n° 23086 | Fiche technique | 57489 caractères | 57489 9482 Temps de lecture estimé : 38 mn |
23/05/25 |
Présentation: Deux ans d’interruption dans ma vie d’écritures. Aujourd’hui je peux enfin terminer cette série. Les personnages de la librairie Moby Dick vivront leurs propres aventures sans moi. À suivre, il y en aura deux épisodes et la série sera achevée. | ||||
Résumé: Une petite semaine de congé avait permis à Pénélope Tancrène de calmer le cours des événements. Depuis qu’elle avait poussé la porte de la librairie Moby Dick pour la première fois, son existence avait totalement basculé. | ||||
Critères: #domination #exhibitionniste #fellation #travail ff ffh fbi grossexe travail amour fsoumise fdomine cérébral voir exhib noculotte caresses humour | ||||
Auteur : Juliette G Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Les amours de Pénélope Tancrène Chapitre 07 / 08 | Fin provisoire |
Résumé des épisodes précédents :
Pénélope Tancrène souhaitait prendre un peu de recul.
Après des ébats amoureux torrides où elle perdait pied comme toute contenance, il était préférable d’éviter la librairie un moment. Quelques jours de congés lui permettraient de réfléchir posément à son avenir proche. Si elle n’avait pas honte de son comportement libertin, elle n’en était pas spécialement fière. D’abord, elle n’oserait pas regarder son associé en face de sitôt. Ensuite, elle préférait ne pas croiser Annabelle Lajoie pour un temps. Et bien sûr, il lui fallait parler avec Achille Lefort. Il l’aimait, disait-il, ce dont elle doutait fortement. Elle devait donc absolument lui faire comprendre qu’il se trompait. Et, vu le comportement plutôt difficile à cerner du personnage, ce ne serait pas chose aisée.
Note : deux ans d’interruption dans ma vie d’écritures. Aujourd’hui, je peux enfin terminer cette série, et laisser les personnages de la librairie Moby Dick vivre leurs propres aventures sans moi. Après ce texte, il y en aura deux autres. Les derniers.
Une petite semaine de congé avait permis à Pénélope Tancrène de calmer le cours des événements. Depuis qu’elle avait poussé la porte de la librairie Moby Dick pour la première fois, son existence avait totalement basculé.
Sa vie était devenue une rivière au cours tumultueux. Ces jours devenaient des torrents. Des eaux qui l’emportaient avec une force qu’elle n’avait jamais connue. D’abord, la nouvelle libraire se baignait dans le plaisir d’une profession qui lui convenait parfaitement. Puis, étaient venues d’autres sources de plaisirs. Des sources se muant elles aussi en cours d’eau impétueux.
Pénélope, coquille de noix fragile, était devenue la victime consentante des éléments qui bousculaient sa nouvelle vie. Comme elle se rendait compte qu’elle devenait l’esclave de ses désirs.
Un petit rendez-vous innocent au « Dé à coudre » et Achille Lefort parlait de son autisme à Pénélope. Et dans le même temps, il lui avouait son amour pour elle. Forcément, la belle libraire avait de quoi se poser des questions. Alors oui, il éprouvait peut-être des sentiments pour elle. Mais ce n’était pas de l’amour. Pénélope, elle, se sentait attirée par cet étrange personnage. Si elle souhaitait une nouvelle rencontre, elle tenait à faire comprendre à ce monsieur Lefort qu’elle l’appréciait et qu’elle ressentait le besoin d’apprendre à mieux le connaître. La libraire tenait toutefois à ce qu’il comprenne qu’elle n’était pas amoureuse de lui.
La jeune femme avait longuement réfléchi et s’était décidée. Achille Lefort était certes bizarre, mais il était parfaitement inoffensif. Elle ne craignait absolument rien en sa compagnie. Elle en était persuadée. Une conversation importante et des plus sérieuses méritait d’être traitée avec soin et dans le calme. Le « Dé à coudre » ne conviendrait pas. Pas plus qu’un autre bar. Un restaurant ? Non… Pénélope ne voyait qu’une seule option valable. Elle inviterait Achille Lefort chez elle.
La jolie libraire désirait vraiment parler avec cet étrange personnage. Elle voulait lui faire comprendre qu’il se trompait. Achille Lefort lui expliquait un autisme léger, et dans le même temps, lui avouait son amour pour elle. Il devrait bien comprendre qu’elle avait de quoi se poser des questions. Alors oui, elle était d’accord pour penser qu’il éprouvait une certaine attirance pour elle. Mais ce n’était pas de l’amour.
Pénélope, sa jolie tête légèrement penchée sur la gauche, lèvre inférieure mordue, était restée silencieuse un long moment. Ce que venait d’affirmer son invité était la stricte vérité. Achille Lefort lui plaisait beaucoup. Il était la presque copie conforme, le sosie, de l’acteur américain, un Robert Redford dans sa trentaine d’années. Achille était beau, bien sûr, mais elle craquait avant tout pour cette si étrange personnalité.
