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Temps de lecture estimé : 8 mn
09/12/07
Résumé:  Les amoureux se rendent à Brioude en voiture pour le bal du 14 juillet. Louis tente de convaincre Claire de passer la nuit avec lui. Mais il ne se doute pas de la menace qui pèse sur eux.
Critères:  fh hagé bizarre fête voiture hdomine contrainte cérébral nonéro mélo sorcelleri -amourdram -prememois
Auteur : Musea      Envoi mini-message

Série : Les sorcières de Saint Amant

Chapitre 11
Promesses et menace

Le 14 Juillet se leva de manière flamboyante, préparant une journée parfaite. C’est ce que pensait Claire en observant, derrière le rideau de la cuisine, la brume tiède qui suintait des sapins aux contours mordorés de soleil. Au pied du châtaignier, une digitale pourpre, emperlée de rosée, se balançait doucement.


Signe de malheur, aurait dit sa mère. Signe d’un moment important, décida Claire, et elle s’affaira à son ménage afin que tout fût propre, rangé et préparé pour Anita.


La journée était chaude et l’après-midi le fut plus encore. Les salers s’étaient enfoncées dans le sous-bois, près des tourbières, pour trouver un peu de fraîcheur. Les aubracs étaient allongées sous les sapins, l’air alanguies. Claire décida de remplir l’abreuvoir. Au moins, les bêtes ne mourraient pas de soif en attendant son amie. Puis, elle se prépara pour la soirée, le coeur partagé entre inquiétude et excitation.


Un klaxon la fit sursauter alors qu’elle finissait de planter la dernière épingle à son chignon. Elle aperçut l’avant d’une vieille voiture près de la barrière de bois. Elle attrapa son chapeau, saisit son sac et descendit l’escalier quatre à quatre, juste à temps pour rejoindre Louis, vêtu d’un costume clair, très élégant, qui frappait à sa porte.



Louis sourit.



Claire rougit :



Claire, émue, caressa le visage de Louis avant de poser un furtif baiser sur sa joue.



Galamment il lui ouvrit la portière. Un brin de genêts était accroché au volant, mêlé de verveine fraîche. Claire interrogea Louis du regard. Ce dernier sourit en s’installant près d’elle et répondit simplement :



Louis soupira :



Ils roulèrent un moment dans la forêt de Saint-Amant sans prononcer un mot. La peur de rencontrer une voiture en ce jour de fête était perceptible. Peur aussi de voir surgir une silhouette fantomatique de vieille femme. Mais rien de tout cela n’arriva : les petits hameaux succédèrent à la forêt sans qu’ils croisent personne. Louis, qui conduisait légèrement crispé, se détendit et, passé Ambert, il décocha un regard rassurant à sa compagne :



Claire éclata de rire :



Claire rougit :



Un silence ému s’ensuivit, vibrant d’aveux retenus. Claire le rompit.



Claire posa sa main sur celle de Louis appuyée au volant et s’enquit d’une voix inquiète :



Cette réflexion fit sourire le luthier.



Il se tut un instant puis reprit :



Claire tourna son visage vers celui de Louis, qui, tout en restant concentré sur la route, reflétait une vive angoisse.



Claire rougit à cette remarque. Louis continua :



Claire poussa un soupir.



Louis éclata de rire.



Claire jeta un œil, trouva la bouteille, la déverrouilla et la respira. Un parfum de clou de girofle, d’anis et de cannelle assaillit ses narines.



Elle reboucha le flacon, puis replaça doucement la petite bouteille dans la poche de Louis. Le luthier avait ralenti l’allure. Il freina et s’arrêta sur le bas-côté. Se tournant vers sa compagne, il la fixa d’un regard brûlant :



Claire sourit au luthier.



Un large sourire éclaira le visage de Louis, il prit la main de la jeune fille et, embrassant le creux de son poignet :



La jeune fille, émue, retira doucement sa main et murmura :



Louis lui décocha un sourire rassurant tout en redémarrant le moteur.



ooooOOOOOoooo


Ils arrivèrent à Brioude alors que sonnait la demie de 6 heures. La ville était pavoisée, de nombreux couples et familles se pressaient dans les rues, et Louis dut emprunter un chemin qu’il ne connaissait guère afin de rejoindre la maison de la couturière. Il se gara devant un commerce d’antiquités et aida sa compagne à sortir de voiture. Dans la boutique, ouverte sur la petite place du Vallat, un homme de haute taille observait une série de poignards anciens, absorbé par une sorte de vision étrange. Il choisit le plus beau des couteaux, à manche d’ivoire sculpté, orné d’une tête de démon.



L’homme saisit le boutiquier à la gorge et, menaçant, réitéra sa question.



L’homme sourit et relâcha son étreinte.



Il sortit son portefeuille et, sous les yeux médusés du brocanteur, déposa les billets dans une coupe de cristal. D’un geste gracieux, il prit ensuite le poignard, vérifia la sortie de lame et, satisfait, le glissa dans sa poche.



Le vieil antiquaire le suivit du regard jusqu’à ce qu’il ait tourné au coin de la place. Une sourde inquiétude l’étreignait. Il ne rangea pas les billets, et s’en fut téléphoner à son fils Marius. Il fallait éviter qu’un malheur se produise le soir même.