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n° 12304Fiche technique16448 caractères16448
Temps de lecture estimé : 10 mn
17/02/08
Résumé:  Le propriétaire de l'auberge de la Dore chasse les journalistes qui cherchent à rencontrer Louis et Claire. Il voudrait continuer à les protéger mais ils décident de retourner à Saint-Amant.
Critères:  hotel amour mélo policier sorcelleri -policier -amourdura
Auteur : Musea      Envoi mini-message

Série : Les sorcières de Saint Amant

Chapitre 17
Un ami secourable

Claire enfila sa robe noire de la veille, refit son chignon, passa un peu d’eau fraîche sur son visage et après un dernier regard à Louis qui l’observait avec tendresse, adossé aux oreillers du grand lit, elle sortit de la chambre. Émue par ce qui s’y était déroulé, elle rougit en contemplant la bague qui brillait à son annulaire et se dirigea vers l’escalier qui menait au bar. Elle allait presque atteindre le couloir de l’entrée de l’auberge quand elle entendit Gustave gronder d’une voix tonitruante, qui la figea instantanément :



Et Gustave claqua la porte et verrouilla l’entrée avant de tirer le rideau affichant la fermeture des lieux. Claire l’entendit rejoindre le bar, déposer quelque chose et taper du poing sur le comptoir.



La vieille femme hocha la tête et s’activa à préparer du café et un solide petit déjeuner. Tout en déposant pain, confitures, beurre, croissants, fruits et deux parts de pounti aux pruneaux autour des tasses à fleurs, elle crut bon de remarquer :



ooooo0000ooooo



Claire, bouleversée par ce qu’elle venait d’entendre et ne voulant pas devoir expliquer sa présence, s’empressa de remonter rapidement à l’étage. Elle ouvrit la porte de la chambre. Le luthier était habillé et tentait de se lever. Claire courut l’en empêcher.



Elle n’eut pas le temps de s’expliquer plus avant. Trois coups frappés et la voix joviale de Gustave Meyer l’en empêchèrent.



Meyer sourit en apercevant le jeune couple vêtu assis sur lit. Il déposa le plateau odorant sur une table et répondit avec malice :



Meyer se mit à rire. Ainsi, Louis avait fait sienne la jolie Claire… Sa mère avait eu tort de prendre les cris de la jeune fille pour des cauchemars. À voir son visage rose, il était clair que le luthier avait fait en sorte de lui faire oublier tout ce qu’elle avait pu vivre d’affreux la nuit précédente. Et fort de cette expérience, sans doute plus que concluante, Gustave vit que son ami avait offert à Claire un anneau de fiançailles. Il sourit à la jeune femme avec tendresse, une pointe de jalousie dans la gorge :



Et, s’adressant au luthier, Gustave Meyer ajouta :



Ils déjeunèrent tous les trois de bon appétit. Gustave Meyer était, malgré les soucis, un hôte plein d’humour et d’une conversation agréable. Claire l’observait avec amitié tout en mangeant. Il aurait fait n’importe quoi pour Louis. Leur lien faisait penser à deux frères heureux de se retrouver, puisant dans cette amitié pour tenir dans les moments difficiles. Une sorte d’équivalent masculin à l’amitié qu’elle-même partageait avec Anita. Ce lien qu’elle découvrait était aussi une facette de son fiancé tout à fait inédite. Elle ne l’avait guère vu en société, hormis au village où il aimait jouer les provocateurs.


Ce comportement qu’elle ne connaissait qu’en sa seule compagnie, empreint de naturel et de franchise, libre, enjoué, sans aucune trace d’hypocrisie ou de moquerie, avec un homme qui paraissait lui aussi, malgré des apparences de joyeux luron, quelqu’un de sincère et bon, la ravissait. Elle se sentait bien entre ces deux hommes, sûre des sentiments amoureux de l’un, heureuse de la proximité bienveillante de l’autre et de cette fraternité à trois qui s’exprimait. Elle lui était précieuse, presque une famille retrouvée.


De son côté, Louis était fier de présenter à Gustave celle qu’il aimait. Il reliait ainsi son passé à son présent, et voir que la jeune fille semblait apprécier son meilleur ami lui procurait un sentiment de plénitude et d’apaisement intense. Il n’avait plus à jouer un rôle. Il pouvait enfin être lui-même sans éprouver de peur.


Gustave contemplait son ami avec émotion. Il enviait son bonheur mais il était aussi heureux de le voir enfin amoureux pour de bon. Pendant des années, à cause du reniement paternel que le luthier avait subi mais aussi des frasques dont il était le témoin et parfois le complice, Gustave craignait que Louis ne puisse jamais trouver l’amour. C’est pourquoi le voir aussi confiant et joyeux, et tellement épris d’une femme que lui-même aurait voulu pour épouse, le rassurait. Claire avait réussi à sortir Louis de son personnage de libertin sans attache, de ses jeux de séduction cynique et détachée de tous sentiments. Cela tiendrait presque du miracle, pensa l’aubergiste en souriant à Claire. Ou plutôt de la magie, mais de celle qui soigne et guérit. Cette jeune fille est un don du Ciel, merci mon Dieu !


ooooo0000ooooo


Un peu plus tard, lorsque le docteur Ledoux monta voir le jeune couple pour les examiner et s’enquérir de leur santé, Claire sentit l’inquiétude de l’aubergiste remonter. Elle s’approcha de lui et, lui prenant le bras, elle le pressa avec amitié avant de lui chuchoter :



L’aubergiste sourit de cette attention. Se penchant vers la jeune fille, il murmura :



Claire objecta :



Claire sourit.



Gustave Meyer hocha la tête, d’un air dubitatif :



Gustave sourit à son tour. La jeune fille craintive de la veille avait fait place à une jeune femme courageuse et décidée. L’amour faisait des miracles et celui-ci semblait d’une puissance qui surmontait tous les obstacles. Allons, il avait tort de s’inquiéter ! Claire saurait être forte.



Se hissant sur la pointe des pieds, elle déposa un baiser sur la joue de Meyer. Ce dernier, ému de cet élan spontané de la jeune fille, prit ses mains et les baisa avec adoration :