Résumé des épisodes précédents :
« Sous la pluie »
Les années 1970 étaient une époque sans SIDA. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de MST, mais les antibiotiques rendaient guérissables la plupart de ces maladies, telle la syphilis. La menace était donc moindre.
C’est à Paris que Leïla a rencontré Jacques. Le jeune homme découvre avec elle – et à sa demande – une sexualité basée sur la fougue, la brutalité, une certaine dose de cruauté. Leïla, qui est en couple avec un jeune homme fortuné, le quitte avant qu’on ne lui mette la corde au cou par un mariage. Elle veut rejoindre une communauté hippie dans le sud de la France. Elle persuade Jacques de l’accompagner.
« La communauté »
Au sein de cette communauté, Jacques découvre une nouvelle façon de vivre et effectivement une possibilité d’expérimenter une sexualité libre, saine et décomplexée. Les membres sont, tout au long de la journée, totalement ou partiellement nus et les expériences sensuelles multiples.
« Larzac »
Jacques noue avec Emmanuelle une relation amoureuse fusionnelle. Pour autant, ils continuent à partager avec leurs compagnons les valeurs de paix et d’amour, la liberté sexuelle et la pluralité des partenaires. Ils ne vivent pas en dehors du monde réel, s’associant à des actions d’envergure, telle la lutte des paysans du Larzac.
« Jacques, loin des hippies »
En 1974, Jacques quitte la communauté et prend la direction de l’entreprise familiale après le décès de son frère. Il s’est marié, mais son union étant un échec, c’est avec son ex-belle-sœur et la fille de celle-ci qu’il assouvit ses besoins sexuels.
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Vingt ans après
Jacques arrive par un après-midi d’automne dans le village proche de la communauté hippie où il a vécu il y a de cela 20 ans, de 1970 à 1974. Il a un pincement au cœur lorsqu’il se souvient de cette lettre reçue de sa mère qui lui intimait l’ordre de venir pour les obsèques de son frère. Il s’était senti obligé de quitter la communauté en jurant à Emmanuelle qu’il l’aimait : « Ne t’inquiète pas, mon amour, je reviens très bientôt. »
Le destin en a voulu autrement.
Lorsqu’il est devant la piste qui mène à la communauté, il constate qu’elle est devenue bien plus carrossable qu’à l’époque. Il hésite. Il se demande si, après tout ce temps, il est opportun de revenir. Il s’engage tout de même et arrive sur une sorte d’esplanade où sont garées deux voitures dont une Coccinelle hors d’âge et un pick-up pas tout neuf non plus. Il a du mal à reconnaître les deux bâtiments qui s’élèvent devant lui. Dans son souvenir, il y a la bergerie et fromagerie sur la gauche, et une ruine sur la droite. Aujourd’hui, c’est l’inverse : le bâtiment destiné aux bêtes semble abandonné tandis que la ruine est devenue une maison d’habitation. Sur le devant, il y a un panneau indiquant « Gîte d’étape ».
« Qui vais-je retrouver ? se demande-t-il. Peut-être ceux qui tiennent ce gîte n’ont-ils rien à voir avec les membres de la communauté. S’ils reçoivent des visites, c’est que la manière de vivre n’est plus la même. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici. » Pourtant, il sort de son véhicule et ses pas le portent jusque sur les marches qui montent devant la porte du gîte. Ne voyant pas de sonnette, il frappe à la vitre.
- — Jacques ! s’exclame Emmanuelle en ouvrant la porte.
- — Oui, c’est bien moi. Ne me dis pas que je n’ai pas changé, je ne te croirais pas.
- — Je ne te le dis pas. Mais par contre, je ne t’attendais plus. Je pensais que tu avais perdu l’adresse de la communauté où nous avons vécu.
- — Non, tu vois. Je m’en suis tenu écarté, et comme je passais dans le coin, je me suis demandé ce qu’il en restait.
- — Pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout.
- — Sauf des souvenirs et une ravissante rousse que je regrette d’avoir abandonnée.
- — Viens, Jacques, dit Emmanuelle, suis-moi.
Elle l’entraîne dans le gîte, passe une porte où il est indiqué « Privé », débouche dans une chambre. Là, sans dire un mot, elle fait passer sa robe par-dessus sa tête. Elle ne porte pas de soutien-gorge, pourtant sa poitrine est restée ferme, fièrement plantée sur son buste. Naturellement, à 45 ans, ses jolis seins ont tendance à pencher un peu, mais sans que cela soit disgracieux.
- — Tu as toujours de magnifiques seins.
- — Tu trouves ? Ils n’ont pourtant plus la même fermeté que lorsque j’avais vingt ans. Mais j’aime toujours qu’on me les malaxe.
Ne montrant aucune pudeur en face de son ancien amant, elle enlève sa culotte, dévoilant un buisson aux couleurs de l’automne.
- — Et ta merveilleuse toison intacte… Sous les bras également tu as gardé cette douce toison. Oh, Emmanuelle, j’ai tellement envie de toi !
- — Alors, viens ! Déshabille-toi, et viens que nous fassions l’amour comme les jeunes gens que nous étions.
Jacques n’hésite pas une seconde et, aussi vite que sa compagne, il quitte ses habits. Ils se retrouvent tous les deux nus, comme au temps où la nudité était un mode de vie. Ils s’enlacent étroitement, s’étreignent, partagent un langoureux et sensuel baiser où leurs langues se mêlent, ils s’échangent leurs salives. Emmanuelle sent le sexe tendu de son amant venir frapper sur sa hanche ; elle le saisit d’une main et lui dit d’un air malicieux :
- — Je vois que tu n’as pas perdu tes veilles habitudes : comme par le passé, tu me montres que tu as vraiment envie de moi.
- — Oui, j’ai plus que jamais envie de toi, mon amour. J’ai terriblement le désir de te faire l’amour.
- — Cela fait si longtemps qu’un homme ne m’a pas fait connaître son désir pour moi de cette façon, sans détour, de manière si démonstrative et pourtant sans dire un mot, ni « je t’aime », ni « je veux te sauter »…
- — Ma queue t’indique que je veux te sauter tandis que mon cœur te dit que je t’aime. Je t’aime mille fois plus qu’à mon départ.
- — Et si tu n’as rien perdu de tes dispositions à me faire jouir, j’ai bien fait d’attendre ton retour.
