n° 18679 | Fiche technique | 44529 caractères | 44529 7793 Temps de lecture estimé : 32 mn |
24/11/18 corrigé 06/06/21 |
Résumé: Voici un petit texte continuant le récit purement fictif des aventures de notre missionnaire. J'ai essayé de tenir compte de certaines critiques. À vous de me dire, amis lecteurs, si vous souhaitez une suite. | ||||
Critères: #historique #aventure fhhh hsoumis fdomine voir nudisme noculotte fellation pénétratio fsodo | ||||
Auteur : André 59 (Petit récit à la gloire des Conquistadores.) |
Collection : Petites histoires de l'Histoire |
Résumé des épisodes précédents : « Les Amazones – Épisode 1, Épisode 2 et Épisode 3 »
Au XVIe siècle, l’Espagne se forgea un immense empire aux Amériques. Parmi ceux qui ont participé à cette aventure, on comptait de pittoresques figures de soldats ou de missionnaires. Le Frère Pedro de Cuera fut de ceux-là. Au seuil de sa vie, il entreprit de rédiger des mémoires rappelant comment il était entré en contact avec une étonnante tribu de femmes guerrières, mémoires que son Supérieur découvrit après sa mort. Alors que l’expédition avait entamé sans encombre l’exploration de l’Amazone, elle tomba sur des guerriers qui lui livrèrent bataille. Parmi eux se trouvait une femme que le Frère entreprit d’interroger lorsqu’elle fut faite prisonnière.
Voici un autre épisode de ses aventures.
********************
La nuit était calme. Le Père supérieur s’était éveillé encore plus tôt qu’à l’habitude, cela lui donnait un peu de temps avant les Matines. Il se leva et alluma quelques bougies.
Le vieil homme se surprit lui-même de la hâte avec laquelle il avait déroulé les feuillets encore inexplorés restés dans son coffre.
La première épître de Saint Pierre tournait en boucle dans sa tête. Il avait toujours été indifférent à la richesse et aux honneurs, mais paillardise et luxure étaient bien les démons tentateurs qu’il n’avait eu de cesse de repousser depuis l’adolescence. Et voilà que, devenu un homme mûr aux fonctions vénérables, il prenait conscience que sa chair tourmentée demandait toujours l’application d’un remède. Il aurait pu, comme certains de ses condisciples, se soulager en sacrifiant à Onan ou en jouant au bougre avec un jeune oblat, mais il s’y était toujours refusé. Pour lui, il s’agissait de choses qu’il trouvait moins répugnantes qu’inappropriées, car, à ses yeux, rien n’égalait la beauté d’un corps féminin. Et le christianisme le savait bien. Après tout en moult endroits, les autels consacrés à la Vierge n’avaient fait que se surimposer à des autels dédiés au culte de Vénus. En bon chrétien, l’Espagnol n’ose pas montrer qu’il adore la femme, alors il vénère la mère. Et cela serait ainsi pour longtemps. Pedro de Cuera, lui, en décidant d’assumer ses passions, avait franchi son Rubicon. Et il ne pouvait s’empêcher de l’envier. En soupirant, il déplia une nouvelle page manuscrite et reprit la lecture du récit, là où il l’avait laissée la veille.
oooOooo
L’Amazone se tenait devant moi. Tête penchée en arrière, gorge offerte, elle avait parfaitement conscience de sa beauté qu’elle ne cherchait aucunement à cacher et elle savait le trouble qu’elle pouvait générer. Tout juste avait-elle croisé les bras sur sa poitrine, dans un geste de pudeur affectée qui semblait plutôt me narguer. Je ne devais aucunement lui laisser l’initiative et je décidai de l’interroger pour connaître enfin sa vie et son histoire.
Elle semblait perdue ; y avait-il une once de vérité dans ce qu’elle racontait ? Elle se rapprocha de moi, passa ses bras autour de mon cou et colla son corps nu contre le mien. J’avais repris ma robe de bure, mais, même ainsi, je pouvais ressentir la fermeté de ses seins. Ses mains couraient sur moi. Ses yeux me fixaient. Au lieu de la repousser, c’est moi qui reculais. J’étais prêt à sombrer à nouveau. Mierda ! Comme disait mon grand-père, c’était reparti. Et c’est là que mon ange gardien apparut. Une main agrippa soudain l’Amazone par les cheveux et la tira violemment en arrière, la faisant rouler à terre.
Isabella se tenait devant elle, me faisant un barrage de son corps, les mains sur les hanches. L’Amazone, qui s’était prestement relevée, la toisait avec amusement.
Puis elle haussa les épaules d’un air méprisant, nous tourna le dos et partit s’asseoir dans un coin. Elle semblait manifester tout d’un coup le plus grand dédain pour tout ce qui l’entourait.
