n° 23065 | Fiche technique | 42842 caractères | 42842 7257 Temps de lecture estimé : 30 mn |
16/05/25 |
Résumé: Trois amis d’enfance et un lac, témoin de leurs promesses et de leurs silences. | ||||
Critères: #drame #initiation fh jeunes rousseurs couple extracon copains lunettes campagne fête amour dispute fellation pénétratio | ||||
Auteur : Rainbow37 Envoi mini-message |
Projet de groupe : Une chanson, une histoire |
L’eau du lac ondulait doucement autour d’eux, baignée par la lumière du soleil d’après-midi. Lucas, Camille et Alex s’étaient éloignés du rivage, défiant la fraîcheur de l’eau pour savourer un peu de répit face à la chaleur étouffante de l’été.
Alex, un peu en retrait, observait la scène avec un sourire en coin. Elle enfonça les épaules dans l’eau avant de s’approcher furtivement de Lucas.
Un silence léger tomba entre eux. Lucas la regarda, mi-amusé, mi-perplexe. Du haut de ses douze ans, il n’avait encore jamais embrassé personne. Alex soutenait son regard, mais son assurance paraissait vaciller à mesure que leurs visages approchaient l’un de l’autre. Une vague rougeur s’insinua sur ses joues déjà brûlées par le soleil.
Et puis, sans prévenir, Lucas éclata de rire et lui envoya une grande gerbe d’eau en plein visage.
Alex, prise au dépourvu, recula en s’essuyant le visage, feignant l’indifférence.
Lucas s’arrêta net, surpris. Camille aussi, qui n’avait pas tout suivi, leva les yeux vers eux, intriguée.
Camille rougit légèrement avant de se mettre à rire, croyant à une blague. Lucas, lui, sentit une drôle de sensation s’installer dans sa poitrine, sans pouvoir vraiment mettre de mots dessus. Il éclaboussa à nouveau Alex, détournant la conversation, et l’instant passa dans un éclat de rire et de badinage. Mais l’idée, elle, resta suspendue quelque part.
Le soleil se voila soudainement sous un nuage plus grand, plus sombre, et une première goutte s’écrasa sur l’eau. Le chant lointain des oiseaux s’estompa, laissant place au clapotis des perles d’eau qui heurtaient la surface du lac et au frémissement des arbres sous le vent qui se levait.
Les trois enfants regagnèrent la rive pour récupérer leurs affaires et courir s’abriter alors que de grosses gouttes tombaient de plus en plus vite. Mais à peine avaient-ils fait la moitié du chemin vers la cabane qui abritait leurs vélos qu’Alex s’arrêta brusquement.
Sans attendre, elle fit demi-tour, bravant les premières averses pour retourner les chercher. Lucas et Camille, quant à eux, se remirent à courir, cherchant un abri sous le grand saule pleureur. Essoufflés et trempés, ils s’effondrèrent dans l’herbe humide et explosèrent de rire.
Leurs vêtements collaient à leur peau, leurs cheveux dégoulinaient, et, dans cette euphorie irraisonnée, Lucas essuya un peu d’eau ruisselant sur la joue de Camille, un geste presque instinctif, mais chargé d’une tendre maladresse. Elle releva les yeux vers lui, troublée. Lui se pencha légèrement, incertain, avant qu’elle n’efface la distance entre eux.
Le baiser, d’abord hésitant, s’approfondit naturellement. Ce n’était pas un simple jeu d’enfants, mais quelque chose de plus sincère.
Camille retint son souffle un instant, puis se confia :
Lucas la regarda, son cœur battant à tout rompre.
Camille, les yeux brillants d’émotion et d’excitation, le serra contre elle et lança avec une innocence bouleversante :
♫ T’aimer sur les bords du lac ♫
La musique résonnait à travers les murs de la maison des parents de Camille, rythmant les éclats de voix, les rires étouffés par l’alcool et l’euphorie de la soirée. Mais à l’extérieur, sous le ciel étoilé, le bruit se faisait plus distant. Sur un banc en bois légèrement usé par le temps, Alex était assise, une jambe repliée contre sa poitrine, une cigarette roulée coincée entre ses doigts fins. Elle inspira profondément, la lueur rougeâtre de son joint éclairant fugacement son visage, puis expulsa lentement la fumée dans la nuit, le regard un peu perdu.
