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n° 23053Fiche technique11749 caractères11749
2032
Temps de lecture estimé : 9 mn
12/05/25
Présentation:  Une chanson qui m’accompagne, une force d’apaisement que je souhaite partager avec vous. Un texte personnel, écho de ce qu’elle fait résonner en moi.
Résumé:  D’abord crainte, puis apprivoisée, cette présence discrète devient une alliée précieuse, offrant liberté et plénitude à ceux qui l’acceptent. À l’image de la chanson qui l’a inspiré, ce texte célèbre l’acceptation de soi et la paix intérieure.
Critères:  #exercice #réflexion #nostalgie
Auteur : Maryse      Envoi mini-message

Projet de groupe : Une chanson, une histoire
Toi qui me parles sans un mot...

Dédicace : À toi, chaleureuse femme du nord. Tes quelques confidences ont résonné en moi, faisant écho à des pans de ma propre histoire. Je te dédis ce texte, inspiré par cette chanson qui m’apaise. Lorsque l’orage gronde, je me la chante. Certains la disent nostalgique, mais, pour moi, elle est un point d’ancrage. Elle m’a tant appris et me fortifie. De tout cœur, puisse-t-elle être ainsi pour chacun de nous.


Je me réveille empreinte de toi


L’aurore perce doucement dans la chambre. Un halo de lumière tamisée filtre à travers mes paupières encore closes. Je ne bouge pas. Il y a quelque chose de sacré dans cet instant suspendu où l’on n’appartient encore à rien ni à personne. Juste à soi.


Et bientôt à toi.


Ta présence légère et enveloppante préserve la tranquillité de l’instant. Tu es là, ta chaleur diffuse contre ma peau, ton cocon imperceptible qui m’entoure. C’est comme une complicité intime, un accord muet entre nous. D’autres pourraient croire que tu dors encore, mais je sais qu’il n’en est rien. Tu es toujours là, bien présent pour moi, veillant inlassablement, en silence.


Liés, inséparables, unis en toute sérénité.


Une onde, un flottement, une résonance… Il y a quelque chose de rassurant dans ce matin, un calme familier. Ton étreinte délicate qui m’enlace, ton essence qui m’épouse tendrement, sont à notre image. Toi et moi, ensemble, comme un vieux couple pour qui les mots sont devenus superflus. Je reste là, allongée, partageant ce moment de tendresse, encore empli des effluves de la nuit qui nous a unis. Tu es la douceur du silence, la patience même.


Chaque matin est un recommencement. Et pourtant, en moi, cette certitude paisible : rien ne change vraiment entre nous. C’est un équilibre subtil, que je ne cherche plus à comprendre, mais qui m’assagit, me réconforte et me berce. Il n’en a pas toujours été ainsi. Ce calme complice, cette harmonie, se sont construits au fil du temps, au gré des résistances et des abandons, avant que ton aura me devienne aussi discrète que fidèle, aussi subtile qu’essentielle.


Parfois, je t’oublie, et puis tu reviens, telle une douce habitude.


Notre relation est si profonde, si intime que personne ne la voit, comme un silence qui nous raconte sans bruit. Tu n’as pas besoin de mots. Tu es là, simplement, fidèle comme une ombre qui ne m’abandonne pas.


Je souris sans même m’en rendre compte. Je n’ai jamais été seule. Pas vraiment. Tu es là, dans chaque soupir, chaque battement de cœur. Tu es avec moi, et je suis avec toi, mon ami, mon complice, mon âme sœur.


Nous sommes un.


Je t’ai tant entendu murmurer dans le silence de mon cœur. Une voix sans timbre, une caresse sans poids, une respiration jumelle à la mienne. Je ne sais plus vraiment quand tu es entré dans ma vie. Peut-être étais-tu là depuis toujours, niché dans mon cœur, attendant patiemment que je t’accueille pleinement.


Longtemps, je t’ai fui


Au début, tu m’effrayais. Tu étais un vide béant où résonnaient trop fort mes doutes, mes inquiétudes, mes peurs. Un miroir sans concession, renvoyant mes fêlures à l’infini, amplifiant chaque non-dit jusqu’à le rendre assourdissant.


J’ai voulu t’ignorer, t’effacer, faire comme si tu n’existais pas. Mais toi, patient et fidèle, tu ne t’es jamais éloigné.