Les yeux d’Isabella jetaient des éclairs, ses narines frémissaient et je voyais dans son décolleté sa poitrine palpiter au rythme des battements de son cœur. Elle avait les mains tellement crispées que les jointures de ses doigts en étaient blanchies. Pour la première fois de ma vie, j’observais une femme amoureuse en pleine crise de jalousie. Et c’était moi le cœur du conflit. Que dire si ce n’est que l’espace d’une seconde, j’ai ressenti une bouffée de fierté à voir ces deux magnifiques créatures se disputer ma personne. J’étais passé de l’état de mendiant à celui de roi. Et puis cet accès de vanité m’a aussitôt fait honte. J’avais rêvé de sainteté, et je pavais joyeusement ma route en direction de l’enfer. Le Diable devait déjà bien rire en m’attendant au tribunal des damnés. Elena entra à son tour dans la tente. Elle semblait plus moqueuse que mécontente.
Ainsi, j’entendais enfin le prénom de notre prisonnière. C’était donc bien une Irlandaise, au moins d’origine. Je sortis, flanquée de mon ange gardien qui affichait une mine offusquée et bouillonnait encore de colère. Elle me regardait, furibonde.
Stupidement, je ne sus pas quoi répondre et, fort marri, je n’ai trouvé qu’à baisser la tête comme un enfant surpris en train de faire une bêtise. Peu viril et même lamentable, je dois bien le reconnaître.
Elle ne dit rien. Nous étions dans un coin couvert par l’ombre de la forêt, cachés derrière la toile de notre tente, personne ne nous voyait et, je l’espère, ne nous entendait. Elle aussi passa les bras autour de mon cou et m’embrassa. Un baiser léger, doux, profond. À la fois chaste et passionné. Avec un sourire triste, elle caressa d’une main ma tonsure, signe, hélas, de mon état ecclésiastique.
Et je vis alors de grosses larmes rouler sur ses joues. Ah, Seigneur, Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné ? M’induire en tentation au cœur de l’Amazonie, dans ce coin perdu, ignoré du monde, est-ce là le seul avenir auquel tu m’as destiné ?
Nous nous sommes séparés sans dire un mot, la tête basse et le cœur lourd. Je suis retourné sous ma tente et m’endormis d’un sommeil lourd et sans rêve. Jusqu’à ce que j’entende un bruissement à l‘intérieur, j’eus tout juste le temps d’ouvrir une paupière et de lever la tête avant de recevoir un coup qui m’assomma net.
Je me suis réveillé avec un épouvantable mal de crâne et une gueule de bois que n’aurait pas désavoué cette fripouille d’Ochoa. Je m’en souviens encore comme si c’était hier…
oooOooo
Le père Supérieur posa la feuille manuscrite sur un coin de son bureau et se leva, l’air songeur, pour tisonner le feu dans le foyer. Pour lui aussi, c’était hier. À quoi ressemblait-elle aujourd’hui, cette fille qu’il avait tant aimée ? Pourquoi diable n’avait-il pas jeté son froc aux orties pour l’enlever et vivre avec elle ? Il était né pour être soldat, faire l’amour et la guerre, mais il avait préféré obéir et suivre la voie du devoir. Que de sacrifices pour respecter son vœu de chasteté et en arriver où il était aujourd’hui. Au moins, parcourir les notes de cet olibrius le détendait quelque peu. Il commençait même à se prendre de sympathie pour lui. Il remarqua que le trait de plume était moins affirmé ; visiblement le frère De Cuera avait commencé à montrer des signes de faiblesse alors qu’il rédigeait ces notes. Mais si le corps abandonnait ce misérable alors qu’il rédigeait ses souvenirs, l’esprit restait visiblement vivace. Il repartit dans l’étude du texte :
oooOooo
Toi qui lis ces pages, laisse-moi te narrer mes sentiments en cet instant où mon esprit dicte ces mots à ma plume. Oui, je revois, je revois chaque lieu, chaque acteur de cette étonnante histoire… C’est comme si je revivais ce qui s’est passé il y a tant d’années. Que te dire ?
J’ouvre les yeux, tout est d’abord flou, la tête me tourne. Et puis ma vue se précise, je devine les contours d’une silhouette, un corps nu fin et délié, des yeux perçants qui me fixent et des lèvres fines qui esquissent un sourire narquois.
Foutue garce. Bouger ? J’en serais bien incapable, je suis là, nu moi aussi, bâillonné, saucissonné comme un vulgaire morceau de charcuterie de Biscaye et allongé sur le dos au fond d’une pirogue. Au moindre mouvement, je risque de nous faire chavirer. À genoux en face de moi, elle manie sa pagaie avec la plus grande assurance et l’allure qu’elle imprime à notre frêle esquif au milieu des innombrables méandres du fleuve montre qu’elle sait très bien où elle va. Elle me jette de temps en temps un regard brillant de malice. Il y a de quoi, le geôlier est devenu le prisonnier. Je suis réduit à la plus totale impuissance. Comment diable a-t-elle fait pour m’assommer puis me transporter depuis notre tente sans se faire voir des sentinelles ? Et pour s’enfuir sans provoquer l’alerte ?