Lucas poussa la porte-fenêtre et s’avança vers elle, deux bières à la main. Son regard accrocha les mèches sombres et courtes d’Alex, ses lunettes qui glissaient légèrement sur son nez, les taches de rousseur discrètes qui parsemaient encore son visage. À part ça, elle n’avait plus grand-chose de la gamine effacée et joyeuse qu’elle était dix ans plus tôt sur les bords du lac. Aujourd’hui, elle avait les cheveux plus courts, portait une veste en jean élimée sur un débardeur noir, son corps toujours aussi mince, mais son attitude est devenue avec le temps plus fermée, plus distante. Sauf avec lui.
Un sourire en coin releva ses lèvres alors qu’elle prenait la bouteille.
Alex haussa légèrement les épaules, évitant son regard en buvant une gorgée.
Lucas ne la lâcha pas du regard. Il la connaissait assez pour savoir quand elle jouait la désinvolture.
Alex laissa échapper un petit rire sans joie et secoua la tête.
Lucas plissa les yeux, cherchant à deviner ce qui se cachait derrière sa réponse. Il hésita un instant avant de continuer.
Alex laissa passer quelques secondes, puis souffla du nez en haussant les épaules.
Lucas oscilla légèrement la tête, amusé par sa réponse. Il savait qu’elle utilisait l’humour comme une armure, qu’elle évitait toujours d’admettre ce qui la travaillait vraiment. Mais il décida de ne pas insister, pas ce soir.
Elle cogna sa bière contre la sienne et il éclata de rire.
Alex fronça ses sourcils, l’air faussement sceptique.
Lucas secoua la tête, ne sachant vraiment pas de quoi elle parlait. Alex haussa les épaules, fixant l’étiquette de sa bouteille qu’elle faisait tourner sous ses doigts. Un silence complice s’installa entre eux, seulement troublé par les bruits étouffés de la fête à l’intérieur.
C’est à ce moment-là qu’une voix douce s’éleva derrière eux.
Ils levèrent la tête en même temps.
Camille se tenait dans l’encadrement de la porte-fenêtre. Ses longs cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et sa robe d’été légère flottait autour d’elle. Elle était magnifique, lumineuse, avec ce charme naturel qui attirait toujours le regard.
Sans attendre, elle s’avança et enroula ses bras autour de Lucas, posant son menton sur son épaule avec une tendresse évidente.
Lucas esquissa une moue boudeuse.
Alex, qui observait la scène en silence, haussa un sourcil tout en finissant de rouler un nouveau joint.
Camille lui adressa une grimace coupable avant de reporter toute son attention sur Lucas, effleurant sa nuque du bout des doigts. Les premières notes de la chanson de Julien Doré « Le Lac » s’élevèrent depuis le salon. Camille sauta aussitôt sur Lucas, un sourire espiègle aux lèvres :
Camille attrapa la main de Lucas et l’entraîna à l’intérieur de la maison, celui-ci jetant un dernier regard complice à Alex avant de disparaître dans le tumulte de la soirée. À l’intérieur, la fête battait son plein et les rires fusaient. Dans un élan spontané, Camille tira Lucas vers elle.
Avant qu’il ne puisse protester, elle posa ses mains sur ses épaules et pressa son corps contre le sien, se balançant au rythme de la chanson. Puis, d’une voix douce, elle lui chantonna à l’oreille les paroles :
Un frisson parcourut Lucas. Il rit doucement, à la fois amusé et séduit par cette proximité familière. Camille l’embrassa dans la foulée, légère, effervescente, et, quand la chanson s’éteignit, elle glissa ses doigts entre les siens avec un bref clin d’œil complice.
