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Temps de lecture estimé : 20 mn
16/12/16
corrigé 06/06/21
Résumé:  Le trio vit une belle aventure, même si Emmanuelle tire les ficelles des deux autres, pour leur seul profit. Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille.
Critères:  ffh fbi frousses couple poilu(e)s bain campagne douche amour voir exhib nudisme fellation pénétratio -couple+f -fbi
Auteur : Drulin            Envoi mini-message

Série : 1970

Chapitre 07 / 07
Les conflagrations de la vie

Résumé des épisodes précédents :


« Sous la pluie »

Les années 1970 étaient une époque sans SIDA. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de MST, mais les antibiotiques rendaient guérissables la plupart de ces maladies, telle la syphilis. La menace était donc moindre.

C’est à Paris que Leïla a rencontré Jacques. Le jeune homme découvre avec elle – et à sa demande – une sexualité basée sur la fougue, la brutalité, une certaine dose de cruauté. Leïla, qui est en couple avec un jeune homme fortuné, le quitte avant qu’on ne lui mette la corde au cou par un mariage. Elle veut rejoindre une communauté hippie dans le sud de la France. Elle persuade Jacques de l’accompagner.


« La communauté »

Au sein de cette communauté, Jacques découvre une nouvelle façon de vivre et effectivement une possibilité d’expérimenter une sexualité libre, saine et décomplexée. Les membres sont, tout au long de la journée, totalement ou partiellement nus et les expériences sensuelles multiples.


« Larzac »

Jacques noue avec Emmanuelle une relation amoureuse fusionnelle. Pour autant, ils continuent à partager avec leurs compagnons les valeurs de paix et d’amour, la liberté sexuelle et la pluralité des partenaires. Ils ne vivent pas en dehors du monde réel, s’associant à des actions d’envergure, telle la lutte des paysans du Larzac.


« Jacques, loin des hippies »

En 1974, Jacques quitte la communauté et prend la direction de l’entreprise familiale après le décès de son frère. Il s’est marié, mais son union étant un échec, c’est avec son ex-belle-sœur et la fille de celle-ci qu’il assouvit ses besoins sexuels.


« 20 ans après »

Jacques revient sur le lieu de la communauté. Il retrouve Emmanuelle, seule rescapée qui y tient un gîte d’étape. Elle lui apprend qu’elle a mis au monde des jumeaux peu après son départ. Il en est le père. Jacques propose de s’investir dans le gîte.


« Le gîte de l’amour »

Jacques et Emmanuelle gèrent le gîte d’étape créé sur les ruines de la communauté. Ils tentent, lorsque cela est possible, de renouer avec certains principes hippies, parmi lesquels la liberté, la nudité, et une sexualité sans entraves. Une copine d’Emmanuelle, Michèle, vient les retrouver. Elle vient de quitter un mari volage et violent. Elle devient rapidement la maîtresse de deux membres du couple.


___________________




Les conflagrations de la vie



Jacques va vers les toilettes pour uriner. À son retour, il entend distinctement des chuintements provenant de la pièce où se trouvent les deux filles. Un rai de lumière s’en échappe car la porte n’est pas hermétiquement close. « C’est vrai, la porte a claqué violemment l’autre jour et le mécanisme de la serrure est cassé. Il faudra que je change le pêne. » se dit-il.


La tentation est trop grande : cette porte entrouverte, la lumière tamisée, les gémissements, il ne peut aller contre l’envie de jeter un œil sur les deux filles qui se donnent mutuellement du plaisir. Il voit les corps nus des femmes étendues sur le lit. Alors il commence à les observer en prenant instinctivement sa queue en main sans réellement s’en apercevoir. Les cuisses de Michèle sont largement ouvertes et relevées. Emmanuelle, la tête entre ses jambes, lui fait un cunnilingus en s’appliquant afin de donner un maximum de plaisir à sa partenaire qui ondule du bassin. Les deux filles se mettent face à face et s’embrassent très sensuellement ; leurs seins gonflés de désir entrent en contact, leurs ventres se rapprochent, elles s’étreignent et se serrent l’une contre l’autre.


