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Temps de lecture estimé : 23 mn
22/03/19
Résumé:  Un bon travail, une amitié naissante et un spectacle qui ne laissent pas notre héroïne indifférente ?
Critères:  fhhh hagé fsoumise voir noculotte nopéné jeu donjon bondage fouetfesse init
Auteur : Jane Does      Envoi mini-message

Série : Le silence des morts

Chapitre 03 / 06
Le chants des nuits

Épisode I : Un jour sans fin

Un moment difficile, un monde étrange et déroutant…



Épisode II : Un bien curieux personnage

Entre air pur et air vicié, angoisse et joie de respirer librement. Une femme ballottée par les événements.




xxxx




La salle à manger est immense, meublée à l’ancienne. Tout est en chêne et le bois sent la cire. Les buffets, la table, tout brille, lustré sans doute à l’huile de coude. Une énorme cheminée dans le foyer de laquelle montent des flammes rouges et jaunes nous réchauffe de leurs couleurs vives. C’est comme si je venais d’entrer dans un décor du passé. Un vrai château dont le propriétaire vit toujours à l’ancienne. Nous sommes deux pour le dîner, et un face à face étrange s’instaure entre le Comte et la taularde, ou ex-détenue.


Je suis perdue dans un univers bien trop grand pour moi qui revient d’un lieu si étriqué. Je m’attends à chaque instant à entendre une porte claquer, une grille résonner. Je réalise que tous les bruits ici sont feutrés et que seul le feu qui crépite dans l’âtre peuple la pièce. Ma respiration aussi semble faire un boucan du diable, à moins que ce ne soit mon cœur qui cogne comme une horloge dans ma poitrine.


Mon hôte se sert d’une minuscule clochette et au premier tintement, un homme en habit apparaît. Il est porteur d’une soupière comme je n’en ai jamais vu. Prestement, tenant son récipient des deux mains, il le pose à ma droite et d’une louche à demi-pleine il en déverse un peu dans mon assiette. Deux demi-louches et il file directement vers son patron, y répète le même cérémonial. Je reste coite devant un raffinement dont je ne suis plus du tout habituée. L’ai-je été du reste un jour dans mon existence ? Pas si certaine !


Et le maître de céans attend, bien que servi. Je saisis que c’est à moi d’ouvrir le bal. Je mange avec appétit ! Normal, un vrai repas de femme libre, un moment que je savoure et monsieur le Comte qui me suit des yeux avec presque un sourire.



Le repas se poursuit alors que nous devisons de plus en plus librement. Damien me fait l’effet d’un pauvre type riche terriblement seul. Cette solitude, finalement, je viens la combler pour un temps. Enfin le larbin raide comme un piquet en a fini avec le service. Tout avait un goût délicat et je me suis régalée. Mon propriétaire me fait passer au salon et s’installe dans un fauteuil de velours d’un rouge ancien. Il nous fait servir un verre d’un liquide ambré.



J’ai lancé ces mots sur un ton de méfiance qu’il a perçu de suite. Il a arrêté le geste de sa main qui montait son verre vers sa bouche. Comme s’il se ravisait. Enfin le godet avance au-devant de ma propre patte et les deux s’entrechoquent légèrement. Lui me fixe avec une certaine insistance, sans gêne.



Il me fait un léger signe du menton et je tourne ma frimousse vers la table ronde. Je me saisis du bouquin dans lequel un marque-page m’indique l’endroit où le dernier lecteur l’a laissé. Le titre du livre me fait frissonner. « Justine ou les malheurs de la vertu », et son non moins célèbre auteur Donatien Alphonse François de Sade. Tenir ce bouquin entre mes doigts me fait déjà un drôle d’effet. Et du coin de l’œil, le bonhomme s’amuse de mes réactions.



