Résumé des épisodes précédents :
Ninon et moi nous rejoignons à Bruxelles après nous être rencontrés sur Facebook. A l’hôtel, nous sympathisons avec Ellie et Casper, un couple énigmatique et ouvert.
Casper et moi nous sommes installés au bar de l’hôtel le temps que nos cavalières respectives « partagent un moment d’intimité ». Alcool fort pour lui, cocktail pour moi.
Semblant s’amuser de la situation, il observe et hume son verre de whisky en connaisseur en me parlant de tourbe et de malt et en utilisant des mots que je ne comprends pas. Pour ma part, je ne sais absolument pas quoi dire ni ne me vois lancer le débat philosophique suggéré par Ninon.
- — Il est bon, commente-t-il en goûtant finalement à son breuvage, mais je préfère le dix-huit ans. Il est plus épicé, plus… boisé, aussi.
Si tu le dis, camarade !
Je réagis d’un simple « mmh mmh ? », ne sachant que dire.
Un ange passe.
Casper, semblant soudain trouver le temps long, retrousse sa manche pour consulter sa montre.
La vache ! J’identifie immédiatement le modèle, reconnaissable entre mille, pour l’avoir plus d’une fois admiré en vitrine ou sur internet. De mémoire, il vaut plus de cinquante mille euros.
Bon sang, mais c’est qui ce mec ?
- — Te plaît-il ? me demande-t-il en remarquant que j’observe son garde-temps.
- — Jaeger-LeCoultre, duomètre à quantième lunaire en or rose, commenté-je. Magnifique.
- — Oh, un esthète ! sourit-il. C’est le cadeau de mes trente ans et le joyau de ma collection.
- — Quels autres modèles possèdes-tu ?
- — Oh, essentiellement des petites choses, la base, quoi : Monaco, Speedmaster, Submariner… C’est encore largement une collection de néophyte, s’excuse-t-il presque.
Que des petites choses à quelques SMIC chacun. La base, quoi.
Je pense à Jacques Séguéla et sa fameuse phrase sur la Rolex à cinquante ans. Petit joueur, va.
Casper prend un vrai plaisir à me parler de sa collection et m’exposer sa stratégie de développement. C’est un authentique passionné, à la fois de montres et de gestion de patrimoine. À tel point que, malgré l’énormité des montants qu’il évoque, à aucun moment il ne me donne vraiment l’impression de fanfaronner.
- — Et toi, ta collection ? me demande Casper.
Avec un raclement de gorge, je lui montre, hilare et gêné, la Jazzmaster à quatre cents euros que je porte au poignet.
- — Oh. Un classique indémodable, commente-t-il poliment. Beaucoup de collections commencent ainsi.
- — Oui, il paraît…
Malgré son tact, je me sens un peu insignifiant face à lui.
Un nouvel ange passe.
Je me sens obligé de relancer la conversation.
- — Ta petite amie est vraiment belle, finis-je par dire, peu inspiré.
- — Vraiment belle, en effet ! Mais Ellie n’est pas ma petite amie.
Ah, il me semblait bien que ce n’était pas un couple officiel !
- — En fait, poursuit Casper, c’est ma tante.
Euh… Hein ?
Je lui fais répéter, croyant avoir mal compris.
- — C’est ma tante, confirme Casper avec un étrange sourire sans joie. La fille de mon grand-père. Le Vieux s’est remarié sur le tard avec l’une de ses employées, ça a fait quelques remous dans la famille…
- — Oh, ne trouvé-je qu’à dire.
Casper a un léger rire, sûrement ravi de son petit effet.
- — C’est une longue histoire… Vois-tu, dans notre enfance je la croisais quelques fois dans l’année, sans m’y intéresser. C’était une gamine de trois ans de moins que moi, et la fille de la Parvenue, comme on l’appelait. En plus elle me regardait toujours avec une sorte d’admiration béate… Je me moquais ouvertement d’elle et des dents de travers qu’elle avait à l’époque, commente-t-il avec une grimace de regret. Et puis mon grand-père est mort quand j’avais quatorze ans et nous avons coupé les ponts avec cette branche de la famille…
J’ai la soudaine sensation d’observer la scène de l’extérieur.