Leurs corps basculent sur le lit et Jacques vient baiser les seins de la femme. Les tétons sont déjà érigés et la chair, sous les caresses, se fait plus ferme.
- — J’aime tant lorsque tes globes deviennent durs, lorsqu’ils bandent sous la caresse de mes doigts…
- — Oh ! J’aime tant lorsque tu les caresses, mes nichons, que tu les baises, que tu les suces comme un bébé. N’hésite pas à les mordiller. Oh oui, oui…
Il descend vers la toison qu’il parcourt du bout des doigts, peignant la belle fourrure mordorée aux fragrances subtiles. De son autre main, il caresse le haut des cuisses jusqu’à atteindre le sexe humide qui accueille avec ravissement ses mignardises. Il semble à Jacques que jamais il n’a quitté Emmanuelle. Elle ouvre complaisamment, sans timidité, sans fausse pudeur, les cuisses devant lui ; il la retrouve telle qu’il l’a quittée, aussi réceptive, aussi féline, aussi encline à faire l’amour avec une douceur exquise. Elle a la même sensation : celle de retrouver un corps connu, une odeur habituelle, des baisers et de caresses qui connaissent le chemin à suivre. Elle retrouve également le calibre de cette queue turgescente, sa forme, sa longueur, son gland gorgé de sang et la forêt de poils desquels elle jaillit.
Elle se place au-dessus de lui pour atteindre son sexe bandé. Ils sont dans la position du 69 et se prodiguent mutuellement de douces sensations, comme par le passé.
- — Tu es ma madeleine de Proust, dit-il.
- — Je ne pense pas que mon abricot ait le goût d’une quelconque madeleine. Je me souviens de ton calumet du plaisir. Il me paraît toujours aussi ravissant… Il n’a pas tout à fait le même goût.
- — C’est parce qu’il séjourne trop dans un slip et un pantalon. L’air libre lui ferait le plus grand bien.
- — Même si la nudité est moins dans les gènes du lieu, il est possible de remédier à cet inconvénient et de faire prendre l’air à cet oiseau des îles. Il reste des endroits discrets où l’on peut s’isoler seul ou à plusieurs.
Ils se remettent à sucer, à lécher, à branler mutuellement leurs organes génitaux, centre de leur plaisir et de leur désir.
- — Je n’y tiens plus, dit Jacques, je vais…
- — Viens en moi, je veux te sentir éjaculer en moi, je veux ton foutre dans mon con. Viens !
- — Cela fait si longtemps… Oh, ma chérie !
Jacques a juste le temps d’introduire son membre dans le sexe humide et chaud qu’il lance plusieurs jets de sperme. Emmanuelle l’accompagne dans une jouissance extrême. L’homme se retire du puits d’où s’écoulent des gouttes de sa semence mêlée à la cyprine de la femme.
- — Tu te rappelles ce que tu faisais après ? lui demande Emmanuelle, le souffle court.
- — Oui, répond Jacques, et je ne vais pas m’en dispenser, même si je ne l’ai fait que rarement depuis. D’ailleurs, ça n’en sera que meilleur.
Il vient placer son visage devant la vulve d’Emmanuelle et recueille les sécrétions qui s’échappent de l’antre encore ouvert, puis il vient échanger avec sa partenaire ce liquide, mélange de foutre et de mouille, dans un baiser torride et profond.
- — Ce que tu ignores, lui dit Emmanuelle, c’est que ton sperme a donné naissance à deux beaux enfants. Des jumeaux que tu n’as jamais vus puisque tu n’es pas revenu.
- — Que veux-tu dire ?
- — Que tu m’as fait de beaux enfants.
- — Mais, je croyais que tu ne pouvais pas avoir d’enfant…
- — C’est ce que m’avait dit un médecin après mon avortement. Je me suis dit qu’un miracle était toujours possible. Donc, avant que tu ne partes, pendant quelque temps je n’ai plus pris la pilule.
- — Mais ils pourraient être de n’importe quel autre homme de la communauté !
- — Aucun risque : durant cette période, je n’acceptais des autres que le sexe oral et la sodomie. Seul ton foutre venait emplir ma matrice.
- — Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé ?
- — Je ne voulais pas que tu aies de faux espoirs.
- — Et lorsque tu as su, pourquoi n’as-tu rien dit ? Je ne serais jamais parti.
- — Je n’ai eu les soupçons d’une grossesse que le lendemain de ton départ, et la confirmation lorsque je n’ai pas eu mes règles, un peu plus tard. Et puis je ne me suis pas inquiétée : tu devais revenir. Neuf mois plus tard je mettais au monde un garçon et une fille : Mathieu et Sarah. Ils ont 19 ans.
- — Je suis père de deux enfants et tu en es la mère, et je n’en savais rien. C’est à la fois magnifique et effrayant !
- — Je tenais absolument à les nourrir au sein. Dans la communauté, cela allait de soi. Lorsqu’ils tétaient mes seins, cela me rappelait la manière dont tu me suçais les tétons, comme tu sais si bien le faire.
Jacques comprend la demande d’Emmanuelle et vient baiser les seins de la mère de ses enfants, faisant s’ériger les mamelons, les agaçant de la langue, les pressant fermement avec les lèvres, les étirant avec les doigts et les mordillant délicatement avec ses dents.
- — C’est pour d’autres raisons que j’aime prendre en bouche la pointe de tes seins, dit-il tout en continuant son œuvre. Mais nourrir des jumeaux au sein, n’est-ce pas un peu difficile ?
- — Des femmes qui avaient déjà été mères m’ont montré comment stimuler manuellement le sein pour produire plus de lait. J’ai eu des petites difficultés pour trouver la bonne position, mais une fois qu’on a trouvé la technique, ça ne pose pas de problèmes… J’ai allaité mes deux bébés et ils ont pris régulièrement du poids. À 18 mois, ils tétaient encore deux fois par jour, alors qu’au début j’étais partie sur une base de 6 mois. À 20 mois, ils tétaient une fois le soir avant de dormir.
- — Tu avais suffisamment de lait pour les deux ?
