n° 22320 Lire ce texte 19124 caractères   3253 mots   Temps de lecture estimé : 14 mn 15/03/24
Résumé:  Discussion sur le regard entre un romancier et une conseillère littéraire
critères:  #exercice fh
Auteur : Samir Erwan       

Concours : Le refus
Classement de ce texte 6 / 16
Appréciations du jury             Retours de l'auteur
L'ironie de Mona Gaze

 

Note générale = 15.19 / 20
(11 notations)
Note des inscrits = 15.21 / 20
(5 notations)
Note des non-inscrits = 14.67 / 20
(6 notations)

1 Originalité 2 Ecriture 2 Humour 0 Excitation 1 Atmosphère 0 Sentiments
Promotions : Concours

Période de recueil des lectures = du 15/03/24 au 15/05/25854 Lectures partielles201 Lectures entières24 %


Intervenant Lui écrire Date Note Appréciations
Evaluations des inscrits
Catherine
(520 notations)
15/03/24 Bon, un auteur se pointe chez une conseillère d'édition plutôt sexy et troublante qui lui refuse son texte. C'est bien écrit mais long et ce refus est tiré par les cheveux.
L'artiste
(1856 notations)
  15/03/24 Moyen - 10 Bon, j’ai vraiment du mal avec le style. L’écriture donne en fait l’impression d’un premier jet, et après tout, la forme, on s’en fout ! Pour exemple lors des premiers paragraphes : « Elle a de belles jambes, et la chance, elles ne sont pas croisées ! » ; « Elle recèle ça, Mona, cette conseillère littéraire dont mon éditrice m’a obligé à rencontrer ? » ; « Donc, si je comprends bien votre point de vue, c’est qu’une bonne accroche pour une bonne histoire, c’est de survaloriser la beauté de la femme ? ». Perso, la syntaxe me pose problème et me demande un effort de compréhension nuisant au confort de lecture.

Concernant le fond, quelle prise de tête ! L’anti-patriarcat, l’écriture inclusive… Le wokisme me gave profondément et est selon moi un phénomène de mode dicté par des personnes se croyant bien-pensantes voulant imposer un nouvel ordre moral, une nouvelle pensée unique. Le vrai progrès serait plutôt selon moi que chacun puisse s'accepter et être accepté tel qu'il est, et non mettre tout le monde dans le même sac en créant un genre unique pour forcer le destin. Être un homme affichant son hétérosexualité va bientôt devenir un crime.

