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n° 16452Fiche technique50298 caractères50298
Temps de lecture estimé : 35 mn
13/10/14
corrigé 10/06/21
Résumé:  Si Dame Heline et ses semblables m'ont sorti de la prison, c'est pour profiter de mon corps. Et jusqu'à l'épuisement... Heureusement qu'Alys est là !
Critères:  fh grossexe humilié(e) contrainte facial pénétratio sm attache -sf
Auteur : Gufti Shank  (Bragon)            Envoi mini-message

Série : Dégénérescence

Chapitre 03 / 08
Esclave

Résumé : J’ai complètement perdu la mémoire, et me retrouve plongé dans un monde étrange peuplé d’hermaphrodites à l’allure féminine, qui me considèrent comme dégénéré parce que pourvu d’un seul sexe. J’ai rencontré Alys, dégénérée comme moi, qui m’a offert un refuge temporaire chez sa maîtresse, Dame Heline.

Mais les dégénérés mâles sont interdits en ville, et j’ai été capturé et enfermé dans la prison de Tal-Mania, où j’ai fait la connaissance de Kalmin, détenu dégénéré mâle, comme moi. Deux jours plus tard, je suis néanmoins tiré de là par Dame Heline, qui m’a « loué », prétendument pour égayer une soirée bourgeoise. Mais à peine arrivé dans sa demeure, elle m’autorise à partager quelques heures avec ma belle Alys. (Voir récits n°16432 et n°16444).




***





Je sursautai. Nous nous étions endormis, l’un contre l’autre, et ma somptueuse partenaire respirait encore régulièrement dans le creux de mon épaule. J’allais la laisser dormir et descendre me confronter directement à cette Dame Heline qui l’appelait.



Je me levai en décalant avec douceur le corps dévêtu de la superbe jeune femme. Elle grimaça, soupira profondément, mais ne s’éveilla pas. Je sortis de la chambre silencieusement et, moi aussi toujours nu, me hâtai dans les marches pour me trouver face à la maîtresse des lieux qui s’apprêtait à les monter en maugréant après sa servante. Elle s’immobilisa en m’apercevant, surprise, scruta un instant toute mon anatomie intime, puis figea dans les miens des yeux sévères et féroces.



Son regard se durcit encore si possible.



Elle parut offusquée par l’audace avec laquelle je lui avais coupé la parole.



Je n’arrivais pas à me défaire de l’impression qu’elle faisait en sorte de se montrer plus dure, plus insensible qu’elle ne l’était vraiment.



Un étrange sentiment me poussait à tenter de la maîtriser physiquement pour l’obliger à cesser de se comporter de cette façon aussi insupportable. Mais encore une fois, elle dut lire mon intention dans mes yeux et murmura seulement :



J’hésitai. Mais pris un petit risque quand même :



Je ne trouvai rien à répondre.



Dans un nouveau soupir, je repoussai une énième fois l’idée de lui bondir dessus. Elle avait déjà tourné les talons. Et une énième fois, je me persuadai qu’elle jouait un rôle et se montrait bien plus terrible et froide qu’elle ne l’était vraiment.




***




Les premiers invités arrivèrent une bonne heure plus tard. Alys s’était éveillée alors que j’étais revenu m’allonger près d’elle, finalement insouciant des commandements de sa maîtresse. Mais la jolie rouquine s’était vite montrée passablement inquiète de ma réaction et avait souhaité contenter Dame Heline au plus vite. Alors, pendant que je me lavais et m’oignais d’un mystérieux onguent, elle avait dressé un buffet d’accueil, mis en place plusieurs sièges et coussins, et s’était préparée pour être encore plus belle que jamais. Et l’on m’avait finalement repassé la laisse autour du cou, et attaché les mains dans le dos, et les chevilles ensemble ; et je devais désormais attendre, debout nu dans la grande salle de repas, sans doute destiné aux amusements ultérieurs des convives. La maîtresse de maison ne lâchait pas la lanière en cuir et le petit dispositif électrique visant à me faire obéir, et je la suivais de quelques mètres où qu’elle allât.



Une grosse créature aux longs cheveux bouclés, s’avançait en me toisant d’un regard amusé. La tenue burlesque qu’elle portait achevait de lui donner l’air ridicule que ses manières lui assuraient déjà. Dame Heline l’accueillit en l’embrassant à pleine bouche.