Lucas échangea au passage quelques salutations rapides avec des amis qu’il n’avait pas encore vus, mais Camille ne lui laissa pas vraiment le temps de s’attarder. Son étreinte sur sa main se fit plus pressante, et elle l’entraîna vers l’escalier d’un pas déterminé.
Elle ouvrit la porte d’une pièce aux murs tapissés de souvenirs d’enfance. Des photos, des bibelots, une guitare posée dans un coin… Lucas reconnut aussitôt l’ancienne chambre de Camille. Avant même qu’il n’ait le temps de commenter, elle referma la porte derrière eux et tourna la clé dans la serrure. Lucas inclina légèrement la tête, amusé.
Elle le poussa doucement sur le lit, une lueur ardente brillant dans ses yeux. Lucas ne protesta pas. Après tout, il était fou d’elle. Et Camille savait parfaitement comment s’y prendre pour lui faire oublier tout le reste, ne serait-ce qu’un instant. Attachant ses cheveux en un chignon, elle s’agenouilla devant lui puis s’attaqua à sa ceinture. D’un geste lent et sensuel, elle ouvrit sa braguette et libéra son sexe. Il était chaud et dur sous sa paume. Elle le contempla un instant avec un regard coquin, avant de le saisir plus fermement.
Elle caressa d’abord doucement de haut en bas. Puis, elle approcha ses lèvres, les humidifiant légèrement avant de l’engloutir avec une gourmandise contenue. La chaleur humide de sa bouche, la pression douce de ses lèvres, le rythme lent et régulier de ses mouvements… Lucas ferma les yeux, se laissant envahir par les sensations. Les posters d’idoles coréennes, les éclats de rire en bas, le reste du monde, plus rien d’autre n’existait.
Camille variait les plaisirs, alternant caresses douces et succions plus intenses. Elle mordillait légèrement son gland, faisant jaillir des étincelles dans son corps. Lucas sentait la tension monter en lui, le rapprochant inexorablement du point de non-retour.
Juste au moment où il sentit son corps se contracter, Camille se redressa brusquement, retirant sa bouche. Il eut à peine le temps de réaliser ce qu’il se passait qu’un flot de plaisir jaillit de son être et qu’un gémissement rauque s’échappa de sa gorge. Sa semence brûlante gicla en un jet puissant, surprenant Camille par son intensité.
Quelques gouttes du liquide blanchâtre continuaient de perler du gland pour s’échouer sur la main de Camille. Elle continua à le caresser, les mouvements de plus en plus doux, comme pour aider Lucas à retrouver son calme et son souffle.
Camille, les joues rosies par l’effort et l’intimité du moment, prit un mouchoir sur la table de chevet et nettoya délicatement le corps de Lucas, puis s’essuya les mains.
Elle lui tendit un autre mouchoir, et il s’essuya à son tour, sentant la chaleur du désir retomber.
Elle lui fit un sourire complice et satisfait. Puis, elle l’aida à se rhabiller, refermant sa braguette avec application.
Lucas acquiesça, le visage radieux. Finissant d’ajuster ses vêtements, il s’attarda sur une vieille photo des trois amis avant de demander, en bouclant sa ceinture :
Camille secoua la tête et lâcha d’un ton léger :
Lucas fit une moue désapprobatrice.
Elle haussa les épaules et enchaîna :
♫ Ton cœur sur mon corps qui respire ♫
Le soleil était haut dans le ciel quand Lucas rejoignit Alex en ville. Dès les premières minutes, l’ambiance était légère, comme si le poids de leurs préoccupations de chacun s’était momentanément évaporé. Ils déambulèrent dans les rues animées, se moquant des vitrines trop tape-à-l’œil et de l’allure des passants. Les échanges étaient fluides, ponctués de blagues entendues et de souvenirs d’adolescents qu’ils faisaient revivre avec une tendresse à peine dissimulée.
À midi, ils s’installèrent sur un banc avec leurs kebabs à la main. Lucas, concentré sur sa nourriture, ne réalisa pas tout de suite qu’un filet de sauce dégoulinait lentement vers son menton. Alex, un sourire en coin, leva les yeux au ciel avant de se pencher vers lui et d’essuyer délicatement la commissure de ses lèvres avec son pouce.