Je suis à Bruxelles où un inconnu millionnaire et bavard est en train de me raconter ses histoires de famille pendant que ma cavalière que je ne connaissais pas il y a cinq jours et la sienne font l’amour ou Dieu sait quoi… Mais qu’est-ce que c’est que cette soirée totalement surréaliste ? Et dire qu’il y a une semaine je rôdais sur Facebook pendant que ma copine zappait entre Fort Boyard et les Enfants de la Télé…
Je retiens un rire nerveux et me reconcentre sur le récit de Casper.
- — Je ne l’ai pas revue pendant des années, poursuit-il. Et puis nous nous sommes retrouvés par hasard dans une soirée étudiante…
Casper s’interrompt un instant, avec un léger sourire.
- — Je m’en souviens comme si c’était hier. Un ami m’a signalé qu’une jolie fille me fixait depuis déjà un moment, je me suis retourné, et je l’ai vue… Je ne l’ai absolument pas reconnue, en revanche j’ai ressenti une émotion tellement forte ! C’était comme si je retrouvais enfin quelque chose, comme un bout de moi-même, qui m’avait été arraché il y a une éternité…
Je suis frappé de voir avec quelle facilité cette caricature de beau gosse viril s’épanche sur ses sentiments.
- — Qu’as-tu fait ? L’as-tu abordée ?
- — Pas tout de suite. Pour la première fois de ma vie, j’étais intimidé avant d’aborder une fille… Alors je me suis donné du courage en descendant quelques verres… Et puis je l’ai draguée, totalement ivre ! Et, devine quoi, elle m’a laissé faire et elle est entrée dans mon jeu alors même qu’elle m’avait immédiatement reconnu ! s’esclaffe-t-il avec tendresse en se remémorant la scène. Elle a refusé que je l’embrasse, mais elle a bien voulu que je la raccompagne.
Je sais d’expérience que l’on se confie facilement à moi. En ce qui le concerne, je parierais qu’en plus il n’a guère de personnes à qui parler de sa probable histoire d’amour avec sa propre tante…
- — Et… avez-vous fini la nuit ensemble ? demandé-je.
- — Absolument pas ! Je n’ai aucun souvenir de la fin de la soirée, mais le lendemain je me suis réveillé tout habillé dans son lit, avec la gueule de bois du siècle ! s’amuse Casper. Elle m’avait couché, puis était allée dormir avec sa colocataire… Je l’ai retrouvée dans la cuisine en train de nous faire à manger. J’étais tout honteux, et elle toute souriante, toute fraîche… C’est à table qu’elle m’a dit qui elle était. Quel choc !
- — Je n’ose imaginer… Et ta gueule de bois ne devait pas arranger les choses !
- — Pas vraiment, non… sourit-il.
- — Avez-vous tout de suite commencé à vous fréquenter ?
- — Pas du tout ! Je lui prêtais de mauvaises intentions, j’étais très méfiant… Mais, au fond, j’étais surtout en colère après moi-même : j’étais terrifié par ce véritable coup de foudre que j’avais ressenti pour elle. La fille de la Parvenue. Ma propre tante ! Après cela j’ai enchaîné les conquêtes, de manière presque frénétique, sans arriver à me l’ôter de l’esprit. J’ai mis des années à accepter l’amour que je lui porte… Mais je suis enfin en paix avec moi-même, conclut-il avec un sourire serein.
- — Qu’est-ce qui t’a permis d’être en paix avec toi-même ?