Décidément, rien n’était simple avec l’étrange monsieur Lefort. Leur conversation pour commencer. C’était comme si Achille ne l’écoutait pas la moitié du temps. Il répondait à côté. Ou ne répondait pas. Il donnait l’impression de ne pas s’intéresser à ce que l’autre disait. Ou peut-être ne se comportait-il ainsi qu’avec elle ?
C’était elle, qui, la première, avait fini par l’embrasser. Trois fois. Trois baisers ! Et plus son excitation à elle prenait de l’ampleur, plus, lui, paraissait distant.
Quand Pénélope avait pris sa main, l’invitant à rejoindre sa chambre, il lui avait demandé un autre café. C’était à croire qu’elle était un croquemitaine, et lui un garçonnet apeuré.
Achille Lefort était la première personne à se retrouver dans sa toute nouvelle chambre. Et surtout, le premier homme à se retrouver seul avec elle, dans sa propre chambre. D’autres se seraient aussitôt jetés sur l’aubaine. Lui était comme tombé en extase devant sa boîte à musique. Une babiole représentant une patineuse sur glace dans une pose de Lutz.
Pénélope, totalement déboussolée, combattait sa gêne dans un silence pesant. Elle ne savait plus comment réagir. Elle avait néanmoins décidé de trouver le courage de continuer sur sa lancée. Si elle n’était pas amoureuse, cet homme l’attirait comme un aimant attirait le fer.
Elle avait déboutonné sa robe, les yeux baissés sur ses doigts. Une fois le vêtement enlevé, Achille n’avait toujours pas daigné lui accorder un regard. Prête à abandonner et résignée à se rhabiller, la jeune femme prononçait alors son prénom.
Le jeune écrivain levait enfin un regard sur elle. Ou plutôt, sur un endroit précis de sa personne.
Achille s’était interrompu au plus mauvais moment. La jeune femme détestait entendre le mot « poil », tout au moins quand on parlait des humains. Et surtout quand on l’employait pour désigner le pubis. C’était peut-être idiot de sa part, mais elle ne changerait pas d’avis aujourd’hui. Il y avait tant d’autres appellations possibles. À commencer par le poétique, mont de Vénus. Ou des termes plus délicats. Petite forêt, forêt intime. Buisson, taillis… Et dire qu’il se disait auteur. Encore que, si elle n’avait toujours rien lu de lui, les critiques étaient unanimes. Les aventures policières imaginées par Achille Lefort étaient décrites comme passionnantes.
Pénélope était proche de se rhabiller et de planter ce drôle d’énergumène sur place. Et tant pis si c’était dans sa propre chambre. Pourtant, sans trop savoir pourquoi, elle réussit à contenir son début de colère. Et même, elle prit sur elle pour reprendre cet échange idiot.
Achille s’était approché. Il l’avait touchée. Il avait posé ses mains sur ses épaules bronzées. Ensuite…
Pénélope Tancrène avait vécu l’impossible.
Pénélope, après un petit soupir, afficha une moue agacée.
Une lueur étrange fit s’assombrir l’azur du regard de la libraire. Un mélange d’incrédulité et d’une certaine nervosité.
Pénélope, nue, le corps nappé d’une fine pellicule de sueur, aspira une goulée d’air avant de pousser un profond soupir.
Achille Lefort, nu et en nage lui aussi, les cheveux ébouriffés, était assis en tailleur sur le grand lit de son hôtesse.
Pénélope resta un moment silencieuse, observant attentivement l’homme qui venait de lui faire croire à l’impossible.
La longue main de la jolie blonde vola gracieusement vers un sexe dur, dressé vers elle.
Le léger rire de Pénélope fit se lever les yeux noisette.
Pénélope avait longuement sucé son « Impossible » et l’avait laissé exploser dans sa bouche et sur ses lèvres. Le membre d’Achille était toutefois resté dur et elle avait dû batailler pour empêcher son amant de s’occuper d’elle à nouveau. C’était apparemment comme un réflexe chez lui, comme s’il était tenu de lui donner du plaisir en permanence.
La jeune femme s’était essuyé le visage avec son T-shirt et frémit en sentant les doigts d’Achille s’engouffrer doucement dans le profond sillon qui séparait les globes fermes de ses fesses.
Étrangement, Achille, pourtant bavard avec elle, restait totalement silencieux pendant l’amour. Il l’avait été la première fois et le restait encore. On aurait pu penser qu’il se concentrait sur ce qu’il faisait, et c’était certainement le cas.
Pénélope, à califourchon sur le corps de son amant, ronronnait comme une chatte heureuse. La montée du plaisir fit tressaillir le corps de la libraire et ses doigts caressèrent les cheveux de son homme.