Lucas avala sa bouchée en haussant les épaules, amusé.
Elle roula des yeux en mordant dans son sandwich, cachant à peine son sourire.
Lucas fronça les sourcils, faussement vexé.
Alex éclata de rire.
L’instant était simple, presque hors du temps, et, malgré les années et les changements, ils revenaient toujours l’un vers l’autre.
L’après-midi se poursuivit dans la même insouciance. Ils flânèrent dans un parc, s’affrontèrent sur un jeu de foot sur leur portable où Alex, contre toute attente, écrasa Lucas sans pitié. Ils firent ensuite un détour par leur ancien lycée, juste pour voir s’il avait changé. Les souvenirs les assaillirent, ravivant les images d’une époque révolue, mais jamais oubliée.
En fin de journée, ils se posèrent à la terrasse d’un café sous le soleil déclinant. Un peu lasse, Alex se redressa sur sa chaise.
Elle lui donna un coup léger sur l’épaule.
Ils échangèrent un regard entendu.
Quelques minutes plus tard, Lucas, accoudé à la portière, observait distraitement la sortie du conservatoire. Après un silence, il pivota vers Alex.
Alex lâcha un soupir, les doigts tapotant nerveusement le volant.
Lucas resta pantois.
Elle esquissa un sourire sans joie.
Lucas s’arrêta net, irrésistiblement attiré par une silhouette familière sortant du bâtiment. Camille.
Il esquissa un air attendri en la voyant, sur ce Alex expira bruyamment entre ses lèvres pour se moquer de lui. Mais avant qu’il n’ait le temps de réagir, Camille s’arrêta brusquement et se tourna vers un homme plus âgé qui la suivait quelques pas derrière. Soudain, elle fondit en larmes. L’homme hésita une seconde avant de la prendre dans ses bras, et elle se laissa aller contre lui dans une étreinte ambiguë. Elle ne se dégageait pas, elle ne résistait pas. Pire, elle finit par lui sourire faiblement. Et si ce n’était pas un baiser, la proximité entre eux, la manière dont il lui caressait doucement le dos, suffisait à tout faire vaciller dans l’esprit de Lucas.
Il resta paralysé, incapable de réagir. Tout semblait se dérouler au ralenti et trop vite à la fois. Son esprit peinait à assimiler ce qu’il voyait, comme si son cerveau refusait d’admettre la scène qui se jouait sous ses yeux. Ses doigts se crispèrent sur la poignée de la portière, mais son corps ne suivit pas alors qu’il voulait intervenir, crier, exiger une explication.
Camille, le visage fermé, monta rapidement dans une voiture avec l’homme. Lucas sentit alors une pression sur son bras, c’était Alex qui venait de l’empoigner, son regard fixé sur lui.
Il déglutit. Tout lui semblait si irréel, comme un cauchemar dont il peinait à émerger. Mais l’autre voiture démarrait déjà, s’engageant dans la rue.
Les deux voitures serpentaient à travers les rues de plus en plus sombres à mesure que les dernières lueurs du soleil s’effaçaient. Le silence dans l’habitacle était pesant. Lucas, tendu, fixait la route devant eux, tapotant frénétiquement du pied, incapable de rester immobile.
Alex les suivait du mieux qu’elle pouvait, mais la circulation s’intensifia brusquement. Un feu passa à l’orange au dernier moment, et l’autre véhicule accéléra, les laissant bloqués derrière une file de voitures. Lucas se redressa, désespéré.
Lucas ouvrit la bouche, comme s’il allait crier de plus belle, mais aucun son ne sortit. Il regarda la voiture avec Camille disparaître au loin, impuissant, une douleur sourde lui enserrant la poitrine.
Ils roulèrent encore quelques instants avant qu’elle ne trouve un endroit pour se garer. Le moteur à peine coupé, Lucas passa une main tremblante sur son visage, puis se laissa tomber contre le dossier du siège.
Lucas hocha la tête, bien que son regard restât perdu dans le vide. Après quelques secondes, il se tourna finalement vers elle, l’ombre d’un doute dans les yeux.