La nouvelle venue était svelte, grande, et portait une robe et des collants noirs brodés d’un lourd motif doré ; un chapeau jaune à larges bords, posé en biais, cachait les traits de son visage. Mais l’ensemble lui donnait une apparence tout aussi saugrenue que la précédente. Elle entra en tenant Alys par la main.



La maîtresse de maison s’avança pour la saluer et lui répondre, mais n’en eut pas le temps.



La troisième de ces dames venait de poser sur moi ses yeux dégoûtés.



Elles s’embrassèrent.



Quelle horreur ! Effectivement, si je devais leur être servi en pâture, j’allais finir par regretter ma cellule. Enfin, je n’étais sans doute pas près d’éprouver la moindre érection en les regardant…


Deux « femmes » arrivèrent encore, en même temps. L’une nettement plus âgée que les précédentes, qui me dévora à la première occasion d’un large sourire mutin, et une autre qui lui ressemblait, jeune, plutôt jolie, la moins extravagante de toutes, mais qui, elle, ne me considéra presque pas, sinon rapidement et avec aversion.


Elles étaient cinq en tout, à pérorer en ricanant, avec un cocktail à la main ; et la belle Alys, au milieu, qui remplissait leurs verres. De temps en temps, l’une d’entre elles s’approchait de moi et venait me toiser d’un air méprisant ou au contraire d’un œil envieux.



Et avant même que je puisse protester ou m’exécuter, une longue décharge électrique me fit gémir et me tordre de douleur ; et malgré moi, je tombai à genoux.



Je relevai les yeux avec peine ; la grande femme au chapeau me tendait sa jambe. Estimant sans doute que je ne le ferais pas, Heline appuya une fois de plus sur le bouton de son boîtier, et je reçus une nouvelle décharge, qui me fit choir cette fois en avant, tête la première. Je sentis ensuite qu’on m’agrippait les cheveux pour me redresser légèrement, et je me laissai presser tout contre la cheville et le collant noir, où je frottai un moment mon visage. Je fus à nouveau bientôt tiré en arrière ; on avait ramené la lanière qui me serrait le cou, et je tombai lourdement sur le côté, incapable de me retenir avec mes mains attachées dans le dos. Une sixième convive faisait son entrée.



Celle qui entra était petite et blonde, et ressemblait beaucoup à la maîtresse de maison. Peut-être sa sœur… Les deux femmes s’étreignirent et s’embrassèrent chaleureusement.



Elles avaient dû entendre la fin de la discussion.



De les entendre parler de nous comme d’un tas de viande ou de vulgaires jouets me révulsait ; réprimant la douleur de mes poignets, je parvins à me relever à genoux, prêt à me jeter sur l’une ou l’autre de ces harpies. Mais je n’en eus pas le temps ; à peine m’étais-je redressé que je reçus un troisième choc électrique qui me fit tomber de nouveau, cette fois à plat ventre. Et les femmes s’éloignèrent de moi tandis que je me tordais encore de douleur au sol.



C’était Alys. Elle s’était penchée vers moi pour m’aider à m’asseoir. Je plongeai mes yeux dépités dans les siens bouleversés. On n’échangea pas un mot, mais son regard suffit à me rasséréner.



Et derrière la jolie rouquine, à quelques mètres, la forte femme avait relevé les pans de son espèce de laticlave et exhibait fièrement une grosse verge à demi gonflée.



Ha ! Je me marrais intérieurement. Si ces crevures croyaient que j’allais bander pour elles… Même avec tout le concours de ma superbe compagne, il ne se passerait rien ! De toute façon, on avait baisé tout au plus deux heures auparavant. Mais Alys se releva et s’éloigna, sous mes yeux inquiets et les regards concupiscents des autres. Dame Mazela se branlait carrément en contemplant alternativement mon entrejambe et les fesses de la jolie rouquine. Celle-ci fit seulement quelques pas pour aller prendre dans un placard une petite fiole, et revint s’agenouiller près de moi.



Elle avait presque les larmes aux yeux.



Alys l’ouvrit et fit mine de la porter à ma bouche.



C’était tiède, sucré, plutôt agréable. Pourquoi m’avait-elle dit ça ? Elle se releva et s’éloigna pour reposer la fiole vide là où elle l’avait prise. Une étrange et forte chaleur m’envahissait ; l’estomac me brûlait presque et j’avais l’impression de sentir le liquide que j’avais bu se répandre rapidement dans mes entrailles. Et je me mis soudain à trembler de tous mes membres, alors que j’avais de plus en plus chaud. Alys me regardait, apparemment inquiète. Raaah ! Ses seins ! Ses fesses ! Je désirais tout son corps ! Je tremblais. Je tremblais, et je sentais des envies irrépressibles m’envahir. Des envies de sexe, et des envies de violence ! Et j’avais soif, soif ! Atrocement soif !