La journée était agréable, quoiqu’un peu trop chaude pour un véritable Brestois.
Comme à l’ordinaire, un après-midi, Le Dé à coudre vivotait dans le calme, refuge de quelques désœuvrés du quartier. L’ennui de longs après-midi était la bête noire de nombreux retraités de la ville. Ils le tuaient donc comme ils le pouvaient.
Pénélope Tancrène tapota sa cigarette mentholée dans un cendrier représentant un dé à coudre. L’unique cendrier de l’endroit et cadeau exclusif de Barnab. Le patron des lieux était le seul maître à bord, et passait tous ses caprices à la belle libraire. Elle était la seule cliente à pouvoir fumer dans le bar. Avec son pote Octave, évidemment.
La jeune femme, tête penchée et cigarette aux lèvres, eut une moue étonnée.
L’ancien marin tapota le culot de sa pipe vide sur le bois patiné de la table. Un bois rouge usé par les manches de vestes de plusieurs générations de soiffards. Un léger toussotement gêné, puis un nouveau passage des doigts dans sa tignasse châtain jamais vraiment coiffée. Ce petit enchaînement de manières hésitantes alerta la belle libraire.
Un grognement ennuyé, et l’associé de la jeune femme se trémoussa sur son siège de bois rouge.
Pénélope avait crié le nom du propriétaire du Dé, sa longue et délicate main tendue vers le comptoir, où Barnabé Tourniqué lisait tranquillement.
Barnabé Tourniqué, magazine Playboy sous le bras gauche, leva le bras droit et gratta son crâne chauve, signe de grande concentration ou de perplexité chez nombre de personnes.
Octave Groseille, la mine enjouée, laissa filer un petit sifflement.
Les yeux bleus de Pénélope brillèrent l’espace d’une seconde, signe d’une certaine bonne humeur. Puis ils se foncèrent. Un mauvais signe, cette fois. Barnab’ jeta un rapide coup d’œil à son ami libraire et poussa un petit soupir.
Le libraire se plongeait aussitôt dans la contemplation du cendrier version Dé à coudre. Barnabé, lui, s’employait fébrilement à nettoyer la table de bois à l’aide d’un chiffon blanc, qu’il avait en permanence dans l’une ou l’autre de ses mains.
Pénélope, visage écarlate et lèvres pincées, avait remercié Barnabé et avait commandé deux rhums vieux, de la cuvée spéciale Groseille.
L’ancien marin de commerce poussa un énorme soupir et se décida à enfin bourrer sa pipe.
La jeune femme prit une profonde inspiration et alluma une cigarette.
Le libraire alluma sa pipe et l’odeur de son tabac blond étouffa celle de la cigarette.
Pénélope fixa le libraire un moment, tête penchée et un drôle de sourire aux lèvres.
La jeune femme laissa filer une bouffée de tabac et prit le temps d’éteindre sa cigarette.
Pénélope reposa le briquet avec lequel elle jouait tout en discutant. Son regard s’était brusquement fait sérieux et son charmant visage s’était comme soudainement figé. Groseille la connaissait assez pour parfaitement déchiffrer un message aussi intime. Sa chère associée était tendue, nerveuse, et certainement un peu en colère. Dans l’instant, elle se concentrait sur ce qu’elle allait dire, et se contenait pour ne pas laisser éclater ses sentiments.
Pénélope Tancrène avala son rhum d’un trait, rafla cigarettes et briquet d’une main leste et se leva d’un mouvement souple.
Quelque peu abasourdi, le libraire regarda son associée quitter le bar d’une démarche rapide. Décidément, cette femme l’étonnerait toujours. Une douce brise la plupart du temps et un terrible ouragan parfois.
La semaine était passée très vite et les appréhensions de la libraire s’étaient vite dissipées. Octave n’était pas revenu sur les sujets intimes les concernant. Il n’avait fait aucune allusion déplacée sur leurs ébats tumultueux avec madame Lajoie. La librairie était envahie par une clientèle enthousiaste et curieuse et les deux associés étaient assaillis par toutes sortes de demandes et de questions.
Quand ils avaient un moment de calme, Octave et Pénélope discutaient avec le plus grand sérieux de travail.
Les deux premiers soirs, Achille était passé au Moby Dick pour attendre sa chère et tendre et Pénélope fut vite rassurée en constatant un changement de comportement chez l’ancien capitaine de marine. Ce dernier avait accueilli son amant avec une certaine amabilité le lundi, et elle les avait laissés discuter un moment tous les deux.
Le mardi soir, Octave Groseille proposait à Achille Lefort d’organiser une petite rencontre avec la clientèle de la librairie. Comme brusquement tétanisé, l’auteur en vogue, exilé de la capitale, avait refusé l’offre avec un peu trop de nervosité et la belle libraire était intervenue.