- — Nos discussions. Sa patience, sa profonde empathie… Et la conviction profonde qu’elle serait mon grand amour. Ce pressentiment s’est véritablement mué en certitude au fil des moments partagés avec elle…
Le ton rêveur et un rien mélancolique qu’emploie Casper pour parler d’Ellie a un je ne sais quoi d’émouvant, et même de profondément apaisant. J’adorerais que l’on parle de moi comme ça !
- — Et… que pensent vos proches de votre relation ?
Casper éclate de rire.
- — Pour des raisons que tu devineras aisément, notre famille n’est absolument pas au courant ! Mon père est cardiaque et je ne suis guère pressé d’hériter, sourit-il. Seuls nos amis les plus sûrs sont dans la confidence.
Je souris à l’idée de d’ores et déjà compter parmi ses amis les plus sûrs ! Ma capacité à recueillir des confessions, même de manière passive, m’étonnera toujours.
Inconscient qu’il vient de magnifiquement flatter mon fluctuant ego, Casper hume de nouveau son whisky avant d’en prendre une gorgée.
- — Je crois comprendre que vous ne vivez pas ensemble… commenté-je.
- — Non, je travaille à Londres et elle à La Haye. Nous nous voyons généralement une à deux fois par mois, parfois à Londres ou Paris, mais le plus souvent à Bruxelles : c’est à mi-chemin en train et Ellie y est régulièrement en déplacement professionnel.
- — Vous vous voyez donc peu…
- — C’est notre paradoxe : nous avons absolument besoin d’avoir chacun notre vie pour mieux nous retrouver. Nous avons chacun notre caractère, vois-tu… À dire vrai je ne suis pas sûr que nous pourrions vivre ensemble…
Casper regarde dans le vide avec une expression mélancolique.
- — Et pourtant, je l’aime tant… C’est la personne la plus brillante, attentionnée, intelligente, drôle et joyeuse que je connaisse. Elle est exceptionnelle à tous points de vue.
Il relève la tête vers moi en souriant.
- — Tu me diras combien je te dois pour la séance de psychanalyse !
- — C’est bon, j’aime beaucoup ton histoire ! Mais quelque chose m’intrigue : excuse-moi si la question est trop intime, mais… comment as-tu passé ton blocage, euh, physique avec elle ?
Casper accentue son sourire.
- — Je n’ai jamais fait l’amour avec Ellie, si c’est la question.
- — Quoi ? Alors que vous vous fréquentez depuis des années ?
- — Depuis bientôt dix ans, oui…
- — Waouh ! Mais comment est-ce possible ?
- — Je n’ai jamais outrepassé mon blocage, vois-tu. Je ne peux pas avoir de relations sexuelles avec ma propre tante, fût-elle splendide comme Ellie. Je ne peux même pas caresser son corps, à vrai dire. En fait, je peux l’enlacer nue, mais guère plus. Nous avons déjà essayé mais… ça ne me plaisait pas, grimace-t-il. Ce qui m’excite n’est pas de la toucher, mais plutôt de la voir ressentir du plaisir, de l’entendre, de la sentir, qu’elle partage ce moment d’extase avec moi ! me lance Casper avec une touchante passion.
- — Je crois que je vois… Et elle ?
- — Elle était assez demandeuse au début, mais le temps passant elle est devenue comme moi. Ça m’a beaucoup aidé à accepter notre relation.
- — Donc, vous ne faites rien de sexuel ensemble…
- — C’est plus complexe que cela. Disons que nous ne faisons pas l’amour ensemble… mais « ensemble ».
- — Je ne suis pas sûr de comprendre…
Casper sourit.
- — Nous faisons l’amour au même endroit, au même moment, souvent avec les mêmes personnes. Mais pas directement ensemble.
- — Que veux-tu dire par « souvent avec les mêmes personnes » ?
- — Eh bien, parfois nous avons chacun nos propres partenaires pour la soirée, mais ce que nous préférons c’est faire l’amour tour à tour avec les mêmes personnes, hommes ou femmes.
- — Oh, vous êtes tous les deux bisexuels !
