas effaroucher la chienne, elle lui murmure deux ou trois mots.
Et l’animal pour toute réponse lèche ces doigts qui lissent son pelage ras. Aucune trace d’une animosité particulière dans ce mouvement de tendresse animale. Les deux femmes accroupies se redressent et d’un pas décidé, foncent vers le portillon de bois entrouvert qui masque un jardinet fleuri. Une allée faite de laves ou de pierres mal ajustées et au bout de celle-ci, une porte de chêne obstinément close. Cette fois, seule Yolande avance vers l’entrée. Elle cogne délicatement dans le panneau de bois, attendant ensuite que le propriétaire des lieux daigne venir ouvrir. Au bout d’une éternité de secondes, elle réitère ses petits coups. À ceux-là elle ajoute la voix !
Rien d’autre que le silence et à quatre ou cinq mètres en retrait, la brune, figée et raide comme un piquet rentre la tête dans ses épaules. Avoir fait tout ce chemin pour trouver porte close, un comble. Et puis le cabot est là qui traîne dans ses jambes, qui lui donne l’impression d’être adoptée d’emblée. Moins sauvage apparemment que son maître, Misaine la regarde avec des yeux marron qui paraissent vouloir dire : « ne t’en va pas ! » Mais… l’épouse d’Alain la sort de sa rêverie.
Et c’est ainsi que les deux silhouettes féminines se rendent sur la partie intérieure du terrain. Là un immense rectangle verdoyant bien fauché ou tondu, et tout au bout de celui-là, assez loin de la maison… à peine visible, un jardin qui lui tire un rictus.
Une forme massive vient de se relever de sa tâche. L’homme scrute avec inquiétude les deux nanas qui se permettent de venir le déranger. Puis il semble reconnaître de loin, la voix et les traits de la femme de son pote.
Le dos voûté par ce boulot fastidieux, il marche vers un robinet destiné à l’arrosage du jardin sans doute. Un instant après l’eau jaillit et il se frotte les pattes. Enfin, tout en s’essuyant les louches dans une serviette hors d’âge, il avance vers les deux femmes qui sont restées sur les dalles de la terrasse. Agnès sent dans sa poitrine son palpitant qui fait des bonds de cabri. Incroyable ! Michel a pris quelques kilos, il arbore des tempes grises et sa tignasse roux-châtain est en bataille. Mais chez lui, elle retrouve immédiatement les gestes qu’elle lui connaît. Rien dans sa démarche ne diffère de celle du jeune garçon dont elle était éprise. Une idée lui monte dans le crâne… son cœur ne dément pas en cognant si fort sous son sein.
Il n’a pas changé et son attirance pour ce type est intacte, malgré les années passées loin de lui, à essayer de l’oublier. Il est désormais à deux pas et sa bouille se penche pour faire une bistouille à Yolande. Ses deux prunelles bleues sont cependant rivées sur la visiteuse qui accompagne la femme d’Alain. Et Agnès frissonne. Lui ouvre les quinquets en grand, fouillant dans sa cervelle ? À moins qu’il n’en croie pas ses yeux, en découvrant les traits de celle qui… oui ! Elle est certaine que cette fois, il sait qui elle est. Et dans sa cage, le moteur d’ordinaire si calme qui s’emballe pour de bon. Comment va-t-il réagir ? Il serre plus fort une Yolande qui contre sa poitrine ne tente pas de se sortir de ses bras.
Agnès durant la tirade de la femme d’Alain reste silencieuse. Elle observe la scène avec des palpitations qui sont impossibles à juguler. Incapable de cacher son trouble, elle se tient droite comme un I et écoute l’échange verbal, partie de ping-pong entre ces deux-là, qui s’ils ne se sont pas rapprochés complètement ne sont pas non plus des ennemis. Et Michel qui n’arrive pas à quitter des yeux la brune, spectre revenu du fond des âges, tel un mirage. Un miroir aux alouettes ? Elle nage en plein rêve ou la réalité la dépasse au point d’en perdre toute notion de bienséance ? Comment réagir face à ce qui surprend la brune par une violence indescriptible ? Ce qui n’était qu’une flammèche depuis des années embrase son corps dans un incendie monumental.