Alex secoua la tête.
Elle marqua une pause, le regard fuyant, avant d’ajouter :
Il chercha à établir un contact visuel avec Alex pour l’aider à réfléchir.
Lucas sortit son téléphone. Ses doigts tremblaient légèrement alors qu’il composait le numéro. Il mit l’appel sur haut-parleur. Après trois sonneries, Camille décrocha.
Lucas sentit une brûlure au creux de sa gorge. Il échangea un regard avec Alex, qui secoua lentement la tête. Il força sa voix à rester neutre.
Il pourrait exploser. L’envie était là, brûlante, incontrôlable. Mais il n’en fit rien.
Lucas raccrocha sans répondre. Le silence s’étira un moment dans l’habitacle. Il avait la tête écrasée contre le siège, les yeux rivés au plafond, tandis qu’Alex observait la rue s’illuminer devant eux, l’air sombre.
Finalement, Lucas inspira profondément et passa une main sur son visage avant de se tourner vers elle.
Alex pinça les lèvres et fixa ses mains sur ses cuisses. Un long soupir lui échappa avant qu’elle n’ose croiser son regard.
Lucas se décomposa encore un peu plus à sa réponse.
Alex ouvrit la bouche, hésitante.
Il cligna plusieurs fois des yeux, comme si ses mots n’avaient aucun sens.
Alex soupira.
Alex ferma brièvement les yeux, comme pour rassembler son courage.
Elle passa une main dans ses cheveux avant de poursuivre.
Lucas se releva lentement de son siège, son souffle court, comme s’il allait vomir. Puis se calmant, il se remémora soudainement toutes ces petites choses qu’il n’avait pas relevées : Camille qui refusait de boire avec lui lors de la soirée d’hier, Camille qui semblait plus fatiguée ces derniers temps, Camille qui, inconsciemment, posait parfois une main sur son ventre comme pour se rassurer.
Alex le fixait avec appréhension, les larmes aux yeux.
Lucas eut un rire amer.
Le silence retomba dans la voiture. Il sentit la main d’Alex sur son épaule, un contact léger, une tentative silencieuse de l’ancrer. Mais il n’y avait plus rien à quoi s’accrocher. Un sanglot lui échappa, puis un autre, et, bientôt, les larmes coulèrent sans retenue. Il plaqua une main sur son visage, le corps secoué de tremblements, incapable de contenir la douleur, déjà immense, qui venait de se transformer en un gouffre insondable.
Il se jeta presque contre elle, et elle l’enlaça doucement.
Elle sentit le poids immense de cette responsabilité s’abattre sur elle. Elle hésita, puis murmura :
♫ Pourvu que les hommes nous regardent ♫
Lucas accepta finalement de passer du temps avec Camille. Lorsqu’elle arriva, il avait les traits tirés, une odeur d’alcool flottait légèrement autour de lui. Pourtant, lorsqu’il leva les yeux vers elle, il tenta un sourire. Elle s’approcha et l’embrassa avec une tendresse qui le fit presque vaciller. Elle parlait du mariage avec excitation, évoquant la robe, la cérémonie, leurs projets. Son enthousiasme était palpable, son amour débordant, et pourtant, lui, restait en retrait. Il hochait la tête distraitement, répondait par des monosyllabes. Surprise, Camille finit par l’interroger.
Elle sembla hésiter, mais un instant plus tard, elle s’approcha de lui avec un sourire doux, cherchant à dissiper la tension. D’un geste léger, elle glissa ses bras autour de son cou, déposant un baiser sur sa mâchoire.
Lucas ne réagit pas immédiatement, mais il finit par céder, répondant à ses avances sans conviction. Ils se retrouvèrent dans la chambre, et Camille prit aussitôt les devants. D’une ardeur impatiente, elle le déshabilla rapidement, faisant glisser ses vêtements à la va-vite, avant de retirer les siens avec la même précipitation. Ce n’était plus la Camille douce et réservée qu’il connaissait si bien. Il y avait dans son attitude une urgence, une audace qui le troublait et l’attirait irrésistiblement.