Puis c’est au tour de Michèle de venir lécher le sexe d’Emmanuelle qui émet des gémissements de plaisir. Il ne faut pas attendre longtemps pour que les deux corps se placent en 69, position qui, de langoureuse, devient plus ardente. Les deux femmes lèchent leurs sexes et leurs mains parcourent leurs corps, s’attardant sur la rondeur des seins, la courbe des reins, le renflement du mont de Vénus. Aucune zone érogène n’est épargnée par les caresses.


À un moment, elles roulent sur le côté et font face à Jacques. Il fait un pas en arrière, manque de perdre l’équilibre et se rattrape in extremis. Il se rend alors compte de l’extrême grossièreté de la situation, lui en tant que voyeur, la queue dressée qu’il se branle, observant à leur insu deux femmes faisant l’amour. S’il avait été invité comme voyeur, les circonstances auraient été tout autres et il aurait volontiers regardé les deux femmes baiser, prenant sa queue pour se branler librement sans aucune dissimulation. En l’absence d’autorisation explicite, il se sent fautif. Il regagne le plus discrètement possible sa chambre. Il ne peut s’empêcher de se branler derechef et éjacule dans un mouchoir en papier. « Cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivé de me branler seul et de juter ainsi ; la bouche et les mains d’Emmanuelle me dispensent de le faire. »


Au moment où il jouit, il entend l’une des femmes pousser un long feulement. « Est-ce Michèle ou Emmanuelle qui vient de jouir ainsi ? Et maintenant, c’est un silence complet. Sont-elles endormies ? »


Or, dans leur chambre, les deux femmes continuent à faire l’amour très discrètement, très doucement, en silence. On ne peut entendre que de légers soupirs, des respirations oppressées, des succions, des baisers. Le faible volume de ces bruits ne traverse pas la cloison qui sépare des deux chambres.


Les corps sont parcourus de frissons, les épidermes se frottent l’un à l’autre. Elles touchent au paroxysme de la luxure. Lorsqu’elles s’éloignent, c’est pour admirer leur corps, leurs seins amples aux pointes dressées de désir, leurs chattes ornées de lèvres ourlées, gorgées de sang et brillantes de cyprine. Tout à leur plaisir, elles se donnent avec une confiance totale, sans fausse pudeur qui gâcherait leur jouissance. Les caresses vont des mamelons dressés jusqu’au plus profond de la vulve, s’égarant parfois du côté de l’anus. Leurs jeux sont ponctués de chuchotements et d’encouragements :



Emmanuelle suce et lèche tout le corps de Michèle en commençant par les seins, descendant sur le ventre, s’arrêtant au nombril, puis fouillant dans les moindres détails sa vulve toute trempée de cyprine, la langue s’élançant dans la cavité du vagin. Quelques feuilles de rose sont appliquées sur l’anus. Elle parcourt ainsi sa partenaire pendant un quart d’heure. Lorsqu’elle introduit un doigt dans l’anus, deux dans le vagin et qu’elle titille le clitoris du bout de la langue, une vague de chaleur envahit le ventre de Michèle qui se tétanise avant de retomber inerte sur le lit.


**********



Au milieu de la nuit, Jacques se réveille. La chambre est faiblement éclairée ; pourtant, deux silhouettes lui apparaissent. Ses yeux s’habituant à l’obscurité, il discerne Emmanuelle et Michèle qui, à un mètre du lit, se tiennent devant lui, se donnant la main. Elles sont nues comme à leur naissance. Il y a la femme de sa vie avec sa chevelure rousse qui tombe en cascade sur ses épaules, ses seins lourds qui sont restés fermes malgré une double grossesse et l’allaitement de cette marmaille. Son ventre n’est plus plat, ses fesses sont moins fermes, ses cuisses moins fuselées ; cependant, elle n’a rien perdu de la grâce qui émane d’elle. Elle porte sa nudité avec la même assurance, la même quiétude que si elle était vêtue d’une robe confortable. Ce qui est éclatant et qui ravit Jacques, c’est son buisson ardent sur son bas-ventre. Michèle est brune, les cheveux plus courts, sa poitrine est généreuse aux mamelons dressés et bien dessinés ornés de petits bijoux, sa taille est fine. Mais au bas du ventre aucune toison, pas le moindre poil, dégageant des lèvres vaginales qui à cet instant s’ouvrent pour laisser apparaître des petites lèvres gorgées de sang. Mais là, il y a beaucoup moins d’aisance dans l’attitude : Michèle reste timide et montre sa nudité avec confusion, luttant avec elle-même pour ne pas dissimuler ses seins et son sexe d’un bras ou d’une main.