Bref, sur le fond comme sur la forme, je n'ai vraiment pas accroché. La démonstration ne m'a pas convaincu.
Athanagor
(1030 notations)
15/03/24 Excellent - 18 Ce récit m’a beaucoup amusé. C’est même un de mes préférés du concours. Je l’ai trouvé espiègle, joueur. J’ai beaucoup aimé la mise en abyme, très maline.
Le sujet reste délicat à aborder, car il pointe un phénomène admis inconsciemment et ultra majoritaire, au cinéma notamment : le male gaze. C’est fait de façon judicieuse, je trouve, en donnant la possibilité au lecteur (en tout cas aux hommes hétéros, tiens, tiens…) de s’identifier.
J’ai hâte de lire la suite !
giordano
(465 notations)
  16/03/24 Très bon - 16 Une jolie incrustation, ce qui n'est jamais facile à faire.
(Ecriture, Humour, Atmosphère)
Amarcord
(555 notations)
  17/03/24 Excellent - 18 Le manuscrit refusé, je m'attendais à le retrouver, tant l'idée me semblait une évidence, en particulier pour un tel concours. Mais ce texte dépasse largement cette idée, et il me remplit d'enthousiasme. Subtil, intelligent, et sans pourtant jamais verser dans la pédanterie. La fameuse "mise en abyme" chère aux universitaires échappe à leur pesanteur ; avec Mona, c'est bien l'ironie, la grâce et une délicieuse cruauté qui mènent le texte, l'auteur et le lecteur à la baguette. Bravo !
(Originalité, Ecriture, Humour)
Bullitt
(227 notations)
  17/03/24 Bon - 14 L'idée est bonne, dommage que l'écriture ne la mette pas davantage en valeur, d'autant que cet auteur est capable de bien mieux.
Vivement la suite des aventures de Mona Gaze...
Remarques
Samir Erwan 19/03/24 Je trouve plutôt sévères les quelques personnes critiquant la syntaxe de « Mona Gaze » (et même celle de « L’appel de la frontier »). Certains trouvent le style lourd tandis que d’autres considèrent qu’il coule « comme l’eau d’une rivière ». Ces deux textes (Mona et L’appel) ont le même style, je ne suis malheureusement pas vraiment capable d’écrire autrement. D’ailleurs, je me questionne toujours et me dis que j’écris toujours pareil… Donc entre Mona et Dorothée, c’est le même style. Ça convient, ou non.
Pour Mona, selon les citations données par l’Artiste, il s’agit d’une narration, avec des incises, des digressions, on se plonge soudainement dans la tête du narrateur, alors qu’auparavant, il ne faisait que décrire ce qu’il voyait. Et puis, cette phrase n’est pas superflue : elle est là pour rester gravé, car c’est à cet endroit qu’il remarque la culotte qui revient justement à la fin – où la mise en abyme est franchement dévoilée, Mona sachant ce que le narrateur « a vu ». D’où l’ironie. Voilà pour la forme.
Pour ce qui est du fond, je demande seulement aux lecteurs n’ayant pas apprécié la thématique de se questionner sur cet état de fait : il y a des rapports de dominations partout, et être une femme est un combat de tous les jours. Comme être noir ou homosexuel.
Ce qu’on appelle « woke » maintenant est simplement une « translation » du sens du mot. Il s’est étrangement transformé pour tenter de discréditer la personne. Peut-être avons-nous trop été influencés par les Zemmour et Bock-Coté de ce monde pour comprendre qu’être woke au final, c’est seulement vouloir moins d’injustice ? Ce n’est pas une « dictature des minorités », c’est simplement un constant rappel que nous sommes privilégiés et qu’il y a certaines personnes qui le sont moins.
Dans ce récit avec Mona, je n’ai jamais sous-entendu – et le wokisme non plus d’ailleurs – qu’il faut cesser d’être hétérosexuel. Seulement comprendre ce que la société « nous donne à voir ».
Samir Erwan 19/03/24 Et comme nous, hommes blancs, avons le pouvoir, et bien nous souhaitons le garder. On ne veut pas perdre nos privilèges. Et donc nous continuons à véhiculer cette histoire de la femme objet – on le voit dans bien des textes ici.
Mona le dit bien à la fin: « Je vous incite à relire ce récit ! ». C’est à vous (lecteurs de Rvbb) qu’elle s’adresse et non au Romancier.
Perso, je ne trouve pas que ce soit une prise de tête. Il faut réfléchir à nos responsabilités.
L'artiste   19/03/24 Samir,

Concernant la forme, je trouve, et ce n’est pas nouveau, que tes textes manquent de relectures et de travail. Les phrases que j’ai relevées sont franchement bizarres et auraient mérité d’être modifiées (je n'ai pas tout relevé). Après, un exemple tout bête, lorsque tu envoies un texte, il s’agit systématiquement d’un bloc, aucun interligne. C’est franchement pénible à la lecture, et pour le correcteur c’est un calvaire. Ce n’est pourtant pas difficile d’aérer un peu, de créer des paragraphes qui seront séparés par une ligne vide, et ça montrerait un peu de bonne volonté. De plus, Rvbb à des guides super pratiques, les as-tu lus ?

Je ne suis ni meilleur ni pire que tout un chacun. Je pars de loin, mais lorsque je poste un texte je m’applique et applique à la lettre les règles de présentation du site. Elles ne sont pas là pour nous pourrir la vie, mais au contraire pour nous aider à rendre nos contributions plus agréables à lire.