Sans attendre, elle se pressa contre lui, le poussant sur le lit avec une détermination brûlante, et enjamba son corps, ses genoux se posant de part et d’autre de ses hanches. Lucas sentit la douceur veloutée de ses lèvres contre la dureté de son membre, la chaleur humide de son sexe contre sa peau sensible… Ses doutes et ses réserves volèrent en éclat face à la puissance d’un désir incandescent.
Sans le quitter des yeux, Camille commença un mouvement lent et voluptueux, faisant glisser son sexe de haut en bas sur le membre durci. À un moment, elle s’arrêta, le gland de Lucas à quelques millimètres de son entrée.
Elle pencha la tête, son regard brûlant dans le sien. Puis, elle lui dit, d’une voix déterminée :
Il tendit fébrilement la main vers la table de nuit, cherchant une protection. Mais elle l’arrêta aussitôt.
Lucas se figea et la fixa, cherchant une confirmation dans ses yeux. Un frisson glacé lui parcourut l’échine. Brutalement, il se redressa, s’écartant d’elle.
Son ton était subitement dur. Camille cligna des yeux, déconcertée. Elle tenta un sourire, mais l’expression de Lucas n’avait rien de rassurant.
Un silence assourdissant tomba dans la pièce. Camille ouvrit la bouche, cherchant ses mots.
Le souffle de Camille se bloqua. Son visage se décomposa en une fraction de seconde.
Elle bafouilla, cherchant une échappatoire, puis éclata en sanglots.
Lucas sentit son estomac se tordre.
Lucas serra les poings.
Camille fut d’abord désarçonnée, puis détourna les yeux.
Lucas recula, comme si elle était une étrangère. Il la pointa du doigt et fulmina :
Elle s’approcha précipitamment, s’accrocha à son bras.
Lucas était à bout. Il la fixa, brisé.
Camille se mit à genou comme pour le supplier, désespérée.
Il resta debout, incapable de la regarder autrement qu’avec dégoût. Le cœur en miettes, il se détourna et se dirigea vers la porte.
Mais il ne répondit pas. Il ouvrit la porte et disparut dans la nuit, laissant Camille derrière lui, anéantie.
♫ Amoureux de l’ombre et du pire ♫
La nuit avait été longue.
Lucas avait erré sans but, incapable de rentrer chez lui. Incapable de trouver un endroit où sa colère et sa douleur ne le suivaient pas comme une ombre oppressante. Finalement, ses pas l’avaient guidé jusqu’au lac. Là où tout avait commencé. Là où il avait embrassé Camille pour la première fois sous la pluie. Là où ils s’étaient jurés, enfants, qu’ils se marieraient un jour.
Mais aujourd’hui, le lac ne lui apportait aucun réconfort. Assis sur un rocher, il fixait l’eau sombre, son reflet déformé par les ondulations légères des insectes glissant sur l’eau. Il n’avait pas dormi. Il n’avait fait que ressasser, encore et encore, les derniers mots de Camille, ses aveux, ses larmes, ses tentatives pour le retenir. Un goût amer lui brûlait la gorge. Il ne savait plus s’il avait envie de pleurer ou de hurler.
Il sursauta légèrement en entendant des pas sur les feuilles mouillées derrière lui. Il n’eut même pas besoin de se retourner.
La voix d’Alex était douce, prudente. Lucas ferma les yeux. Bien sûr qu’elle savait. Elle était la seule à vraiment le connaître.
Elle s’assit à côté de lui sans un mot, laissant un espace entre eux. Le silence s’installa, mais ce n’était pas pesant. C’était celui qu’ils partageaient depuis l’enfance, celui qui disait « Je suis là. »
Lucas serra la mâchoire.
Un souffle exaspéré lui échappa.
Alex haussa les épaules.
Lucas tourna enfin la tête vers elle. Son regard était fatigué, rougi par les larmes, le manque de sommeil et la rage contenue.