Les seins d’Alys ! Aaaah ! Et la grosse qui branlait sa grosse bite en écartant ses grosses cuisses dégoulinantes ! Et toutes ces femmes face à moi qui souriaient en contemplant ma queue se raidir jusqu’à ne plus bouger, tendue en l’air. Et j’avais de plus en plus chaud, la tête me tournait, j’avais très envie de sexe ! De n’importe qui ! De n’importe quoi !


Impossible de me mettre debout, je me traînai à genoux vers Alys, les mains toujours liées dans le dos, et les chevilles emprisonnées. Et je râlais, et bavais de désir. Je n’avais plus qu’une envie : baiser. Baiser fort, longtemps, les baiser toutes ! Toutes ces ineptes connasses qui m’estimaient dégénéré ! J’allais les défoncer toutes !


Je tombai encore à plat ventre, mais fus ramené en arrière une fois de plus, à demi étranglé par la lanière ; et je sentis qu’on me libérait les mains. Je me redressai, la queue tendue comme jamais, le feu dans tout le corps, ruisselant de fièvre, et me ruai jusqu’à la première créature, la grosse Mazela, que je tirai sauvagement au bas de son fauteuil et pénétrai comme une bête en grognant.




***





J’avais la voix tout éraillée, et mal à la gorge.



Mal presque partout, d’ailleurs. Tout mon corps était douloureux. Et surtout mon sexe, c’était horrible.



J’étais couché dans le lit d’Alys, là où nous avions tendrement fait l’amour avant de… avant…



La douleur était insoutenable et m’arracha une grimace. Je soulevai les draps ; mon sexe était rouge vif, et brûlant. Et j’avais toujours ces dégradantes chaînes aux chevilles. Je tentai de me redresser. Aaah ! J’avais même mal au cul !



Aaah ! Qu’est-ce que j’avais mal ! C’était affreux !



Elle sourit.



Sans répondre, elle repoussa les draps.



Elle acquiesça en étalant doucement sur mon bas-ventre et ma verge un baume adoucissant.



De nouveau, elle hocha la tête. Le contact de sa crème sur mon sexe était douloureux, mais apaisant ; elle s’y prenait avec infiniment de douceur et de soin.



Oui… aller où… Je repensai à Kalmin, à son histoire…



Je ne sus pas si sa réponse était ironique ou non. Mais je décidai qu’elle avait raison, que ce que m’avait dit mon compagnon de cellule ne donnait quand même pas très envie.



Alys soupira en appuyant sa tête dans le creux de mon épaule.



La porte de la chambre s’ouvrit ; c’était justement la maîtresse des lieux.



Seulement vêtue d’un peignoir, et ses longs cheveux blonds encore humides, elle s’avança jusqu’au lit.



Le regard qu’elle me lança me semblait moins hostile que la veille.



La sculpturale jeune femme rousse prit ma main dans la sienne et afficha son plus beau sourire.





***




Le trajet du retour à la prison fut infernal : me tenir debout m’était déjà difficile, mais marcher était carrément insupportable ; tout mon corps m’était douloureux, et la tête continuait de me tourner. Je m’effondrai à plusieurs reprises dans les ruelles de la ville par lesquelles nous étions déjà passés la veille. Et à chaque fois, mes gardiennes me tiraient sans ménagement par l’une ou l’autre des chaînes qui achevaient de briser mon corps et mon âme.


Alys avait insisté pour m’accompagner jusqu’à la prison, mais Heline refusa. Tout juste avait-elle accepté qu’elle m’embrasse une dernière fois avant de me remettre aux surveillantes. Elle susurra à mon oreille qu’elle ferait tout pour qu’on se revoie bientôt, mais je n’étais guère optimiste. Et guère enchanté à l’idée de revivre la même expérience. Retrouver ma merveilleuse compagne, la veille, pendant ces quelques trop courtes heures, avait été fantastique, mais les blessures et les dégradations qui avaient suivi… J’essayai de ne plus y penser, de tout chasser de mon esprit, comme je l’aurais fait d’un vilain cauchemar, mais mon corps endolori ravivait à chaque fois mes souvenirs.