- — J’ai deux mamelles, mon chéri, une par enfant. Et puis, tu sais, plus on stimule, plus on produit. Finalement, cet allaitement ne m’a pas tant épuisée qu’on pourrait le croire, notamment la nuit en les faisant téter en duo sans me lever. Allaiter des jumeaux n’a finalement rien de bizarre. Comment faisaient les nourrices d’antan lorsqu’elles avaient leur enfant et l’enfant d’une autre en même temps ? Quant aux bébés, ils avaient l’air d’apprécier. Tout comme toi, tu aimes toujours t’occuper de mes nichons et me faire du bien. Hum, c’est si bon…
Jacques suce, aspire, lèche tant qu’il peut les mamelons d’Emmanuelle, puis il s’interrompt un instant pour regarder le visage de la femme et lui dire :
- — Je suis très ému par ce que tu me racontes. J’ai donc deux enfants de toi.
- — La seule chose que je regrettais, c’est que tu n’étais pas à mes côtés, que tu ne puisses pas partager la joie de la tétée, et aussi que tu ne puisses pas venir prélever quelques gouttes de lait à mes nichons, par simple jeu… Une pratique que j’ai refusée à tous les hommes qui m’ont demandé de coucher avec eux durant cette période. Ils pouvaient me faire l’amour, me prendre par la bouche, le con ou le cul, mais n’avaient pas droit à mon lait maternel. Car je suis restée sexuellement active durant ma grossesse et après l’accouchement. Ce n’est pas parce que tu étais absent que j’allais vivre en nonne !
- — Heureusement ! Je sais que tu aimes le sexe, et j’aurais été étonné et choqué si tu me disais que tu m’étais restée fidèle tout ce temps. Ce n’était pas dans les pratiques et les principes de notre communauté d’être la femme d’un seul homme, surtout s’il était absent.
- — Lorsqu’on ne t’a pas vu revenir, il a été décidé qu’un père serait donné à ces deux enfants, même si à la mairie – puisqu’il fallait bien en passer par là – ils ont mon nom de famille. J’ai demandé aux hommes de la communauté si l’un d’eux voulait faire office de père, car même s’ils étaient les enfants de la communauté, il leur fallait un homme. Tu te souviens de Didier ? Eh bien, officiellement il est le père de nos enfants. Cela ne voulait pas dire que je couchais plus avec lui qu’avec d’autres, mais gentiment il s’est proposé de jouer le rôle, non de géniteur, mais celui d’éducateur. Nos enfants savent depuis toujours que Didier n’est pas celui qui m’a mise en cloque. Pour eux, leur père naturel est un homme qui a disparu de la circulation.
- — Et où sont-ils et que font-ils aujourd’hui ?
- — Ils me désespèrent. Moi, la hippie, je me retrouve avec un garçon qui travaille dans une banque et une fille qui fait des études de droit. Elle veut devenir avocate, non pour défendre la veuve et l’orphelin, mais pour « traiter des dossiers et des contrats avec beaucoup de 0 ». C’est comme cela qu’elle m’a dit les choses. Aussitôt son diplôme obtenu, elle doit entrer dans un grand cabinet dans le quartier d’affaires de la Défense, pour faire gagner encore un peu plus de fric à des mecs qui sont pleins aux as. Tu vois, elle est bien loin de l’éducation « peace and love », naturiste et tout le reste que j’ai tenté de lui inculquer. Elle et son frère ont été à l’école du village, puis ils sont partis avec leur père adoptif en région parisienne pour le collège puis le lycée. Didier a un poste à responsabilité dans je ne sais plus quelle grosse boîte, et son salaire lui permet de subvenir confortablement à l’existence de mes enfants, de sa femme, de son fils et de sa maîtresse.
- — Est-ce que tu les vois de temps en temps ?
- — Il arrive à Mathieu de séjourner ici. Il a toujours apprécié le lieu, et surtout la possibilité de se balader à poil, même si c’est de moins en moins possible. Comme il est très beau, il ne dort jamais seul. Il n’a pas besoin de beaucoup solliciter les filles pour qu’elles se donnent à lui. J’ai même vu quelques coincées qui, après une nuit passée dans ses draps, se sont retrouvées transfigurées et assumant leur nudité aussi bien que lui, avec des étoiles plein les yeux.
- — Au moins est-il resté naturiste ; avec lui, tout n’est pas perdu. Oui, je me suis dit en voyant « Gîte d’étape », que le côté naturiste de la communauté devait être très restreint.
- — Ici, j’accueille principalement des textiles ; rien n’indique d’ailleurs que c’est un lieu où le naturisme est possible, même si du côté de la grotte et de la rivière on peut encore se mettre nu sans risque.
- — Donc, certains principes de notre installation n’ont pas totalement disparu, et Mathieu fait perdurer nos us et coutumes.
- — Oui : la liberté sexuelle est gravée en lui. Je te disais qu’il avait toutes les filles qu’il voulait, et il ne se contente pas d’une seule. Souvent ce sont deux filles qui partagent avec lui des galipettes en tout genre. Il a tout pur lui, car ton fils est beau comme un dieu, encore plus beau que toi avec un corps musclé et un vit qui doit faire pâlir d’envie ses potes dans les vestiaires et qui doit ravir les filles.
- — Ah ?
- — Ne fais pas la gueule, ton sceptre de Cythère me convient totalement. Mais lorsqu’on voit une belle queue, même si c’est celle de son enfant, on ne peut que s’extasier devant sa vigueur. Il est très fier de son mât et ne craint pas de le montrer au repos comme en parfaite érection. Il a très peu de pudeur, et il a bien raison, d’ailleurs ; lorsqu’on est gaulé comme il l’est, ce serait un péché d’être pudique. Mais comme c’est mon fils, naturellement, je ne le touche pas : je ne fais que regarder et admirer, un peu comme l’artiste qui s’extasie devant l’œuvre qu’il vient de réaliser et qu’il trouve particulièrement réussie. Lorsqu’il avait 18 ans, il est venu passer quelques jours ici, et à ce moment-là un hippie (un rescapé) séjournait ici ; à l’occasion il me faisait l’amour, mais sans pénétration, juste en me faisant reluire l’argenterie… Va savoir pourquoi, il ne supportait pas l’idée d’enfoncer son membre dans le ventre d’une femme. Il a fait découvrir à notre fils sa première expérience homosexuelle, comme au temps de l’Antiquité grecque où les jeunes garçons étaient déniaisés par des hommes d’âge mûr.
- — Notre fils est homo ?
