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Temps de lecture estimé : 32 mn
19/09/24
Résumé:  La salle de sport ne désemplit pas ; le nombre de clients augmente chaque jour, ceux-ci venant voir alternativement Juliette et Flora.
Critères:  ff fff fhhh grp couplus copains gymnastiqu jalousie voir exhib intermast cunnilingu -théâtre humour
Auteur : Gufti Shank  (Theater man)      Envoi mini-message

Série : Roméo et Juliette - Incartades

Chapitre 04 / 07
Territoires partagés

Roméo et Juliette

Incartades

Acte IV




Les personnages principaux :


Juliette – Une somptueuse jeune femme

Cassandra – La meilleure amie de Juliette


Roméo – Un beau jeune homme, l’ex-compagnon de Juliette

Siriac – Le meilleur ami de Roméo, et le compagnon de Cassandra


Eloïse – Une magnifique jeune femme, qui vit avec Juliette


Flora – Une superbe jeune femme, troublante collègue de travail de Roméo avec qui il vit désormais

Daphné – Une belle jeune femme, la sœur de Flora



Les personnages secondaires :


Yannick – Le frère d’Eloïse

Alizée – La compagne de Yannick

Nelly – La mère d’Eloïse et Yannick


Alberto, Magnus, Yul – Des collègues de travail de Flora et Roméo

Mylena, Chris, Javier, Slobodan – Des collègues de travail de Juliette

Akim, Luna – Des collègues de travail d’Eloïse


Fabien – Une connaissance de Daphné

Nadia, Francesco – Un couple


Christian – Le gérant d’une salle de sport

Milia, Lesly, Timothée, Kevin, Tom, Arthur, Bruce, Pietro, David, Moussa, Gregor, Julien, Emilio – Des clients de cette salle de sport


Des jeunes hommes, clients de la salle de sport

Des serveurs et des clients d’un hôtel, de restaurants, d’un bar

Une infirmière

Un vieillard




***




Résumé de l’acte I : Flora et Roméo vivent ensemble depuis un mois et demi et filent le parfait amour ; en particulier, Flora est fidèle à Roméo, et ce concept est nouveau pour elle. La rupture avec Juliette et Eloïse a été difficile pour les deux jeunes femmes, qui en veulent terriblement à Roméo et à Flora, mais elles sont plus proches l’une de l’autre et plus complices que jamais. En revanche, le couple de Cassandra et Siriac semble battre de l’aile : en cachette, ils enchaînent les infidélités, elle avec Eloïse et Juliette, et lui avec Flora, Roméo et Daphné, prétendant l’un à l’autre se retrouver pour des entraînements de sport. Le mensonge devenant trop gros, ils imaginent pouvoir se donner un peu de crédibilité en s’inscrivant réellement à une salle de sport, et en proposant à leurs amants de s’y rendre avec eux tour à tour.


Résumé de l’acte II : Un samedi matin, Siriac convainc Roméo, Flora et Daphné de se rendre avec Cassandra et lui dans cette nouvelle salle de sport le soir même. De son côté, Cassandra tente de persuader Juliette et Eloïse d’y venir avec eux le lendemain après-midi, mais débarque chez les deux jeunes femmes en pleine partouze avec un couple qu’elles avaient invité pour le week-end. Un repas avec la famille d’Eloïse est organisé le samedi midi ; Juliette, toujours sous les effets d’une ingestion massive de pilules aphrodisiaques la veille au soir, tombe sous le charme d’Alizée et réussit à coucher avec elle dans le dos d’Eloïse et de Yannick. Le samedi en fin de journée, Flora impressionne sérieusement les clients et le gérant de la salle de sport et se voit offrir quatre abonnements à condition qu’elle accepte de venir s’y entraîner trois fois par semaine.


Résumé de l’acte III : Le plan du gérant de la salle de sport fonctionne : la présence de Flora augmente significativement le nombre de clients (mâles). À tel point qu’en apercevant Juliette venir s’entraîner avec Cassandra, Siriac, et Eloïse, il lui propose la même chose : des abonnements gratuits en échange d’entraînements trois autres soirs de la semaine. Flora vient à la salle de sport le dimanche, le mardi et le jeudi ; Juliette le lundi, le mercredi et le samedi. De plus en plus de clients viennent les voir s’entraîner, et les jeunes femmes repartent régulièrement avec un ou plusieurs amants pour finir la soirée.




***





Acte IV, scène 1

Vendredi 27, 20 h 10

Le salon de Flora et Roméo

(Roméo, Siriac)



(Siriac et Roméo sont assis dans le canapé, un verre à la main.)



Siriac (à Roméo, à voix basse) : Putain, j’ai déjà la gaule… Mais vraiment, ça ne te gêne pas ?

Roméo (souriant) : Alors ? Qu’est-ce que tu as dit à Cassandra, cette fois-ci ?

Siriac : Rrroooh, t’exagères… Non, rien, je lui ai juste dit qu’on allait à la salle de sport. Maintenant qu’elle a vu où c’était, et qu’elle a vu qu’on y allait vraiment ensemble, c’est tout bon.

Roméo (ricanant) : Oui, c’est tout bon, impeccable… Et tu n’as pas peur qu’elle y aille aussi pour vérifier ?

Siriac (soudainement inquiet) : Tu crois ?


(Flora entre, seulement vêtue d’une culotte et d’un tee-shirt moulant, sans soutien-gorge. En se déhanchant exagérément, elle s’avance jusque devant le canapé sous les regards excités des deux garçons.)


Siriac (déglutissant) : Bon, n’importe, on ne va pas s’embêter avec ça pour le moment…


(Il vide son verre d’un trait et le repose sur la table devant lui. Flora se penche en avant, un genou sur le canapé, se saisit du verre de Roméo, le boit lentement en passant sa langue sur ses lèvres après chaque rasade, et en lançant des yeux brûlants alternativement aux deux jeunes hommes.)


Flora : Hmmm… ça met en appétit…


(Elle repose le verre vide sur la table basse.)


Flora (ardemment) : Vous aimez bien me voir avaler des boissons excitantes, comme ça ?


(Lascive, elle se déhanche en glissant ses mains le long de son corps. Siriac toussote et déboutonne son pantalon, en extrait sa verge gonflée et commence à se caresser.)


Flora (baissant sa culotte) : Vous me faites une petite place, les garçons ?


(Elle s’avance vers le canapé ; Roméo et Siriac s’écartent l’un de l’autre ; elle s’assoit entre eux, embrasse Roméo, retire rapidement son tee-shirt, puis empoigne le sexe de Siriac.)


