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Temps de lecture estimé : 18 mn
14/11/15
corrigé 07/06/21
Résumé:  La fête tant souhaitée par Stéphanie arrive enfin, pourtant tout ne va pas se dérouler comme elle l'aurait souhaité...
Critères:  fh fête amour
Auteur : Gigi 02            Envoi mini-message

Série : Chronique

Chapitre 04 / 05
Chronique - Quatrième partie

Dans les épisodes précédents : Chronique - Partie 1, Estelle et Chronique - Troisième partie


Stéphanie et Bertrand forment un couple ordinaire ; enfin, presque puisque Stéphanie est un peu nymphomane sur les bords et son rêve à elle, c’est d’organiser une soirée coquine. Après une aventure avec une ministre et un essai de jeux sado-maso, la date qu’elle s’est fixée pour sa soirée arrive enfin…



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Chronique – Quatrième partie




Holà, méfiance ! Avec Stéphanie, quelque chose pour toi, cela peut-être tout et n’importe quoi ! Tiens, la preuve, elle me montre un truc informe plein de poils qui ressemble vaguement à une perruque

Je fronce les sourcils



Elle a un léger haussement d’épaules



Mais elle est de bonne humeur, ma chérie, elle a le sourire et rien ne peut la contrarier.



Et je me laisse faire ! Elle me met son postiche sur le crâne, l’ajuste et se recule un peu pour juger de l’effet produit.



Seulement, il en faut beaucoup plus pour la décourager, Stéphanie, et dans sa tête, me « féminiser » c’est déjà une chose acquise.



Ouais, évidemment ! De toute façon, elle aura toujours raison…



Elle hésite, réfléchit, caresse ses lèvres de son index.



Pas facile de marcher avec des chaussures à talon, d’autant qu’elles ne sont pas à ma pointure !

Heureusement, Stéphanie a pu trouver une place de stationnement pas très loin de ce fichu hôtel, je n’aurais pas fait des kilomètres comme ça, surtout affublé comme je suis. Parce qu’il faut voir comment elle m’a habillé, Stéphanie ! Outre la perruque et les chaussures, une jupe droite qui me gêne pour marcher, un tee-shirt léger sous une veste longue, sans oublier bien sur les bas et le soutien-gorge à armature pour me donner l’illusion d’une poitrine ; et sa petite culotte en prime ! La totale ! D’ailleurs depuis que nous marchons dans cette rue grouillante de monde, j’ai la désagréable impression que tout le monde se retourne sur moi ; bon sang que je voudrais être ailleurs ! Je me sens ridicule au possible ! Et ma chérie qui s’amuse comme une petite folle !


L’hôtel, enfin. Je laisse Stéphanie régler les formalités, en me tenant le plus possible en retrait ; mais de toute façon, le préposé à la réception – un gros type mal rasé – est bien trop absorbé par ses mots fléchés pour m’accorder la moindre attention ; troisième étage, toujours sans ascenseur, évidemment ; alors là pour les escaliers, merci bien, mais je retire les chaussures.


Un étage en dessous par rapport à l’autre jour, mais à part cela, tout est pareil ; même décor déprimant, même chaleur, mêmes bruits, aussi bien intérieurs qu’extérieurs et, pour parfaire le tableau, s’ajoute une nouvelle sensation, olfactive celle-là, en provenance du restaurant d’à côté, spécialité cuisine exotique vraisemblablement… un vrai nid d’amour, quoi !


Mais, pour Stéphanie, peu importe, elle avait envie d’être là et elle y est ; avec moi, tel qu’elle m’a voulu ; et cela lui plaît, à ma chérie, que je sois travesti ! Mieux, ça l’excite ! Et sa façon de me caresser les jambes et les cuisses gainées de bas – ses bas – ne me laisse aucun doute là-dessus. D’ailleurs, elle le confirme :



Sa main glisse sous « ma » jupe.



