n° 22340 | Fiche technique | 8634 caractères | 8634 1471 Temps de lecture estimé : 6 mn |
22/03/24 |
Présentation: Une réponse au texte « À Carla » publié ici par Conteurrêveur : à chacun sa version. Une vraie histoire ou une histoire vraie ? | ||||
Résumé: Deux auteurs de Rvbb échangent puis se rencontrent. | ||||
Critères: f fh hplusag | ||||
Auteur : Carla.moore Envoi mini-message |
Avertissement :
Les auteurs racontent des histoires et s’ils parlent en « je », ils ne disent pas toujours la vérité. Pour mon cas, j’invente en me servant de mon propre vécu ou de mes propres fantasmes ou de personnages rencontrés dans les fictions ou la réalité. Dans ce texte, nous sommes dans la fiction. Les auteurs non cités se reconnaîtront. Peut-être quelques-uns des lecteurs aussi. Si vous la lisez, c’est que ConteurReveur en a accepté la publication.
Avant tout, présentons-nous !
Je lis et j’écris sur le site de RVBB. Pourquoi ? Parce que j’aime l’érotisme et que les commentaires y sont précieux ! Ils m’aident à comprendre l’impact de mes textes les éventuels lecteurs. J’aime m’imaginer à la place des héroïnes, elles sont toujours belles dans les mots de leurs auteurs, et ce, quels que soient leur âge ou leurs caractéristiques physiques. J’aime comprendre la psychologie de ces femmes, tantôt soumises, tantôt dominantes, trompeuses ou trompées, libres, coincées ou transgressives. Ce sont ces lectures qui m’ont conduit à l’écriture. Écrire c’est aller encore plus loin dans la connaissance, la compréhension de ses propres émotions grâce à une introspection poussée : et si j’étais elle ! Après mes premiers commentaires, trois auteurs (deux hommes et une femme m’ont proposé d’écrire avec eux, Patrik et Sergefra pour les hommes, pour ce qui est de l’autrice, nous ne sommes pas allées jusqu’à la publication sur le site. Un troisième homme m’a prise sous son aile. M’aidant pour améliorer mes textes. Malheureusement, il est décédé en 2020, c’était un pilier de ce site, j’ai eu l’impression de perdre un véritable ami alors que nous avions eu seulement des échanges de mail.
Conteurrêveur vient de publier un nouveau texte. J’aime bien ce qu’il écrit. Vite, je vais le lire. Super sujet et bien traité. Je laisse un commentaire :
Il y a tant de machos qui se servent de nos corps sans penser à nos propres désirs… belle leçon donnée à son amant et aux lecteurs en même temps.
Et je dépose un 18.
ConteurRêveur m’envoie un message deux jours après :
Merci pour votre commentaire et votre note. J’aimerais pouvoir discuter avec vous par mail sur une suite éventuelle de mon histoire. En êtes-vous d’accord ? Julien.
Je suis flattée que Julien (puisque Julien il y a) fasse confiance à mon jugement et en ma capacité à l’aider.
Si vous voulez, je pourrais donner mon avis sur celle-ci en avant-première, mais je ne me sens pas d’écrire à quatre mains, je n’ai pas l’esprit assez disponible pour ça en ce moment. J’ai déjà écrit en relation avec d’autres et ce n’est pas toujours évident !
De mail en mail, Julien arrive à ses fins et c’est ainsi que naît : « App App App Hourra ». Dans cette histoire, Fabrice, serial baiseur, veut ajouter une nouvelle conquête à son tableau de chasse. Stella, amoureuse échaudée, découvre le potentiel des applications de rencontre. Tel est pris qui croyait prendre…
Les commentaires sur la « fiche technique » sont très positifs. Julien continue à correspondre avec moi ! Une vraie complicité est née avec cette nouvelle. Je suis curieuse de mieux le connaître. Nous nous envoyons même des photos et nos messages sont de plus en plus fréquents et amicaux. Nous partageons même quelques visios.
Début janvier, je dois me rendre à Paris pour des raisons professionnelles. Dès qu’il l’apprend, il m’invite à le rejoindre un soir pour manger ensemble dans un restaurant.
