n° 18121 | Fiche technique | 21916 caractères | 21916Temps de lecture estimé : 12 mn | 14/10/17 |
Résumé: Être une garce lubrique n'est pas réservé qu'à la soumise qui souffre, pour le meilleur et le pire. | ||||
Critères: fff magasin fsoumise fdomine humilié(e) exhib fmast uro sm journal | ||||
Auteur : Dyonisia (Rêves, autofictions... souvenirs et confidences...) Envoi mini-message |
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Résumé des épisodes précédents :
« Soumission »
« Éducation »
« Apprentissage »
Un récit tiré d’un journal intime : déboussolée et désœuvrée, une femme mûre est attirée par les soldes d’une boutique de luxe ; son homosexualité, ses complexes et son penchant pour la soumission l’entraînent à accepter la férule d’une grande bourgeoise dominatrice. Son apprentissage commence par des humiliations et l’essayage de la robe offerte par sa maîtresse.
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En se dirigeant vers l’atelier de retouche, les vendeuses invitèrent ma Maîtresse et ses amies à terminer tranquillement leurs emplettes ou à patienter dans le salon du fond. Ces dames s’y rendirent en papotant, comparant dessous chics désirés et coups de cœur inespérés, se promettant d’en faire de nouveaux essayages en toute franchise réciproque. Je restais hésitante et nue devant la banque. La voix sèche de Maître L* mit fin à mon indécision.
Je m’empressai de les rejoindre. Les autres continuaient à examiner mutuellement leurs divers achats et quelques-unes ôtaient jupe ou chemisier pour tester l’effet qu’aurait donné sur elles-mêmes tel ou tel modèle qu’elles n’avaient pas choisi. Hésitations, regrets, doutes et certitudes s’échangeaient dans un pépiement de voix croisées. Ève m’installa mains dans le dos face à la glace en m’intimant l’ordre de n’en pas bouger et de me taire.
Pendant de longues minutes, de joyeux essayages se succédèrent autour de moi. J’eus tout loisir de comparer ma pauvre personne aux corps bien entretenus qui se reflétaient à mes côtés. J’apercevais par instants des seins et des cuisses sur lesquels l’âge ne semblait avoir aucune prise. Quelle que soit la génération qui les portait, les lingeries luxueuses mettaient en valeur tour à tour une poitrine ferme, un ventre plat, un fessier musclé ou une taille bien dessinée. Et les toisons soignées entrevues sous les dentelles contrastaient cruellement avec ma broussaille hirsute exposée sur le miroir.
Chaque vision était pour moi comme un coup de poignard. Chacune me renvoyait à la triste condition d’une infériorité sociale imprimée sur mon corps. Tourmentée par cette pensée déprimante, je pris soudain conscience que le calme était revenu. De ma place, je voyais qu’un cercle s’était formé autour d’Ève. Je saisissais des bribes de phrases qui semblaient tourner à des demandes qu’on lui faisait. Quelques coups d’œil dans ma direction me faisaient craindre d’être l’objet de cette discussion.
Madame Ève m’interpella brusquement. Elle ponctua son apostrophe en désignant le centre de l’alcôve d’un claquement de doigts impérieux qui sonna comme un coup de fouet dans le silence. Je ressentis à nouveau le désir d’obéir qui me prenait au ventre. J’en rougis de honte une fois de plus, mais je me dirigeai immédiatement vers elle.
La conversation continuait pendant que j’écoutais les directives de ma Maîtresse. Dans une sorte de dédoublement, je comprenais à travers leurs dialogues qu’une grande complicité – et sans doute plus – s’était nouée entre ces bourgeoises désœuvrées et la belle notaire, et d’un autre côté, sans m’en inquiéter, je prenais docilement la pose ordonnée et en acceptais les conséquences.
Yeux baissés, buste droit, mains dans le dos, chevilles à l’aplomb des épaules, ainsi me voulait Madame Ève tandis que les spectatrices s’installaient confortablement autour de nous sur les canapés de cuir, leurs précieuses emplettes négligemment jetées sur les dossiers. Elle les rejoignit, me laissant au centre des regards, alors que la gérante du magasin apportait les rafraîchissements promis.
Quelques rires d’approbation fusèrent, tant pour la remarque que pour les boissons.
La gérante se déclara touchée de tant de délicatesse et me fit signe de m’approcher d’elle. Elle soupesa mes seins, en éprouva l’élasticité, déplora leur lourdeur puis pinça les tétons, s’étonna de leur dureté et conclut à leur sensibilité aigue en les vrillant entre ses doigts. Elle me fit ensuite tourner pour lui présenter mes fesses qu’elle empoigna à pleines mains, les pétrit pour constater l’excès de cellulite et les claqua de façon sonore avant de me renvoyer à ma place, deux empreintes rouges sur le postérieur.
Cette première analyse déclencha une série de demandes tyranniques, chacune de ces dames voulant absolument se faire sa propre opinion. J’allais de l’une à l’autre, m’agenouillant devant celle-ci pour lui permettre de malaxer ma poitrine à son aise, posant un pied sur l’accoudoir de celle-là pour qu’elle puisse examiner ma chatte à loisir, écartant moi-même mes grandes lèvres devant une troisième intriguée par la longueur de mes nymphes, cambrant mes reins et projetant mon pubis en avant pour qu’une plus vicieuse presse et découvre mon clitoris.
