Revebebe
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Complément auteur
Retours de l'auteur après consultation des commentaires du jury
du concours « Conspirations et manigances »


Appréciations du jury Voir le texte Fiche technique Fiche collection Résultats du concours


Questions posées aux auteurs par rapport aux appréciations du jury

· Pensez-vous que les jurés aient compris le sens de votre texte ?

· Pensez-vous que la critique est justifiée ?


nb : Les commentaires des jurés ont été communiqués aux auteurs avant publication des résultats, mais sans notes ni classements.



Quand j’ai vu ce vidéo [à copier/coller dans votre navigateur] :


https : //x. com/sentdefender/status/1894649212677062668/video/1


fin février ou début mars, peu importe, je n’ai pu m’empêcher de rire : vous savez, ce petit rire qu’on fait quand on sait rien faire d’autre, on sait pas quoi dire, pas quoi penser, pas quoi faire, ce petit rire creux, sans joie, un réflexe nerveux, un bruit de bouche pour combler le vide devant l’absurdité de la chose. Les commissures qui se figent, le souffle qui s’alourdit, ce n’est pas un rire en fait, c’est autre chose, c’est une colère sourde, mal digérée, qui donne envie de gerber.


Me suis alors imaginé tous ces enfoirés d’Axel Roth, j’ai peut-être écrit 5-6 pages supplémentaires de son parcours de rufian, et j’ai pensé aux vaincus, à « la mémoire des vaincus » (référence ici au roman de Michel Ragon) et me suis dit qu’il faudrait qu’ils gagnent, ces vaincus. Mais de quelle manière se battre contre le capitalisme, sachant que les bombes terroristes ne font qu’attiser plus de répression et font dérouler le cercle pervers d’attaque/riposte/assaut/guérilla/représailles/revanche/talion de merde/et encore ?

Et Sahar est apparue sur la plage…


Sahar d’ailleurs porte le nom d’un grand poète palestinien, Mahmoud Darwich, qui a écrit sur la paix, l’exil, la mémoire et l’identité : « Ici, sur les pentes des collines, face au couchant et à la béance du temps, près des vergers à l’ombre coupée, tels les prisonniers, tels les chômeurs, nous cultivons l’espoir. »



Les jurys semblent avoir apprécié, ça semble être du 50/50 sur l’originalité, et l’un d’eux a écrit : « Je suis curieux de lire la réaction d’autres lecteurs sur ce point [lire cette histoire selon la sensibilité qu’on a face à la situation contemporaine]. » Moi aussi.


Là où ça pêche, et c’est vrai, c’est que j’aurais pu rajouter un twist ou deux pour mieux respecter le thème, surtout le « qui manipule qui ». Mais au départ, j’avais pas écrit ce texte pour le concours, je l’avais écrit pour rire des délires de certains mégalo. Désolé donc pour le contenu un peu convenu ; la réalité est beaucoup plus retorse. Mais il me restait 15k caractères, j’aurais pu rajouter des couches de manipulations…


Pourtant, à la fin, il y a deux retournements : le premier – « Et je me demande malgré tout : et si la foule n’était que le porte-voix d’intérêts mieux déguisés ? Et si on n’était que des silhouettes déplacées sur une scène qui n’a jamais été à nous ? » et le doute final du narrateur en regardant Sahar qui semble dire, dans ses yeux : « Je vous ai amenés jusqu’ici. Peut-être pour vos rêves. Peut-être pour les miens. » On sait pas quoi, mais bon, le doute est présent. Peut-être a-t-elle son propre agenda… ?

Merci à vous tous et toutes !



NB – Dans le vidéo, à 15 secondes, notons les femmes à barbe qui dansent du ventre sur une plage : c’est vraiment n’importe quoi !