Je commence la lecture alors que Damien est dans son fauteuil. Je le sens qui prend ses aises, se détend au sens vrai du terme. Ses jambes s’étirent et il ferme les yeux. Alors je lis :


Le cruel Roland, à ces mots, se précipite sur moi et je suis encore obligée de services aux indignes voluptés d’un monstre que j’abhorrais avec tant de raison ; je crus cette fois qu’il m’étranglerait. Quand sa passion fut satisfaite, il prit le nerf de bœuf et m’en donna plus de cent coups sur tout le corps, m’assurant que j’étais bien heureuse de ce qu’il n’avait pas le temps d’en faire davantage.


Damien m’arrête d’un coup dans ma lecture.



Nous nous sommes levés et machinalement, alors que Damien me tend la main, je m’y accroche. Suis-je donc devenue une épave pour ainsi me cramponner à une planche de salut « pourrie » ? L’image me fait rire alors que nous traversons lentement les box où les chevaux sont à l’abri. Seules de petites loupiotes éclairent encore les stalles. Je ne peux m’empêcher de lâcher les doigts qui me retiennent, pour visiter Marquis et je réalise que comme le livre de chevet se trouve avoir été écrit par un autre Marquis… la bête aussi est la favorite du bonhomme.



L’homme vient d’ouvrir une porte tout au fond d’une alvéole semblable à toutes les autres, à cette différence que celle-là est vide de tout occupant. Et derrière cette porte le spectacle vaut le coup d’œil. Tout d’abord, je suis subjuguée par l’espace qui s’offre à ma vue. La chambre cachée est très étrangement tapissée de tentures de velours fleuris à dominante rouge. Puis ce qui en fait un endroit si spécial, ce sont les décorations. C’est dix fois plus grand que la plus grande des cellules que j’ai occupées par ailleurs et une immense table, elle aussi capitonnée de chiffon, me fait face.


En contournant cet étal, je découvre des chaînes qui pendent du plafond, des anneaux dans certains angles d’un mur. Ici tout est prêt pour le sacrifice. Je découvre un paysage dont le fameux ami de mon propriétaire de Marquis n’aurait pas à rougir. Tout est en place dans ce décor pour des scènes dignes d’une salle de torture. Je ne sais pourquoi, mais ça me laisse sans voix. Et dans mon dos mon hôte soupire en se souvenant peut-être d’une jeunesse perdue.



Nous repartons lentement par une autre sortie, invisible de l’intérieur de la salle. Et un petit réduit caché derrière un des longs murs de la pièce secrète possède ce que je ne peux que nommer « œilleton ». Le Comte me montre alors qu’il est possible de voir sans que personne ne s’aperçoive d’une présence. Ébahie par tant de duplicité, je suis cet homme et je lui demande de regagner ma chambre. La solitude d’un coup fait comme une chape de plomb sur mes épaules. Pourquoi me fait-il visiter son sanctuaire ?


Abasourdie par ce que j’observe de la salle sous un angle radicalement opposé, rien de commun avec la vue de l’intérieur. Cette fois je peux m’imaginer dans la peau d’une de mes gardiennes d’hier. Toujours aussi éberluée de savoir que ce vieux type à quelques pas de moi a des penchants originaux. À ou a eu, je ne saurais le dire. Il me jette toujours des regards à la dérobée et je me faufile à nouveau dans la nuit qui entoure les bâtiments. C’est devant la porte de mon « chez-moi » que nous nous séparons.


Je retrouve les affres de la nuit où un réveil scande chaque heure nocturne, par l’attente d’un cliquetis, d’un pas, d’un bruit inaccoutumé qui ici, ne vient pas, évidemment. C’est ainsi que les sept coups au clocher de l’église du village dans le lointain ne me surprennent pas. Je fais les mêmes gestes que ceux que je réalisais là-bas. Un instinct tenace qui n’est sans doute pas près de s’atténuer. Et c’est une main tremblante que je tends vers la poignée de la porte, qui me rappelle que c’est désormais à moi de l’ouvrir, que personne ne va plus le faire pour moi.