Flora : Embrassez-moi les seins !


(Les deux jeunes hommes se penchent vers sa poitrine, referment chacun leurs mains sur un de ses seins, qu’ils se mettent à masser, caresser, suçoter, léchouiller. De sa main libre, Flora déboutonne avec difficulté le pantalon de Roméo, puis en extrait sa verge durcie qu’elle masturbe aussi doucement.)


Flora : Hmmm… on dirait que vous avez envie de moi…


(On entend s’ouvrir la porte d’entrée ; Siriac sursaute et entreprend plus ou moins efficacement de cacher son entrejambe ; Roméo se redresse et regarde d’un air interrogatif Flora, qui tient toujours son sexe. On entend se refermer la porte d’entrée. Daphné et Timothée entrent ; le jeune homme s’immobilise bouche bée en découvrant la scène ; Daphné, elle, se contente d’écarquiller brièvement les yeux, et s’approche d’une chaise sur laquelle elle dépose quelques affaires.)


Flora, Daphné, Roméo (plus ou moins en même temps) : Salut !


(Flora se saisit de nouveau de la verge de Siriac qui abandonne visiblement toute velléité de pudeur.)


Siriac et Timothée (plus ou moins en même temps) : Euh… salut…


(Flora masturbe de nouveau franchement ses deux partenaires ; Roméo l’embrasse et caresse sa poitrine.)


Daphné (souriant) : On ne vous dérange pas ?

Flora : Non.

Siriac (à Flora) : Tu ne fermes jamais à clé quand vous baisez ?

Flora (l’ignorant, à Daphné avec un sourire) : …et puis je vois que tu m’as amené un mec de plus…

Daphné : Non, celui-là, il est à moi, je le garde !

Flora, Siriac et Timothée (ennuyés) : Ah bon ?


(Daphné observe un instant Timothée avec réprobation, puis plus longuement Siriac d’un air étonné. Timothée s’avance jusqu’à Daphné, passe ses mains autour de sa taille et l’embrasse dans le cou. Siriac lui lance un regard mauvais.)


Roméo (l’ayant remarqué) : Oh c’est mignon ! T’es jaloux ?

Siriac (soupirant en contemplant Flora) : Non, non…

Daphné (amusée) : De toute façon, dans ta position, ce serait malvenu…


(Sans cesser de branler Siriac et Roméo, Flora provoque longuement Timothée d’un regard enflammé, puis tourne les yeux vers Daphné.)


Flora (à Daphné) : Mais cette semaine, si je ne me trompe pas, tu n’es pas très disponible…

Roméo (ricanant) : J’hallucine ! Tu connais même les dates des cycles de ta sœur ?

Flora : Je n’ai pas fini de t’étonner, mon amour…


(Daphné lui lance un regard sombre.)


Timothée (doctement) : Quand la rivière coule rouge, le sage emprunte le chemin boueux !


(Flora et Roméo ricanent en observant Daphné qui rougit quelque peu.)


Siriac (maugréant à voix basse) : Grmblmmbl ! N’importe quoi !


(Il reporte son attention sur Flora, l’embrasse dans le cou en pelotant son sein droit, puis lui retire sa culotte. Elle écarte les cuisses entre les deux jeunes hommes qu’elle masturbe toujours. Timothée plonge des yeux désordonnés vers l’entrejambe de la jeune femme.)


Timothée (à Daphné) : Ceci dit, si je peux me rendre utile auprès de ta sœur…

Daphné (souriant) : Remarque, comme ça, tu arrêteras peut-être de me harceler…

Flora (à Timothée, suave) : Viens me lécher !


(Timothée déglutit, puis embrasse Daphné, avant de s’avancer vers le canapé d’un air décidé.)


Flora (à Daphné, avec un clin d’œil) : Merci. Je te revaudrai ça.

Daphné (souriant) : Tu n’en as jamais assez, toi, hein…


(Timothée s’agenouille aux pieds de Flora, pose ses mains sur ses cuisses, et plonge la tête entre ses jambes. Elle soupire doucement lorsqu’il glisse sa langue le long de sa vulve.)


Siriac (grommelant) : C’est ça, allez, vas-y ! Et moi, je vais aller emprunter le chemin boueux…


(Il se lève sous les yeux amusés de Flora et Roméo, et, le pénis tendu, s’avance vers Daphné qui le regarde de nouveau avec étonnement. Une fois près d’elle, il l’embrasse fougueusement.)


Flora (entre deux soupirs) : Il y a du lubrifiant dans la salle de bains si vous voulez…

Daphné (se libérant de l’étreinte de Siriac) : Eh mais arrêtez un peu de tous vouloir m’enculer !


(Siriac s’écarte d’elle et la contemple avec déception. Daphné semble regretter de l’avoir repoussé, se radoucit et caresse de sa paume les testicules et la hampe du jeune homme.)


Daphné : Non mais tes attentions me touchent, mais j’ai déjà un peu mal, et…

Flora (l’interrompant, entre deux soupirs) : Rapportez le lubrifiant quand même… hmmm ! …on va en avoir besoin de toute façon…

Daphné : …et je crois que Flora a beaucoup plus envie que moi de se faire enculer…


(Elle sort vers un couloir. Siriac, penaud, observe un instant Flora se faire lécher par Timothée et branler Roméo, puis finit par les rejoindre, monter sur le canapé, et présenter son sexe devant le visage de la jeune femme. Celle-ci lui jette un rapide regard enflammé puis referme ses lèvres sur son gland gonflé et se met à le sucer profondément.)


La voix de Daphné (lointaine) : Il est où, ton lubrifiant ? Tu l’as changé de place ?


(Un silence, ponctué des gémissements de Flora et Siriac.)


La voix de Daphné : Ah non, c’est bon, j’ai trouvé.


(Un silence. Daphné revient, un tube de gel à la main.)


Daphné (s’asseyant face au quatuor) : Alors, vous êtes retournés à la salle de sport ?


(Un silence.)


Roméo : Euh, ouais, ouais… on y est allé… euh…

Flora (retirant de sa bouche le sexe de Siriac) : Mardi et hier, comme prévu.


(Elle se remet à sucer.)


Daphné : Et alors ? C’était bien ?

Flora (la bouche pleine) : ’rop ’ien !

Daphné : Hein ?

Flora (retirant de sa bouche le sexe de Siriac) : Trop bien ! Je crois que je commence à plaire à certains clients, et hier, on a fait une after sympa.


(Elle se remet à sucer.)