- — Non, non ; je peux te dire que les jours suivants, il y avait toujours une fille de passage qui prenait du plaisir avec lui et qui repartait le lendemain, fourbue, mais radieuse. Mais là, cette première expérience homo s’est bien passée puisque Mathieu m’a dit « Je me croyais purement hétéro ; maintenant, je sais que si une expérience homo se présente, avec un beau mec de préférence avec un peu de féminité en lui, je ne cracherai pas dessus. »
- — Il sera moins coincé que moi à ce niveau-là. Personnellement, j’ai eu beaucoup de mal à accepter les attouchements masculins dans la caverne, et ils ne m’ont pas laissé un bon souvenir. Je n’ai aucune envie de retenter la chose. Et Sarah, vient-elle ?
- — Elle ne veut plus me voir. Je la comprends un peu, j’en suis responsable, mais je n’ai aucun remords et je n’arrive pas à me sentir coupable. Elle est très belle aussi, et elle est venue avec son petit copain cet été, un beau garçon. Il m’a fait un peu de rentre-dedans en me disant « Il paraît que vous pratiquiez l’amour libre ? Cela vous arrivait de faire l’amour avec le copain d’une autre fille ? Et si c’était votre fille ? » Je ne l’ai pas repoussé et j’ai baisé avec lui. Un peu niquedouille, le garçon ; il aurait bien eu besoin d’une femme expérimentée pour lui apprendre à faire l’amour avant de le remettre sur le marché des donzelles nubiles et tout aussi inexpérimentées que lui. Ma fille a su que j’avais baisé avec son copain ; je crois que c’est lui qui a lâché le morceau.
- — Le con ! Il ne pouvait pas se la fermer ?
- — Elle en a fait un drame. J’ai appris qu’elle se marie avec lui le mois prochain et que ma présence n’est pas souhaitée. S’il reste à Mathieu un peu des valeurs du monde hippie, Sarah n’a plus rien en commun avec nos idéaux. Elle se marie, et en plus elle se marie jeune. Elle est jalouse et possessive, et enfin il n’est pas question de lui parler de nudité. Elle s’est même fritée avec son frère à ce sujet. Un jour qu’il était à poil dans le couloir qui mène de la salle de bain des chambres, elle lui a dit « Tu fais chier d’exhiber ton machin ! » Il lui a répondu « Jusqu’aux dernières nouvelles, ma ravissante et pudibonde frangine, nous étions tous les deux ensemble dans le ventre de maman, et nous y étions à poil. Pareil : nous sommes nés tout nus. Alors tu ne vas pas t’offusquer parce que tu vois ton frère jumeau à poil ! En plus, ce n’est pas une découverte pour toi. » « Tu crois que c’est beau à voir ? C’est plutôt dégueu ! » « Toutes les filles n’ont pas le même avis que toi sur la question. Et toi-même, il faudra bien que tu la voies, la queue de ton copain… » Et pour la foutre un peu plus en rogne, il a commencé à faire tournoyer sa trique à la manière d’une pale d’hélicoptère, sans les mains, avec le seul mouvement du bassin.
Jacques a les yeux vers le plafond, sans vraiment réfléchir, parti dans ses pensées, encore un peu sonné par les jouissances procurées par les délicieuses fornications avec Emmanuelle. Sa main descend sur le ventre de sa belle maîtresse, caresse sa toison pubienne. Il en a toujours aimé à la fois la couleur, la douceur et l’odeur. Elle lui dit :
- — Elle a la même que moi.
- — Quoi ?
- — Ta fille, notre fille, elle a la même toison pubienne que moi. La dernière fois qu’elle est venue, je l’ai vue à poil dans la salle de bain quelques instants, le temps qu’elle sorte de la douche et qu’elle cache ses charmes trop rapidement avec une serviette de bain. Elle est aussi belle que son frère, avec une belle paire de nichons qui va encore prendre du volume. Sous les bras, elle a rasé les poils, mais la foufoune est encore bien rousse. J’ai pu bien la voir, car dans sa pudeur à se couvrir devant sa mère, elle n’avait pas perçu que la serviette dissimulait ses nichons, mais pas sa toison ; elle était trop courte.
Jacques caresse doucement les poils pubiens d’Emmanuelle comme il le ferait avec le pelage d’un animal. Il gratte délicatement la peau, et un doigt se faufile pour effleurer le bord des lèvres vaginales.
- — Au moins elle n’a pas fait la connerie de se raser la chatte. Les femmes rousses – les vraies rousses comme Isabelle Huppert ou toi, ma chérie – commettent un véritable crime si elles éradiquent leurs poils pubiens.
- — C’est un choix individuel, mon chéri.
- — Souvent c’est un diktat imposé par les hommes. Encore qu’une blonde ou une brune se rase, j’ai du mal à comprendre pourquoi et je trouve cela bien malheureux. Mais lorsqu’une femme qui, comme toi, a une foufoune aux si belles teintes, pourquoi devrait-elle devenir glabre ? J’aime les chattes poilues, ma chérie ; je trouve que les sexes glabres manquent de charme, ils perdent une part de leur mystère. Heureusement, notre fille n’a pas commis cette bêtise.
- — Tu as raison. Mais rien n’est gagné car son mec ne supportera peut-être pas une belle pilosité et lui demandera d’éradiquer le tout, ne gardant alors rien de sa mère. Car lorsque j’ai baisé avec lui, il m’a semblé que ma touffe ne le branchait pas un max. Je crois même qu’il a dit entre ses dents « Putain, on n’y voit rien. Quelle merde, une telle forêt vierge ! Il y a en autant chez la mère que chez la fille… » ou quelque chose d’approchant.
- — Quel manque de goût ! s’exclame l’homme amateur inconditionnel des poils.
- — Les filles glabres disent que c’est hygiénique.
- — Pourquoi ? Les poils sont sales ? Je n’en crois rien.
- — Là encore je partage ton avis : je crois plus celles qui osent avouer que c’est plus sexy.
- — C’est ce qu’elles croient à tort, réplique Jacques, car la pilosité est associée à la production de testostérone qui est l’hormone du désir. Le poil, surtout au niveau du minou, est synonyme de sensualité. Les odeurs du sexe, que conservent les poils, ont un pouvoir aphrodisiaque.
- — Tu en sais des choses… lui dit sur un ton amusé Emmanuelle.
- — Je me suis renseigné et j’ai lu des articles sur la question.