Alors, je me laisse faire, bien sûr, j’aime tellement ça ! Caresses profondes, baisers passionnés, suivis d’un déshabillage progressif, tout pour augurer une soirée particulièrement croustillante… mais qui, malheureusement pour nous, va en rester au stade des préliminaires. Car il se passe quelque chose… Quelque chose qui laisse nos gestes en suspend et qui monopolise toute notre attention. Ce sont d’abord des cris, un brouhaha confus, des appels affolés suivis d’un bruit de cavalcade dans les couloirs et les escaliers ; et puis soudain, ce cri : « Au feu ! » Alors, tout va très vite, sans trop comprendre ce qui se passe, sans rien dire, on essaie de se rhabiller comme on peut, à toute vitesse. Des coups sourds dans la porte ; c’est le type de la réception, un extincteur à la main, il hurle :



Cela se bouscule dans les escaliers, panique générale ! Beaucoup de monde ; des couples d‘un soir, des familles aussi, en majorité des ressortissants d’Europe de l’Est, des Africains, avec femmes et enfants ; mais à combien peuvent-ils s’entasser dans une chambre ? Pourvu que personne ne soit resté bloqué là-haut ! Je tiens la main de Stéphanie pour être sûr de ne pas la perdre ! Mais bon sang, que font les pompiers ! On se retrouve littéralement poussés sur le trottoir au moment précis où les secours arrivent. Ouf !


En reprenant nos esprits, encore sous le coup de l’émotion, on se regarde, Stéphanie et moi, tout heureux d’être sortis de cet hôtel sans encombre, et là, malgré le tragique de la situation, elle éclate de rire ; je me rends compte alors de mon état. J’ai un soutien-gorge et une chaussure à la main, j’ai perdu l’autre, ma perruque est de travers et ma jupe est à l‘envers ! La honte totale ! Et s’il y a des gens qui commencent à me regarder d’un air curieux, c’est vraiment qu’il y a de quoi ! Retour à la voiture le plus vite possible, pieds nus et toujours avec mes accessoires vestimentaires à la main… Contact, moteur, vite, on rentre ! Et c’est une fois sortis de la capitale, après avoir complètement repris nos esprits, que j’ai soupiré :



Elle sourit.



Preuve que je suis bien remis de nos émotions, ça m’en fait bander !

Nous avons appris le lendemain que l’incendie avait été rapidement maîtrisé et qu’il n’y avait pas de victimes. Tant mieux.




*****





Le fait est que, depuis le feu de l’hôtel l‘autre soir, nous sommes devenus assez circonspects avec tout ce qui peut présenter un risque d’incendie ; cela se comprend ;



Une semaine qui passe très vite, avec la température qui reste au-dessus des normales saisonnières, comme aiment à le répéter les présentatrices météo, et on arrive sans presque s’en rendre compte au jour tant attendu par ma bien-aimée.


C’est aujourd’hui, le quatorze juillet ; mais pour nous, ici, à la campagne, dans notre « château », c’est rien qu’un jour comme les autres, mis à part la préparation de la fête ; installation barbecue, mise en place du reste et c’est déjà l’heure de voir arriver les premiers invités.


Et se sont nos voisins, les Lambert, qui ouvrent le bal. Lui, je l’ai déjà rencontré deux ou trois fois ; il est grand, très brun, avec un visage poupin ; ce soir, il est vêtu d’un costume noir sur une chemise blanche ouverte, avec à la main un joli bouquet de fleurs champêtre qu’il offre en souriant à Stéphanie. Sa femme, elle, me tend une bouteille de champagne enveloppée dans un papier de soie :



Elle est mignonne, Anne-Sophie, la trentaine, blonde et aussi grande que son mari, le visage anguleux, elle n’est vêtue que d’une une robe légère dans les tons rouge orangé, très sexy et avec, à mon avis, pas grand-chose dessous ; j’approuve et on s’embrasse. Très sympa, la vétérinaire.


Et puis arrivent, quasiment au même moment, Romain, Cindy et Jennifer.

Romain, je le connais depuis toujours ; il est prof et sa tenue à lui, c’est jean tee-shirt, toujours, en toutes saisons, et donc ce soir, où il arbore un magnifique tee-shirt représentant la pochette de l’album des Beatles, Abbey road ; Cindy, sa compagne, je la connais depuis un peu moins longtemps… depuis qu’ils sont ensemble, en fait, trois ou quatre ans. Brune à cheveux longs, quelques rondeurs sympathiques, juste ce qu’il faut. Elle porte une robe moulante à fleurs multicolores, courte comme je les aime ; dans la vie, elle aussi enseigne, la musique.


Jennifer, une amie de Stéphanie, elle, est célibataire. Cheveux châtain roux, chignon, elle porte une chemise dans les rose passé et une petite jupe blanche. Elle est journaliste dans une radio nationale.