Daphné : Sympa comment ?


(De sa main libre, Flora mime le chiffre « quatre » à l’attention de la jeune femme.)


Roméo (à Daphné) : Tiens, fais voir ton lubrifiant, s’te plaît ?


(Daphné sourit, se lève, s’approche du canapé et tend le flacon de gel à Roméo.)


Roméo (s’en saisissant) : Merci. Et… euh… fais comme chez toi, sers-toi un verre…


(Elle le regarde un moment, visiblement incertaine, puis observe son sexe, que Flora branle toujours, puis celui de Siriac.)


Siriac (hésitant) : Euh, tu sais, la rivière qui coule rouge, moi, ça ne m’arrête pas vraiment, en fait…


(Daphné hésite encore un instant, soupire, et déboutonne puis baisse son pantalon.)


Flora : Ouais ben faites quand même gaffe au canapé, hein !







Acte IV, scène 2

Vendredi 27, 20 h 30

L’appartement de Juliette et Eloïse

(Juliette, Eloïse, Cassandra)



(Juliette et Eloïse sont agenouillées en sous-vêtements sur le canapé, chacune d’un côté de Cassandra qui est assise nue la tête penchée en arrière et savoure les baisers et les caresses que lui prodiguent les deux jeunes femmes sur tout le corps.)



Eloïse (souriant) : Alors ? Qu’est-ce que tu as dit à Siriac, cette fois-ci ?

Cassandra (entre deux soupirs) : Oh, t’exagères… Je lui ai juste dit qu’on allait à la salle de sport. Maintenant qu’il a vu où c’était, et qu’il a vu qu’on y allait vraiment ensemble, c’est tout bon.

Eloïse (ricanant) : Oui, c’est tout bon, impeccable… Et tu n’as pas peur qu’il y aille aussi pour vérifier ?

Cassandra (soudainement inquiète) : Tu crois ?


(En réponse, Juliette lui enfonce deux doigts dans la vulve.)


Cassandra (se cambrant soudain) : Hmmmm !

Juliette : Bah, on verra ça plus tard…


(Elle masturbe doucement Cassandra ; Eloïse continue aussi de la caresser.)


Cassandra (entre deux soupirs) : Alors ? … hmmm ! … Vous êtes retournées à la salle de sport ?

Juliette : Oui, lundi et mercredi, comme prévu.

Eloïse : Et mercredi, Juliette nous a ramené deux beaux petits mecs pour la soirée…

Juliette (souriant) : Je crois que je commence à plaire à certains clients…

Cassandra (entre deux soupirs) : Tu m’étonnes ! Ils devaient être à genoux devant vous…

Eloïse : En tout cas, Juliette se les est envoyés direct les deux dans la chatte…


(Elle glisse aussi deux doigts dans le vagin de Cassandra. Celle-ci se cambre une fois encore en gémissant.)


Eloïse : …comme ça !


(Les deux jeunes femmes doigtent ensemble leur partenaire un instant.)


Juliette : Ensuite Eloïse s’est fait prendre en sandwich… double pénétration…


(Elle retire ses deux doigts trempés de la vulve de Cassandra et les enfonce doucement dans son anus.)


Juliette : …comme ça !


(De nouveau, Cassandra gémit sous les doigtés de ses deux amies.)


Juliette : Et en même temps, je me suis occupé de leurs beaux petits culs moi aussi, avec le gros gode-ceinturon d’Eloïse…


(De sa main libre, elle caresse le clitoris de Cassandra, qui se met à se tortiller et à mugir plus fort.)


Juliette (chuchotant à son oreille) : Je te montrerai tout à l’heure, je te défoncerai le cul pendant que vous vous lécherez, avec Eloïse…


(Elle accentue ses caresses ; Cassandra est sur le point de jouir ; Eloïse continue de la doigter et lui insère trois doigts de sa main libre dans la bouche ; Cassandra les suce un moment en couinant, puis, poussant un cri plus long, agite vivement son bassin par spasmes saccadés autour des mains des deux jeunes femmes, qui ne ralentissent leurs caresses que lorsque leur partenaire se laisse choir inerte entre elles sur le canapé.)


Cassandra (vaporisée) : Ouaaaaah !

Eloïse (à Juliette) : Qu’est-ce que j’ai entendu, « avec Eloïse » ?

Juliette : Je lui ai dit que je l’enculerai pendant que vous vous lécherez…


(Eloïse la défie un court instant du regard, puis l’attrape par les cheveux et l’attire en avant tout contre elle, par-dessus le corps épuisé de Cassandra. Elles s’embrassent un moment à pleine bouche, leurs poitrines s’écrasant l’une contre l’autre. Puis Eloïse présente les doigts avec lesquels elle caressait Cassandra devant le visage de Juliette, et celle-ci les suce profondément.)


Eloïse (à Juliette) : Tu aimes ça, hein ?


(Juliette continue de pomper les doigts d’Eloïse, tandis que celle-ci se laisse peu à peu choir en arrière.)


Eloïse (relevant vers elle la tête de Juliette) : Pour l’instant, c’est toi qui vas me lécher…


(Elle s’allonge complètement en arrière sur le canapé en écartant les cuisses par-dessus celles de Cassandra, et attire contre son entrejambe le visage de Juliette.)







Acte IV, scène 3

Mercredi 2, 19 h 00

Une salle de sport

(Juliette, Eloïse, Milia, Lesly, Kevin, Arthur, David, Christian, plusieurs jeunes hommes)



(Au centre de la scène, Eloïse et Juliette courent sur des tapis ; les appareils autour d’elles sont occupés par des jeunes hommes qui les dévorent des yeux. Kevin et Arthur, installés sur des rameurs, soufflent en discutant à voix basse ; Milia et Lesly pédalent sur des vélos elliptiques. David s’efforce sur une poulie de tractions en observant Juliette. Christian contemple la salle avec satisfaction depuis un coin de la pièce.)



Arthur (à Kevin) : J’hallucine ! L’autre soir, elle m’a enculé pendant vingt minutes pendant que je me tapais sa copine, et là, c’est tout juste si elle m’a dit bonjour…

Kevin : Ouais, ben c’est comme l’autre, celle d’hier ! J’sais bien qu’on était quatre à se la taper, l’autre jour, mais franchement, je m’attendais à ce qu’en l’ayant léchée, sautée et enculée, elle me fasse plus qu’un petit sourire…

Arthur (devisant pour lui-même) : Pourtant avec l’autre gars, on les a fait jouir bien comme il faut…

Kevin (l’imitant) : Quand je pense que je lui ai même éjaculé dans la bouche…

Arthur (observant Juliette) : Putain, n’empêche, elle est vraiment trop bonne !