- — Je sais que tu as toujours bien aimé ma touffe. Je n’ai jamais pensé à m’épiler, ni les poils de mes aisselles, ni ceux de ma touffe. Parfois je coupe un peu pour que ça ne soit pas trop long. Après ton départ, j’ai continué à faire l’amour – ou à baiser, selon les cas – avec les autres hippies de notre communauté ou d’autres qui venaient séjourner. J’ai eu la chance de ne choper aucune saloperie, contrairement à d’autres filles.
- — Certes, il n’y avait pas de SIDA, note Jacques, mais il y avait d’autres MST.
- — Je ne crois pas qu’un seul de mes amants ou de mes partenaires sexuels se soit formalisé de mes poils.
- — De mon temps, je ne crois pas qu’une seule fille se soit rasé la chatte. Par la suite, est-ce que cela a évolué ?
- — Un peu, mais l’évolution a été lente car il y a des filles qui ont commencé par se raser les poils sous les aisselles, puis elles se mirent à tailler leur chatte. Et petit à petit, la taille fut de plus en plus radicale jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une fine langue de poils. Pour ma part, je n’y touchais pas. Ici, on ne m’a jamais jugée, ça me permettait de vivre libre : à poil et avec des poils. Je me souviens cependant d’un mec qui semblait beaucoup aimer mes poils lorsqu’il me niquait. Les premiers beaux jours venus, lorsqu’il m’a vue évoluer nue au sein de la communauté la touffe à l’air, il m’a dit « Tu n’as pas honte de te montrer ainsi, poilue, négligée ? C’est encore plus indécent que les femmes qui se montrent intégralement épilées ! Ce que tu montres, tu devrais être la seule à pouvoir le voir si tu avais un peu d’amour-propre, c’est de l’ordre de l’intime. Tu ne pisses et ne chies pas en public ? Eh bien c’est la même chose pour la chatte. Que tu me la montres, c’est bien, c’est un signe d’amour, je t’aime bien lorsque tu joues à la petite souillon devant moi. Mais devant les autres, tu devrais avoir terriblement honte, tu devrais te sentir humiliée. Ou alors c’est une sorte de vice qui t’excite et te pousse à t’exposer ainsi. »
- — Il a vraiment dit ça ?
- — Oui, je t’assure. Il a rapidement disparu de mon monde, certainement pour trouver un sexe glabre de petite fille.
- — Je suis certain qu’un jour les chattes poilues redeviendront à la mode.
- — Si tu dis vrai, les filles qui ont opté pour l’épilation définitive au laser seront dans la merde, à moins de se faire mettre des implants…
Jacques continue à jouer avec les poils pubiens d’Emmanuelle ; il écarte les touffes de part et d’autre de la vulve pour venir l’embrasser. Il couche sa tête sur la toison, comme il le ferait sur un oreiller de panne. Il continue à questionner cette femme qu’il aime tant, malgré toutes ces années d’absence.
- — Vous êtes restés nombreux au sein de la communauté ?
- — Le nombre des hommes dans la communauté s’est réduit, les départs se faisant de plus en plus fréquents. Si la nudité était encore très présente et même très appréciée, d’autres principes ont disparu. Les hommes restants se mettaient souvent en couple avec des filles qui n’étaient pas très partageuses. Donc l’amour libre avec l’échange de partenaires est tombé en désuétude. Chacun baisait sa chacune, d’où une recherche d’intimité. Il n’était plus question de faire l’amour devant les autres. Moi qui ne voulais pas vivre en couple ni de partenaire fixe, je me suis retrouvée en manque de mecs pour baiser. Alors je prenais ceux qui étaient de passage. Un jour, j’ai rencontré un garçon – je veux dire un jeunot – le fils d’un paysan du coin.
- — On n’avait pas toujours bonne presse chez les gens du coin ; nous vivions de notre côté et eux du leur, sans vraiment se mélanger.
- — C’est normal, répond Emmanuelle, on n’avait pas la même approche qu’eux de la vie, de la libération sexuelle, et tout le reste. Seuls les paysans du Larzac nous regardaient avec bienveillance puisque nous avions soutenu leur combat. Mais ici, dans la Drôme, ce n’est pas la même chose.
- — Et ton jeune paysan, était-il naturiste ?
- — Au départ, non, puis il s’y est mis. En fait, je lui ai dit que s’il voulait faire joujou avec moi, il fallait qu’il me suive. Lorsqu’il a vu que tout le monde vivait à poil, il s’est senti gêné et je lui ai dit que nu, il serait plus à l’aise. « Mais je vais bander… » m’a-t-il répondu. Je l’ai rassuré : « Ce n’est pas un problème : tout le monde a déjà vu des sexes en érection, ici ; et d’ailleurs, ce n’est pas pour nous déplaire… » Il avait 18 ou 19 ans, et c’est vrai qu’au début il avait le sexe en permanence tendu, comme une épée devant lui. Mais comme il était mignon et que sa queue était délicieuse pour les sens olfactifs, tactiles et gustatifs, personne – surtout nous, les filles – n’y trouvait à y redire.
- — Et ses parents, qu’est-ce qu’ils en disaient ?
- — Il n’a jamais dit à ses parents qu’il vivait à poil avec nous. Ce qui l’excitait chez moi, c’était mon côté « animal » qu’il disait. Avec les poils de ma chatte, il aimait faire courir ses doigts dans mes boucles. Il venait y frotter son visage avant de venir me faire reluire l’argenterie. Et puis, lorsqu’il a pu se contenir, au lieu de déverser son foutre dans le fond de mon con, il prenait le temps de sortir pour déverser sa semence sur ma forêt vierge de Brocéliande. Certains hommes disent qu’on est des chiennes, éventuellement en chaleur. Je préfère me voir comme une panthère.
- — Tu as une grâce toute féline. C’est cela justement que j’apprécie particulièrement. Tu es féline lorsque tu fais l’amour par une sorte d’agressivité. Mais tu es féline aussi comme un chat qui ronronne sous les caresses. Tu aimes les douceurs, la tendresse, la sensualité : tout ce que j’aime donner à une femme lorsque je lui fais l’amour.
- — J’espère pouvoir te donner les mêmes plaisirs. Je ne crois pas avoir trop perdu…
- — Ça a duré longtemps, ta liaison avec le jeune homme ?