Chacun de ces attouchements forcés déclenchait en moi une émotion plus forte. Mes tétons en pointaient davantage. Des ondes électriques irradiaient mes seins, traversaient mon ventre, embrasaient mon sexe. Les frissons contractaient mon périnée et inondaient mon vagin. Je m’empourprais à chaque pulsation de ma vulve et de mes sphincters. Je m’effrayais d’une miction involontaire. Ève prenait un malin plaisir à voir grandir ma confusion.
Les élégantes acheteuses s’étaient muées en garces raffinées. Les coulées de cyprine, les effluves de mouille, les relents de sueur ne les dérangeaient pas. Mes spasmes montants les encourageaient. On me fit mettre à quatre pattes, le cul en l’air. On ouvrit mes fesses. On exposa largement mon cratère et ma cramouille aux inquisitrices. Leurs yeux fouillaient sans vergogne mon intimité, leurs paroles décrivaient crûment mon anus, les bords de mon vagin, les festons de mes lèvres, l’orifice de mon urètre, la forme de mon clitoris.
Cœur battant, souffle court, je retenais avec peine des soupirs de honte et de fièvre. Un doigt manucuré se posa sur l’œillet palpitant. Un ongle aigu parcourut lentement l’entaille écartelée. Il s’attarda dans les plis des muqueuses humides, recueillant une part des sécrétions qui les tapissaient. Un gémissement de plaisir m’échappa, d’autant plus audible qu’un silence soudain m’entourait. Comme en réponse, une voix pincée s’éleva :
Une peur subite me vrilla le ventre : aurais-je laissé fuir quelques gouttes d’urine ? Non, elle ne stigmatisait que mon effervescence sexuelle et mon envie folle de me masturber. L’idée d’en offrir le spectacle à de telles perverses me terrifiait tout en m’excitant encore plus. Tétanisée d’angoisse et d’espoir, j’attendais sans oser respirer la réponse de ma Maîtresse.
Le mépris et la vulgarité de ces remarques me remplirent de confusion une nouvelle fois. La chaleur de mon sexe semblait l’avoir quitté pour monter sur mes joues. Que faire ? S’abandonner au délire érotique dans une folie orgiaque de copines à poil est une chose ; s’exhiber seule nue devant des bourgeoises en toilettes de luxe en est une autre. Debout au milieu de leur cercle, je serrais mes cuisses dans un tardif et ridicule réflexe pudique. Les miroirs du salon me renvoyaient sous de multiples angles les reflets de mon attitude risible. Je n’osai porter la main à mon ventre ni même à mes seins.
Avec un soupir de soi-disant désespoir, Madame Ève reprit son ton directif :
Comme une automate, j’obéissais à chaque injonction. Mes seins me semblaient peser des tonnes, plus lourds et plus douloureux au fil de l’exercice. Je les sentais ballotter après chaque retombée. Je les imaginais qui s’allongeaient comme les mamelles d’une chèvre. J’entendais les rires que le spectacle provoquait. Je touchai mes tétons, je les croyais énormes ; ils étaient gros, sans plus, mais durs, tendus, gorgés de sang, et si sensibles… Je fermai les yeux.
Ma chatte suintait comme une source. L’alternance des pressions et des caresses sur ma poitrine m’envoyait des ondes délicieuses dans le ventre. Mon vagin y répondait par des coulées de cyprine. Je repensai à la mosaïque de nu évoquée par Madame Ève : le décor d’une fontaine avec ma touffe humide en guise de mousse…
Je pris un sein à deux mains et l’allongeai vers ma bouche. En penchant la tête, je pouvais lécher le bout. Le frôlement de ma langue humide apaisait la douleur. J’aspirai mon téton, le suçai, le mouillai, le cajolai. J’éprouvais un plaisir veule à me prêter à ce jeu dégradant. Je fis de même avec l’autre sein. La tension dans ma poitrine paraissait s’apaiser un peu, mais les contractions de ma vulve augmentaient d’autant. J’attendais – j’espérais – la suite. Elle vint, enfin !
Madame Ève installa une serviette sur un pouf et m’ordonna de m’y asseoir en tailleur face à mon public. Elle se plaça derrière moi pour me prendre aux épaules et m’incliner sur le dos jusqu’à ce que ma tête touche la moquette. En partant à la renverse, mes jambes s’étaient dénouées et allongées pour garder l’équilibre. Elle enjamba mes épaules en se penchant pour me replier les genoux et poser mes talons contre mes fesses. Pendant qu’elle me disposait à sa convenance, je pouvais voir jouer les lèvres de son sexe nu dans l’ombre légère de sa robe. Mes cuisses s’ouvrirent d’elles-mêmes.