Kevin : C’est clair ! Je me la taperais bien, elle aussi !

Arthur : Tu serais prêt à te faire enculer, pour ça ?

Kevin : Oh, putain… ouais, je crois… Comment elle s’appelle, t’as dit ?

Arthur : Juliette. Et la tienne, celle d’hier ?

Kevin : Flora. Elle est méga trop bonne aussi, et pas besoin de se faire enculer pour se la faire, par contre y avait son mec et deux autres mecs, aussi, j’ai jamais pu l’approcher tout seul.

Arthur : Bah moi non plus j’étais pas tout seul…

Kevin : Tu m’as pas dit qu’à la fin, tu te les es tapées toutes les deux ?

Arthur : Si, si, plus ou moins…

Kevin : Comment ça, plus ou moins ?

Arthur : Bah l’autre gars n’en pouvait plus, alors elles se sont finies une dernière fois sur moi, j’en avais une empalée sur ma queue et l’autre assise sur ma tête…

Kevin : Ben c’est cool, ça, non ? Laquelle tu léchais ?

Arthur : La mega bonne. Oui, c’est cool, normalement, mais là j’avais mal au cul, j’étouffais à moitié, et je crois qu’il restait du sperme de l’autre gars qui me coulait dessus…

Kevin : Oh putain, c’est vraiment des salopes !

Arthur : Et puis je voyais rien… alors que des nanas comme ça, t’aimes bien les voir quand tu te les tapes…

Kevin : C’est clair !

Arthur : J’ai vraiment l’impression qu’elles m’ont utilisé comme un vulgaire gode…

Kevin : Ben je crois que ça me conviendrait, moi…

Arthur : Tiens, regarde, je crois qu’elles parlent de nous…


(Un silence ; ils essaient d’écouter Juliette et Eloïse qui discutent à voix basse.)


Eloïse (à Juliette) : Et donc tu n’as pas aimé, avec les deux mecs l’autre fois ?

Juliette : Si, si… mais on pourrait changer un peu.


(Elles parcourent la pièce du regard.)


Juliette : Tu as vu les deux filles, là-bas ?


(Eloïse observe un moment Milia et Lesly.)


Juliette : Ça te dirait pas de leur proposer de prendre un verre après le sport ?

Eloïse : Si tu veux… Mais à mon avis ça marchera mieux si c’est toi qui y vas, non ?

Juliette : J’sais pas trop, depuis t’t’à l’heure, elles me surveillent d’un drôle d’air…


(Un silence. Milia et Lesly ont remarqué les regards insistants d’Eloïse.)


Milia (à Lesly) : Tu as vu ? L’autre aussi nous dévisage, maintenant…

Lesly : J’aimerais bien savoir ce qu’elles se disent.

Milia : Oui, et pourquoi elles nous matent comme ça…

Lesly : En tout cas, elles font sensation… t’as vu comme tous les mecs les regardent ?

Milia : C’est vrai que c’est bizarre, depuis quelques jours, y a de plus en plus de monde…

Lesly : Depuis que ces deux pétasses viennent se pavaner devant tout le monde…

Milia : Bah elles ont le droit de faire du sport, quand même…

Lesly : Ouais mais regarde-la, la bombasse, là, celle de droite, comment elle se tient…

Milia : Tu m’étonnes qu’ils sont à ses pieds…


(Juliette descend de son agrès et s’avance vers elles.)


Lesly : Chhut ! Elle vient par ici…


(Sous les yeux de tous, Juliette vient se camper juste devant les vélos elliptiques des deux jeunes femmes. Tout le monde dans la salle s’est immobilisé et observe un silence religieux.)


Juliette (avec un joli sourire) : Salut. On n’est pas beaucoup de filles, à la salle de sport. Ça vous dirait d’aller prendre un verre avec nous après votre séance ?


(Milia et Lesly la contemplent un instant avec étonnement, puis tournent la tête l’une vers l’autre pour s’interroger du regard, avant de considérer de nouveau Juliette.)


Lesly : Euh…

Milia : Ben…

Juliette : Comme vous voulez. Nous, on s’arrête là pour ce soir, on file à la douche. Si ça vous tente, on se retrouve dans les vestiaires dans quelques minutes.

Lesly : Ben…

Milia : Euh…

Juliette (tournant les talons) : À tout à l’heure peut-être…


(Elle s’éloigne. Tout le monde la dévore des yeux.)


Kevin (à Arthur) : Putain elle est vraiment trop bonne !

Arthur : Ouais, mais méfie-toi de ce qu’elle peut te faire…

Kevin : J’m’en fous ! Une meuf comme elle peut me faire ce qu’elle veut !


(Milia et Lesly regardent les fesses de Juliette qui retourne vers Eloïse.)


Arthur : Ben d’t’façon, je crois que là, c’est pas à nous qu’elles vont faire quoi que ce soit ce soir…

Milia (à Lesly) : Qu’est-ce que t’en dis, ça te tente ?

Lesly : J’sais pas trop… elle vient de nous draguer, là, tu crois ?

Milia : J’sais pas non plus…


(Un silence. Eloïse descend de son tapis de course et emboîte le pas de Juliette.)


Milia (descendant de son vélo elliptique) : Mais je crois que je paye pour voir… Tu viens ?


(Milia s’éloigne à la suite de Juliette. Lesly hésite, puis l’imite. Juliette et Eloïse sortent, bientôt suivies par Milia puis Lesly. Au fond de la scène, Christian se frotte les mains.)


Arthur : Le truc de fou ! Elles viennent de se lever les deux meufs !

Kevin : Tu crois ?

Arthur : J’en suis sûr ! Ces nanas sont hallucinantes !


(Quelques jeunes hommes se concentrent de nouveau plus sérieusement sur leur activité sportive. D’autres sortent en soupirant. David quitte son agrès et s’approche d’Arthur et Kevin. Christian s’avance aussi pour les écouter.)


David : Salut. Vous les connaissez, ces filles ?

Arthur : Lesquelles ?

David : Ben la méga-bombe atomique et sa copine magnifique.

Kevin (avec un sourire) : Arthur les connaît assez bien, oui…

David (intéressé) : C’est vrai ? Tu peux me les présenter ?

Arthur (soupirant) : Non, non, j’ai juste passé une soirée avec elles.

Kevin (à David) : Il se les est quand même tapées toutes les deux…

David : Sérieux ? Oh putain !