Je ne peux que la fustiger du regard, remuer la tête et serrer les poings en grommelant. Elle éclate de rire et se penche pour passer furtivement la main sur mon sexe avant de recommencer à pagayer avec énergie. Seigneur, j’ai aussitôt commencé à bander ; et visiblement elle jauge en connaissance de cause. La garce s’amuse même à me caresser du bout de ses orteils. Je la vois mordre sa lèvre inférieure comme si elle voulait s’empêcher de dire quelque chose puis au bout de quelques instants, elle reprend la parole.
Nom de… ! Pardon, Seigneur, de citer ton nom en vain, mais de quoi parle-t-elle ? Et elle me tutoie ? Pauvre fille, elle a pris ma sidération pour du courage et le hasard qui m’a protégé pour de l’invincibilité. Elle risque de déchanter.
Pas possible. Ce n’est pas possible ! Je suis tombé sur un Succube ! Bon, ne nous énervons pas et analysons froidement la situation. Je suis prisonnier, totalement réduit à l’impuissance et si par extraordinaire, j’arrivais à me délivrer de mes liens, je crèverais de faim et de soif dans la jungle, à moins qu’un jaguar ou un serpent ne finisse par avoir ma peau. Conclusion ? Conclusion : pas de bêtise, je vais la laisser me conduire jusqu’à sa tribu. À moi de me débrouiller pour laisser des indices derrière nous. Je suis sûr qu’Isabella et Elena feront une vie impossible à Ochoa pour qu’il parte à notre recherche avec ses hommes. Ils pourront nous suivre et venir à mon aide. Et si d’aventure, personne ne m’apporte du secours, alors je saisirais cette occasion unique offerte par notre Seigneur pour convertir ces païennes à la vraie foi. Les voies de Dieu sont impénétrables, peut-être est-ce là le moyen de racheter mes fautes.
Ma gardienne semble fort aise du rapt qu’elle vient de commettre. Les heures ont passé. Je suis de plus en plus ankylosé et j’ai une envie pressante de me soulager. Elle a dû s’en rendre compte à voir la façon dont je me tortille. Elle accoste la berge en douceur et attache la pirogue à un tronc, visiblement, nous allons faire une pause pour nous reposer ; je la vois alors défaire mes liens aux pieds. Elle me soulève par le bras.
Impossible de lui répondre avec mon bâillon, les mains attachées, je ne peux que hausser les épaules. Où aller dans un équipage aussi ridicule ?
À peine suis-je revenu qu’elle lie aussitôt mes pieds et fléchit ses jambes. Tout en levant mon bras droit, elle passe le sien sous mes jambes et la charmante Maureen me charge sur son dos avec une vigueur et une rapidité déconcertante. Il lui suffirait d’opérer un mouvement d’épaule pour m’envoyer me fracasser contre un des arbres qui nous entourent. Au lieu de ça, elle me redépose avec précaution au fond de notre embarcation. Me revoilà sur le dos, admirant les frondaisons de la forêt vierge.
Combien d’heures cela a-t-il duré ? Je ne sais. La nuit a fini par tomber. Nous avons abordé la rive. Elle a tiré la pirogue sur la berge puis l’a couverte de branches et de lianes. Ensuite nous nous sommes dirigés vers une cataracte. Elle est entrée sans hésitations dans la chute d’eau et j’ai pu alors découvrir l’entrée d’une petite grotte cachée par la cascade. Pas de doutes, elle savait où aller. Ce territoire est le sien. Jamais on ne pourra nous retrouver. Nous nous y sommes installés, cachés par la pénombre. Toi qui me lis, tu peux bien imaginer ce qui a pu se passer.
Elle s’est posée à mes côtés :
Avant ? Quoi ? Je suppute déjà que la lubricité de ce démon femelle n’est pas encore assouvie. Et effectivement…
Elle se rapproche de moi et, d’une simple bourrade, me fait basculer en arrière. Elle s’allonge sur moi. Ses cheveux longs balaient mon torse pendant que sa langue caresse ma poitrine. Dans le même temps, ses doigts caressent mes bourses puis glissent de haut en bas le long de mon membre dans un mouvement à la fois souple et vigoureux. Je bande comme le dieu Priape en personne, je ne peux que gémir d’aise et, disons-le, d’humiliation. Me voilà soumis comme un esclave au bon plaisir de ma maîtresse. Elle a le souffle rauque d’une bête en chasse. Dans l’obscurité de la grotte, impossible de voir son regard, mais je devine ses yeux perçants. Ses mains continuent de me donner un plaisir que je sens monter de plus en plus. Malgré moi, je lance mon bas-ventre en avant pour pénétrer une amante imaginaire. À l’allure où elle va, je ne vais pas résister encore très longtemps. Tout en continuant à agiter son poignet, elle se penche sur moi, sa langue agace le lobe de mon oreille et je l’entends murmurer :
Et sur ce, d’un mouvement souple, elle m’enfourche et vient se planter sur ma verge en gémissant d’aise, je sens mon membre s’enfoncer sans aucune difficulté dans un fourreau chaud et humide. Une sensation à nulle autre pareille et que j’ai, depuis ce temps-là, toujours adorée. Elle a juste le temps d’entamer quelques mouvements d’avant en arrière tout en ondulant des hanches et je jouis, je jouis à me vider tout en gémissant dans mon bâillon. Elle pousse un soupir de frustration.