Alex baissa les yeux vers ses mains, hésita. Puis elle murmura :
Il ne répondit rien, mais quelque chose en lui se détendit imperceptiblement. Le vent se leva, agitant la surface du lac. Des nuages lourds s’amoncelaient dans le ciel. Une pluie fine commença à tomber.
Lucas se passa une main sur le visage, fatigué.
Il ne regardait plus rien d’autre que l’eau devant lui. Il n’attendait pas de réponse. C’était une vérité qu’il venait prononcer à voix haute, pour voir si elle sonnait encore juste. Alex resta immobile, puis Lucas la sentit se lever soudainement. Il leva les yeux vers elle… et se figea.
Elle pleurait.
Elle détourna le regard comme si elle avait honte d’être vue ainsi.
Elle baissa la tête, sa main tremblante se posa sur ses lunettes pour les réajuster sur l’arête de son nez, puis elle laissa échapper ces mots d’une voix cassée.
Lucas resta immobile, surpris.
Elle recula d’un pas, les poings serrés, la pluie alourdissant ses vêtements, collant ses mèches humides à son front.
Sa voix tremblait. Pas de colère, mais de peur. Peur de ce qu’il allait répondre. Peur de tout ce qu’elle venait de mettre en jeu. Lucas la fixait, incapable de parler. Ses souvenirs s’embrouillaient. Camille sous la pluie, ce premier baiser, la promesse de toujours. Puis Alex, ici, maintenant, sous la même pluie, avec ce regard qui le défiait autant qu’il le suppliait.
La pluie s’intensifiait, mais Lucas n’y prêtait plus attention. Il était perdu dans les yeux d’Alex, dans tout ce qu’il n’avait jamais voulu voir, dans tout ce qu’il n’avait jamais compris.
Alex soupira :
Lucas se sentit dévasté par cette révélation, puis il rétorqua.
Elle eut un sourire triste.
Elle s’approcha d’un pas, puis deux. Déterminée et fragile à la fois.
Il aurait dû dire non. Il aurait dû s’excuser, la prendre dans ses bras, lui dire qu’elle comptait, mais pas comme ça. Mais il était brisé, vidé, incapable de penser. La pluie, l’été, le lac, tout se mêlait dans une étrange irréalité. Quand il fermait les yeux, il ne savait plus s’il voyait Camille sous la pluie… ou Alex. Il l’attira contre lui, ses doigts tremblants rencontrant sa peau mouillée. La chaleur contre le froid, l’envie contre le doute. Un désir longtemps tu, une douleur partagée. Et à cet instant, il n’arrivait plus à réfléchir.
Alors, quand Alex l’embrassa, il ne la repoussa pas. Il pensa de résister. Une seconde. Deux. Puis il céda. Il sentait le goût salé des larmes et de la pluie sur ses lèvres, le parfum sauvage de ses cheveux mouillés. Les mains d’Alex s’agrippèrent à ses épaules comme pour s’assurer qu’il ne s’éloigne pas. Le baiser devint plus profond, leurs langues se mêlèrent, explorant la douceur de leurs bouches.
Sans se séparer, ils s’allongèrent sur l’herbe humide, le sol moelleux amortissant leur chute. La pluie continua de les caresser, transformant leurs vêtements en une seconde peau. Entre deux baisers, ils commencèrent à se déshabiller, leurs mains tremblant légèrement sous l’effet de l’excitation et de la nervosité.
Les vêtements tombèrent un à un, dévoilant leurs corps nus. Alex frissonna, mais Lucas la réchauffa en la serrant contre lui, sa peau contre sa peau. Il lui embrassa le cou, les épaules, la poitrine. Il s’interrompit soudainement, posant sa main sur sa joue.
Alex hocha la tête.
Elle lui sourit, une lueur déterminée dans les yeux.
Lucas savait qu’il devait s’arrêter, que c’était irresponsable, mais le désir était trop fort, l’attirance trop puissante.
Il caressa doucement son ventre, ses hanches, puis il glissa une main entre ses jambes. Alex gémit doucement, se cambrant légèrement sous son toucher. Il sentait son corps frémir, se préparer à le recevoir. Avec une infinie délicatesse, il écarta ses cuisses et se positionna entre elles. Il était près, tellement près, découvrant sa chaleur, la pointe de son sexe enveloppée par ses grandes lèvres.