Ce rendez-vous m’excite. Julien est plus âgé que moi, mais il est charmant. Ses écrits sont romantiques et l’érotisme qui s’en dégage montre qu’il doit savoir contenter une femme. Nos échanges ont été empreints de courtoisie et de respect. Pourtant, ce soir, s’il le désire, je ne dirais pas non. Je n’ai pas l’habitude des « coups d’un soir », mais Julien est si charmant… je relie ses textes (notamment « la trilogie bordelaise » : Le Blablacul ; L’hôtel Spa du Médoc ; Dîner en ville, same player shoots again) et me caresse en imaginant être à la place des héroïnes.
C’est dans cette disposition d’esprit que le jour J, je m’avance sur le seuil de l’hôtel. J’ai décliné différentes invitations à prendre un verre ou à dîner et salué mes collègues. À peine ai-je le nez dehors que je reçois immédiatement un WhatsApp :
Je suis garé juste en face de toi.
Je lève les yeux et aperçois le break BMW noir qui me fait un rapide appel de phares. Je traverse la rue encombrée. Je suis heureuse que Julien soit là, il fait si froid !
À peine installée, aguicheuse, je lui adresse un baiser très doux et prometteur sur la joue.
Julien démarre. La conversation s’engage, légère et facile, mais je sens qu’il me dévore des yeux tout en regardant la circulation dense. Je suis habillée d’une robe sage et classique pour donner le change à mes collègues dans la journée. J’ai aussi acheté de la lingerie coquine et chic, telle qu’il en décrit dans ses textes. Je sais qu’il aime une épilation soignée et minimale. Il ne sera pas déçu. D’ailleurs, à chaque feu rouge, il se tourne vers moi, je peux capter son regard pétillant de désir. Je lui souris.
Je suis surprise de le voir franchir le périphérique. Il me dit :
Je n’obtiens qu’un sourire comme toute réponse.
Il avise un centre commercial avec un grand parking souterrain. Il s’engage dedans, cherche une place bien à l’écart, peu éclairée et coupe le moteur. Le volant se rétracte automatiquement. Je lui jette un regard interrogateur. Cela dure une seconde, puis il se jette littéralement sur moi. Sa bouche vient chercher mes lèvres, ses mains passent dans mes cheveux et caressent ma tête comme pour mieux s’assurer que tout ceci est réel.. Puis, avides, l’une entreprend mes seins à grands coups de malaxage, l’autre file sous ma robe. Moi qui avais imaginé un moment romantique et précieux, un partage des corps tout en tendresse fougueuse ! Combien de caresses avais-je imaginées avec mes doigts investis sur et dans mon intimité ? Je me sens trahie. Je le repousse. Je le gifle.
Un long silence s’installe. Je finis par sortir du véhicule. Je claque la portière et rejoins la galerie commerciale par l’escalier. Je m’assois à une table de la brasserie et commande un café serré. Qu’est-ce que je croyais ? C’est ce que je voulais non ? Je voulais bien de lui, mais pas comme ça ! Comme dans ses nouvelles, comme dans nos dialogues, nos visios.
Je reçois un message :
Excuse-moi stp, je te croyais OK
OK mais pas de cette manière !
Le temps passe et analysant la situation, je me sens au moins autant fautive que lui ! J’ai honte de mon attitude ! J’aurais dû réagir autrement que par cette gifle…
Dix bonnes minutes sont passées. J’envoie un message :
Il me retrouve très rapidement. Je me confonds en excuses et je l’embrasse tendrement.
Je l’embrasse tendrement.
C’est lui qui m’embrasse. C’est fougueux, mais délicat à la fois ! Peu d’hommes savent faire cela.
Nous sommes dans les embouteillages. Julien regarde droit devant lui. Il a accepté mes excuses et présenté les siennes. C’est à moi de faire le premier pas ! Je remonte ostensiblement le bas de ma robe jusqu’à l’attache de mes bas. Au feu, il se tourne vers celles-ci et puis me dévisage. Je lui souris :
Arrivée dans la chambre, je sors mon portable et ouvre le site érotique sur la page de ce récit. L’un contre l’autre, nous le relisons et vivons les moments charnels des personnages.
Julien commande des pizzas car nous avons décidé de passer la nuit à jouer les personnages de la trilogie London Calling : « Last call before departure ; « Plug & Play ; « In the shadow ».
Sourire en écrivant cette dernière ligne :
On a expérimenté, mais jamais écrit.