Ma première visite du matin, c’est pour « Marquis ». Le cheval est bien éveillé et approche sa tête de ce qui nous sépare, des barreaux sur le haut de la porte de son box. Cruels souvenirs. Je le flatte à travers ceux-ci et je ressens sa chaleur alors que ses gros yeux ont l’air de me remercier. Nous nous jaugeons, nos regards se croisent, nous nous comprenons sans mot. Finalement, ça bouge beaucoup dans les autres enclos fermés. D’autres caboches apparaissent aux lucarnes environnantes. Et dans un élan spontané, c’est à chacune de ces frimousses que je finis par offrir une caresse.


Je réalise aussi que l’odeur des animaux au réveil est très caractéristique. Je me rends compte également que ces touchers matinaux sont effectivement tous différents. Un peu la même chose que si chaque bête possédait une texture et une sensibilité propre. Mais n’est-ce pas le cas ? Je tripote les museaux de tous et pas un ne s’agite. Lorsque j’ai fait le long couloir, je me retrouve dans la cour, côté château cette fois. La silhouette qui se tient là, je la reconnais immédiatement.



Je n’ai que haussé les épaules. Depuis le temps que l’on me l’apportait à la chambre le « jus ». Je sais bien que je vais petit-déjeuner avec le Comte. Et nous parcourons côte à côte la cour pavée qui mène à ses appartements.



J’opine du chef sans avoir de mot pour dire oui.



Ses yeux d’un coup se voilent. Il réalise que pour moi, ce vocable peut avoir une tout autre signification, une autre connotation. Je ne relève pas et il finit par croire que je n’ai pas fait attention. Nous achevons notre café et nos tartines avant qu’il m’emmène vers un garage. Là, trois véhicules y dorment. Briqués, brillants, on voit qu’il en prend soin !



Les jours qui suivent, je fais de nombreux allers et retours vers la ville et notamment à l’agence pour l’emploi. La conseillère qui m’a reçu s’est bizarrement tassée sur son siège alors qu’elle écoutait ma réponse à sa question de savoir ce que j’avais fait de mes dernières années.



Elle s’est légèrement recroquevillée, sa tête rentrant dans ses épaules. Puis je lui ai expliqué que je m’étais occupé des livres et de leur classement à la bibliothèque de l’établissement où je venais de passer un certain temps. Curieusement, elle a sorti de son ordinateur une fiche et c’est comme ça que j’ai atterri dans une boutique qui vend des bouquins. Je me suis donc présentée à une femme avec qui le courant est de suite passé. De petites lunettes rondes, un âge indéfinissable, pas vraiment souriante et peu bavarde, Dorothée m’a simplement tendu la main.



C’est ainsi que je reprends pied dans le monde des actifs. Le salaire n’est pas des plus élevés, ce qui compte, c’est que je m’occupe et puis après les présentations d’usage, Dorothée et moi avons longuement discuté. Du travail que j’aurais à fournir, des clients aussi, et elle se montre bienveillante avec moi. Depuis quelques mois, ma vie a changé. Ce job est devenu important pour mon équilibre et ma patronne s’absente de plus en plus souvent, signe qu’elle me fait confiance.


L’univers des livres m’offre une opportunité de me remettre petit à petit du traumatisme subi. Et je vis toujours au château, chez Damien. Les dimanches, il me rend visite ou c’est moi qui vais lui faire un brin de lecture. Il est même passé voir la boutique où je bosse et en a profité pour acheter une collection complète de livres reliés sur les chevaux. Ma première paie a servi à me vêtir plus décemment. Et au fil des mois, j’arrive à subvenir à d’autres besoins.


Je continue à me servir de la petite voiture que le châtelain met à ma disposition et mes relations avec les uns et les autres retrouvent une sorte de normalité. Seules mes nuits restent compliquées. Me réhabituerais-je un jour à ne plus en avoir peur de ces heures sombres ? Je n’en sais rien. Souvent, je me relève pour allumer une lampe et je suis anxieuse sans vraies raisons. Cahin-caha j’avance et j’ai des tas d’idées pour la boutique qui plaisent à Dorothée. Nous sommes devenues plus que des relations de travail.