- — Oui et non. Disons que nous aimons à la romaine.
- — À la romaine ? Que veux-tu dire ?
- — Je n’aime pas les étiquettes comme bisexuel, homosexuel, hétérosexuel… Je pense qu’elles nous font raisonner et agir en fonction de normes artificielles. Les anciens Romains ne s’en embarrassaient pas. Pour ma part, quand une personne me plaît, je me fiche qu’elle ait un pénis ou une paire de seins, ou les deux d’ailleurs, c’est la personne elle-même qui m’intéresse.
Je prends un moment pour réfléchir à cette philosophie.
- — Cette manière de voir les choses est très plaisante à entendre, commenté-je, mais qu’en est-il de sa mise en œuvre ?
- — Ce n’est pas toujours évident, concède Casper avec un sourire. Voilà précisément pourquoi nous aimons sortir en club libertin : nous y trouvons assez aisément des partenaires qui n’ont que faire de nos liens réels et sont ouverts à nos pratiques et nos envies.
- — Oh ! Je suis très tenté d’aller un jour dans un club libertin… Est-ce donc si facile que cela d’y vivre de belles expériences ?
- — Disons que cela se prépare. Il est essentiel de savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut pas, de savoir le communiquer aux autres et de rester à leur écoute. C’est encore plus important si l’on vit cette expérience en couple : il faut vraiment être parfaitement à l’aise avec ses envies et celle de l’autre et que les deux partenaires soient clairs entre eux, et avec eux-mêmes, sur ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Quant aux autres convives, ils sont pour la plupart respectueux et comprennent que « non » veut dire « non ».
- — Merci pour le conseil ! Je tâcherai de l’appliquer le jour venu, souris-je.
- — Je l’espère pour toi, fait le grand blond. Garde à l’esprit qu’il est fondamental de s’écouter et savoir dire « non ». Le libertinage peut être une expérience fabuleuse, pour peu qu’elle soit cadrée et pratiquée dans le respect absolu de l’autre… et de soi-même.
Casper souligne ces derniers mots avec une ferme résolution dans ses yeux bleu pâle. Il parle d’expérience, c’est évident. Qu’a-t-il donc vécu pour afficher un tel regard ?
Le grand blond se détend en terminant son whisky, puis contemple son verre vide avec un léger rire.
- — Tu sais, me narre-t-il, j’ai visité la distillerie qui fabrique ce whisky, en mai dernier. Le guide était absolument charmant. C’était un grand brun aux yeux verts, avec de vraies belles mains de travailleur manuel… Nous avons prolongé la visite rien que tous les deux, dans une annexe discrète de l’usine… Mon Dieu ! élude Casper avec un éloquent sourire rêveur.
- — Oh ! Tu as donc des « à côtés »…
- — Oui. Comme je te disais, Ellie et moi avons chacun besoin d’avoir notre propre vie, et nous nous laissons libres de fréquenter qui nous voulons. Je sais qu’elle a une relation plus ou moins suivie avec deux ou trois personnes en ce moment, par exemple, et j’ai moi-même des rapports réguliers avec une amie de longue date en plus de mes rencontres occasionnelles.
- — Je vois. Et des partenaires réguliers « à deux » ?
Casper soupire.
- — Non, c’est trop compliqué. Nous avons multiplié les expériences désagréables en la matière, avec des couples dont l’une ou l’autre des parties, voire les deux, cherchait beaucoup plus que ce que nous avions à offrir, sans parler des problèmes que cela pouvait générer entre elles, et qui inévitablement rejaillissaient sur nous… Désormais, nous nous limitons, sauf exception, à des rencontres fortuites en club.
- — Dans ce cas, tu me vois flatté d’être une exception, souris-je. C’est sûrement l’effet Ninon !
Casper a un petit rire.