- — Non, le temps d’un été, puis il est parti pour faire un BTS agricole. J’ai pour seul plaisir de l’avoir déniaisé en lui apprenant à prendre du plaisir avec une femme sans la besogner comme un soudard, et surtout lui apporter beaucoup de jouissance. Au moins, lorsqu’il baisera avec une fille, il ne jouira pas en elle en cinq minutes chrono sans se soucier de sa partenaire. J’ai eu le temps de lui donner toutes les techniques et de lui enseigner l’usage des trois orifices féminins. Même si parfois je l’ai senti déconcerté ou choqué, voire horrifié, comme la première fois où je lui ai proposé de m’enculer. S’il n’y avait pas eu une copine à moi pour le diriger dans mon anus, il serait resté à l’extérieur. J’ai su déceler en lui des aptitudes intéressantes, et je suis très fière de mon élève qui a beaucoup progressé entre mes bras et ceux de quelques-unes de mes compagnes.
- — On en revient à l’éducation sexuelle nécessaire pour que les hommes et les femmes puissent s’épanouir sexuellement. Comme dans l’Antiquité où un citoyen et un jeune homme, appelé à le devenir, avaient une relation sexuelle. Ces relations avaient avant tout un rôle éducatif : l’homme plus âgé devait tout faire pour former le jeune homme, pour en faire un citoyen respectable et accompli. Les jeunes Romains faisaient aussi leur apprentissage avec des prostituées. Là encore, évoluons : donnons-leur la possibilité d’apprendre sans passer par des rapports sexuels tarifés.
- — Je suis totalement d’accord avec toi, mon chéri. Je n’étais pas la seule, dans la communauté : plusieurs jeunes filles et de jeunes garçons ont eu droit à des dépucelages réussis par moi-même ou d’autres membres plus âgés. Cela a été le cas avec les enfants de membres venus avec eux nous rejoindre ou nés au sein de la communauté. Ton fils par exemple, sa première relation sexuelle, c’est avec une fille qui avait deux fois son âge. Elle lui a fait découvrir les plaisirs de la chair.
Cette fois-ci, c’est Emmanuelle qui joue avec la verge de son amant, sans branle ni fellation. Elle caresse doucement le phallus et y pose de doux baisers. Il se gonfle légèrement. Elle le soulève pour poser les lèvres sur la peau fripée des bourses. Tout en continuant cet ouvrage, elle continue son récit :
- — Puis, il y a trois ans, nous avons ouvert le gîte sans qu’il soit naturiste, avec accueil de marcheurs, de vététistes et de cavaliers. Avec un des guides cavaliers, j’ai eu une relation : en saison, je baisais avec lui une fois par semaine lorsqu’il passait avec ses clients ; et hors saison, il passait quelques jours ici ou alors j’allais chez lui. C’était un chaud lapin, et il me chevauchait aussi bien que ses chevaux. Je ne pense pas être la seule à avoir été sautée sur le parcours où il emmenait ses clients, mais cela n’était pas un problème… Dis, je te raconte cela, mais tu n’éprouves pas de jalousie ?
- — Pas du tout, ma chérie ; je n’éprouvais pas de jalousie du temps où nous étions hippies. D’ailleurs, je crois que le mot n’existait pas à l’époque, ou du moins il était proscrit. Alors, comment pourrais-je être jaloux de la vie sexuelle de mon amour en mon absence ? Cela n’aurait aucun sens.
Disant cela, Jacques plonge sa figure dans la touffe de poils surmontant le sexe d’Emmanuelle, tout en laissant libre accès à son phallus. Il respire la toison aux odeurs suaves, musquées et acides des sécrétions sexuelles. Bientôt sa langue vient fouiller la vulve qui s’ouvre d’elle-même. Il joue avec le clitoris qui s’érige tel une minuscule verge, avec les grandes et les petites lèvres ; il introduit la langue à l’entrée du con. Il va plus loin en visitant le sillon fessier jusqu’à l’orifice anal qu’il titille de la langue avant d’y introduire un doigt précédemment lubrifié avec de la mouille de sa maîtresse. Emmanuelle engloutit la verge tendue et la suce avec énergie. Elle la lâche soudain en poussant un feulement de plaisir.
- — Jacques, mon amour, prends-moi par là.
- — Tu acceptes que je te sodomise ?
- — Oh, oui, j’en ai terriblement envie.
- — Tu as du lubrifiant ?
- — Tu en as dans le tiroir de la table de chevet.
- — Qu’est-ce que c’est que ce godemichet ? dit-il en tirant du meuble un tube de vaseline et un phallus artificiel.
- — Eh bien oui, lui dit-elle, lorsqu’il n’y a personne pour me baiser, ni homme, ni fille, il faut bien que je le fasse moi-même. Le pommeau de douche, c’est pas mal, mais avec ce genre d’ustensile c’est encore mieux. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Jacques ne s’offusque pas de la réponse d’Emmanuelle. Il ouvre le tube de lubrifiant et en enduit l’entrée de l’anus qu’il le visite avec deux doigts. Puis il en met une couche sur son membre raidi par l’excitation. Emmanuelle s’est mise en levrette pour qu’il puisse la prendre par derrière. Il présente son gland devant le puits secret et entre avec précaution. La belle, le cul offert, ses mains agrippant le drap, fait un mouvement en arrière pour que la pénétration soit plus rapide.
- — Oui, oh oui ! Vas-y ! Va au fond de moi. J’aime me faire enculer… Ça me rend dingue lorsque mon derche est rempli de foutre.
- — Je viens, ma chérie, voilà. Tu aimes ma queue dans ton trou du cul ?
- — Oh, oui, mon amour. Jacques, je t’aime. Tu vas me faire prendre mon pied.
- — Oui, voilà, je suis au fond, je vais aller et venir. Je vais te ramoner le cul.
- — Oh oui, encule-moi, défonce-moi le trou de balle ! C’est bon, je…
- — Oh, quel divin trou du cul.
À ce moment-là, le regard de Jacques s’arrête sur le godemichet qu’il a sorti du tiroir. Il le prend, et contournant avec le bras la croupe de sa compagne, il l’introduit dans son vagin. Elle sursaute mais ne se débat pas, et l’instant d’après elle a un phallus bien naturel dans le cul et un autre artificiel dans le con. Jacques sent contre sa verge le contact de l’instrument qu’il fait coulisser de l’autre côté de la fine paroi. Il s’active de plus en plus rapidement, enfonçant alternativement sa queue et le gode dans le ventre de sa partenaire. Emmanuelle, au comble de cette double jouissance, est traversée par une immense vague de plaisir. Elle jouit, secouée par les spasmes d’un violent orgasme. Jacques continue ses mouvements. Un second orgasme succède au premier. Il est si long, si puissant que l’homme ne peut faire autrement que de lâcher prise. Il est comme expulsé du cul de la belle. Tout en continuant à actionner le godemichet dans le con dégoulinant de mouille, il positionne sa queue au-dessus des seins trémulants d’Emmanuelle, se branle vigoureusement et vient y répandre son foutre. Puis il étale son sperme avec son gland, allant du sillon mammaire aux pointes érigées des tétons.