La prison, ou ce que j’avais vécu cette nuit… Tout cela n’était guère engageant… Kalmin avait raison ; les perspectives d’avenir n’étaient pas des plus radieuses. On me jeta dans mon cachot où je m’écroulai dans une ultime lamentation de souffrance aux pieds de mon compagnon de cellule, qui voulut tout savoir de ce qui m’était arrivé. Je lui contai avec peine mon aventure, de la visite surprise de la belle Alys jusqu’à mon éveil dans son lit, le corps meurtri de partout.


La journée s’écoula sans que je me lève, ou presque, et celle du lendemain, aussi. La fièvre m’avait repris. J’absorbai tout juste deux ou trois gorgées d’eau et souffris le martyre lorsqu’il fallut en évacuer une partie quelques heures après. Kalmin faisait de son mieux pour m’apporter le peu d’aide possible ; mais ses quintes de toux rauque incessantes n’étaient pas très rassurantes quant à son propre état de santé. Vu le mien, en tout cas, les surveillantes ne me réquisitionnèrent pas pour les travaux, pendant quelques jours.


Quand j’arrivai à garder l’esprit lucide, je n’avais qu’une chose en tête : m’enfuir, m’évader. À voix très basse, quand il revenait, j’en parlai régulièrement à mon codétenu ; mais tout ce que j’évoquais s’avérait strictement et évidemment infructueux. Et tout ce que j’évoquais, lui-même et d’autres l’avaient déjà envisagé.



Je n’avais pas encore la chance de connaître cette corvée des eaux, mais Kalmin m’avait expliqué qu’il s’agissait de trier les détritus filtrés des eaux usées de toute la ville.



Il s’interrompit pour tousser longuement et finir par cracher du sang.





***




Le quatrième jour, j’allais enfin mieux. C’est tout juste si je n’accueillis pas avec plaisir les surveillantes qui vinrent nous enrôler pour de nouveaux travaux forcés. Cette fois, il s’agissait d’aller creuser des galeries : agrandir les souterrains et si possible extraire du minerai. Une journée de labeur, mais la première où je me sentais enfin redevenu moi-même.


Mais la suivante fut plus dure, et la suivante plus dure encore. Et j’étais bientôt courbaturé de partout en regagnant chaque soir ma cellule, dans un état d’esprit plus désespéré chaque nouveau jour, que n’arrangeaient pas la dépression et les expectorations sans fin du pauvre Kalmin.


C’est lorsque je commençais à ne plus tenir le compte des nuits passées là, lorsque les journées épuisantes se mirent à sembler interminables, que j’eus le plaisir indescriptible d’être une nouvelle fois emmené dans la grande cage vitrée à travers laquelle je pus contempler la belle Alys. Elle était revenue pour moi. Elle voulait encore de moi.



Et j’aperçus Alys exhiber de sous son veston une missive pliée, et lever un sac lourd qu’elle devait avoir apporté avec elle.




***





Alys et moi nous étouffions de baisers. J’avais été un moment inquiet à l’idée de servir une nouvelle fois de jouet sexuel pour ces dames de la haute, mais prendre de nouveau ma somptueuse rouquine dans mes bras éclipsait toutes les sombres perspectives de la nuit atroce qui m’attendait.


Et Dame Heline, lorsqu’elle avait accueilli les surveillantes qui m’avaient conduit, s’était montrée moins distante, moins glaciale qu’à l’accoutumée.



Trois heures qu’Alys et moi avions largement mises à profit. Jusqu’à encore finir par nous endormir langoureusement enlacés, épuisés mais heureux. Mais trois heures au bout desquelles sa maîtresse hermaphrodite nous avait hélas brutalement secoués : j’étais là de nouveau pour servir d’objet à ces dames, les aider à se sentir femmes, tandis que ma sculpturale compagne comblerait leur virilité…




***




De nouveau trois jours au bord de l’agonie, trois jours à trembler de fièvre, l’esprit abandonné, la chair enflammée, le sexe déchiré, avec pour seule consolation les instants de bonheur passés dans les bras passionnés de la belle Alys. J’eus plus de mal à me remettre, cette fois. Le poison prenait mon corps peu à peu. Kalmin avait raison quand il disait que mon sort n’était pas enviable : maintenant que ces furies avaient compris que je résistais à leur venin, elles n’hésiteraient plus à me l’administrer. Et j’allais mourir d’une façon ou d’une autre, soit dans une de leurs orgies démesurées, soit au fond de ma cellule, dévoré par leur drogue.


Et à peine me sentis-je un peu mieux que je fus de nouveau convoqué dans le parloir vitré.