Les deux femmes sont différentes mais toutes deux magnifiques, et l’apparition de tant de beauté exposée n’est pas sans conséquences sur l’état de Jacques. D’autant plus que les deux grâces ne font rien pour dissimuler leurs attraits, la poitrine en avant et les jambes légèrement écartées.



Jacques n’en croit pas ses oreilles. Il sait que durant ce week-end il va profiter du corps de Michèle et qu’elle se donnera en même temps à Emmanuelle ; il est loin de se douter qu’ils formeront un trio. Ce n’est pas la première fois que le couple s’adjoint un ou une partenaire, mais cette fois-ci, Jacques conçoit cette relation avec Michèle différemment. Il a du mal à savoir pourquoi et finit par se persuader que cette gêne vient du fait que Michèle est déjà la maîtresse d’Emmanuelle et que leur liaison est bien plus forte qu’une simple amitié agrémentée d’une relation sexuelle sans lendemain. Il a l’impression qu’Emmanuelle aime profondément Michèle et que cela est réciproque. Il n’en éprouve aucune jalousie, seulement l’impression d’être un importun qui cherche à s’insinuer dans l’amour qui unit ces deux femmes.


Elles sont magnifiques, sublimes dans leur simple nudité, et s’approchent de Jacques qui reste immobile sur le lit. Il est couché, nu lui aussi, sur le dos et offert aux regards et à la lubricité des deux femmes. Elles concentrent leur attention sur sa verge déjà bien tendue. C’est alors un ballet sensuel qui se déroule sur le sexe de Jacques. Les langues lèchent la hampe, baisent le gland améthyste gorgé de sang ; les bouches gobent alternativement verge et bourses à la peau délicate et fripée. Parfois, les deux femmes s’embrassent tout en tenant fermement la virilité du mâle couverte de leur salive. Il est au bord de la rupture, sur le chemin du non-retour. Emmanuelle, qui connaît bien son homme, n’a aucune envie qu’il éjacule en dehors d’un sexe féminin. Elle place Michèle au-dessus de la queue dure et tendue et dirige elle-même son introduction dans le con. Michèle descend sur le membre palpitant jusqu’à ce qu’il soit tout au fond d’elle. Pendant un instant, Emmanuelle l’aide à la faire aller et venir de haut en bas. Bientôt, le mouvement se fait naturellement.


Alors Emmanuelle vient s’asseoir au-dessus de la tête de son compagnon et celui-ci s’emploie à lui lécher le sexe, cette vulve ornée d’une toison aux couleurs chatoyantes. Il passe sa langue sur les lèvres intimes, agace le clitoris, s’enfonce dans l’entrée du vagin. Il la saisit par les hanches afin de mieux atteindre les zones les plus sensibles de ce sexe féminin. Emmanuelle, ressentant de douces sensations, est ravie et excitée de voir sa maîtresse chevaucher son compagnon. Elle la trouve belle et ne peut s’empêcher de venir lui caresser les seins, les soutenir alors qu’ils ballottent au rythme de ses va-et-vient lascifs et lancinants.


Michèle est bientôt secouée par un spasme violent. Son orgasme la fait trembler alors qu’elle a le sexe de Jacques totalement enfoncé en elle. Emmanuelle la relève et libère la queue toujours aussi dressée de son compagnon pour venir le chevaucher à son tour. Elle s’enfonce avec délice sur le membre, et tout en s’activant énergiquement elle lèche la vulve récemment pénétrée et outrageusement exposée de Michèle. La jouissance de Jacques n’est pas longue à venir, suivie de celle d’Emmanuelle.


Ils s’écroulent sur le lit pêle-mêle et s’endorment, repus de jouissance.