À l’aube, nous voilà à nouveau errant sur l’eau. Elle en profite pour capturer un peu de gibier et pêcher. Et tout ça à mains nues ! Je mange aussi, comme elle, des larves, des fourmis, des fruits étranges. J’étais dégoûté au début, mais il faut bien s’y faire. Et chaque nuit, elle se sert de moi, s’amusant à tester ma vigueur. Elle use de ses doigts, de sa langue, de sa bouche, de tous ses orifices pour me faire cracher ma semence et moi, comme un misérable. J’attends la tombée du jour et ce moment avec de plus en plus d’impatience, comme un chien qui mendie sa caresse. Si je pouvais, je saisirais ses cheveux à pleine main pour enfoncer ma queue au plus profond de sa gorge. Je la basculerais sur le ventre pour m’enfoncer au plus profond de ses reins et la labourer jusqu’à l’entendre crier grâce. Mais c’est elle qui commande et qui décide.
Parfois, cruelle, elle me suce jusqu’à l’extrême limite de mes forces et me laisse ensuite jouir dans sa main ou entre ses seins, s’amusant de mon gémissement de frustration de voir la chaleur de sa bouche et la douceur de ses lèvres m’échapper. Elle me tient et elle le sait. À quoi peut bien ressembler son village ? Et son peuple ? Je ne donne pas cher de ma peau si ses « sœurs » sont aussi exigeantes, aussi folles de leurs corps. Je devine maintenant comment les captifs dont elle parlait sont morts. Ces malheureux ont dû périr d’épuisement, vidés jusqu’à la moelle par ces diablesses. Mais je pense aussi à Isabella qui me châtrerait sur place si elle pouvait être témoin de ce qui se déroule ici.
Cela aura duré des jours et des jours, mais nous voilà enfin arrivés. Je distingue les berges et une foule qui grossit à vue d’œil. Je suis quelque peu déçu. En fait de cité et de palais, c’est plutôt un immense village, un rassemblement de grandes cases sur pilotis qui semble s’étendre sur des dizaines de lieues le long des rives du fleuve. Je vois des champs cultivés, beaucoup de champs. Et, Sainte Mère de Dieu ! Il n’y a que des femmes. Elle disait donc vrai, elles existent bel et bien. Les Amazones, les voici enfin. Maureen me détache et me fait signe de quitter cette fichue pirogue. Je suis libre, ou presque. Et quelle ne fut pas ma surprise. Je pensais débarquer au milieu de sauvageonnes dépoitraillées et belliqueuses. Je n’aperçois que des visages curieux, voire aimables. Beaucoup d’entre elles sont vêtues, oui vêtues, de robes fines, faites d’une laine semblable à celle de ces curieux moutons du Pérou. Elles sont constituées d’une pièce de tissu enroulée sous la poitrine et qui descend jusqu’aux pieds. D’autres vont et viennent naturellement, l’air farouche, aussi nues qu’au jour de leur naissance, armées d’arc et de flèches.
Ces guerrières sont toutes très jeunes, couvertes de peinture noire, couleur de la guerre chez beaucoup de tribus indiennes. Le rôle de chacune tient-il à une classe d’âge ou à la naissance ? Ce peuple est-il en guerre avec ses voisins ? Et ce n’est pas là ma seule source de questionnement. Je vois toutes les carnations de peau, toutes les couleurs de cheveu. Ici, c’est une mulâtresse aux seins magnifiques et à la cambrure insolente qui rappelle ces filles que j’avais vues dans un préside portugais au Brésil, là c’est une blonde aux hanches rondes et aux lourdes mamelles roses qui pourrait venir de Flandre et ici une mère et ses filles aux yeux en amande et aux pommettes saillantes typiques des peuples de cette région. Toutes les races se sont donné rendez-vous en ce lieu. C’est… incompréhensible. Oserais-je dire miraculeux ? Extraordinaire en tous cas, un monde de femme où l’élément masculin est absent. Pourtant, elles ont bien dû concevoir tous ces enfants avec un homme. Pour l’instant, je saisis juste un mot : Coñori ; Coñori ! Maureen se tourne vers moi. Ses yeux brillent d’excitation :
Je pâlis à l’idée d’apparaître tel que je suis, aussi nu que l’Enfant Jésus face à elle. Triste équipage que le mien. À peine ai-je le temps d’y penser que deux gamines viennent me couvrir d’une tunique blanche semblable à celle que portent les Indiens du Pérou. J’y gagne en dignité, mais n’en reste pas moins un prisonnier. Je n’ai guère le temps de m’étendre sur mon malheur, le cortège arrive, à grand renfort d’acclamations, de sons de trompe et de tambour. La souveraine apparaît, sur une chaise à porteurs. Ses suivantes la déposent devant moi. Elle se lève et se dirige dans ma direction alors que toutes se prosternent sur son passage. Maureen me tape sur l’épaule pour que je fasse de même. Un Espagnol ne se découvre et ne met un genou à terre que devant Dieu… et les dames. Alors, allons-y. Je m’incline avec déférence en essayant de ne pas rire du grotesque de ma situation.