La porte-fenêtre par laquelle Michel les invite à entrer dans la maison s’ouvre sur un intérieur plutôt cossu. Plus rien à voir avec ce qu’elle a connu. Il a tout bouleversé entre les murs de son logis. D’une modernité étonnante qui dénote avec la vision qu’elle a gardé de l’endroit.
Yolande rigole à ces propos. Et elle y va de son petit couplet.
Personne ne parle plus. Les mots de Yolande résonnent dans les deux caboches qui se font face. Elle surenchérit encore et avale d’un trait son verre rempli d’un liquide ambré. Et alors qu’elle le repose vide sur la table, elle se lève.
Bizarre réaction de cette femme qui se dirige vers la sortie d’un pas rapide. Elle ne tourne plus son visage vers les deux qui se font face dans son dos. Aucun des protagonistes de cette histoire ne doit apercevoir les larmes qui maculent le visage de Yolande. S’ils savaient l’un et l’autre le prix à payer par cette femme pour ces phrases qu’elle vient de leur assener ! Sans doute qu’ils la prendraient dans leurs bras pour la serrer fort contre leur cœur. Mais déjà elle n’est plus qu’un point qui diminue à vue d’œil. Le village est tout au fond de la vallée et elle court plus qu’elle ne marche. Bon sang, combien ça a été difficile de réunir ces âmes perdues ! Alain… vite aller le retrouver pour regagner une once de confiance.
– xXx –
Foutu silence qui enveloppe le duo dont chaque entité est distante de deux pas. Dans les têtes, les mots de l’épouse d’Alain dansent en boucle. Qu’y a-t-il à ajouter à ce qui vient d’être craché quelques minutes plus tôt par celle qui malgré sa peine a su trouver les termes justes ? Agnès regarde son vis-à-vis, et lui pour se redonner une contenance, lève de nouveau la bouteille de cidre. Il ne dit rien, mais le geste parle pour lui. D’un signe du menton, la brune acquiesce et le bruit spécial du liquide qui coule dans les verres rompt l’instant fragile suspendu d’un faux grand calme. La patte tremblotante qui pousse le godet vers la femme voit se refermer sur elle, une menotte non moins hésitante.
Qui de lui ou d’elle va oser braver cette paix dérangeante qui plane sur eux ? Michel finit par craquer le premier dans un balbutiement quasi inaudible.
Quelque chose se déchire au fond de chacun des deux qui se sentent attirés, aimantés dans les bras de l’autre. Et c’est instinctif, immédiat, violent, impératif. Lui arrache presque les vêtements que porte la brune qui de son côté relève le tee-shirt de Michel. Rien de prémédité, tout se fait comme dans un brouillard, un flou qui les enveloppe le temps d’un déshabillage inexplicable. Quand la bouche du gaillard vient-elle clore celle de sa belle qui ne cherche pas à l’éviter ? Le temps n’a plus le même cours. Il se tord au rythme de ces gestes amoureux que s’échangent Agnès et Michel. Un vrai baiser à couper le souffle, renouvelé de suite et seulement interrompu par un manque d’oxygène qui les oblige à dessouder leurs lèvres. Que c’est doux, bon, merveilleux !
Deux bras solides qui soulèvent la plume légère qu’ils enlacent… pour la déposer aisément, dans le plus simple appareil, sur le plan de travail proche de la plaque de cuisson. Puis la bouche masculine découvre d’autres lippes à embrasser. De son côté, inerte et quasiment passive, la brune goûte à ce pâlot d’un genre nouveau. Elle ne connaît rien de ces choses-là, appréciant seulement la volupté d’être aimée par cet homme. Que de frémissements sous les coups d’une langue qui se hasarde dans des profondeurs insondées, qui fait monter en elle une impatience innommable ! Se rend-elle compte de l’instant où n’y tenant plus, elle psalmodie des mots sans suite, des encouragements pour que Michel ne stoppe plus ces aller et retour sur son sexe ?
Comme pour confirmer ce besoin féminin, deux mains se cramponnent à la tignasse de Michel qui n’a aucunement l’intention de cesser son petit jeu. Il la sent qui se cambre de plus en plus en feulant, tigresse rugissante sous les assauts tendres d’une baveuse pourtant bien inexpérimentée. Quelle importance ? De toute manière, le cerveau d’Agnès est déconnecté de son corps, il enregistre juste le bien-être procuré par l’action menée par la langue sur sa chatte. Elle râle, se tétanise, et finalement c’est l’ensemble de son être qui subit une déferlante sans nom. Plus question de reculer ou de prononcer seulement une parole. Les mots sont bien inutiles et surtout… imprononçables par une gorge enrouée et envahie par des gloussements sans fin. Ça dure encore et encore, jusqu’à ce que son ventre pleure une eau bénite qui éclabousse la bobine de son futur amant.