Cette fois, ce n’était pas Alys, et je ne fus pas rassuré de découvrir Mazela, la grosse exaltée qui me sautait la première dessus dans les ignobles soirées de Dame Heline.



Les surveillantes qui lui faisaient face se questionnèrent un instant des yeux.



Je n’avais même plus la force de seulement imaginer des protestations.



Les deux gardiennes s’observèrent une fois encore.



Je tambourinai un instant contre la vitre pour marquer un désaccord de principe, mais une autre surveillante surgit pour me frapper violemment derrière les jambes et je m’écroulai à terre en geignant. De l’autre côté de la vitre, la grosse bourgeoise ricanait en gloussant, demandant qu’on veille à me laisser en bon état pour ne pas qu’elle doive regretter son achat.




***




Et c’est ainsi que j’atterris dans la très luxueuse demeure de Dame Mazela. Si j’avais trouvé fastueux le très grand appartement de Dame Heline, la résidence où je venais d’entrer avait tout d’un palais : une vaste habitation de plain-pied auprès des artères les plus animées de la ville, de nombreuses pièces toutes plus lumineuses les unes que les autres, enchevêtrées dans un dédale de couloirs, richement décorées de multiples objets d’un art étouffant. Je fus accueilli par Dame Mazela en personne, entourée de plusieurs créatures physiquement à mi-chemin entre des femmes et des hommes que je devinais être des domestiques prêtes à obéir aux moindres ordres de leur maîtresse.



Je me contentai de la scruter des yeux.



Elle frissonna un moment en riant, puis reprit une allure plus sérieuse.



Elle devait s’attendre à ce que ses menaces proférées sur un ton glacial me fissent baisser les yeux, mais je ne sourcillai pas.



Un frémissement de mes sourcils dut trahir mon aversion. Elle partit d’un nouveau grand rire.



La perspective de me trouver de nouveau dans le même état horrible… non, c’était effrayant…



Je posai la seule qui me vint à l’esprit :



Dame Mazela parut un instant étonnée, mais ricana de nouveau :



J’écumai de rage et de dépit. Mais que pouvais-je faire… j’avais encore des chaînes, et quatre domestiques ou surveillantes aussi larges que hautes encadraient ma nouvelle maîtresse.





***




Je fis ce que je pus pour bander ; mon sexe était encore endolori de la dernière « réception » organisée par Dame Heline, et l’optique d’honorer Dame Mazela ne m’enchantait guère, mais la menace de la potion de folie sut envoûter mon imagination pour me faire rêver qu’Alys était près de moi et que c’était avec elle que j’allais m’unir.


Mais ce fut un désastre ; mon érection était brûlante, la pénétration affreusement douloureuse, et Dame Mazela insatiable. Et la voir se trémousser devant moi, ou au-dessus de moi, avec sa lourde queue à demi gonflée qu’elle malaxait sans retenue en gémissant bruyamment eut l’effet assez net de me ramollir peu à peu, et j’avais beau imaginer des dizaines d’Alys tout autour de moi, rien n’y faisait.



Et la nuit tombée, deux des créatures qui faisaient office de servantes m’immobilisèrent pour me faire ingérer le contenu d’une petite fiole de la liqueur désormais trop familière. Et je sentis encore monter en moi ce mélange affreux de rage, de manque, d’excitation incontrôlable, de chaleur, de folie… tandis que mon sexe se gonflait et se raidissait, la douleur toujours présente peu à peu éclipsée par l’exaltation et le désir. Et je me ruai bientôt sur Dame Mazela…




***




Je n’eus que peu de souvenirs distincts des quelques jours qui suivirent, les instants de pleine conscience ayant été assez rares. Quelques images me revinrent, de moments où je recouvrais un peu de raison avant que l’on me fasse de nouveau boire la potion de folie. Des bribes de scènes que je percevais depuis un recoin de salon où, écroulé avachi, je geignais de douleur en protégeant de chaque mouvement mon sexe sanguinolent.


Chaque nouveau jour, je reprenais quelque peu conscience ; et c’était pour me découvrir dans un état de plus en plus déplorable, ma volonté ravagée par la drogue, mon corps détruit par les traitements que devait m’infliger ma nouvelle maîtresse dans les moments où je n’étais plus moi-même, vaincu par les potions de vigueur. Et chaque jour, je me laissais de nouveau terrasser, pour chaque soir, sans doute, entreprendre avec bestialité la créature infernale qui me tenait en son pouvoir.


J’eus vraiment l’impression de rêver lorsque je vis et entendis Alys, comme à travers un épais brouillard.