Le libraire avait bien cru que Lefort allait s’enfuir et la venue de son associée l’avait rasséréné.
Pénélope avait pris le bras de son amant et sourit au libraire.
Le libraire jeta un coup d’œil sur l’auteur devenu la coqueluche des maisons d’éditions parisiennes et des critiques littéraires du tout-Paris. Achille Lefort s’était totalement désintéressé de la conversation et feuilletait un petit livre pour enfant. Les espiègleries de Fripounet.
Annabelle n’était plus une cliente, et quand elle passait au Moby Dick, c’était pour prendre un café. Parfois, il lui arrivait de rester pour aider ses amis libraires. Des amis, qui étaient également un amant et une amante.
Le couple Lajoie s’était finalement décidé et se séparait. Auguste était très attaché à l’une de ses maîtresses et ne supportait plus la liaison de son épouse avec le libraire. Aujourd’hui, madame Lajoie vivait ses derniers mois de femme mariée. Auguste avait déjà fait le nécessaire et partagé leurs biens. La future divorcée pourrait vivre sans avoir besoin de travailler. Pourtant, elle pensait créer sa propre entreprise.
La belle brune dessinait depuis qu’elle était enfant. Plus tard, elle s’était même inscrite à des cours de dessin. « L’art des gribouillis ». C’était ainsi qu’elle nommait ce qu’elle considérait comme un simple loisir. À son retour dans le petit monde des livres, Octave Groseille, d’abord, et Pénélope Tancrène ensuite, lui avait assuré que ses gribouillis leur plaisaient beaucoup et n’était pas dénuée d’un réel talent. Annabelle, de prime abord sûre de rien, finit par faire confiance à leurs jugements. Elle décida donc de tenter sa chance et de faire de ce loisir, un métier. Créer des couvertures ou des illustrations lui plairait beaucoup. Ce serait plus un plaisir qu’une profession. Il ne lui restait plus qu’à se lancer.
Là encore, les deux précédentes rencontres à la librairie avec la sulfureuse Annabelle s’étaient très bien passées, et Pénélope en était rassurée. Les présentations entre la belle brune et Achille Lefort avaient amusé la jolie blonde. Annabelle avait félicité son amie et avouait être un peu jalouse. Pénélope « se tapait » l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.
Annabelle lâcha un petit rire et donna une tape sur l’épaule de sa voisine.
La brune avait pris le bras de la blonde et l’entraîna vers le bureau d’octave.
Le vendredi soir, le nouveau couple était invité pour un apéro-bouffe, terme imagé, employé par Annabelle Lajoie.
Annabelle Lajoie servait son 441 à ses invités et resta à regarder son amie avec un air surpris.
Achille Lefort, comme à son habitude, avait le plus grand mal à se mettre à l’aise chez les gens qu’il ne connaissait pas. Il connaissait d’ailleurs très peu de monde. Il avait gardé sa veste malgré l’insistance de Pénélope pour qu’il l’enlève.
Le petit soupir d’agacement de la libraire n’échappa pas à l’écrivain et il opta pour le silence et une immobilité minérale.
La jolie blonde jeta un petit sourire à son amant qui lui cédait enfin et se tourna vers son hôtesse.
Le sourire de la libraire, son regard tourné vers l’auteur du roman qui sortait et une petite mimique amusée firent rire doucement la belle brune.
Pénélope avait déposé le petit papier sur la table basse du salon.
Un autre sourire et la libraire prit le temps de prendre une cigarette.
Après cet intermède professionnel, ce début de soirée éclaira un peu plus la charmante libraire sur les petits soucis comportementaux de son amant. Certainement par peur de mal faire, Achille était perpétuellement sur la réserve avec elle. Et pour cette fois, elle comprenait très vite que le contexte était important pour déchiffrer certains signaux, émis par la personnalité complexe de l’homme qu’elle s’était choisi.
1 – Pénélope était présente et Achille était serein.
2 – Annabelle Lajoie était une amie de Pénélope.
3 – Annabelle plaisait beaucoup à Achille. Son caractère attachant d’une part et peut-être sa beauté.
4 – Achille Lefort se sentait en confiance et était totalement détendu.
Une petite lessiveuse de 44 plus tard, Annabelle, en apprenait beaucoup plus en une petite heure sur l’auteur à succès du moment, que Pénélope Tancrène en un peu plus d’une semaine.