Il la regarda dans les yeux, cherchant son consentement. Il voulait que sa première fois soit une expérience positive, inoubliable. Elle lui sourit, un sourire timide et confiant.
Il pénétra lentement, doucement, prenant soin de ne pas lui faire mal. Alex laissa échapper un petit gémissement de surprise, serrant les dents, mais elle ne se rétracta pas. Il s’arrêta un instant, lui laissant le temps de s’habituer.
Elle hocha la tête, les yeux fermés.
Il embrassa son front, puis il recommença à bouger, doucement au début, puis avec de plus en plus d’assurance.
La douleur fit place au plaisir, Alex commença à se détendre, à répondre à ses mouvements, emportée par la vague de sensations qui la submergeait. Ses ongles griffant doucement son dos alors qu’ils s’embrassaient. Puis elle se mit à bouger plus franchement avec lui, suivant son rythme. Elle inclina son bassin, l’invitant plus profondément.
Maintenant pleinement abandonnée, elle se fondait dans le mouvement et gémissait à chaque impulsion. Sa respiration se faisait de plus en plus haletante et elle sentait ses entrailles se tordre de plaisir. Lucas perçut alors les muscles d’Alex se contracter autour de lui et il sut qu’elle était proche du point culminant. Elle laissa échapper un cri de plaisir, son corps se convulsant sous le sien, et il atteint à son tour l’orgasme, sentant la chaleur de sa jouissance l’envahir. Il continua de bouger encore un peu, savourant les derniers instants de plénitude. Puis il se laissa tomber contre elle, le souffle court.
Ils restèrent un moment allongés dans l’herbe, enlacés, le corps tremblant, se laissant bercer par le bruit de la pluie sur l’eau et les feuilles de roseaux qui se cognaient sous la brise. Ils avaient partagé quelque chose d’unique, quelque chose de sacré, un moment qui resterait à jamais gravé dans leur mémoire.
Lucas finit par se retirer et un silence pesant s’étira entre eux. Enfin, il murmura, la voix incertaine :
Alex, toujours paisible, baissa les yeux et esquissa un sourire empreint de mélancolie. Ce n’était pas parfait, loin de là. L’humidité collait sa peau, un frisson glacé la parcourait, et la chaleur fugace de leur étreinte s’était déjà dissipée. Une sensation désagréable perlait en elle, les restes du plaisir de Lucas, lui rappelant la réalité brute et peu romantique de l’instant. Pourtant, rien de cela n’importait. Car au-delà de l’inconfort, il y avait l’accomplissement d’une attente infinie, un désir trop longtemps tu qui venait enfin de s’exaucer.
Lucas tourna la tête vers elle, troublé. Il chercha une réponse dans ses yeux, mais n’y trouva plus cette même âme tourmentée qu’il avait toujours connue chez elle. Pour la première fois, il y voyait une douce sérénité, une certitude, et, paradoxalement, ça le terrorisait.
Il se leva en silence, observa l’arc-en-ciel qui s’était formé par delà le lac et s’excusa, l’air triste :
Alex sourit tristement.
Elle ne pleura pas. Elle accepta. Puis elle se leva et ramassa ses lunettes mouillées et légèrement embuées. Elle essaya en vain de frotter pour y voir plus clair, puis elle abandonna.
Ils quittèrent le bord du lac ensemble, mais moins proches qu’avant. Ils firent quelques pas en remettant péniblement leurs vêtements trempés quand, tout à coup, Lucas se figea.
Alex leva la tête et aperçut Camille à quelques pas du saule pleureur. Le visage déconfit, elle observait leurs vêtements humides mal ajustés et couverts d’herbe, mais surtout leur expression… Elle porta une main tremblante à sa bouche avant de s’écrouler doucement sur l’herbe humide, fondant en larmes.
Ils comprenaient tous les trois qu’ils avaient peut-être tout perdu.
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