**********



Au petit matin, Jacques ouvre les yeux et admire quelques instants les corps sublimes des deux femmes couchées de part et d’autre. Il se lève le plus discrètement possible afin de ne pas les réveiller. Sans éprouver le besoin de s’habiller, il se rend en cuisine, prépare sur un plateau de petit-déjeuner. Cette fois-ci, il entre dans la chambre sans prendre la précaution de toquer à la porte. S’offre alors à lui un spectacle fabuleux : la main de Michèle frotte la toison pubienne d’Emmanuelle, mais voyant Jacques apparaître, elle s’interrompt.



Alors les doigts de Michèle viennent au contact de la vulve et pincent délicatement son clitoris. La propriétaire lâche des petits cris de jouissance. Elle est admirable ainsi offerte, terriblement sexy, parfaitement excitante. Les caresses de Michèle sont expertes, comme des arabesques s’aventurant sur les zones sensibles. Jacques pose le plateau et s’assied dans un fauteuil pour admirer les deux filles tout en se masturbant. Il croise le regard de sa compagne qui accepte sa présence. Il n’est plus voyeur, simplement spectateur de ces jeux gomorrhéens.


D’un geste très sensuel, Michèle offre à sa compagne ses seins à lécher, ce qu’elle fait dans l’instant, baisant, aspirant les pointes et les petits anneaux. Sans lâcher les seins, Emmanuelle part à l’assaut de la vulve dénuée de poils. Bientôt ses doigts sont trempés de mouille. Des fragrances de sécrétions sexuelles se répandent dans la chambre, effluves qui accentuent les émotions sexuelles des partenaires. La conjugaison de la bouche sur les seins et de la main sur la vulve fait rendre grâce à Michèle qui exprime son orgasme par un cri rauque.


Jacques tient devant lui sa verge tendue d’une main et se l’astique sans vergogne, ne montrant aucune pudeur, juste de la lubricité. Et comme Emmanuelle n’a pas joui, il veut lui donner du plaisir. Il vient se coller à elle dans son dos et lui caresse les fesses tout en l’embrassant très tendrement dans le cou, derrière l’oreille.



Jacques se colle contre le corps moite d’Emmanuelle. Son parfum, mélange de sueur et de sécrétions vaginales, le rend animal ; elle en est encore plus désirable, plus excitante. Du bout des doigts il prélève de la cyprine sur le bord de ses lèvres intimes. Il dépose ce liquide à l’entrée de l’anus en guise de lubrifiant. La femme ne proteste pas, bien au contraire : elle attend l’introduction désirée. Les mains de l’homme écartent les deux globes fessiers, faisant apparaître un petit trou plissé.



Michèle se relève et regarde comment Jacques va prendre sa copine. Elle est effrayée, se souvenant des douleurs qu’elle avait endurées dans cette pratique. Pourtant, elle regarde avec une sorte de fascination cet acte qu’elle a toujours considéré comme cruel et barbare, surtout lorsqu’elle devait s’y soumettre. Entre Emmanuelle et Jacques, la nature des relations est tout autre ; lorsqu’ils baisent, ils communient. Leur plaisir n’est pas seulement dans la jouissance éprouvée, mais également dans la jouissance procurée à l’autre. Elle, qui n’a jamais osé quémander quoi que ce soit à son mari au cours de leurs relations sexuelles, est stupéfaite de constater qu’il n’est pas rare que sa copine guide son amant sur des chemins vicinaux. Même si c’est lui qui a proposé de la sodomiser, elle a tout de suite accepté et l’encourage sur cette voie.


Jacques introduit son membre dans l’anus sans résistance. Une fois fiché au fond du conduit étroit, il commence un lent va-et-vient.



Michèle s’approche au plus près de la copulation, léchant en même temps le clitoris de son amie, et au passage les couilles de l’homme. La sodomie conjuguée à la masturbation fait gravir à Emmanuelle les marches du plaisir et de la jouissance à grande vitesse. Elle atteint le septième ciel convoité, et son orgasme est tel que Michèle reçoit en pleine figure un jet de cyprine. Jacques est désarçonné. Voyant les poitrines des deux femmes proches l’une de l’autre, il se masturbe au-dessus et éjacule, déversant son sperme sur les mamelons dressés.