Oui, Achille était très amoureux de sa chère libraire. Oui, il comprenait que son autisme était un frein pour leur relation. Bien sûr, il était prêt à faire tous les efforts possibles pour la rendre heureuse. Oui, il savait que sa chérie n’était pas vraiment amoureuse de lui. Non, ce constat ne le ferait pas reculer. La présence de Pénélope lui suffisait pour l’instant. Sa compagne le rendait heureux et l’obligeait à faire des efforts permanents. Il combattait ses phobies et son égoïsme viscéral. Achille n’était pas inquiet. Pénélope était déjà attachée à lui. Pour le moment, il saurait s’en contenter. Évidemment, il espérait que sa chérie finisse par l’aimer, comme lui-même l’aimait.
Annabelle Lajoie se sentait totalement déstabilisée et ce n’était pourtant pas dans ses habitudes. À sa question rigolarde, le sosie de Robert Redford l’avait prise au dépourvu.
La jolie blonde resservit de quoi grignoter à son compagnon et sourit à son amie. Puis, comme plongée dans la contemplation de la disposition des crevettes autour de l’avocat qu’elle lui avait servi, elle observa l’assiette de son amant un long moment. Et enfin, elle se décida à prendre la parole.
Pénélope était déjà en train de déposer la première des trois cuillerées de mayonnaise maison, qu’Achille aimait avoir en accompagnement de nombreux plats.
Les deux femmes n’avaient fait que s’embrasser. Des baisers passionnés, encore et encore, des embrassades à en perdre le souffle. Pénélope avait chaud. Elle portait un pull-over noir sur une jupe volante chamarrée de rouges et de gris et, bien que léger, le pull était devenu difficile à supporter. La jolie blonde transpirait déjà un peu. Annabelle Lajoie, elle, était vêtue d’une robe toute simple et bon marché qu’elle adorait. Une robe saharienne d’un blanc crémeux. Et elle aussi était déjà en sueur. La superbe brune se dégagea du corps chaud collé au sien et prit une grande inspiration.
Les mains d’Annabelle Lajoie quittèrent la nuque de sa maîtresse et elle se décolla du corps chaud de sa voisine. Puis, ses doigts s’attaquèrent aux premiers boutons de sa robe.
Les seins lourds de son hôtesse parurent se libérer seuls et Pénélope sentit son cœur s’accélérer. La poitrine gonflée se soulevait par à-coups précipités et les pointes de seins de sa maîtresse étaient prêtes à exploser.
La voix douce et pourtant grave d’Achille fit se tourner les regards des deux femmes vers lui.
Comme elle l’avait plusieurs fois conseillé à sa nouvelle amie libraire, plus jeune qu’elle, et sans grande expérience en matière de sexe, la belle brune ne portait plus de sous-vêtements la plupart du temps. Elle aimait agrémenter les recettes du plaisir de petits piments qui pouvaient épicer sa vie sexuelle déjà épanouie. Sa robe retirée, elle était totalement nue.
Les immenses yeux gris s’étaient fixés au membre dressé que son invité si particulier exhibait.
Pénélope Tancrène, quant à elle, n’avait pas bougé d’un pouce. Elle était restée sagement assise, le dos collé au large dossier de l’immense canapé.
La jolie blonde retint son souffle en constatant que son amie s’était retournée vers elle. Annabelle, cuisses légèrement ouvertes, se caressait doucement de sa main droite. La jolie blonde tressaillit, quand la main gauche de sa voisine releva le bas de sa robe volante, la dénudant jusqu’au ventre. Les ongles peints de rouge sombre griffèrent doucement la peau nue cachée sous les poils couleur de miel.
Sans un mot, le visage devenu subitement écarlate, la libraire avait obéi en un lent mouvement de jambes.
Les doigts de madame Lajoie descendirent sur le pubis habillé de poils blonds et, après s’être immobilisés un instant, écartèrent une fente déjà bien humide.
Le corps maintenant en nage et entièrement nue, Pénélope, ses longues cuisses largement ouvertes, se doigtait doucement. Elle contenait la fougue de sa main sur sa chatte ouverte et trempée. Une fleur sous une rosée matinale. Elle observait la femme dont elle était un peu amoureuse. Une femme qui suçait son Achille, l’homme dont elle se sentait amoureuse. Il y avait déjà de quoi se poser des questions sur son comportement sentimental. Et c’était sans compter Octave Groseille, son ancien patron et nouvel associé. Si la jeune femme savait qu’elle n’éprouvait aucun sentiment, hormis de l’amitié envers lui, Octave l’excitait depuis qu’elle l’avait rencontré. Elle ne l’avait compris que très récemment. Elle avait très vite eu envie de cet homme. Aujourd’hui elle en avait pleinement conscience. De plus, être baisée par Octave, amant de sa chère Annabelle, c’était une énorme cerise, sur un gâteau des plus appétissant. Et maintenant… son Achille serait là.
Pénélope découvrait que s’exhiber et se caresser devant son homme l’excitait terriblement. Qu’éprouverait-elle alors, quand Octave la baiserait devant Achille ?