Kevin (amusé) : Et il s’est fait enculer, aussi…

David : Ah bon ? Comment ça ?

Arthur : Non, non, rien.


(David sort son téléphone de sa poche et tapote l’écran à toute allure.)


Arthur : Qu’est-ce tu fais ?

David : Je prends des notes. Ces deux-là ont l’air de venir le lundi et le mercredi. Lundi, je crois qu’elles sont reparties avec un mec, aujourd’hui, j’ai l’impression qu’elles vont repartir avec deux nanas.


(Un silence. Arthur et Kevin sont ébahis.)


David : Et il y a une autre mega-bombe qui est venue dimanche et mardi. Dimanche, elle était avec son mec et une autre nana qui lui ressemblait un peu, et hier, juste avec son mec.


(Un silence.)


Arthur : Tu peux ajouter que celles d’aujourd’hui viennent aussi le samedi, et que c’est des putains de grosses salopes !

Kevin : Et tu peux ajouter que l’autre vient aussi le jeudi et que c’est aussi une putain de grosse salope…

David : Ah bon ? Merci, je note ça.


(Il tapote rapidement sur son écran.)


David : Et donc, vous dites qu’il peut y avoir moyen de…


(Il hésite et semble chercher ses mots.)


Kevin : Oui, sans doute, si tu n’as pas peur de te faire enculer ou d’être utilisé comme un vulgaire gode…


(Arthur soupire.)


David : Putain, en tout cas, je regrette pas d’avoir pris cet abonnement ! Le copain qui m’en a parlé m’avait dit qu’il y avait des nanas un peu chaudes, mais là, ça dépasse tout ce que j’avais imaginé. J’en ai parlé aussi à deux ou trois copains.


(Christian se frotte les mains.)






Acte IV, scène 4

Jeudi 3, 19 h 20

Une salle de sport

(Bruce, Moussa, Kevin, Arthur, David, Gregor, Julien, Emilio, Christian, des dizaines de jeunes hommes)



(Il y a un monde fou dans la salle de sport, uniquement des hommes ; toutes les machines sont occupées, et plusieurs jeunes hommes attendent que l’une ou l’autre se libère. Vers le fond de la scène, Christian regarde sa montre en soupirant.)



David (à Arthur et Kevin) : Vous êtes sûrs qu’elle vient aussi le jeudi ?

Kevin : Ben vu le monde qu’il y a, je pense que oui…


(Vêtue d’une veste de sport et d’un short moulant, Flora entre, suivie de Roméo, en jogging. Le silence complet se fait dans la salle. Christian semble soulagé.)


Roméo (à Flora) : Mais j’hallucine complètement ! T’as vu le monde qu’il y a ?

Flora (ravie) : C’est incroyable, tous ces garçons en sueur…


(Elle balaie la salle du regard, et adresse un sourire et un clin d’œil à Bruce, puis à Moussa, puis à Kevin.)


Roméo : Bon, allez, y a pas de place, on se casse !

Flora (singeant la déception ingénue) : Oh c’est trop bête, tous les tapis de course sont occupés, moi qui voulais justement en faire un peu…


(Six jeunes hommes descendent aussitôt des tapis de course qu’ils occupaient, et d’autres s’écartent pour laisser un passage à Flora.)


Flora (souriant) : Oh les garçons, vous êtes trop chous !

Roméo : Pffff !


(Elle embrasse Roméo à pleine bouche, puis retire sa veste de sport et la lui tend ; elle ne porte plus que son short moulant et une brassière de sport qui comprime ses gros seins. Tout le monde dans la salle la dévore des yeux.)


Flora : Mon amour, comme c’est jeudi, tu veux bien qu’on finisse la soirée avec quelques garçons ?

Roméo (ennuyé) : Euh, Flora, je ne sais pas si…


(Il lance tout autour d’eux des regards de mâle alpha prêt au combat contre ses rivaux.)


Flora (s’avançant vers un tapis de course) : En plus hier, on a fait l’amour avec ma sœur, tu me dois bien ça…


(Plusieurs garçons toussotent, d’autres se déhanchent curieusement, d’autres encore tirent sur leur pantalon.)


Gregor (s’approchant de Flora) : Eh bien ma belle, tu t’es fait attendre…


(Il lui caresse les fesses.)


Roméo (repoussant sa main) : Bas les pattes ! T’as pas été invité, il me semble…

Gregor (à Roméo) : Dégage, gringalet, je vais m’occuper de la séance de sport de la jeune femme !

Roméo : Mais pauvre tache, je suis son mec ! Tu vas t’occuper de ton cul et c’est tout, tête de nœud !


(Gregor gonfle le torse et se crispe en serrant les poings et en regardant Roméo avec férocité.)


Gregor : Répète ça, pour voir ?

Roméo : Laisse tomber, le genre gros musculeux avec des tatouages partout ne m’impressionne pas…


(Un court silence ; ils se défient des yeux.)


Flora (peu convaincante) : Oh les garçons, calmez-vous…


(Julien s’approche de Flora, se campe juste devant son tapis de course et la dévore des yeux en rapprochant au maximum son visage.)


Roméo (à Julien, se détournant d’Gregor) : Eh, toi ! Recule !


(Julien l’ignore et tend une main pour caresser l’épaule et le torse de Flora.)


Gregor (à Julien) : Mais t’as pas compris ce qu’il vient de dire ? Recule !


(Roméo regarde curieusement Gregor. Emilio s’approche de Flora et lui caresse la hanche.)


Emilio (à Flora) : Besoin d’aide pour régler le tapis ?


(Roméo fait volte-face et repousse franchement Emilio qui recule de deux mètres. Pendant ce temps, Julien essaie une nouvelle approche vers Flora, mais à son tour, Gregor le repousse vivement. Emilio et Julien reviennent simultanément avec furie se jeter sur Roméo et Gregor ; ceux-ci répliquent par des coups de poings ; d’autres jeunes hommes se précipitent pour intervenir ou tenter leur chance vers Flora.)


Flora (vraiment pas convaincante) : Oh arrêtez, vous n’allez tout de même pas vous battre pour moi…


(Elle sourit en regardant la scène dégénérer en bagarre générale.)






Acte IV, scène 5

Lundi 7, 10 h 25

Un salon de détente sur le lieu de travail de Flora et Roméo

(Flora, Roméo, Alberto)



(Alberto est assis sur un fauteuil de détente, un gobelet fumant à la main. Flora et Roméo entrent par une porte et s’avancent vers une machine à café. Roméo a des marques de coup sur le visage.)