Presque des amies, et elle m’apprend tout sur sa solitude. Elle est seule, n’ayant eu qu’un unique amour dans son existence et cet homme lui a préféré un de ces amis. Pas de chance, bien qu’elle ait toujours gardé le secret espoir qu’il vienne ou revienne vers les femmes un jour, et elle l’attend depuis des années. Finalement l’existence se trouve souvent vécue de bien singulière manière par certains. Les choix de chacun se forgent au gré de ces particularités qui font notre monde.




— xxxXXxxx —




Une fin d’après-midi, pareille à toutes les autres, Damien est passé me rendre une courte visite. Volubile comme à l’accoutumée, il me parle de la pluie, du beau temps et bien entendu de ses chevaux. Puis sans que je sache vraiment pourquoi, tout à trac, il me demande si ma soirée de demain est réservée.



Le Comte est reparti aussi vite qu’il était venu. Je me demande une bonne partie de la nuit ce que cela signifie vraiment. L’obscurité me prend toujours à la gorge et cette soirée ne va sans doute pas faire exception à toutes celles qui l’ont précédé. J’écoute depuis mon lit chaque craquement des lames du parquet, chaque bruit non répertorié. Il m’arrive de me réveiller encore en pensant que la lumière va s’allumer de l’extérieur, que je suis surveillée. Mais je réalise, en sueur, que chez moi aucun œilleton ne troue la porte, que la serrure est bien de mon côté de l’huis.


C’est fou comme le petit matin me trouve souvent la mine tirée. Et j’ai oublié durant les heures d’ouverture de la boutique, le rendez-vous avec Damien. Ce n’est que lorsqu’il frappe discrètement dans le panneau de bois, vers vingt-et-une heures que je réalise qu’il m’attend. Je m’affole un peu alors que j’ouvre pour le faire entrer chez moi.



J’ai donc suivi le vieux bonhomme. Sur le parking devant le château, quelques voitures anonymes, à l’exception d’une seule qui d’un coup me laisse penser que celle que Damien appelle « mon amie » pourrait bien être… mon avocate. Que peut-elle bien ficher dans cette fameuse salle dont j’ai eu la primeur dans les premières heures de ma venue ici ? Je reste à un pas, derrière le Comte et nous suivons inversement le chemin tortueux qui nous amène dans le cagibi doté d’un miroir sans tain.


Derrière la vitre, une lueur baigne la petite pièce. Lui et moi sommes invisibles et quelques hommes en habits entourent une sorte de table de massage. Sur celle-ci une forme allongée recouverte d’une cape rouge sang. Damien tourne son visage vers mon oreille et il me chuchote quelques mots.



Il vient de prendre ma main et la serre à m’en faire presque mal. Je suis d’un coup happée par ce qui se passe de l’autre côté de la vitre. Un des types endimanchés s’est approché de la forme allongée. Ils sont tous vêtus de la même manière, veste noire, pantalon noir et tous portent une sorte de cape noire à l’extérieur et blanche à l’intérieur. Celui qui est maintenant debout devant la couche relève le mantelet couleur pourpre de la dame. Elle ne bronche pas d’un pouce. L’étoffe se trouve passée par-dessus les épaules de la femme.


Un second rejoint l’officiant. Celui-là tient ce qui me semble être une paire de ciseaux. Et lentement, sans à coup, il commence alors à découper dans les vêtements de celle qui gît sur le lit. Le premier retire un à un les lambeaux de chiffon que son double sectionne sans relâche. Le résultat final est que le corps de la dame est absolument nu, à l’exception de la pèlerine qui se trouve rabattue sur elle. Puis une main se pose sur le bras de celle dont je ne vois toujours pas le visage.


Enfin la femme soulève sa tête et la tourne vers le type qui semble être le prêtre de cette intrigante messe.



Je n’ai pas envie de parler plus longuement. Je suis comme captivée par la scène. Mireille, c’est bien elle, tend tout d’abord un bras au gars. Le premier, celui qui avait relevé sur les épaules de l’avocate le tissu rouge est de nouveau affairé à lui attacher une sorte de bracelet de cuir au poignet. Il s’occupe d’identique façon de chacun des membres de la femme. Et il invite celle-ci à se relever. Emmitouflée dans sa cape, elle ne montre pas vraiment son corps, pourtant si nu. Le mec la fait avancer devant lui. Et c’est bien vers le mur du fond qu’il la mène.