Annabelle branlait la hampe dure d’une main ferme, les lèvres serrées sur le gland turgescent. Le léger soupir de son amant avertit la jolie blonde qu’il s’épanchait dans la bouche de la belle suceuse.
La belle brune avait lâché ses mots, la bouche toujours occupée sur le membre d’Achille et les doigts ancrés dans sa grotte béante et trempée.
Si la queue du bel Achille ne pouvait pas rivaliser en taille avec celle d’Octave, elle était toute aussi dure et plus endurante. Pénélope lui avait parlé du surnom qu’elle avait donné au sexe d’Achille. Son « Impossible » valait bien « Moby Dick » et plaisait beaucoup à la sulfureuse brune.
Pénélope s’était mise nue et avait déshabillé son amant. L’idée qu’Achille ait envie qu’elle soit plus coquine l’excitait, même si elle se rendait compte que tout était différent avec lui. D’abord, elle pensait « coquine » et pas « salope ». Elle s’était fait baiser par Octave et, hormis la première nuit, elle baisait avec Annabelle. Avec Achille, elle faisait l’amour.
La jolie blonde suçait son Impossible, une main caressant le membre dur et l’autre logée entre les cuisses d’Annabelle.
Sa main dans l’épaisse chevelure blonde, le sosie de Robert Redford laissa échapper un soupir de satisfaction.
Achille Lefort n’avait plus prononcé un son, durant les deux heures suivantes. Les deux femmes, elles, avaient poussé un nombre faramineux de soupirs, lâché des gémissements à la chaîne, et elles avaient souvent crié. Pour être baisées, l’on pouvait dire qu’elles l’avaient été. Pour être traitées en salopes, elles avaient été comblées. Achille Lefort s’était totalement lâché, au point d’effrayer un peu sa compagne qui ne le reconnaissait plus.
D’abord, en fin gourmet, il avait dégusté les petites chattes trempées et ouvertes comme des coquillages.
Ensuite, Pénélope avait joui deux fois sous les assauts fougueux de son homme.
Puis, ce fut Annabelle qui, après deux orgasmes, finit par demander grâce.
Enfin, ses mains dans les chevelures blondes et brunes, l’écrivain autiste se faisait sucer par ses deux salopes et éclaboussait leurs jolis minois.
Une fois son désir assouvi, et sans prétendre à la moindre pause, Achille reprenait sa chérie et la sodomisait pour la première fois.
La jolie libraire, deux doigts sur son clitoris, gémissait sous les coups de boutoir de l’écrivain, maintenant beaucoup moins timide.
La brune qui regardait le couple en se masturbant doucement jouit un petit instant avant la blonde, en apprenant que la belle libraire n’avait jamais été sodomisée. Pénélope, elle, jouit en découvrant qu’elle aimait l’être.
Pour conclure ce petit essai de bête de sexe et le transformer en réussite, Achille, étalon stoïque et silencieux, prit une nouvelle fois ses femmes à tour de rôle, alors qu’elles se mangeaient mutuellement.
Annabelle Lajoie finit par jouir en un long hurlement. Achille sodomisait la belle brune, et, comme sous le coup d’une inspiration subite, il lui avait administré une fessée. Non pas l’un de ces petits jeux érotiques plutôt sympathiques, non, une véritable fessée.
Un peu plus tard, à la question de sa compagne qui lui demandait ce qu’il lui était passé par la tête pour avoir eu cette idée, Achille, redevenu lui-même, était resté silencieux un petit moment. Puis, il avait eu une drôle de mimique. Comme s’il ne savait pas vraiment ce qu’il avait éprouvé.
Le regard gris de madame Lajoie, quoique d’abord surpris, s’éclaira vite d’une lueur un rien amusée.
Pénélope Tancrène jeta un petit coup d’œil sur son amie et amante.
Si la blonde posant sa question paraissait réellement curieuse, la brune, quant à elle, semblait suspendue aux lèvres du bel écrivain.
Soudain un peu nerveux ou plus certainement gêné, le bel autiste lâcha une courte phrase inachevée et coupa la parole à sa compagne.
Après un petit instant de silence, il reprit, cette fois comme calmé.
Annabelle Lajoie et Achille Lefort étaient partis pour Paris. Le contrat de l’écrivain l’obligeait à se rendre en personne à sa maison d’édition tous les trois mois.
C’était également l’occasion de présenter le travail accompli par la nouvelle illustratrice de l’auteur. L’éditeur s’était fait tirer l’oreille, mais son auteur préféré n’avait pas lâché son affaire.
Pour l’instant, seule la couverture et quelques esquisses étaient réalisées. Annabelle avait fait des photos de sa très jolie poitrine. Elle apportait évidemment des dessins et d’autres esquisses. Ses seins exposés en « autoportraits » et des pinces à linge de formes diverses. La plupart des objets étaient en plastique et de plusieurs couleurs, Achille n’étant pas figé sur le fait que la pince retrouvée sur le corps de Cunégonde Lanssac soit de plastique blanc. Il y avait également quelques photographies et dessins du très excitant téton gauche de l’illustratrice, orné de pinces différentes.