Encore une fois, je ne peux cacher ma surprise ; au lieu de la vénérable douairière que je pensais voir arriver, me voici face à une beauté indienne d’une incomparable noblesse. J’avais déjà entendu parler du port altier des princesses incas ou aztèques, la femme qui est là n’a rien à leur envier. La finesse de ses traits est rehaussée par les bijoux d’or qui scintillent sur toute sa personne. Une couronne qui ceint ses cheveux, un pectoral qui couvre sa poitrine, des anneaux aux oreilles, des bracelets aux chevilles, aux poignets et aux bras, une chaînette souligne sa silhouette en amphore. La Dorada. La femme d’or, l’adorée, devrais-je plutôt dire. C’est bien une déesse qui se dresse devant moi, elle ne fait pas loin de six pieds de haut, taille extraordinaire pour une indigène de ces contrées. Et cet or est son seul vêtement. Nul ne s’offusque pourtant de cette nudité qui est sublimée par un tel appareil. Surtout pas moi. Cependant malgré ce panorama fort agréable, je ne peux quand même pas m’empêcher de me demander quel sort elle réserve. Il n’y a plus un bruit.
Elle ne prononce pas une parole, elle se contente de m’observer longuement dans un silence absolu. Puis elle vient à ma hauteur et me fait signe de me relever, c’est bien la première fois qu’une donzelle m’égale en taille. Ses mains se promènent sur mon torse, passent sous ma tunique, descendent sur mon ventre et commencent à me caresser. Je jette un œil passablement affolé à Maureen qui pose un doigt sur ses lèvres. Ne rien dire, ne rien laisser paraître ? Facile à dire… je serre les dents pour ne pas gémir et rester impassible alors que mon membre commence à se dresser dans la paume de sa main qui ne cesse d’aller et venir. Ses prunelles sombres sont plantées dans mes yeux. Impossible de baisser le regard. Quelle singulière façon de souhaiter la bienvenue à son hôte. Être branlé par une reine, aurais-je jamais eu un tel fantasme ? C’est pourtant bien ce qui se passe, je sens le picotement monter dans mes reins alors qu’un murmure parcourt la foule. Mon souffle se fait plus oppressé. Impossible de cacher que je vais bientôt jouir. La reine se retourne et fait signe à Maureen de venir. Mon amazone rousse se détache aussitôt du groupe et vient à mes côtés. Sans mot dire, elle s’agenouille et me prend aussitôt dans sa bouche. Je vois sa crinière aller et venir alors que sa bouche m’aspire à fond, je sens mon membre descendre dans sa gorge, mes bourses cogner ses lèvres, sa langue s’enroule comme au serpent au bout de ma queue puis torture mon gland pendant qu’elle caresse mes bourses. Et encore une fois, j’inonde son palais en grognant de satisfaction, les mains dans ses cheveux, balançant à mon tour de furieux coups de reins. Au diable la dignité et la pudeur, je suis tout à mon plaisir chez ces barbares.
Jusque-là impassible, la reine esquisse un sourire. Elle se tourne vers la foule et dit quelques mots. Éclats de rire, applaudissements ; c’est une liesse générale qui succède à un silence de plomb. Me laissant à ma perplexité, elle me tourne le dos sans plus de cérémonie et s’éloigne sur sa chaise à porteurs, au milieu des chants et des ovations de la foule qui l’accompagne.
Maureen s’est relevée, deux jeunes filles sont auprès d’elle, essuyant en riant les gouttes de semence qui perlent encore au coin de sa bouche. Elle se tourne vers moi :
Puis faisant un geste vers un petit groupe de femmes…
Et avec un geste d’une étonnante familiarité, elle me prend la main et m’entraîne à la suite de cette populace. Me voici maintenant à l’autre bout du village, je ne l’avais pas vu en débarquant, mais il y a de ce côté tout un système de palissades dressées face à la forêt comme si elles redoutaient une menace. Le tout est doublé d’un fossé garni de pieux dont la pointe a été durcie au feu. De loin en loin, de lourdes portes sont ouvertes pour laisser passer un flot de femmes et d’enfants. Au-delà, j’aperçois l’eau miroitante d’un immense lac. La foule se presse sur ses berges, en proie à une agitation de plus en plus fébrile. Maureen me tape sur l’épaule et pointe son doigt.