Tous ont en commun d’avoir apporté, en plus de leur bonne humeur, une bouteille de champagne. Je sens que la soirée va être chaude, très chaude… et pas seulement à cause du mercure qui monte !


Nicolas ne viendra pas, sa maman fait de la température – de quoi bien faire rire Stéphanie – et Anaïs s’est décommandée ; tant pis, une autre fois, peut-être !


Ambiance sympa à l’apéro autour des coupes de champagne. On parle voiture, beaucoup. Romain est intarissable sur sa nouvelle petite turbo– une petite bombe, je vous assure ! – entre deux allers-retours au barbecue, je lui oppose les qualités de mon cross over ; quant à Marc, lui il est moto, sa femme aussi ; alors, les voitures, c’est pas sa passion première, mais il avoue quand même une préférence pour les berlines allemandes ; tout cela au grand dam de Jennifer qui ne voit que par les petites anglaises ! Et puis on parle foot, le PSG, l’OM, tandis que les femmes, qui ne nous suivent pas sur ce terrain, préfèrent parler de qui fait quoi à la maison, et là, bien entendu, les hommes ne sont pas à la noce ! De quoi attiser la conversation, d’autant que la troisième bouteille de champ vient de rendre l’âme. Il est temps de sortir la réserve et mettre un peu de musique pour apaiser les esprits.


On mange, dehors ; on boit, on rit, les plaisanteries fusent de partout et c’est dans la bonne humeur, que mine de rien, les rapprochements entre convives se font, par affinité ou par goût ; comme par exemple Marc et Jennifer, qui ne se quittent pas d‘une semelle depuis un bon moment ; mais aussi, et je n‘en suis pas vraiment surpris, Stéphanie et Anne-Sophie, la blonde vétérinaire, qui semblent en tout état de cause, faire très bon ménage. Mais, pour ma part, c’est vers Cindy que se porte mon attention ; c’est pourtant vrai qu’elle ne me quitte pas des yeux, la jolie brune ; je dois lui plaire, sans doute, ou du moins, il me plaît de le croire… Alors pendant que Romain, qui s’est rapproché de Marc et Jennifer, continue imperturbablement, le verre à la main, de vanter les mérites de son nouveau bolide, moi, je vais opérer un rapprochement vers sa compagne. Mais tout d’abord, il nous faut un peu de musique, déjà pour l’ambiance, et surtout, pour danser sur la terrasse. C’est d’ailleurs justement ce que vient me réclamer Stéphanie.



Elle sourit, Stéphanie :



Elle pose son index sur mes lèvres



Elle rit :



Trouver quelqu’un d’autre ! Facile, il y a Cindy, et quelque chose me dit qu’elle n’attend que cela. Je la rejoins.



Elle sourit, un sourire désabusé



Elle est quasiment collée à moi, ma cavalière. Elle me sourit et dans son regard, il y a une petite lueur qui ne me trompe pas, et cette lueur, c’est du désir ! Je le sens, je le sais !

Elle mignonne, Cindy, sensuelle, désirable et tout et tout… et je suis sûr qu’elle ne demande pas mieux que d’opérer un rapprochement un peu plus poussé, seulement voilà, c’est la compagne d’un ami, d’un ami de toujours, et la compagne d’un ami, c’est sacré, en principe… ah, c’est sûr qu’avec Jennifer ou la véto par exemple, j’aurais moins de scrupules…



Pas de soucis, il y a qu’à demander ! Et c’est parti pour les rythmes endiablés sur lesquels tous nous rejoignent ; on gesticule, on se déhanche, on s’en donne à cœur joie en fermant les yeux, on s’éclate au travers d‘une avalanche de décibels !


Poum, pam, poum ! Ça, c’est le feu d’artifice tiré du village qui s’invite à la fête. On s‘arrête de danser pour profiter du spectacle que nous offrent les fusées multicolores, et c’est vrai que cela a toujours quelque chose de féerique, les feux d’artifice ; quelqu’un propose d’éteindre les lumières pour mieux apprécier et c’est dans le noir total que je sens Cindy se serrer un peu plus contre moi ; et puis nos mains se frôlent, s’agrippent, se serrent… holà, si elle continue, je ne réponds plus de rien, moi, et là, ami ou pas, il arrivera ce qu’il doit arriver forcément dans ce genre de situation !