Il était clair que madame Lajoie avait poussé le professionnalisme, jusqu’à payer de sa personne, pour les clichés qu’elle présenterait. Le bourgeon de son sein était parfaitement mordu par le plastique ou le bois et joliment écrasé. Ce serait à en oublier qu’il s’agissait d’une découverte macabre.
Cette visite professionnelle avait bien sûr de bons côtés pour l’auteur et son illustratrice. Pénélope avait donné son accord et le couple, malgré les deux chambres d’hôtel payées par la maison d’édition, ne partageait qu’un unique lit. Le premier soir, madame Lajoie comprit réellement pourquoi son amie libraire avait surnommé le sexe d’Achille Lefort, « L’Impossible ». Quand l’amant autiste baisait, il était exceptionnellement doué. Quand il faisait l’amour, il était véritablement étonnant.
S’il était autiste, Achille Lefort était également très attachant. L’auteur à succès était déconcertant. Il était intéressant et éveillait la curiosité. Les gens assez patients pour supporter certains des petits travers de cet étrange individu finissaient par l’apprécier.
Il n’était pas dans les habitudes de Pénélope Tancrène de ne pas respecter les horaires de la librairie. Pourtant, il n’était pas 11 h 45 et elle avait fermé la porte du Moby Dick en coup de vent. Cela fait, elle s’était presque précipitée vers le fond de l’échoppe.
C’était là que tout avait commencé. Le coin aménagé en bureau pour elle, par celui qui était son patron à l’époque. La grande table de bois où elle avait lu pour Octave Groseille était toujours là. Celle-là même où elle avait été exhibée, puis baisée, par Annabelle et Octave.
Depuis que son homme l’avait sodomisée devant Annabelle, la jolie blonde ne songeait plus qu’à recommencer. Chaque fois qu’ils avaient fait l’amour, elle l’avait demandé à Achille. Elle ne s’étonnait plus d’aimer la sodomie à ce point et se contentait de varier les plaisirs du sexe. Puis, une idée avait fait son chemin et finissait par s’imposer.
Octave Groseille était occupé à classer quelques-uns des nouveaux livres reçus récemment et fut presque bousculé par son associée.
La phrase de la libraire n’était qu’une simple manière de préciser cette envie.
La longue main de Pénélope avait pesé sur l’entrejambe des pantalons de lin gris quand elle avait parlé et, maintenant, ses doigts ouvraient la braguette qui enfermait ce qu’ils désiraient.
L’ancien marin avait été le commandant de monstres d’acier sur toutes les mers du monde. Pourtant, il était parfaitement conscient de ne rien commander du tout, quand il s’agissait de la femme qui était devenue son associée.
Il était toujours assis quand Pénélope Tancrène avait ouvert ses pantalons et s’était littéralement empalée sur lui. Des pantalons fichus pour la journée. La libraire mouillait comme une fontaine et paraissait plus excitée encore que durant leurs premiers rapports. Et c’était peu de le dire. Puis, alors qu’elle ondulait sur lui, sa voix voilée par l’excitation surprit totalement le libraire.
L’espace d’une très courte interruption, le temps d’un gémissement lourd, puis la jolie blonde finissait sa phrase.
Les yeux verts d’Octave s’étaient emplis de surprise, mais il n’eut pas le temps de répondre ou de réagir. Pénélope avait bougé sur lui, se dégageant du membre qui la possédait. Puis, ses doigts avaient agrippé Moby Dick.
La jolie blonde chevauchait son associé et s’était déshabillée en quelques gestes, déboutonnant sa robe, l’ouvrant sur son corps et s’en débarrassant en la laissant tomber sur le parquet.
À califourchon sur le libraire, la main droite coincée entre leurs corps, la jeune femme se caressait en gémissant doucement. Octave avait été précautionneux, et, depuis un petit moment, c’était Pénélope qui officiait seule pour gérer son plaisir. Son bassin montait et descendait doucement sur un Moby Dick au mieux de sa forme. Et puis, soudainement, alors qu’il tentait de résister à l’appel de la jouissance en comptant mentalement les moutons, Octave fut une nouvelle fois pris au dépourvu.
La première réaction de ce bon Octave l’étonna. La pensée que la si belle Pénélope le tutoie pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient lui prenait l’esprit, alors qu’il sodomisait l’objet de ses fantasmes. C’était aussi surprenant que cocasse.