Je la vois alors. Hiératique, immobile telle une statue, elle se tient debout au centre d’un grand radeau sur lequel est dressé une sorte d’autel. Elle a été dépouillée de tous ses ornements. À ses côtés, des femmes âgées – des prêtresses ? – remuent ce qui me semble bien être de la poudre dorée dans des bassines en bois. Oui, c’est bien de la poudre d’or. Elles plongent ensuite de longues canules dans ces récipients et en aspirent le contenu. Puis soufflant à nouveau dans ces curieux instruments, elles aspergent de poudre d’or le corps de la reine alors que la foule entonne des chants sans doute sacrés. Elle est bien La Dorada, la femme d’or. De la tête aux pieds, sa peau s’est muée en ce précieux métal, celui des dieux, ce trésor qui jamais ne s’altère, qui, seul, peut défier le temps et conférer l’immortalité et la puissance à celui qui le possède. Je remarque alors que des idoles du même métal sont disposées aux quatre coins de l’embarcation. Il y a aussi des armes entassées en trophées : boucliers, plastrons, morions, arquebuses, épées, tout un arsenal devenu dérisoire, inutile. Tout est défoncé, cabossé, couvert de sang. Et, détail macabre, je remarque aussi des paniers remplis de têtes tranchées, barbues. Les nôtres ? Ces crânes décharnés, à la peau livide, aux orbites blanches, c’est tout ce qui reste des corps qu’Ochoa a abandonnés derrière lui. Ces furies sont visiblement revenues pour cueillir leurs trophées quand nous nous sommes repliés en hâte. Je me sens soudain beaucoup moins fasciné.
Mais voilà que les femmes autour de nous entrent dans une sorte de transe. Le radeau a largué ses amarres, il dérive vers le centre du lac au gré du courant. Je vois la reine y jeter, l’une après l’autre, les idoles. Puis les têtes qu’elle fait tournoyer par les cheveux et projette au loin, telles des balles lancées par un enfant. Sinistre hommage fait aux divinités infernales de cette région maudite. Une gerbe d’eau marque la fin de mes malheureux compagnons, c’est là tout leur service funèbre. Enfin, ce sont les armes des vaincus qui sont offertes aux Dieux. Une fois sa tâche accomplie, sous les applaudissements et les cris, elle plonge avec une grâce indéniable et revient vers la rive en ondoyant telle une sirène. Alors qu’elle sort de l‘eau, ruisselante, les cheveux plaqués sur ses seins lourds, plusieurs amazones bandent vers le ciel des arcs immenses, décorés de plumes de perroquets et peints de couleurs vives. Sur un signe de la reine, elles décochent leurs traits qui retombent en pluie sur l’esquif. Le radeau, criblé de flèches enflammées, ne tarde pas à basculer et à sombrer dans les eaux noires du lac sous les acclamations de la foule. La reine s’est couverte d’une cape de plumes qu’on lui tend et repart. L’or dont elle était parée recouvre désormais le fond du lac, ultime offrande faite aux Dieux. Que de trésors doivent y reposer. Une fortune colossale à faire perdre la tête. Cette dernière remarque suscite en moi un petit rire nerveux quand je repense à la collection de crânes qui m’a été montrée.
Encore des chants et des ovations. Puis c’est la dispersion. Je remarque qu’à la suite de leur souveraine, elles se hâtent alors de rentrer, se mettant sous la protection de leurs défenses. Les jeunes guerrières sont aux aguets, tournant la tête en tous sens. Il y a visiblement quelque chose de l’autre côté qu’elles redoutent. Quelle menace rôde dans l’obscurité de la sylve ? J’aimerais bien le savoir. Qui – ou quoi – peut bien faire peur à ces redoutables guerrières ?
Maureen me prend par le bras et m’entraîne à la suite de son groupe. J’entends des rires. On caquette et on glousse dans mon dos.
Effectivement, ces dames me regardent avec un sourire gourmand. Voilà un signe encourageant, gage d’hospitalité. Enfin, je l’espère. Nos pas nous amènent vers une grande case. Comme j’ai pu le constater déjà à maintes reprises, la notion de propriété privée n’existe guère chez ces peuples. C’est le groupe qui prime. Cette demeure est faite pour accueillir une bonne vingtaine de personnes et tout s’organise autour de la vie en collectivité. Et quand je dis tout, c’est bien tout !
À peine ai-je franchi le seuil qu’un petit groupe de femmes s’approche. Elles tournent autour de moi. Une de ces effrontées soulève ma tunique et me l’enlève prestement. Les poils qui couvrent mon corps et surtout mes parties ont l’air de grandement les étonner. Maureen ne s’en offusque guère et ne dit rien. Mes cheveux souples les étonnent aussi, et visiblement, ma tonsure interpelle. Peut-être la prennent-elles pour un signe sacré. Ce qui est le cas d’ailleurs. L’une tâte mes muscles, l’autre désigne en riant ma verge. Pas de doutes, je suis bien destiné à un usage domestique que notre mère l’Église n’a guère prévu pour un individu de mon état. Maureen vient près de moi.