J’ai longtemps cru qu’il me fallait combler ta quiétude infinie, couvrir ta présence par du bruit, des gens, du mouvement, peu importaient leurs natures. J’ai cherché ailleurs, partout, des bras où me réfugier, du vacarme pour t’étouffer. J’ai tendu mes mains vers des visages, des promesses, des instants de fièvre, vers tout ce qui me permettrait de t’oublier. Je me suis jetée à corps perdu dans l’ivresse des rencontres, dans la chaleur d’étreintes éphémères, persuadée que, si je courais assez vite, si je parlais assez fort, si je dansais jusqu’à m’étourdir, je pourrais t’abandonner derrière moi.


J’ai voulu me remplir du monde pour te chasser. J’ai cru à tort que l’amitié, l’amour, la passion pouvaient t’effacer.


Mais chaque matin, au réveil, encore alourdie de mes excès, je te retrouvais. Quoi que je faisais, peu importait avec qui j’étais, c’était toujours à toi que le jour me ramenait.


Et, dans le vide pesant de ma chambre, tu étais là. Tu n’avais pas bougé, tu ne m’en voulais pas, tu m’accueillais sans un reproche.


Avec le temps, j’ai fini par me forger une certitude qui ne m’a plus jamais quittée : Quand les autres passent, quand les rires s’éteignent et que les promesses se brisent, toi tu restes.


Puis je t’ai accepté


Peu à peu, en silence, tu es devenu mon refuge. Au lieu de te redouter, j’ai appris à t’écouter. Au lieu de te fuir, j’ai compris que je pouvais m’y lover, comme on se blottit dans une nuit sans orage, une nuit sûre et profonde, une nuit propice au repos.


Tu m’as appris la patience des choses qui demandent du temps, l’acceptation des vérités que l’on craint, la légèreté des peines que l’on accueille comme une part de soi.


À ton contact, j’ai cessé de me débattre. J’ai laissé mes blessures se refermer sans raviver leur douleur et mes souvenirs devenir des leçons de vie plutôt que des rancœurs empoisonnées.


Par toi, j’ai autant appris que j’ai versé de larmes.


Alors, sans que je sache quand ni comment, tu es devenu mon havre de paix. Dans l’espace que tu m’offres, je trouve ce que j’ai longtemps cherché ailleurs : un réconfort que nul bras ne pouvait m’offrir, un apaisement qu’aucun sourire ne savait m’apporter.


Ombre qui rafraîchit après l’ardence de la canicule, accalmie après la tempête, inspiration longue et apaisée après l’essoufflement.


Avec toi, je me suis reconstruite.


Dans ta quiétude, ma propre voix s’est révélée. D’abord ténue, fragile comme un ruisseau hésitant, puis plus claire, plus fluide, jusqu’à devenir une source vive. J’ai compris qu’autrefois, je l’avais couverte sous des torrents de bruit et d’agitation, croyant la faire disparaître plutôt que la faire mienne. Avec toi, j’ai découvert que le silence n’est pas une absence, mais un langage. Un puits intarissable de vérité.


Tu m’as appris la constance : celle d’attendre sans crainte, de ne plus me jeter dans l’urgence du premier appel, du premier sourire, du premier mirage d’oubli.


Par toi, j’ai appris à penser. À creuser sous la surface, à démêler les fils enchevêtrés de mes doutes, à me confronter à mes ombres sans détourner le regard. Tu es un reflet sans artifice, qui ne triche pas, ne flatte pas, mais me renvoie fidèlement ma vérité.


Et dans ces tête-à-tête dénués de tout superflu, j’ai trouvé des réponses que nul autre n’aurait su me donner.


Grâce à toi, je suis enfin moi


À ton contact, j’ai trouvé l’apaisement qu’avant, je cherchais désespérément ailleurs, dans un tumulte illusoire, dans tout ce qui semblait pouvoir colmater ce que j’ai longtemps cru être un gouffre en moi.


Tu m’as appris à laisser le silence parler, à lui faire confiance. À comprendre qu’en lui, réside une vérité que masque le fracas du dehors. Je l’ai laissée murmurer en moi.


Tu m’as enseigné la sagesse du temps. Celle d’attendre sans crainte, de ne plus tenter de remplir l’absence à tout prix. J’ai découvert qu’il y a des choses qui ne viennent à nous que lorsqu’on cesse de les poursuivre. Que la vie insuffle son propre rythme, et que l’instant présent se savoure pleinement lorsqu’on ne cherche ni à l’étirer ni à le meubler.