Reprenant son ton impérieux, ma Maîtresse guida mes mains vers mon pubis sans se priver de commentaires dédaigneux :
Elle resta courbée sur mon ventre, sans se soucier de la vue plongeante sur son décolleté et du reflet de son entrejambe qu’elle offrait aux spectatrices, pour attraper une nouvelle fois mes boucles pubiennes. Je retins mon souffle dans l’angoisse de la suite de son geste. Elle le suspendit durant quelques secondes et je crus qu’elle se contentait de les désigner à la moquerie générale. Je me détendis ; ce n’était après tout qu’une humiliation de plus. Ma seule hâte du moment était de jouir.
La douleur me prit au dépourvu. Une douleur brutale, cuisante, aigüe, comme si mon sexe était coupé par une lame. Je hurlai et tentai par réflexe de fermer mes cuisses, mais Madame Ève bloquait mes genoux avec ses coudes tandis que ses mains, crochées dans les poils de mes lèvres, écartelaient sauvagement ma fente. Elle tirait comme si elle allait m’arracher la peau avec la toison. Mon besoin de jouir disparut sur le champ ; je ne ressentais plus que la souffrance et la peur de ce qui pouvait arriver.
Je ne sais combien cela dura mais ce me parut une éternité. Je retenais ma respiration pour ne pas susciter plus de rires par mes cris. Le premier avait déjà provoqué l’hilarité des clientes comme de la gérante et rameuté les commises. Il me semblait que les commissures de ma vulve se déchiraient déjà sous les tractions qui les distendaient et mes efforts pour contenir ma vessie. J’avais si mal que je doutais de pouvoir me contrôler. J’étais terrorisée par cette idée autant que par la torture que j’endurais.
Puis ma Maîtresse relâcha son emprise et le soulagement fut aussi immédiat que la douleur avait été soudaine. Une chaleur accrue envahit ma chatte et irradia tout mon ventre, redoublant instantanément l’envie de me masturber. Les longues jambes qui m’encadraient s’éloignèrent, me laissant pantelante et définitivement seule sur le pouf pour satisfaire les attentes de l’assistance et la nécessité qui me tenaillait.
Mes mains hésitantes tâtèrent prudemment les chairs martyrisées. Le sang battait sous la peau des lèvres gonflées ; le moindre attouchement était fulgurance. J’esquissai quelques effleurements… et je ne fus plus qu’un sexe. Un sexe hypersensibilisé qu’il me fallait contenter après l’avoir trop contraint à l’espoir. Je ressentis un premier orgasme sans avoir eu l’impression de m’être touchée. Une jouissance furtive qui me fit gémir de plaisir et de souffrance, mais une jouissance libératrice qui en réclamait d’autres.
Plus rien ne comptait que de brutaliser moi-même ma chatte pour tenter d’assouvir cette dévoration. Ma masturbation mêlait douleur et bonheur sur la moindre parcelle où je portais mes doigts, et aucune de leurs pénétrations ne me comblait. Seul m’importait le besoin d’aller plus vite, plus fort, plus loin, plus profond. Je flottais d’orgasme en orgasme, chacun ponctué de giclées expulsées par les contractions de mon vagin. Les échos mouillés de mes va-et-vient couvraient les railleries qu’ils attisaient.
Je n’eus même pas conscience d’atteindre au paroxysme, seulement la sensation que mon corps se vidait brusquement de toute ses tensions et décollait, haut, très haut… Plus rien ensuite qu’un bourdonnement qui bruissait dans mes oreilles, qu’une brume noire qui voilait mes yeux.
Les paroles qui me parvenaient assourdies cheminaient lentement jusqu’à mon cerveau ; j’avais du mal à en saisir le sens. Leur signification me semblait superflue : je savourais un intense moment de plénitude, et cela suffisait à me faire oublier tout le reste… Trois syllabes plusieurs fois répétées finirent tout de même par imprimer mon esprit d’un mot qui me tira de mon apathie : dé – pra – vée.
J’étais partie si loin que je dus faire un effort presque insurmontable pour réaliser qu’il s’agissait de moi. Entre mes paupières mi-closes, je distinguais vaguement une silhouette blanche dans un halo brouillardeux. Quand ma vision se précisa, je reconnus la jeune fille qui rapportait ma robe. Immobile à deux pas de moi, elle regardait, comme médusée, une flaque qui s’élargissait paresseusement à ses pieds. Une bouffée de honte absolue me submergea : j’avais lâché mon urine en jouissant.
J’obéis. Je me levai maladroitement, tremblant sur mes jambes, mortifiée, pleurant à chaudes larmes, maudissant en moi-même ma faiblesse et ma veulerie. Et pourtant, une petite lumière me réchauffait le cœur. J’étais absolument déshonorée mais Madame Ève me gardait ! Entre deux sanglots, je m’enquis piteusement de la direction des toilettes. Personne ne prit la peine de me répondre. Je dus attendre dans mon jus la fin d’un échange de courtoisies entre la gérante et ma Maîtresse.
Les deux femmes scellèrent leur convention en riant dans une chaleureuse embrassade, sous les hochements de tête approbateurs des clientes. Mon accord à moi était superflu : nulle n’avait songé à me demander mon avis. Les commises s’étaient abstenues de toute manifestation ; seuls certains regards supputaient déjà quelles avanies on serait autorisé à me faire subir.
(À suivre)