Et avant même que j’aie le temps de ciller des yeux, ces furies se jettent sur moi et me plaquent au sol en riant. Bras et jambes écartés, fermement tenu, je me retrouve lié par les poignets et les chevilles à quatre piquets plantés dans le sol de terre battue de la case. Maureen me regarde. Et je n’aime pas du tout son regard. Il est maintenant dur, froid, sans pitié. C’est celui d’un prédateur.
Bon sang, cette garce ne m’aura donc rien épargné. Je vois entrer une vieille, édentée, les mamelles flasques, son visage ressemble à une petite pomme ridée. Encore une de ces sorcières chamanes dont ces tribus ont le secret. Je connais leurs pouvoirs et je les redoute. Elle tient un petit sac. Elle l’ouvre, il contient des sortes de petites nattes roulées faites en feuilles tressées et ça bouge ! Maureen s’agenouille à mes côtés et caresse ma joue.
Cette maudite sorcière déverse alors le contenu de son sac sur ma poitrine. Ces sales bêtes font au moins un pouce de long, peut-être deux ! Et elles attaquent aussitôt. Leurs morsures… comment décrire leurs morsures ? C’est comme des pointes de charbon ardent, une piqûre de feu. Et impossible d’émettre la moindre plainte. Je serre les dents et les poings alors qu’elles reviennent dix, vingt, quarante fois à l’attaque. Les Amazones sont agenouillées tout autour, psalmodiant leur mélopée en se balançant en cadence. Elles font tournoyer leurs longs cheveux à un rythme de plus en plus rapide alors que je me retiens de hurler et que la tête me tourne. Je les voue intérieurement aux gémonies, je les maudis. Qu’elles aillent toutes se faire foutre ! Qu’elles crèvent dans les feux de l’enfer !
Et soudain la vieille balaie ces maudites bestioles d’un revers de la main, comme de simples mouches. Comment a-t-elle fait pour leur faire lâcher prise et ne pas être elle-même attaquée par ces saletés ? Impossible de savoir, mais je l’embrasserais, cette vieille morue ! Je sais maintenant que je ne suis pas encore mûr pour être un martyr. Ces minutes auront été les plus longues de ma vie. Maureen n’en laisse rien paraître, mais je vois ses yeux qui brillent. Je remarque aussi sa poitrine gonflée, les pointes de ses tétons dures, dressées. Pardon de la crudité du propos, Seigneur, mais cette putain a joui de ma souffrance ! Elle vient essuyer la sueur dont je suis trempé, et elle lèche le sang de mes blessures !
Sa langue repart de plus belle et sa bouche descend vers mon ventre. Sans même me caresser, elle prend ma verge molle dans sa bouche et entreprend de la sucer, l’avalant sur toute sa longueur. Elle devient rapidement raide et dure alors que ses lèvres l’enserrent en anneau. Je sens sa langue dont la pointe s’agite. Plaisir et douleur mélangés. Seigneur, voilà les supplices de l’enfer auxquels tu m’as promis ! Et cette garce interrompt brusquement sa caresse alors que je bande de manière suprême. Elle se contente de me tenir ferment dans la paume de sa main afin de ne pas perdre en vigueur. Je fanfaronne même si je n’en mène pas large.
Je redresse péniblement la tête. Les Amazones se sont levées et encadrent l’une d’entre elles. Toutes se sont dépouillées de leurs robes tissées. Elles sont nues maintenant. J’en compte trois qui s’approchent. La plus jeune est au centre, tenant la main de ses aînées.
Les trois femmes se sont agenouillées. La plus jeune se place entre mes jambes. L’une de ses compagnes se saisit de ma queue et la branle quelques secondes pendant que l’autre pousse doucement vers elle la tête de l’initiée. La jeune femme prend une profonde inspiration, entrouvre ses lèvres en fermant les yeux et avale lentement ma queue jusqu’à ce que sa bouche touche mon ventre. Elle avalé mon sexe sur toute sa longueur et se met à me sucer à la cadence que lui impriment ses « sœurs », lentement, très lentement alors que ma verge se remet à grossir. Leurs doigts montent et descendent en même temps que ses lèvres, on croirait voir trois déesses réunies pour le plaisir d’un seul homme. Maureen s’est placée pendant ce temps derrière Anahi. Impossible pour moi de voir exactement ce qu’elle lui fait, mais à sentir comment celle qui me suce frissonne et s’interrompt de temps en temps, je suppute que Maureen doit lui dispenser dans le même temps une caresse dont elle a le secret avec ses doigts ou sa langue, voire les deux. Je les imagine s’enfonçant dans la moiteur de ses recoins les plus humides, les plus secrets. La jeune femme a laissé échapper ma queue pour pousser un long gémissement de plaisir, je vois son cul se tortiller. Maureen s’est redressée derrière elle.