J’avais trembloté en tentant de lever la main vers ma vision.



La voix plus forte était celle de Dame Heline. J’essayai d’ouvrir plus grand les yeux, de récupérer un peu de clairvoyance. C’était bien elles, toutes les deux, Dame Heline et sa somptueuse servante. J’avais l’impression de ne plus les avoir vues depuis de longues d’années. Et Dame Mazela les accueillait, riante et enjouée.



Je devinai Mazela aller chercher une des petites fioles destinées à me rendre une fois encore la vigueur fantôme dont elle s’était délectée à mes dépens depuis plusieurs jours.



Je ne m’étais même pas rendu compte que je ne buvais plus sa drogue depuis sans doute presque deux semaines, mais j’avais effectivement plusieurs traces de piqûres sur les bras. Mazela sortit de son armoire une petite seringue qu’elle remplit en aspirant du liquide dans le flacon.



La maîtresse des lieux s’approcha de moi et s’agenouilla en observant d’une voix froide :



Sa seringue dans une main, elle leva mon bras de l’autre. Impuissant, perdu, je me laissai faire sans réagir.



Tout était allé très vite ; trop vite pour mon esprit enténébré. Alys s’était ruée sur Dame Mazela et l’avait poussée en arrière pour l’éloigner de moi. La grosse femme était tombée par-dessus moi, et m’écrasait de tout son poids en hurlant toutes les menaces de mort qu’elle trouvait à l’attention de la servante. D’autres domestiques vinrent aider leur maîtresse à se relever, d’autres encore s’emparèrent de la jolie rouquine qui chancelait et sanglotait.



Elle se remit péniblement débout en se frottant le bras et la hanche sur lesquels elle était tombée.



Elle roulait en tous sens des yeux cramoisis en se mettant à trembler.



Toutes les femmes autour d’elle s’immobilisèrent pour la contempler avec inquiétude.



En grognant, elle arracha la toge qu’elle portait pour nous montrer à tous sa grosse bite gonflée tendue sous son ventre grassouillet. Je compris en apercevant la seringue restée à terre, mais toutes durent comprendre en même temps que moi.



Mazela continuait de hurler en essayant de se faire l’une de ses domestiques qui luttait avec d’autres pour la contenir. Des surveillantes apparurent, venues de je ne sais où, et coururent prêter main-forte aux servantes et à Dame Heline. Si l’une d’entre elles ceinturait encore Alys, personne ne me prêtait plus la moindre attention ; ç’aurait presque pu être le bon moment pour fuir, si j’avais été en état de le faire…




***




Mais au lieu de ça, j’avais perdu connaissance. Je n’avais pas fixé autant mon attention que sur cette scène depuis sans doute plusieurs jours, et ç’avait été trop, je m’étais évanoui de faiblesse.


Lorsque je repris conscience, je mis un moment avant de comprendre où je me trouvais. Ce n’était pas la prison, à l’évidence… J’écarquillai les yeux et voulus me frotter les paupières, mais j’étais attaché ; une chaîne retenait mes poignets aux montants du lit sur lequel j’étais allongé. Et ça ne ressemblait pas à la demeure de Dame Mazela… Je m’étirai ; je me sentais mieux, physiquement, plus reposé. Bon sang ! Mais j’étais dans la chambre d’Alys ! Dans ce lit où nous avions déjà fait l’amour, où nous nous étions endormis l’un contre l’autre.


De me savoir là me fit du bien. Physiquement reposé, mais aussi presque moralement détendu. Enfin… j’étais quand même attaché, encore. Et toujours nu comme un ver. Je voulus me reculer pour m’asseoir ou me redresser quelque peu, mais mes chevilles aussi étaient attachées. Impossible de me lever, ni même de me tourner. Prisonnier, encore.



J’appelai de nouveau après un instant. La première réponse vint finalement sous la forme de bruits de pas dans l’escalier voisin. Et la porte de la chambre s’ouvrit bientôt, mais ce fut Dame Heline qui entra. Elle me contempla sans un mot pendant quelques secondes ; je ne savais pas non plus quoi dire. Ses traits pâles étaient tirés et la fatigue et l’abattement se lisaient dans ses yeux. Elle finit par rompre le silence d’une voix morne.



Elle marqua une pause avant de répondre.



De quoi me parlait-elle ? Confiance pour quoi ?



Dame Heline parut un instant étonnée.



Ça ne me parlait pas vraiment, mais ces titres ronflants qu’elle portait apparemment semblaient avoir une importance quelconque qui devait justifier sa richesse et ses actes.