Après ces jouissances, Emmanuelle et Jacques vont dans la salle de bain où ils prennent une douche salvatrice, puis ils se dirigent vers la cuisine afin de se restaurer.
- — On peut rester nu ? demande-t-il.
- — Oui, il n’y a pas de clients prévus ce soir.
- — Et s’il y a des visiteurs inattendus ?
- — Bah, ils nous verront nus. Cela te gêne ?
- — Non, naturellement, je n’ai pas tout perdu de l’insouciante nudité dans laquelle nous vivions.
- — Et puis, je suis seule à vivre ici : on ne risque pas de gêner grand monde.
- — Tu es la dernière rescapée de notre communauté ?
- — Les membres de la communauté sont partis progressivement. Ils avaient accepté la vie rustique que nous menions un temps, mais voulaient retrouver le luxe. Ils se disaient « Revenons en ville, rien ne nous empêchera de vivre aussi librement qu’ici. » Ils voulaient dire vivre une sexualité libre, pour la plupart. Finalement, selon les échos que j’ai eus, ça ne s’est pas passé ainsi. À l’image de Didier, le père adoptif de nos enfants, qui a essayé de vivre librement sa sexualité et qui a eu, comme le dit Victor Hugo, un destin funeste : il se maria.
- — C’est dans Hugo ?
- — Oui, dans Notre Dame de Paris lorsqu’il parle de Phébus. Tout comme – j’en passe et des meilleures – dans Hernani. Donc, Didier a fini par se marier et a pris rapidement une maîtresse. Naturellement, bobonne ignore l’existence du second bureau.
- — Effectivement, dit Jacques, on ne peut avoir un schéma aux antipodes de nos principes.
Mais il s’interrompt tout de suite en constatant que lui-même a suivi la même voie.
- — C’est surtout en 1976 qu’il y a eu beaucoup de départs. C’était l’année de la sécheresse. L’été a été épouvantable. Il n’y avait pratiquement plus d’eau dans la rivière et nous avons perdu beaucoup de bêtes. Inutile de te dire que nous n’avons pas vu le début d’un centime de l’aide promise aux agriculteurs. Début 1977, nous n’étions plus qu’une poignée. Puis les départs ont continué sans nouveaux adeptes pour pallier le déficit. Ainsi, il y a un an, nous n’étions plus que trois : la fille, Nathalie, qui s’agrippait à son mec telle la moule sur son rocher, le mec en question, Damien, et moi. Elle me regardait comme une rivale, celle qui risquait de lui piquer son homme, ce dont je n’avais aucune envie. J’avais déjà baisé avec lui sans qu’il me laisse un souvenir inoubliable. Elle pouvait se le garder. Ce qui est amusant, c’est que lorsque nous étions beaucoup plus nombreux, Nathalie était l’une des pasionarias de la nudité et de la baise, restant nue le plus souvent possible, niquant sans relâche, allant de mec en mec. Je ne sais pas pourquoi, mais elle est devenue soudainement pudique, et elle me reprochait d’être trop souvent à poil. On a mis en place le gîte, ce qui permettait de survivre. Dans un premier temps, on a accueilli des nudistes de tout poil, puis, progressivement on a ouvert à des gens de passage, pas forcément adeptes de la nudité. Souvent les nudistes et les textiles cohabitaient sans problème ; les seconds quittaient parfois leurs vêtements. Pourtant, rapidement, les marcheurs, vététistes et cavaliers nous ont fait comprendre que ce serait mieux si nous étions habillés pour les recevoir. Ça ne marchait pas trop mal, et du jour au lendemain Nathalie et Damien se sont tirés en me laissant en plan. De toute façon, je ne vais pas faire de vieux os ici.
- — Comment cela ?
- — La saison finie, je bazarde tout et je vais essayer de trouver autre chose. Je ne sais pas quoi, mais ici ce n’est plus possible. Il faut faire des travaux et je n’ai pas un sou vaillant. Pour moi seule, c’est vraiment trop de travail entre l’accueil, les réservations, les bagages qu’il faut transporter jusqu’aux prochaines étapes et les repas… Je ne sais plus où donner de la tête.
- — C’est dommage que tout cela disparaisse.
- — Oui, mais c’est ainsi. J’ai beaucoup parlé de moi. Mais toi, Jacques, qu’es-tu devenu durant ces vingt années ?
Jacques raconte à Emmanuelle son histoire durant les vingt années où il a été absent : son mariage, le naufrage de son couple, sa belle-sœur, et même la fille de celle-ci (voir chapitre 4).
- — Et maintenant, tu en es où de tes frasques avec ta belle-sœur, ta presque nièce et ta femme ?
- — Nulle part. Enfin, je n’en sais fichtre rien. Côté boîte, ma mère gardant la mainmise dessus, je la laisse se démerder toute seule. J’ai tenté une ouverture en s’associant avec des personnes extérieures, ce qui était indispensable. Mais elle n’a rien voulu savoir. Toutes les décisions que je voulais prendre étaient rejetées avec son droit de veto. Je crois que son homme de confiance saura très bien la conseiller, aussi bien dans son bureau que sur l’oreiller… Eux deux, c’est un secret de Polichinelle. J’ai quitté définitivement ma femme avec soulagement, ma belle-sœur avec regret, et la friponne de nièce Myriam avec apaisement. Je suis libre comme l’air.
- — Et tu me reviens. Tu te dis « Je suis dans la merde sentimentalement, sexuellement et professionnellement. Emmanuelle pourrait peut-être m’ouvrir sa porte et autre chose aussi, histoire de joindre l’utile à l’agréable ? » Et la bonne poire d’Emmanuelle t’a ouvert sa porte, sa bouche, son con et son cul. Va-t-elle t’ouvrir son cœur ?
- — Oh, je sais, je me pointe ici alors que je ne me suis jamais soucié de vous, surtout de toi, que j’aimais et que je n’ai jamais cessé d’aimer, même si j’essayais de me dire que tu faisais partie de mon passé. Il y a eu quelques piqûres de rappel tout de même. En premier lieu, la loi pour la légalisation de l’IVG en 1974.