Se secouant mentalement, le brave Octave se décida à prendre le taureau par les cornes. Encore qu’il n’était pas plus toréador, qu’espagnol, et que sa chère associée n’avait rien d’un morceau de viande bovine. Il retrouvait la jeune femme dans un état d’excitation très proche de leurs ébats précédents. Ses lectures, seule avec lui, l’avaient terriblement excitée, c’était certain. Quant à la dernière fois, la terrible Annabelle avait fait jouir la libraire avec quelques mots. Alors pourquoi n’y parviendrait-il pas lui-même ?
Ce moment de plaisir obligeait à une toilette intime pas très romantique, mais nécessaire, et Pénélope avait été la première à passer au petit coin WC agrémenté d’un petit lavabo. Elle avait quitté son petit bureau improvisé totalement nue, sa robe à la main, puis, sa toilette faite, elle avait laissé la place à son associé.
Rhabillée de son unique vêtement, elle était retournée dans le véritable bureau de l’échoppe, et avait préparé un café. Son envie d’être sodomisée par le monstrueux Moby Dick avait poussé la jeune femme à préparer des sandwichs avant de partir pour la librairie. Et ce, au cas où Octave soit enthousiaste à la satisfaire. Ce dont évidemment il était impossible de douter.
Pénélope Tancrène, un casse-croûte jambon-fromage en main, le regard azur allant de son associé à Violette Lafleur, attendait une explication quant à la présence de l’une des clientes les plus fidèles de la librairie.
Le libraire n’avait pas les rapports qu’avait son associée avec la clientèle de sa librairie. Il ne connaissait que peu de ses clients par leurs noms et ne tutoyait personne. La cliente, debout et immobile, le visage écarlate, s’apprêtait à répliquer, mais Pénélope ne lui en laissa pas le temps.
Violette Lafleur. Les parents de la pauvrette ne devaient pas vraiment aimer les enfants. Ou ils pensaient avoir un certain sens de l’humour. Et pourquoi Violette et pas Rose ?
Une femme charmante dans la vie certainement. Une cliente d’une petite quarantaine d’années, timide et effacée, qui avait fini par avouer à la libraire qu’elle avait découvert la lecture après un divorce difficile. Un peu comme on découvrait un refuge. Sans enfants, sa vie privée était parfois ennuyeuse.
Un autre aveu timoré et la timide madame Lafleur parlaient du premier salon de lecture érotique organisé par Pénélope Tancrène. Cette lecture et le débat lui avaient plu et elle se demandait s’il y aurait d’autres réunions. Ensuite, la cliente passait presque chaque semaine acheter un livre au Moby Dick et ne ratait aucune des lectures du vendredi soir.
Violette, petite femme rousse au doux regard sombre, si elle n’était pas véritablement jolie, n’était pas dénuée d’un charme certain. Ses traits étaient réguliers et de délicieuses taches de rousseur piquetaient ses joues et son nez mutin.
La libraire resta un instant à observer la cliente du Moby Dick et se décida à mordre dans son casse-croûte.
C’était dit avec le sourire, mais la malheureuse Violette semblait s’être tétanisée. Plantée devant le libraire bâti en force et face à Pénélope Tancrène, grande et d’allure sportive, elle paraissait frêle et menue.
Dans un premier temps, la petite robe bleue parsemée de jolis motifs de marguerites fut relevée sur son ventre par les grandes peluches d’Octave Groseille. Puis Pénélope Tancrène baissa une sage culotte de coton sur les genoux de la voyeuse.
La grande blonde avait souri tout le temps qu’elle déshabillait la petite rousse. La vilaine voyeuse avait un corps mince, des petits seins un brin tombants, des hanches étroites, et des petites fesses un peu molles. Totalement exposée aux regards du couple de libraires, Violette resta muette et le souffle oppressé. Elle lâcha un gémissement quand Pénélope caressa ses petits seins et pinça doucement leurs longues pointes dressées.
Un instant plus tard, la timide Violette racontait tout de ce qu’elle avait vu et entendu, avouait qu’elle s’était masturbée jusqu’à la jouissance en épiant le couple, et jouissait encore sous les doigts de la libraire.
Un peu avant l’ouverture de la librairie, Violette Lafleur, rhabillée et autant soulagée qu’un peu honteuse, quittait le Moby Dick. Si en réalité elle n’avait connu jusqu’ici que le sexe de son ex-mari, elle en avait vu plus d’un sur Internet. Aujourd’hui, elle venait de sucer la plus grosse queue qu’elle ait vue. Et surtout, elle avait pour la première fois de sa vie touché une femme et dégusté son sexe. Une adorable chatte aux poils dorés. D’ores et déjà, la timide voyeuse se savait sous dépendance. Une dépendance nommée Pénélope Tancrène.
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2. ↑ Valentine/Domino. Personnage de fiction imaginé par l’une des auteures les plus douées de sa génération (non, mais qu’elle est con cette expression pondue par je ne sais qui), madame Juliette G. Voilà, voilà…