Lui laisse passer la pluie de l’orage qui gonfle tous les muscles de la belle, au point qu’elle ne parvient plus à en contrôler aucun. C’est là qu’il la porte littéralement vers une pièce qu’elle n’a pas seulement visitée. Un salon où sur un canapé elle est allongée délicatement, avant que les jambes largement ouvertes… elle ne sente le poids de Michel qui pèse sur elle. Elle sait, elle appréhende une fraction de seconde, avant que ses chairs ne s’écartent pour céder le passage à ce pieu qu’inexorablement il enfonce en elle. Une déchirure, une dernière crispation des doigts qui griffent le dos de l’homme et puis un long retour à cette jouissance qui n’en finit plus de la secouer.
Elle reprend ses esprits bien longtemps après. La main douce de Michel balaie son front, remontant les mèches brunes collées à son front. Il se frotte à elle, cherchant à garder ce contact physique qui s’est établi entre eux. Contre la cuisse d’Agnès, ce qui vient par la force des choses, de la rendre plus femme, s’ingénie à la rendre curieuse. Alors, sans se soucier de ce qu’il peut penser, elle lance sa patte sur cet éperon qui ne perd rien de sa superbe. Ça frémit dans sa paume, c’est doux, humide aussi des sécrétions partagées lors de leur accouplement. La chose se cabre et enfle de manière démesurée à ce contact si perceptible. D’instinct, la brune entame alors une danse du poignet qui réjouit la poupée… un recommencement, pour un second round que Michel ne saurait lui refuser.
Tout devient plus simple. Agnès découvre du bout des doigts cette trique bienfaisante… ne se pose plus aucune question et se livre à une lente reptation qui amène ses lèvres à goûter le gourdin. Délicieuses sensations que cette hampe chaude, frétillante qui lui force les mâchoires au gré des coups de reins d’un Michel amoureux. Elle exécute si parfaitement sa partition que l’homme ne parvient plus à contenir une montée de sève qui éclabousse la gorge de la femme. Surprise, elle ne fait néanmoins aucun mouvement, ne recule pas la caboche et permet ainsi à la semence de lui couler dans la gorge. Lait qui englue la bouche, goût étrange de ce que Michel lui déverse dans le gosier. Un dernier coup de langue, et la sève disparaît dans l’estomac d’une Agnès conquise.
Un temps de repos, strictement nécessaire à la recharge des batteries, et très délicatement, Michel la possède une fois encore. Ou plus justement, c’est elle qui chevauche son mâle qui, étendu sur le dos, se laisse faire habilement. Un orgasme aussi puissant que le premier secoue encore toute la quinquagénaire qui exprime son bien-être par des cris si expressifs qu’ils provoquent chez son partenaire, une nouvelle montée de foutre. Ils sont donc désormais deux à se repaître de sexe et d’amour mélangés. Mais les meilleures choses ont aussi une limite. Deux corps repus affalés sur le divan déployé en lit de fortune reprennent quelques forces alors qu’à l’extérieur, le soir tombe silencieusement. C’est Agnès qui émerge la première de leur repos mérité… Michel lui sourit.
Le garçon fait un vrai bond en avant. Il regarde incrédule celle qui sur un coude tente de se remettre sur ses pieds.
Les visages se rapprochent et les bouches se rejoignent dans un serment d’amour muet. Mais il est temps pour Agnès de repartir vers Yolande et Alain… chez qui elle est de passage.
Ses paroles restent en suspens. Alors, Agnès se retourne et scrute le visage de son amant. Ses yeux suivent ce qui fige Michel dans une incrédulité passagère. Là… sur le drap de coton blanc… une auréole rouge marque le tissu… preuve s’il en était besoin qu’elle n’a pas menti et qu’il est bien le premier. Il s’ébroue d’un coup et ses bras prennent à bras le corps la dame qui se tient là.
À suivre…