Je m’interrompis en comprenant soudain. Elle avait dit « était » non pas parce que ces titres étaient anciens ou révolus, mais tout simplement parce que Mazela était morte.



Je pouffai malgré moi avant de reprendre sur un ton cynique :



Mais sa réponse me surprit :



Elle marqua un nouveau silence.



Je soupirai avec impolitesse.



Une étincelle de colère passa dans ses yeux, mais elle sut se contenir.



Elle ignora superbement ma question et au contraire s’assit sur le grand lit, poussant quelque peu ma jambe gauche.



Pour l’amour, à mon avis, elle pouvait se brosser. J’avais l’audace et la fierté de penser que si Alys était amoureuse de quelqu’un, c’était peut-être de moi. Mais elle poursuivit en baissant les yeux :



Ah ! Elle le reconnaissait quand même… Et ça paraissait lui coûter. Se reprenant, et adoptant de nouveau son air hautain, elle continua :



À son regard, je devinais que mon interlocutrice estimait ces dernières paroles lourdes de sens et de conséquences. Je soupirai ; pour moi, une seule chose comptait.



Un mélange de stupeur et d’incompréhension glissa un instant dans les yeux de la belle hermaphrodite.



Elle soupira en me considérant un instant comme un attardé, puis reprit après quelques secondes.



Et voilà ! Elle se montrait de nouveau froide et méprisante.



Mon interlocutrice me gifla aussitôt avec violence.



Une nouvelle claque me fit encore tourner la tête. Dame Heline rougissait, sans doute de colère.



Et elle accompagnait chaque ordre de silence d’une gifle appuyée, rougissant à mesure des coups qu’elle me portait, se crispant par-dessus mon corps que j’agitais en vain pour me protéger, toujours retenu par les chaînes qui me liaient au lit.



Elle s’arrêta enfin, tremblante, et lorsque je rouvris les yeux, ce fut pour découvrir avec stupeur son visage empourpré mouillé de larmes. Elle renifla et s’essuya les paupières.



Je compris subitement. Ce que j’avais pris pour de la domination brute cachait en fait autre chose.



Je n’aurais pas cru possible que cette condescendante esclavagiste embourgeoisée soit réellement amoureuse de sa soubrette. N’avait-elle pas parlé d’elle quelques jours plus tôt comme d’un simple jouet ? Mais les larmes qu’elle versait n’étaient sûrement pas pour ses ambitions politiques déchues et encore moins pour la défunte Seconde Préfète.



Elle renifla une fois encore, soupira, puis me fixa en reprenant son habituel air orgueilleux.



Deux nouvelles gifles me firent m’interrompre. Les joues me brûlaient. Elle répéta, lentement :



Je fermai les yeux, horrifié. Et je devinai en même temps l’état d’esprit dans lequel devait se trouver Dame Heline ; angoissée pour sa servante dont elle réalisait finalement être amoureuse, furieuse contre moi qui lui avais volé cet amour, moi qu’elle voyait comme la cause de cet emprisonnement. Et je compris aussi pourquoi j’étais en vie, pourquoi j’étais là, pourquoi Dame Heline m’avait soustrait à la furie vengeresse des surveillantes de Dame Mazela.



Je ricanai malgré moi. Mais repensai aussi à tout ce que j’avais vu de la prison de Tal-Mania, à tout ce que Kalmin m’avait dit. Une évasion… C’était impossible ou presque, et au minimum très dangereux.



Elle ne répondit rien, et se leva pour sortir de la chambre, mais elle s’arrêta au moment d’en ouvrir la porte et se retourna et figea sur moi son regard sévère. Un ange passa tandis que j’essayais de prédire ses prochaines paroles. Mais ses yeux se dérobèrent finalement et je les devinai se poser un court instant sur mon torse, puis sur mes hanches, et s’attarder enfin sur mon entrejambe. Quelques interminables secondes, qui me provoquèrent un début d’érection incontrôlable. Sentir son regard braqué sur ma verge, alors que j’étais toujours étendu attaché nu sur le lit… J’aurais plutôt voulu me cacher, mais…


Sans le moindre mot, elle dégrafa sur le côté la longue tunique dont elle était vêtue et l’ôta sous mes yeux étonnés et captivés, me dévoilant sa silhouette élancée et évocatrice. Un soubresaut réflexe de mon sexe le fit se dresser contre mon ventre. Dame Heline baissa ensuite d’un geste le pantalon et le sous-vêtement qui la faisaient un instant plus tôt ressembler à une femme. Et l’organe imposant qui l’en distinguait justement apparut soudain, encore pendant mais déjà gonflé. Je ne parvenais pas en éloigner mon regard, et l’effet sur moi fut très net lorsqu’elle le prit à pleine main pour le caresser doucement.