Flora et Roméo (à Alberto) : Salut.

Alberto : Salut.

Flora (à Roméo) : …et du coup le patron insiste pour qu’on soit présents tous les deux à la réunion demain soir.

Roméo : Ok, ça devrait le faire, je pense que j’aurai fini de préparer le dossier du prochain cycle de recrutement.

Flora : Bah non pas ok ! Le mardi, je dois aller à la salle de sport…

Roméo : Mais on s’en fout de ça, t’iras un prochain coup ! Tu peux bien te passer quelques jours de chauffer des mecs en sueur…


(Un silence. Flora retire un café de la machine.)


Roméo (souriant) : À la rigueur, envoie Alberto à ta place…

Alberto (amusé) : Chauffer des mecs en sueur ? Faut voir…

Flora : Mais j’ai un contrat, Roméo, je me suis engagée à y aller trois soirs par semaine.

Roméo : On s’en fout, j’te dis ! T’as surtout un contrat ici avec la boîte… Donc la réunion de demain soir prime, et tant pis pour cette saloperie de salle de sport !

Alberto (à Roméo) : Pourquoi tant de haine à propos de cette salle ?

Roméo : Putain, la dernière fois, ça a fini en baston générale !


(Alberto le regarde avec perplexité.)


Roméo : Ah t’es pas au courant ? Flora ne l’a donc pas suffisamment crié sur tous les toits ? Eh bien trois fois par semaine, madame fait du sport en petite tenue devant un parterre de mecs en rut qui viennent baver en la regardant…

Flora (amusée) : Et plus si affinités…

Alberto : Et c’est quoi cette histoire de contrat ?

Flora (fière) : J’ai obtenu six abonnements gratuits, et j’ai une prime chaque semaine en fonction du nombre de nouveaux inscrits…


(Alberto pouffe ; Roméo soupire en retirant un gobelet. Flora et lui vont s’asseoir dans des fauteuils.)


Flora : Mais Roméo dit n’importe quoi : ce n’est pas la dernière fois que ça a fini en bagarre, mais la fois d’avant ; hier, c’était tranquille…

Alberto : En tout cas, il en porte encore les marques…

Roméo : Tranquille tu parles ! Le mec de la salle réfléchit à faire payer un supplément pour accéder à la zone où tu t’entraînes…


(Alberto ricane.)


Flora : Ben n’empêche, hier, on est reparti bredouille…

Roméo : Eh ben tant mieux ! Tous ces parasites commencent à comprendre ce qu’il va leur en coûter de t’approcher de trop près !

Flora (souriant) : N’importe quoi !

Roméo (souriant aussi) : Mais tu sais très bien pourquoi tu es rentrée bredouille, comme tu dis… On a un accord, ma puce…


(Il l’embrasse.)


Flora (chagrine) : Mais ma sœur n’était pas dispo ce week-end !

Roméo (provocant) : Ben y a pas qu’elle sur terre…

Flora (farouche) : Non, c’est mort ! Les autres ont pas le droit de te toucher !

Roméo : Eh ben tu vois ce que je ressens ?


(Flora soupire et se tourne vers Alberto.)


Flora : Pfff ! C’est dur, la vie de couple…


(Alberto rigole.)


Alberto : Vous êtes mignons…

Flora : Mais tu te rends compte, Alberto ? Ça fait presque deux mois que je suis fidèle !

Roméo : Correction : ça fait deux mois que tu es presque fidèle…

Flora : Bah les plans à trois, ça compte pas, c’est pas tromper, ça, du moment qu’on les fait ensemble…

Roméo : Les plans à cinq non plus ?

Flora : Ben pareil, c’est juste des jeux !

Roméo : Eh ben voilà, trouvons une autre fille qui voudra bien venir jouer avec nous…

Flora (à Alberto) : Ce qu’il y a, c’est que je n’ai pas plus envie que ça de jouer avec une autre fille…

Roméo : Ouais, par contre avec cinq mecs…

Flora : Quatre mecs ! Le cinquième, tu n’as pas voulu…


(Elle boit une gorgée de café.)


Roméo : Bon mais on s’en fout ! Demain soir, réunion de l’équipe DRH, et on doit y être tous les deux. On ira à la salle un autre jour.

Alberto : On ? Tu y vas aussi, Roméo ?

Roméo (dépité) : Déjà quand je suis là, c’est le délire, alors t’imagines si je la laisse toute seule là-dedans ?


(Alberto rit.)


Flora (réfléchissant) : Oui, tu as raison. On va plutôt y aller ce soir.

Roméo : Ce soir à la place de demain soir ?

Flora : Oui.

Roméo : Mais on y est déjà allé hier… Et pour une fois que j’ai vraiment eu le temps de faire autre chose que de monter la garde, je crois que j’ai abusé de la muscu, j’ai encore des courbatures partout… On ira en fin de semaine, non ?

Flora : Mais tu sais bien que je dois y aller trois fois par semaine…

Roméo : Eh ben hier dimanche, puis après-demain mercredi, puis vendredi, par exemple ?

Flora : Non, j’aime autant y aller ce soir, et ensuite on reprend le rythme normal.

Roméo : Ok, si ça t’amuse…


(Il termine son café.)


Roméo : Mais je te préviens : on ne ramène personne !

Flora (malicieuse) : Pas même une de ces deux petites nanas qui sont souvent à la salle en même temps que nous ?

Roméo : Euh… bon… on verra…






Acte IV, scène 6

Lundi 7, 18 h 45

Une salle de sport

(Juliette, Eloïse, Cassandra, Siriac, Bruce, Moussa, Kevin, Arthur, David, Gregor, des dizaines de jeunes hommes)



(Il y a un monde fou dans la salle de sport ; à part Juliette, Eloïse et Cassandra, uniquement des hommes. Au centre de la scène, Eloïse et Juliette courent sur des tapis ; les appareils autour d’elles sont occupés par des jeunes hommes qui les dévorent des yeux. Un peu plus loin, Cassandra et Siriac pédalent sur des vélos elliptiques.)



Cassandra (à Siriac) : J’en reviens toujours pas que le type fasse payer un supplément pour l’accès à cette salle ! On aurait dû aller dans l’autre.

Siriac : Bah, on s’en fout, avec les pass gratuits que nous a refilés Juliette, on a rien payé.

Cassandra : Ouais enfin même, c’est insupportable, ici, y a trop de monde !