Emmanuelle, lorsqu’elle reprend son souffle, embrasse passionnément Jacques, puis Michèle. L’homme, qui débande, se retrouve entre ces deux corps encore humides, avec une main sur chaque sexe. Ses doigts s’aventurent dans les fentes humides. Les deux femmes viennent prendre elles-mêmes en main la tige de l’homme, qui sur le moment se montre assez mollassonne.



**********



Michèle vient au gîte chaque week-end. Elle arrive le vendredi soir et repart le lundi matin. C’est un trio qui se forme alors, les trois amis partageant, à présent, un seul et même lit. Jacques participe activement aux jeux sexuels des deux femmes, n’hésitant pas à posséder l’une des deux sans pour autant interrompre leurs caresses lesbiennes. Ou alors ce sont les deux filles qui s’attaquent à son sexe en le suçant, le léchant, l’excitant avant de venir s’empaler sur lui, choisissant ensuite de recevoir son sperme au fond de leur ventre, sur leur corps ou dans leur bouche. Parfois, dans les nécessaires périodes réfractaires, il se contente de devenir spectateur de merveilleux spectacles. Enfin, tous les trois trouvent le sommeil dans les bras les uns des autres.


Michèle est toujours sans emploi, si ce ne sont des CDD ou des missions d’intérim qui ne se transforment jamais en postes définitifs. Cela la désespère, jusqu’au jour où Emmanuelle lui dit :



C’est ainsi que Michèle s’installe dans le gîte et participe à l’activité économique du lieu, ne ménageant pas sa peine. Les nuits, elle partage des étreintes passionnées avec son amie et Jacques. Toutes les nuits, à présent, ils partagent la même chambre, le même lit, la même salle de bain, trouvant dans cette promiscuité des sensations sensuelles et érotiques plaisantes. « Quoi de plus plaisant que de faire l’amour avec une femme, de prendre une douche intime avec une seconde avant de voir les deux filles se donner du plaisir, tout cela sans pudeur, sans gêne, et surtout sans aucune humiliation ? » se dit Jacques.


Dans les premiers temps, Michèle aurait aimé pouvoir faire sa toilette intime avec un minimum de discrétion. Ce n’est guère possible dans cette salle de bain où ils vont et viennent sans frapper à la porte, qui d’ailleurs reste souvent ouverte sur le couloir. Elle s’y habitue et finit par trouver plaisant de se laver à deux ou trois grâce à la spacieuse douche à l’italienne. C’est une nouvelle occasion de se livrer à l’exhibition, d’échanger de suaves caresses en se savonnant et se rinçant mutuellement. Il y a une douche extérieure derrière une claie en bois, lorsque les lourdes chaleurs s’abattent sur le pays, qui permet elle aussi de profiter à la fois de l’eau et du soleil. On peut soit s’y doucher, soit y faire tout autre chose. Et comme une chambre a une vue plongeant sur l’intérieur de cette légère construction sans toit, Emmanuelle et Jacques ne cachent pas qu’il leur est arrivé de reluquer de belles nymphettes ou de beaux Apollons, qu’ils trouvaient par ailleurs trop pudiques à leur goût. D’ailleurs, l’un comme l’autre se sont parfois isolés avec des vacanciers dans ce cagibi pour un « petit coup en passant », à l’insu d’un compagnon jaloux out d’une copine possessive.


Jacques est aux anges car il s’aperçoit qu’il aime toujours autant Emmanuelle, mais il aime également Michèle. Dans un premier temps, il s’en défend, car pour lui il ne peut aimer une autre femme que sa compagne, même s’il en baise d’autres. Mais avec Michèle, il y a autre chose, et il s’en ouvre à sa chérie qui n’en prend aucun ombrage.



Michèle se sent bien et trouve parfaitement sa place dans ce trio. Dans une démarche de se rapprocher de l’état naturel total, elle ôte les bijoux qui ornent ses tétons et laisse les poils de son pubis repousser. Cela demande du temps puisqu’elle n’était pas seulement rasée, mais épilée. Un fin duvet de poils tout doux et soyeux finit par apparaître pour constituer un buisson brun qui plaît infiniment à Jacques.