Sans cesser de masturber sa verge grossissante, elle se pencha quelque peu au-dessus de moi, et allongea son autre bras pour saisir la mienne et s’assurer que je bandais à tout rompre. Puis elle s’agenouilla sur le lit, et m’enjamba, maintint mon sexe levé sous son bassin, s’y dandina. Je sentis l’humidité poindre de son intimité. Nous retenions tous les deux notre souffle, et je scrutais avec étonnement et excitation son pénis tendu qui oscillait au-dessus de mon torse. Elle s’empala enfin sur moi, dans un gémissement étouffé, et je la laissai imprimer les va-et-vient comme elle le voulait, lentement, amplement. Et de nouveau, elle se mit à branler vivement sa grosse queue désormais rigide.


En quelques minutes, son rythme s’était nettement accéléré, et elle se déhanchait maintenant à toute allure. Je sentais ses testicules tapoter sur mon bas-ventre à chaque sursaut de son bassin. Et elle continuait à s’astiquer vivement, une main autour de sa hampe, l’autre qui allait de sa poitrine à son entrejambe, effleurant un instant ses seins lourds, et l’instant d’après ses bourses gonflées. Elle gémissait, mais sans s’abandonner, elle restait maîtresse de tout, elle conservait son air altier quand elle posait ses yeux sur moi.


Elle grommela soudain plus fort et je la sentis se crisper par à-coups. Et sa main virevolta encore par saccades sur sa hampe et son gland, tandis qu’elle éjaculait sur moi de longs jets chauds, dont le premier vint s’échouer jusque sur mon visage stupéfié. Sa jouissance sauvage déclencha la mienne et je me libérai dans un grognement au fond de son corps, alors que son plaisir continuait de jaillir sur moi.


Elle s’agita encore quelques secondes, puis sembla savourer quelques derniers déhanchements plus lents autour de mon sexe toujours tendu, et moi je tournais la tête pour la frotter contre mon épaule et essayer d’ôter le filet de sperme qui s’étendait de mon menton à mon front.


Heline se redressa finalement, me libérant. Quelques gouttes tombèrent de son vagin sur mon ventre pour rejoindre les traces qu’elle y avait déjà faites. Elle m’enjamba de nouveau pour se relever à côté du lit, ramassa ses vêtements, et fit mine de sortir de la chambre sans le moindre mot ni même le moindre regard.



Mais visiblement si. Elle ne s’arrêta même pas. Je l’entendis bientôt descendre les marches.



En la maudissant, je tentai une fois encore de me défaire des menottes qui enserraient mes poignets et mes chevilles, mais en vain. Elle m’avait abandonné là sur le lit, attaché, nu, couvert de sperme.



Un bruit de ruissellement d’eau monta de l’étage inférieur. Elle devait être en train de se laver.



C’était évidemment inutile, elle ne devait plus m’entendre.



Voilà que je parlais tout seul. Alys… prisonnière… Comment faire pour la sortir de là ? Elle en avait de bonnes, Dame Heline, que voulait-elle que je fasse ? Déjà, il faudrait savoir où elle se trouvait, dans quelle partie de la prison. Oui, et ensuite ? Il y avait bien ce que Kalmin avait suggéré, une émeute dans la salle de corvée des eaux, peut-être qu’une des grilles pourrait lâcher… mais pour aller où ? Et puis, de toute façon, cela nécessitait d’agir de l’intérieur de la prison. Et je n’avais aucune envie de retourner en prison. Mais si c’était pour Alys… Alys…




***





J’avais dû me rendormir, ou rêvasser un moment.



Dame Heline se tenait près de moi, toute belle et fraîche dans une robe étincelante. Mes poignets étaient libres, mes chevilles aussi. Elle venait de me détacher. Apparemment, elle avait décidé de me faire confiance. Sans un mot, je me levai, massai un instant mes articulations douloureuses, et entrai dans la salle de bains. Quelques minutes plus tard, mon hôtesse m’observait me frotter sous l’eau chaude, et me faisait tranquillement part de ce qu’elle avait imaginé.



Je pouffai malgré moi. Elle avait l’air de considérer cela comme une simple formalité.



Je soupirai. Avant de s’y jeter, il allait nous falloir un plan.