On reste ainsi, main dans la main, jusqu’à la fin du spectacle ; et puis, quand la dernière fusée est retombée, elle me tire pour m’entraîner un peu à l’écart



Ça, parler, elle peut toujours, mais personnellement, je préférerais plutôt autre chose… Quand elle estime s’être suffisamment éloignée, elle s’arrête pour me faire face :



Alors là, je prends l’équivalent d’un coup de massue sur la tête.



Ah oui, diable, je me mets à sa place !



Ça, pas besoin d’être devin pour s’en rendre compte ! Ni pour savoir où elle veut en venir… d’ailleurs, je vais m’en assurer tout de suite.



Elle sourit, je ne distingue pas son visage, mais je sais qu’elle sourit ; son front se pose contre le mien



Au moins, c’est franc et direct



Ses lèvres se posent doucement sur les miennes, je me sens fondre..



Mes mains glissent sur sa robe, elle laisse faire ; j’accentue un peu la pression, hum, apparemment, elle n’a rien dessous, ou alors un truc minuscule



Je commence à regretter que nous ne soyons pas restés sur le thème de la soirée coquine, cela aurait été beaucoup plus facile… j’hésite… mais c’est la pluie d’orage qui vient tout arranger ; en un instant, il tombe des cordes ! Le temps de regagner la maison et nous sommes trempés… À l’intérieur, plus grand monde. Romain s’est endormi et ronfle sur le canapé, tandis que Marc, le voisin, de plus en plus entreprenant, est très occupé à évaluer de la main les formes et les rondeurs de Jennifer ; je les interromps discrètement



C’est lui qui répond, avec un petit sourire entendu



Ah bon ? Eh bien, si c’est-ce que je pense, elle n’a pas perdu de temps, ma chérie ! Et le mari qui a l’air de savoir et de se montrer complaisant au possible ! Vraiment curieux, ce couple ! Je prends Cindy par la main



Il y a de l’étonnement, dans sa voix, et une petite pointe de déception ; je la regarde, elle est trempée, autant que moi. On se sourit. Au fond, je serais bien bête de rester là, à l’attendre, au point où nous en sommes…



On débouche à peine sur le palier du premier que la porte de la salle de bain s’ouvre sur Stéphanie et sa compagne d‘un soir. Étonnement général et légère gêne de la veto ; mais il en faut beaucoup plus pour déstabiliser ma chérie ; elle éclate de rire.



Sourire complice entre les deux filles.



Elle s’amuse Stéphanie, forcément, elle sait que j’ai compris ; par contre, une qui ne comprend rien, à en juger par les coups d’œil interrogatifs qu’elle nous jette, c’est Cindy,



Et en partant, discrètement, elle me murmure



Sûr qu’on veut pas être dérangés ! Et se sécher, on verra après, il y a plus urgent ! Elle ne prend même pas le temps de se déshabiller, Cindy, trop long ! Vite, elle se débarrasse de son minuscule string rouge et retrousse sa robe ; elle est vraiment en manque, la jolie brune !


Plaqués contre la porte, bouches soudées et langues emmêlées, on se passe de préliminaires ! je la prends debout, vite, dans une étreinte sauvage ; pourvu que la porte tienne le coup ! Et elle aime ça, la chérie ! Elle en veut, encore plus ! Normal, après six mois d’abstinence…


Et puis, malheureusement tout à une fin et quand celle-ci arrive, plus vite que l’on aurait souhaité, sans doute, on se désunit, lentement, progressivement tout en reprenant notre souffle, heureux comme peuvent l’être deux amants qui viennent de s’aimer pour la première fois.


Séchés, nous retrouvons les autres, en bas, réunis autour d’un dernier verre. Stéphanie, qui a eu la gentillesse de préparer des vêtements secs pour Cindy, nous sert à boire avec un sourire entendu. Romain, lui, dort toujours ; tant mieux ; ils ont beau être en instance de séparation, c’est quand même mon ami et je n’aurais pas trop aimé qu’il nous voie descendre tous les deux, Cindy et moi.


Ça y est, c’est fini ; et il est très tard, ou très tôt, comme on veut, quand nos invités, tous très satisfaits de leur soirée, regagnent leurs pénates, exceptée Jennifer qui ne se sent pas le courage de reprendre la route et à qui avons proposé de dormir à la maison. Quand même, juste avant qu‘il ne parte, et pendant que Stéphanie et Anne-Sophie n’en finissent pas de se dire au revoir, je prends Marc par le bras :



Allons bon, cela manquait !



En les regardant s’éloigner, je prends Stéphanie par le cou.




À suivre