Siriac : C’est vrai que c’est blindé. (Il regarde intensément le corps de Juliette.) Mais ça se comprend…

Cassandra (l’ayant aperçu) : Eh tu veux que je t’aide ?

Siriac (l’ignorant) : Bon et puis pour une fois qu’on vient tous les deux avec Eloïse et Juliette, on va pas se barrer dans l’autre salle…


(Un silence ; on n’entend plus que les respirations, les souffles et les soupirs d’efforts, ainsi que les bruits de course ou ceux des machines.)


Siriac : Et puis… je ne sais pas… j’ai l’impression qu’il va se passer quelque chose d’amusant… Eloïse disait l’autre jour qu’il leur arrive de repartir avec…


(Il s’interrompt bouche bée en apercevant entrer Flora suivie de Roméo.)


Roméo (à Flora, en entrant) : …ce que le type de la salle nous a dit, il fait carrément payer un sup…


(Il s’interrompt à son tour et s’immobilise en apercevant Juliette et Eloïse.)


Flora (souriant en avisant Juliette) : Oh mais le monde est petit…

Juliette (apercevant Flora et Roméo) : Non mais sérieusement !?!

Siriac (cessant de pédaler) : Ouoh putain !


(Eloïse arrête son tapis de course et regarde les nouveaux arrivants d’un air malveillant. Cassandra interrompt aussi ses mouvements. Tous les jeunes hommes de la salle écarquillent les yeux en découvrant Flora, et tournent rapidement leurs regards de Juliette à Flora.)


Juliette (hurlant en descendant de son tapis) : Dégage, salope ! Tire-toi d’ici !

Flora (lui adressant un doigt d’honneur) : Va te faire foutre ! J’ai bien l’intention de faire ma séance de sport ce soir.


(Juliette grogne en se dirigeant vers elle.)


Flora (s’avançant dans la salle) : Je ferais bien un peu de rameur…


(Bruce, Kevin et Arthur se lèvent instantanément de leurs agrès et lui sourient.)


Juliette (criant) : J’hallucine ! C’est toi qui es là les autres jours ? C’est mort ! Tu fous pas les pieds dans ma salle de sport !


(Flora l’ignore et marche vers les rameurs en retirant sa veste de sport, dévoilant le haut de son corps presque dénudé. Les jeunes hommes de la salle regardent fixement sa poitrine. Roméo court vers Flora.)


Roméo : Attends, Flo, on s’en va, on reviendra une autre fois !

Flora (sèchement) : C’est hors de question !


(Juliette se place entre Flora et les trois rameurs libérés.)


Juliette (vivement) : Casse-toi, je t’ai dit ! Cassez-vous tous les deux !


(Roméo s’interpose entre les deux jeunes femmes et se tourne vers Flora, le dos vers Juliette.)


Roméo (à Flora) : Allez, viens, je te dis, laisse tomber, on rentre, on reviendra !


(Flora ne cède pas et fait mine de continuer vers les agrès libres. Roméo la retient. Juliette, hors d’elle, repousse Roméo avec virulence de ses deux mains dans son dos. Le jeune homme est propulsé vers l’avant, entraînant Flora avec lui ; celle-ci manque de tomber mais parvient à se retenir à une machine en reculant, mais Roméo s’écroule sur le sol devant lui en criant.)


Flora (se redressant, à Juliette) : Mais t’es complètement tarée, ma pauvre fille !


(Eloïse et Cassandra descendent de leurs agrès et se précipitent vers Juliette.)


Eloïse : Juliette, arrête !

Cassandra : Juliette ! Ça va pas ! Qu’est-ce qui te prend ?


(Roméo vacille en se relevant ; Juliette retrousse les lèvres avec animosité ; Flora fonce sur elle et lui décoche une énorme gifle ; Juliette manque de s’écrouler, mais se redresse en furie et se jette sur Flora ; les deux jeunes femmes se battent pour de bon.)


Eloïse (hurlant) : Juliette ! Lâche-la !

Roméo (braillant) : Flora ! Stop !

Cassandra (s’époumonant) : Mais arrêtez ! Vous êtes dingues !


(Eloïse essaie de retenir Juliette, et Roméo de ceinturer Flora, pour les séparer, mais elles se débattent tant qu’ils n’y parviennent pas. Tout le monde autour d’eux les observe s’écharper en écarquillant les yeux.)


Juliette (rugissant) : Rraaahh ! Salope !

Flora (vociférant) : Grrr ! Pétasse !


(Repoussant aussi Eloïse et Roméo, elles se ruent de coups, se griffent, et finissent par s’arracher le peu de vêtements qu’elles portaient. À moitié nues, elles se font tomber mutuellement au sol, où elles continuent de se frapper plus ou moins en roulant l’une sur l’autre.)


Eloïse (à Roméo) : Aide-moi à les séparer !


(Roméo s’avance vers les deux furies et tente de saisir les épaules de Flora, mais celle-ci est emportée sur le côté par Juliette qui se retrouve au-dessus d’elle et parvient à l’immobiliser un instant. Eloïse s’approche à son tour pour la faire reculer, mais Flora parvient à se dégager de la prise de Juliette, et toutes les deux roulent de nouveau sur le sol entre deux machines ; Flora reprend quelques secondes le dessus, maintenant Juliette coincée au sol en dessous d’elle, toutes les deux haletantes ; leur hargne semble s’affaiblir un peu.)


Siriac (captivé) : Ouoh, j’ai l’impression que…


(Juliette parvient à renverser Flora et roule par-dessus elle, lui plaquant les avant-bras au sol. Elles s’immobilisent, essoufflées, et se fixent du regard.)


Eloïse (inquiète) : Juliette, qu’est-ce que…


(Juliette se décrispe soudain et se penche sur Flora pour l’embrasser à pleine bouche. Eloïse pousse un grand cri. Roméo et Cassandra sont pétrifiés.)


Siriac (estomaqué) : Ouoh… pu… tain !


(Il sort son téléphone et le braque sur les deux jeunes femmes enlacées.)


Eloïse (criant) : Mais Juliette ! Arrête !


(Juliette et Flora roulent de nouveau sur le sol, mais cette fois enlacées, leurs bouches collées dans un long baiser, leurs poitrines à demi dénudées écrasées l’une contre l’autre, leurs chevelures entremêlées recouvrant en partie leurs visages.)


Eloïse (au bord des larmes) : Tu es devenue folle ! Qu’est-ce qui te prend ?


(Plusieurs jeunes hommes ont imité Siriac et filment la scène ; certains se massent plus ou moins discrètement l’entrejambe. Eloïse éclate en sanglots et sort en hâte, en jetant un regard désespéré à Roméo lorsqu’elle passe devant lui.)