J’ai appris à vraiment regarder. À voir les détails que la précipitation et le tumulte dissimulent : le frisson d’une feuille sous la brise, la danse d’une ombre sur un mur, la lumière changeante d’un crépuscule. Tu m’as appris à habiter pleinement le monde au lieu de simplement y exister. Avec toi, j’ai appris à m’émerveiller.


J’ai appris à m’aimer. À ne plus chercher dans les autres ce que je pouvais déjà me donner. J’ai compris que l’amour véritable ne naît pas du manque, mais de la plénitude. Que pour aimer sans se perdre, il faut d’abord savoir être seul sans se fuir.


Tu es un livre ouvert dont chaque page m’a dessinée. Un miroir sans complaisance, mais jamais cruel. Grâce à toi, j’ai grandi. Et je continue d’apprendre, à me construire.


On t’accuse d’être sévère, de peser sur les cœurs. Je sais maintenant que tu es tout le contraire. Tu n’es pas exigeant. Tu ne demandes rien, ne réclames rien. Tu t’installes avec la douceur d’une habitude, avec la certitude d’un altruisme qui ne trompe pas.


Les autres m’ont parfois trahie, toi jamais.


Tu ne promets rien, ne mens pas. Tu n’as ni caprice ni exigence. Avec toi, pas d’attentes déçues ni d’illusions brisées. Jamais tu ne m’as enfermée. Toujours les portes étaient ouvertes, si jamais l’envie me prenait de m’en aller. Car tu savais qu’il suffisait d’un silence pour que je revienne à toi. Et lorsque je le faisais, tu étais là. Fidèle. Immuable.


Si parfois je t’ai répudié, jamais tu ne t’es désarmé. Si j’ai préféré l’amour d’un autre, tu m’as accueillie à chaque retour, me laissant toute la place dans le creux de mon lit, face à face.


Tu es celui qui m’aura accompagnée le plus longtemps. Quand tout s’effondrait autour de moi, quand les visages disparaissaient, quand mes bras se refermaient sur du vent, je t’ai retrouvé.


Tu étais là aux jours de fête, discret, mais présent, tapi dans l’ombre des conversations trop bruyantes. Tu étais là dans les rues désertes, dans les nuits sans sommeil, dans l’écho d’une voix qui n’appelait plus personne.


Et puis, un jour, j’ai compris.


J’ai compris que tu n’étais pas celui que l’on quitte. Ni le compagnon des moments de solitude ni l’ombre du besoin.


Non, tu es bien plus.


Tu as toujours été là, toi. Toi qui, dans la lumière du matin, me parles sans mots, me touches sans gestes, me remplis sans rien exiger. Tu es la présence douce et silencieuse que j’ai appris à chérir.


Tu offres la plénitude à ceux qui savent être seuls avec toi. Une liberté sans contrainte, sans masque à porter, sans rôle à jouer. Être soi, tout simplement. Avec toi, je peux respirer pleinement, sans crainte de décevoir, sans besoin de me conformer à ce que l’on attend de moi. Tu es l’espace où je peux me délester de mes peines, du poids des contrariétés, des regards et des silences lourds de sous-entendus. Dans ton étreinte invisible, je ne suis ni plus ni moins que moi-même.


Avec toi, le monde ralentit. Je n’ai plus à courir, plus rien à prouver. Tu m’offres des heures suspendues où rien ne presse, où le temps s’étire sans obligation. Il n’y a pas de faux-semblants, pas de compromis. Juste une respiration ample, un calme retrouvé. Comme un lac que rien ne trouble, un ciel sans nuages.


Avec toi, les mots me viennent, l’écriture me libère. Tu me donnes l’inspiration, celle d’être pleinement moi.


Je ne suis jamais seule avec ma solitude.


Toi, mon amie, ma complice, ma confidente,


Tu seras à mon dernier jour, ma dernière compagne.


Non, je ne suis jamais seule avec ma solitude.





Interprétation de George Moustaki :


https://www.youtube.com/watch?v=ZTAtG8uBV80



Interprétation de Serge Reggiani :


https://www.youtube.com/watch?v=mQvfCsBHEKA