Ces deux bras sont relevés et chacun des bracelets est relié à une branche de la croix de bois. Mireille se trouve ainsi attachée, contre ce X par les poignets et les chevilles. Je ne perçois plus rien d’autre que cette forme ensanglantée qui drape son corps. Et le type sur un geste du maître d’œuvre desserre le nœud invisible de ma place qui retient le dernier rempart de pudeur du corps de l’avocate. Cette fois, elle est nue, entièrement livrée liée, à tous les regards. Les hommes, assis sur des sièges, comme au cinéma ou au théâtre, ont une vision directe sur l’anatomie de la belle.



Je ne réponds rien. Force m’est de constater que l’envie d’en savoir plus et là, au fond de mon crâne. Et puis je m’aperçois aussi que le Comte n’a pas lâché ma patte qu’il tient depuis que nous avons traversé le couloir qui mène à ce poste de guet. Je n’ai pas vraiment senti qu’il la cramponnait depuis tout ce temps. Il a les yeux brillants également. Et dans la pièce, un grand type s’est déplacé vers les deux qui cernent une Mireille crucifiée. Seul, bien sûr, son côté pile m’apparaît dans la lumière crue dirigée violemment sur lui.


L’homme qui l’a entravée pose maintenant quelque chose qui ressemble à un bâillon sur la bouche de la poupée immobilisée. Elle est belle dans cette position pourtant peu avantageuse. Dans ses longs membres étirés, j’imagine aisément qu’au bout de plusieurs minutes, les muscles doivent la faire horriblement souffrir. Apparemment l’autre, là, n’en a cure. Et il bataille pour fermer sur la nuque un système visiblement récalcitrant. Le grand échalas s’impatiente de devoir ainsi attendre.


Finalement il écarte le jeune gars puisque celui-ci vient de terminer sa besogne et j’aperçois avec effarement l’instrument que le gaillard tient à la main. Les deux autres se sont retirés et sont ravalés au rang de spectateurs attentifs. La cravache puisque c’est bien de cela qu’il s’agit monte lentement sur la peau de ce dos offert. Elle parcourt avec une lenteur exaspérante la longueur qui va des fesses à la base du cou. Pour le moment le cuir se contente de glisser sur celle-ci, en suivant la colonne vertébrale. Alors la palette plate formée d’une boucle retournée reprend une reptation en sens inverse.


La minutie que met l’officiant pour faire couler sa tige fine sur cet épiderme me tire de bizarres sensations. C’est comme si c’était sur mon propre dos que cette badine se trimbalait. J’en frémis, consciente que le coup va venir, sans jamais vraiment savoir précisément quand. C’est fou, mais j’en ferme les yeux dans une attente qui semble interminable. Quand je les rouvre, c’est pour voir l’objet se relever prestement et quitter l’endroit nu, et finalement y revenir avec une sorte de sifflement.


Un petit cri se fait entendre, lâché sans aucun doute par la femme. Et la trace rouge qui se fait jour atteste que le type n’a pas fait semblant. Et la voix du bonhomme me parvient nette, bien qu’atténuée par la présence de la glace.



Il y a un long blanc où tous retiennent leur souffle, moi la première. Aucun son ne sort de la gorge de l’avocate. Alors le bras se détend une fois de plus et les fesses font les frais de la retombée du cuir.



Elle est vaincue et je crois que moi aussi. Je suis bien certaine que ce qui se passe dans la chambre close me fait mouiller comme jamais ça ne m’est arrivé. Je sens que ma culotte s’humidifie à la vue de ces stries rouges sur le dos blanc. Et les chiffres tombent, tous précédés d’un contact épidermique plutôt violent. C’est au nombre de quinze que la cravache reste dans la main du bourreau. Il a fini son ouvrage. Les rayures se croisent sur les fesses, mais également du derrière jusqu’aux omoplates.



À suivre…