Anahi a visiblement compris. Elle vient se placer au-dessus de moi, ses mains sont posées sur ma poitrine. Maureen tient ferment ma queue bandée, brillante de salive, et la place tel un pieu entre ses cuisses pour bien la guider. Les deux autres amazones tiennent la fille par les épaules. Je la vois, les dents serrées, s’empaler sur moi, les lèvres de son sexe s’écartent pour laisser passer ma queue qui s’enfonce jusqu’à la garde dans son ventre. Je déchire sa chair, mais elle aussi ne crie pas. Elle est vierge, je sens l’hymen se rompre, le sang coule, elle est devenue femme. Elle remue maintenant d’avant en arrière sous les encouragements de ses compagnes qui l’embrassent et caressent ses seins. Dans le même temps, Maureen lui fait sucer un phallus en bois court et massif qu’elle lui enfonce ensuite entre les fesses alors qu’elle s’est allongée sur moi. Dommage que je ne puisse la prendre aux hanches ou lui planter un ou deux doigts dans le fondement, je ne peux que donner des coups de queue en rythme afin de l’accompagner à bonne cadence.
Alors que je suis proche de la jouissance, Maureen saisit mon vit et le fait sortir de son ventre. Il est luisant de mouille et de sang. Je sais ce qu’elle veut faire. Cette fille m’a donné sa bouche et son ventre, il reste donc un orifice à déflorer. Sans montrer de peur ou d’hésitation, Anahi se cambre tandis que Maureen place mon sexe à l’entrée de ses fesses. Elle se plante dessus d’elle-même et commence une sarabande endiablée avec son cul. C’est trop pour moi, et tandis qu’elle monte et descend le long de mon membre, j’explose en saccades violentes, rapides, j’inonde ses entrailles en braillant mon plaisir. Et je bascule dans le noir. Une lumière éclatante a tôt fait de me faire revenir à moi. Je suis allongé sur une natte. Mais désormais je n’ai plus d’entraves. Maureen et les Amazones sont toujours là. Celle que j’ai déflorée me tend une coupelle en bois. Maureen vient à mes côtés.
Je vois un liquide brun, une espèce de décoction d’herbes et d’écorces. Soyons franc, ça pue. Veulent-elles m’empoisonner ?
Le son de sa voix s’est fait soudain plus doux, presque implorant. Alors à Dieu vat ! Je prends et j’avale d’un trait. Quelques secondes s’écoulent et je m’écroule soudain, secoué de spasmes, je sens une écume blanchâtre mousser au coin de mes lèvres, dégouliner sur mon menton et arroser le sol. Mon sexe durcit à nouveau et j’éjacule aussitôt, je vomis, je me vide comme si une main énorme et invisible me pressait pour faire évacuer tous mes fluides vitaux. Les fourmis étaient un plaisir à côté de cette horreur. J’ai tellement mal que je me déchire la poitrine avec les ongles, j’ai l’impression de brûler de l’intérieur, mes entrailles se consument. Je vois ma peau se crevasser. Mes yeux saignent. Mon corps va s’ouvrir en deux. Et puis je disparais dans une explosion de lumière. Je parcours un tunnel nimbé de lumière blanche à une vitesse folle. C’est déjà fini ! Fini.
J’ouvre les yeux, je me relève en titubant et sors de la case. Je suis seul. Plus aucune trace de mes hôtes. Le village est désert, une brume épaisse couvre le rivage et il y a un silence inhabituel. Un feulement retentit derrière moi. Je le reconnais, c’est celui du jaguar, l’animal le plus féroce, le plus impitoyable de Nouvelle-Espagne. Je me retourne lentement. Ce n’est que crocs et griffes, mais au lieu de fuir, j’affronte. Le fauve se jette sur moi alors que je hurle de rage et de colère. Je sais que je vais mourir. Pour rien. J’ai une atroce sensation de douleur. Et je me réveille en sursaut. Tout ça n’a été qu’un bref moment d’hallucination. Une vision démoniaque issue de mon imagination enfiévrée.
Maureen se penche sur moi.
Maureen, fascinée, est en train de passer un doigt sur une longue cicatrice, des stries qui s’étalent sur une partie de ma poitrine. On dirait des scarifications rituelles. Seigneur, je ne les avais pas en entrant !
Elle se retourne aussitôt vers ses compagnes et leur dit quelques mots dans leur dialecte étrange. C’est une explosion de joie. Maureen rayonne.
Ainsi fut fait. Le lendemain, je me sentais mieux. Et je commençais à abattre du bel ouvrage.
Je me souviens encore de la première femme que j’ai honorée. Maureen m’avait dit que c’était la plus belle du village. Pourtant, je ne vis qu’une fille courtaude et trapue, solide, mais sans grâce. Il est vrai qu’elle y mit du cœur et me laissa les couilles vidées.
oooOooo
Les cloches du monastère retentirent pour les Matines. Bientôt le cloître et les couloirs retentiraient des pas des moines partant à l’office. Le Père supérieur reposa encore une fois les feuilles manuscrites. Maintenant, l’affaire devenait plus sérieuse. En frayant avec ces païennes, le Frère avait touché à la sorcellerie. La Sainte Inquisition, contrairement à ce que les ignorants colportaient, en faisait généralement peu de cas, mais cela serait quand même source de tracas si ça venait à se savoir.
À suivre.