Elle s’habitue également aux us et coutumes du lieu. Aussi, lorsqu’il y a parmi les clients des libertins, elle accepte de partager de doux moments sexuels avec des femmes. Puis, au fil du temps, ce sont aussi des hommes qu’elle accueille dans son lit. Pourtant c’est avec Jacques et Emmanuelle qu’elle trouve le plus de plaisir.


À la fin de la saison, elle décide de rester sur place et de plus remettre les pieds en ville. Elle sait qu’elle ne recevra aucun salaire, mais cela n’a aucune importance pour elle car la vie qu’elle mène avec ses amis est bien supérieure à une quelconque rémunération.


**********



Deux étés passent ainsi dans une entente parfaite. Mais au cours de l’hiver suivant, Emmanuelle est hospitalisée en urgence. Jacques et Michèle viennent la voir, très inquiets sur son état de santé. Elle leur dit :



Jacques et Michèle sont sous le choc. Il n’imagine pas la vie sans Emmanuelle, celle qui leur a tant donné, qui a tant fait pour eux. Quant à faire l’amour sans elle, la chose n’est pas facile.



Et c’est exactement cela. C’est une première fois entre ces deux personnes qui se connaissent pourtant si bien. Il y a dans cette première nuit à deux une certaine réserve, une appréhension des deux côtés. Michèle montre une timidité qui entrave sa spontanéité et qui réveille en elle un sentiment de pudeur qu’elle croyait éteint. Jacques se veut doux et craint d’effrayer sa compagne, redoutant de l’effaroucher tout comme s’il faisait pour la première fois l’amour avec elle. Ils ne comprennent pas qu’ils font l’amour par obligation, que sans la commande expresse d’Emmanuelle leur intimité se serait faite, mais moins rapidement, avec moins de précipitation. Ce n’est que petit à petit que le couple se forme, se trouve, et que les deux amants peuvent ressentir dans leurs rapports amoureux un bonheur absolu.


Deux mois plus tard, Emmanuelle décède sans qu’ils l’aient revue, s’étant conformés à ses désirs. Elle a choisi de se faire incinérer, et c’est dans le chemin qui mène du gîte à la rivière que les cendres sont dispersées. Pour l’occasion, les enfants d’Emmanuelle sont venus dire adieu à leur mère. Jacques voit pour la première fois le fils et la fille qui sont nés de son union avec Emmanuelle, la femme qu’il a aimée le plus au monde. La confrontation se fait sans effusion, et même avec une certaine froideur. Pour eux, il est un parfait inconnu : il n’aura droit à aucune reconnaissance paternelle.


Cette disparition d’Emmanuelle et la dispersion de ses cendres libèrent totalement le couple qui tourne la page et connaît une vie harmonieuse et heureuse, à tel point que bientôt le ventre de Michèle s’arrondit. Jacques est fou de joie : elle va lui donner un enfant qu’il compte bien, cette fois-ci, élever. Il n’a pas vu naître les jumeaux que lui a donnés Emmanuelle, et pendant très longtemps il ne connaissait même pas leur existence. Quant aux enfants de sa femme, il ne les a pas vus grandir. Avec cet enfant en devenir, il veut prendre le temps de s’en occuper.


**********



Michèle met au monde un vigoureux garçon. Sur lui repose l’amour du couple et le devenir de ce qu’était la communauté des années 1970, ou de ce qu’il en reste. Le père voit avec bonheur celle qui partage à présent sa vie sortir de sa robe son sein pour le donner au vorace bambin.



Alors Jacques vient téter le sein libre de Michèle. Il est ravi, car jamais il n’aurait cru pouvoir devenir une nouvelle fois père.


Avec cette naissance, c’est aussi le souvenir d’Emmanuelle qui est toujours dans leur cœur. Elle n’est plus une absente, elle n’est plus un fardeau : elle est un soutien, un ange gardien qui est là pour leur dire « Vivez, aimez-vous, baisez, car il n’y a que cela qui est important dans la vie. »



FIN