Cassandra : Eloïse ! Attends !


(Elle lui court après et sort derrière elle sous les yeux perplexes de Roméo. Tous les autres observent avec appétit Juliette et Flora dont l’étreinte lascive devient de plus en plus suggestive.)


Roméo (soupirant) : Bon, Siriac !

Siriac (sans lâcher son téléphone) : Oui ?

Roméo (désignant Juliette et Flora) : Tu les surveilles.


(Siriac lui lance un regard bovin.)


Roméo (balayant la salle d’un bras) : Tu empêches tout ce bétail en rut de s’approcher trop près…


(Il se retourne et sort.)


Siriac : Ah bon ?


(Juliette et Flora se caressent franchement, oscillant du bassin ; on les entend gémir ; elles roulent une nouvelle fois sur le sol. Sans cesser de pointer son téléphone vers elles, Siriac vient se placer plus près du couple enlacé, et tente de surveiller les autres jeunes hommes autour de lui. Deux d’entre eux ont baissé leurs shorts et se masturbent ouvertement. Trois autres s’approchent avec un rictus vorace.)


Siriac : Euh… reculez… restez où vous êtes…


(Juliette et Flora se déhanchent et gémissent de plus en plus. Christian entre d’un pas rapide ; il s’immobilise stupéfait en découvrant la scène, s’attarde un moment sur les deux jeunes femmes qui poursuivent comme si elles étaient seules, puis parcourt la salle du regard.)


Christian (mugissant) : Mais remballez vos queues, bordel ! Si vous voulez vous branler, allez dans les chiottes !


(Les deux qui se masturbaient s’arrêtent et remontent leurs vêtements.)


Christian : Et arrêtez de les filmer !


(Personne ne range son téléphone. Un silence ponctué des gémissements croissants des deux jeunes femmes qui se tortillent de plus en plus vite, leurs cuisses coincées contre leurs entrejambes, leurs mains glissant entre leurs corps.)


Christian (s’époumonant) : Eh mais vous êtes sourds ou quoi !

Siriac : Chhhut ! Vous allez ruiner la vidéo.


(Christian lui lance un regard de tigre enragé.)


Siriac : Attendez, elles ont bientôt terminé.


(Christian écarquille les yeux et s’apprête à engueuler Siriac.)


Siriac : Regardez, ça se voit…


(En effet, les deux jeunes femmes se déhanchent toujours plus vivement, leurs mains s’agitant plus vite, et leurs plaintes saccadées gagnant en fréquence et en volume ; et elles se crispent bientôt par à-coups en criant d’extase dans d’ultimes spasmes de jouissance partagée sous les yeux fiévreux et avides de toute l’assemblée.)


Siriac (rangeant son téléphone) : Vous voyez, je vous l’avais dit. Je les connais, à force…


(Christian le regarde avec un mélange de colère et de considération.)


Christian (fort, à tous) : Bon, allez ! Fin du peep-show ! On retourne faire de l’exercice ! C’est une salle de sport, ici, pas un tripot !


(Ceux qui filmaient rangent leurs téléphones. Plusieurs jeunes hommes sortent en essayant de masquer avec plus ou moins de succès leur érection. Siriac retourne chercher une veste de sport près du vélo elliptique qu’il occupait. Juliette et Flora, en sueur et toujours haletantes, sont étendues l’une à côté de l’autre et respirent fort. Christian s’approche d’elles.)


Christian (à voix basse) : Bravo pour votre prestation ! Je ne vous en demandais pas tant, mais vous avez assuré. J’augmente votre part de bénéfice de la semaine. Et n’hésitez pas à revenir le même soir.


(L’ignorant complètement, Juliette se relève, toujours à moitié nue ; elle réajuste le peu de vêtements qu’elle porte encore, puis fait quelques pas pour ramasser son tee-shirt déchiré. Elle balaie la salle du regard et s’arrête sur Siriac.)


Juliette (à Siriac, d’une voix éraillée) : Où est Eloïse ?

Siriac (flegmatique) : Elle est sortie au début du spectacle. Je crois qu’elle n’a pas trop aimé…


(Juliette a une moue de remords et ferme les yeux en soupirant ; elle s’éloigne puis sort. Les jeunes hommes qui l’observaient toujours tournent leur attention vers Flora, qui se relève à son tour en réajustant sa brassière autour de ses seins. Elle parcourt la salle de sport d’un regard provocant, s’attardant un moment sur les entrejambes de certains jeunes hommes qu’on devine toujours gonflés.)


Flora (sulfureuse) : Hmmm… tout ça m’a mise en appétit…


(Plusieurs jeunes hommes toussotent ou se crispent en serrant les cuisses.)


Siriac (prenant sur lui) : Je crois que tu devrais t’arrêter là pour l’instant, Flora. Pas sûr non plus que Roméo ait apprécié le spectacle.

Flora : Pourtant ce matin encore il me parlait de plans avec d’autres filles…

Siriac : Oui mais pas cette fille-là, à mon avis…

Kevin : Ben pourtant on peut pas tellement rêver mieux, quand même…

Flora : Ah, tu vois, Siriac : monsieur est un connaisseur…

Siriac (soupirant) : Bon, allez, laisse tomber, je te raccompagne.


(Flora sourit. Il s’approche d’elle et la prend par la main pour la conduire vers la sortie.)


Gregor : Eh, mec ! Je ne crois pas que la demoiselle ait envie que tu la raccompagnes.

Siriac (sans se retourner) : Je crois pas non plus qu’elle ait envie de passer la soirée avec toi. Elle m’a dit que t’as une petite bite.


(Flora sourit de nouveau, et plusieurs jeunes hommes pouffent.)


Flora (à la cantonade) : Allez, je file. À jeudi !


(Elle sort à la suite de Siriac en roulant exagérément des fesses.)


Arthur (à Kevin) : Eh ben… je ne regrette pas d’avoir payé ma place !

Kevin : Ouais, c’est clair !

Moussa (à Gregor, amusé) : Alors comme ça t’as une petite bite ?

Gregor (pas du tout amusé) : Va te faire foutre !

David (à qui veut l’entendre) : Bon, vous avez noté, les mecs ? Jeudi soir elle sera là.

Bruce : Moi d’t’te façon, pour être sûr de rien manquer, je viens tous les soirs.

Christian (fort) : Bon, en tout cas, petite ou grosse, je veux plus voir la bite de personne ici, c’est clair ?





À suivre…