Je corrige bénévolement, et je préférerais de loin traquer les quelques coquilles ou fautes restantes que de remettre systématiquement tout en forme et aux normes du site, car ça, pour le coup, c’est à la portée de tout le monde, il suffit de lire les guides… « http://revebebe.free.fr/cache/docupag13.html »
L'artiste   19/03/24 Samir, concernant le fond, oui, le « wokisme » me gave. Aujourd’hui, on doit faire attention à tout ce que l’on dit pour ménager la susceptibilité de ceux qui sont différents de nous.

Comme tu l’as démontré, quoi que l’on dise, tout reste sujet à interprétation. Pour exemple dans le texte : « Mais elle a raison sur un point Mona : telle femme que je décris à la peau noire, par exemple. Si je ne précise pas cette qualité, le lecteur imaginera que cette femme est blanche. C’est ce que Mona veut m’expliquer. Le rapport de classe. Le rapport de domination. »
Ben, je ne suis pas du tout d’accord. Tout dépend de la zone géographique où est située l’action. Si la scène se déroule au Gabon, à ne pas préciser la couleur de la femme, tous les lecteurs l’imagineront noire, et pas blanche. Où est le problème ?

Je suis blanc et ne me considère absolument pas comme supérieur à quelqu'un qui serait noir. La couleur n’est pour moi qu'un détail physique. Certains sont roux, d'autres sont blonds ou bruns, quelques-uns ont des taches de rousseur, une grosse bite (désolé, j'ai zappé l'écriture inclusive, ça aurait été prise de tête, mais le parallèle féminin fonctionne aussi)... on est tous différents. Moi, je préfère les p'tits seins bien fermes, j'ai la bite arquée, et je trouve les femmes noires vraiment craquantes, enfin, pas toutes... Ça fait de moi un raciste ?
L'artiste   19/03/24 Au sujet des femme, si je souhaite écrire une nouvelle érotique, je vais l’écrire pour les hommes hétéro (quoi que, pas toujours, voir n° 19881 « Une soirée pour tout remettre en question »), parce que j’en suis un et que je sais de quoi je parle… La nana que je décrirai me plaira et correspondra physiquement à celles qui m’attirent. Rien que la dénomination « femme objet » me saoule. Arrêtons de nous voiler la face, lorsqu’on parle d’attirance, l’intellect passe au second plan, même s’il prendra le pas par la suite. Il en est de même en inversant les rôles, si je suis un petit gros boutonneux qui zozote avec des dents de lapin, j’aurais plus de mal à emballer.

Concernant le mouvement woke et l’écriture inclusive, ça me gave et accentue selon moi les inégalités. On donne de l’importance à ce qui n’en a pas. Perso, je me fiche pas mal de savoir avec qui couche mon voisin, ou ma voisine… et ça ne m’empêchera pas de lui dire bonjour en le ou la voyant et de le ou la respecter. Je ne pense pas non plus qu’il faille appeler ielle un ou une transexuel.le pour le respecter (c'est chiant, hein, comme mode d'expression... lol !). S’il a des couilles, ce sera « il », s’il n’en a plus, ce sera « elle », et Basta. Pour le reste, c’est un être humain, c’est son choix, et ça ne me pose aucun problème. Pire, le ielle est d’ailleurs souvent employé et détourné par les gros c… par moquerie, on leur donne du grain à moudre...
Samir Erwan 20/03/24 Eh bé l'artiste, tu m'en vois surpris! Quand j'envoie un texte, il y a des interlignes, des chapitres, et même des * pour séparer des parties. Peut-être qu'à l'avenir, je mettrai des pour m'assurer l'italique .
Et merci pour le merveilleux conseil de lire les guides.

Pour le fond, aucun souci si le statu quo est satisfaisant. Moi, c'est ce qui me gave.
L'artiste   20/03/24 Des interlignes ? Ben, il doit y avoir un bug alors, car je te garantis que l'on reçoit tes textes en un bloc bien compact. Hormis concernant les dialogues, car le logiciel les aère par lui-même, on aurait une feuille noire de 50 Kcar.

On est bien d'accord, un interligne, c'est une ligne vide... et pas seulement un retour à la ligne ;-)


Détail des notations du public  (moyenne 14.67 calculé avec 6 notes)
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