- — Un progrès trop timide, puisque les avortements n’étaient pas remboursés par la Sécurité Sociale.
- — En 1981, l’élection de François Mitterrand a mis fin au projet d’extension du terrain militaire du Larzac. On m’a assez reproché dans ma famille d’avoir voté pour lui et de me réjouir de son élection. En 1982, il y a eu la dépénalisation de l’homosexualité. Et puis dans la foulée, j’ai appris que le naturisme en France était reconnu officiellement comme Mouvement de Jeunesse et d’Éducation Populaire par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Ça a simplifié les choses lorsque j’allais sur une plage pour bronzer à poil, librement : je n’avais plus besoin de jouer à cache-cache avec les gendarmes.
- — Les choses avançaient, mais pas assez vite au goût de ceux qui sont restés avec l’âme et la philosophie hippie chevillée au corps.
Une dernière question brûle les lèvres de Jacques. Il hésite à la poser, redoutant la réaction d’Emmanuelle. Il a besoin de savoir, même s’il a un mauvais pressentiment :
- — Lorsque je suis venu ici, j’étais accompagné de Leïla. Sais-tu ce qu’elle est devenue ?
- — Tu es au courant qu’elle a tourné plusieurs films pornos ? Après ton départ, elle a continué dans ce domaine avec, selon ce que j’ai entendu dire par ceux qui ont vu ses « exploits », des rôles de plus en plus hard et avec un caractère franchement malsain.
- — Les beaux principes évoqués au départ : montrer à tous qu’on pouvait vivre une sexualité débridée où hommes et femmes prenaient un maximum de plaisir… Déjà au départ j’avais des doutes sur le bien-fondé de la chose. Mais là, ça n’avait plus rien à voir.
- — Non. Au contraire, la femme devenait plus qu’avant un objet qu’on pouvait humilier et avilir. Au début, elle partait quelques jours et revenait, puis ses absences ont été de plus en plus longues, jusqu’au moment où elle a disparu. On ne pensait plus la revoir, jusqu’au jour où quelqu’un – on ne sait pas qui – l’a déposée sur le chemin qui menait à la communauté. Elle était totalement nue. Elle était physiquement mal-en-point, le corps couvert de bleus et d’ecchymoses, avec des marques de brûlures et d’entailles… Mais surtout, elle était totalement perdue. Elle ne disait pas un mot, ne réagissait à rien, totalement vidée, les yeux fixes et dans le vague. Impossible de discuter avec elle, impossible de communiquer. Des mecs ont essayé de voir si elle réagirait à une stimulation sexuelle ; ils avaient l’impression de baiser avec un cadavre. On a compris qu’elle avait abusé de l’acide.
- — Par « acide », tu veux dire LSD, cette drogue qui détruit le cerveau ?
- — Oui, si tu préfères. Elle était devenue un légume. On n’a pas pu faire autrement que de la faire interner dans une clinique que tenait une connaissance d’un de nos anciens membres. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue depuis, mais selon lui, il n’y avait aucun espoir pour qu’elle retrouve ses facultés mentales et intellectuelles.
Tout au long de la journée, leurs mains ne cessent de courir sur leurs corps, quelle que soit la pièce dans laquelle ils se trouvent. L’état de totale nudité dans laquelle ils sont facilite les caresses les plus sensuelles et les plus indiscrètes. Ils s’affranchissent de tout tabou, retrouvant rapidement l’insouciance et la liberté d’une époque révolue.
À l’issue d’une étreinte encore un peu plus chaude que les autres, Jacques dit à sa partenaire tout en se délectant de ses seins qu’il ne cesse de parcourir de ses mains :
- — Ma chérie, j’ai peut-être une solution pour que tu puisses rester ici et que le gîte continue à exister. J’ai cédé les actions de la boîte que je dirigeais ; j’ai donc de l’argent. Je suis prêt à l’investir afin de réaliser les travaux nécessaires pour entretenir et développer le gîte.
- — Merci, mon amour, mais c’est un boulot à plein temps et trop éprouvant pour une personne seule comme moi.
- — Serais-tu vraiment seule ?
- — Oui, je ne peux compter sur personne.
- — Je peux t’aider à le gérer. Pour la cuisine, je ne pense pas être d’une grande utilité ; mais pour ce qui est de la gestion, de l’accueil, du transfert des bagages, de l’entretien, et même du ménage, je pourrais t’aider et t’assister.
- — Vraiment ? demande-t-elle après quelques instants de réflexion. Tu resterais là ?
- — Je te l’ai dit : je suis libre comme l’air.
- — Ainsi, devenant ton obligée, je deviendrais ta petite pute soumise et docile.
- — Emmanuelle, tu sais très bien que telles ne sont pas mes pensées.
- — C’est vrai, mon amour. Venant de toi, Jacques, je sais que tu n’as pas de telles arrière-pensées. J’accepte, mais à une seule condition, mon chéri.
- — Laquelle ?
- — Que tu me refasses l’amour, tout de suite, là, sauvagement. Et que par la suite je puisse profiter de ton outil d’amour tout le temps que notre association durera.
- — Cela va de soi, femme de mon cœur.
Jacques soulève Emmanuelle et la pose sur le plan de travail de la cuisine. Il s’assoit sur une chaise ; sa tête est à la hauteur du sexe béant. Il vient le visiter de la bouche et des doigts, massant l’intérieur du con pour y trouver le point G sensible de sa partenaire. Après quelques palpations, il sent sous ses doigts comme une surface un peu rugueuse qu’il masse, et là, la jouissance d’Emmanuelle est énorme : elle expulse une importante quantité de jus qui couvre le visage de Jacques. Il ne s’en offusque pas, passe son visage sur la toison pubienne afin de se débarbouiller avant de continuer ses pérégrinations dans la vulve de son amour.
Il prend la chaise, la retourne et se campe dessus à califourchon, puis il empoigne Emmanuelle et la place entre lui et le dossier, poitrine contre poitrine. Il prend son sexe dressé en main et le dirige vers l’ouverture humide. La femme descend sur la colonne de chair avec une facilité déconcertante. C’est alors une chevauchée magnifique, longue, puissante et douce à la fois, qui mène les deux amants vers des torrents de jouissance.
[ à suivre ]