- — Elle est en effet très séduisante, si tu me poses la question, et elle a vraiment tapé dans l’œil d’Ellie. Mais pour ma part, en vous proposant de passer un moment ensemble, je pensais surtout… à toi ! me désigne-t-il du doigt.
Euh… Hein ?
Je le regarde, totalement pris de court, consulter sa montre à cinquante mille euros.
- — OK, fait-il, il nous reste une quinzaine de minutes avant que les filles redescendent. Ça nous laisse un peu de temps pour un peu d’intimité… si tu es intéressé !
Je fixe, totalement ahuri, ce beau gosse de magazine people me proposer un rapport sexuel avec lui, ici même et tout de suite. J’ai déjà été abordé deux ou trois fois par un mec, mais jamais de manière aussi directe, ni par un homme aussi…
Aussi attirant.
Il est beau, intelligent, et de toute évidence attentionné. Et terriblement charismatique.
- — Je… n’ai jamais rien fait avec un autre homme… me contenté-je de répondre.
- — Il y a un début à tout ! me sourit-il, plein d’une contagieuse assurance. Et je suis, paraît-il, un bon professeur…
- — Mais… cela implique-t-il nécessairement de… cherché-je mes mots en faisant des mains un geste explicite que je n’assume guère.
Casper éclate de rire.
- — Ah, la fameuse pénétration ! Non, bien sûr que non ! Surtout si c’est ta première fois, se fait-il prévenant.
- — Alors, quoi ?
- — J’ai plutôt l’habitude d’improviser, sourit-il, mais je commencerais tout doucement, par quelques baisers sur ton torse… Et je pourrais, par exemple, continuer en massant doucement tes cuisses autour de tes parties génitales… fait-il d’une voix qui me semble de plus en plus sensuelle.
Mon cœur s’accélère à mesure que je l’écoute. Je l’imagine soudain à genoux devant moi, dans des toilettes de luxe, en train de me sucer.
J’oscille entre dégoût… et excitation, comme en témoigne mon très gênant début d’érection.
Non. Aussi attirant qu’il soit, il reste un mec. Je veux un parfum féminin, des seins, un vagin…
Je veux Ninon.
Je finis par décliner la proposition de Casper, néanmoins très troublé d’avoir pu hésiter…
- — Je comprends, fait-il sans insister. J’ai une proposition alternative : rejoindre les filles.
Ah, voilà qui est bien mieux ! Mais…
- — Ne devions-nous pas les laisser une heure ?
- — Pas exactement. Ellie et moi nous sommes mis d’accord pour qu’elle passe une heure avec Ninon, avec la permission que nous les rejoignions au bout de trente minutes.
Je le regarde, éberlué.
- — Pourquoi n’y est-on pas allé plus tôt, alors ?
- — Parce que je préférais discuter avec toi, hausse-t-il les épaules.
Mais… il est sérieux, lui ?
Au moins cela me confirme-t-il que c’est bien moi qui l’intéresse plutôt que Ninon !
Du moins je crois.
Nous réglons rapidement nos consommations avant de nous diriger vers un ascenseur.
- — Elles ne nous ont pas dit où elles allaient, fais-je remarquer.
- — Connaissant Ellie, elle a dû emmener Ninon dans votre chambre pour qu’elle soit plus à l’aise.
J’appuie donc sur le bouton de notre étage.
Je nous observe dans le miroir de l’ascenseur. Du haut de mon mètre quatre-vingts, je me sens tout petit à côté de Casper. J’apparais comme pâlot, voire éteint, dans l’ombre de ce géant blond solaire.
Je sors de l’ascenseur avec la peur que Ninon le perçoive également comme plus intéressant que moi.
Nous entendons des cris étouffés avant même d’arriver devant la porte de ma chambre.
Des cris en français.
« Oh la vache ».
Je suis troublé.
Atterré.
Excité.
***
Générique de fin : The Velvet Underground, Pale Blue Eyes
https : //www. youtube. com/watch ? v=aNSH8OdHx2A