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Temps de lecture estimé : 25 mn
14/02/16
Résumé:  Un débarquement est organisé pour venir en aide aux prisonniers.
Critères:  #historique fh extracon fellation cunnilingu 69 pénétratio
Auteur : Bernard Nadette      Envoi mini-message

Série : Conflits

Chapitre 10 / 32
Débarquement

Résumé des épisodes précédents :


« Origines : attaque et prisonniers »

« La vie reprend : il faut s’adapter »

« La vie reprend : la curiosité peut révéler des choses  »

« La vie reprend : espoir de promotion »

« La vie reprend : Ennemis jusqu’où ? »

« Espoir de promotion - Croisée des chemins - À la cour du Roi »

« La déception pousse vers des voies étroites »

« Du côté des prisonniers »

« Du côté des prisonniers : Marion - Jacquotte »

« Les surprises du Vicomte »


À la suite d’un raid tanibrinque sur le port de Dorbauxe dans le royaume de Canfre, des prisonniers – hommes, femmes, enfants – sont emmenés en captivité. Ils ont été séparés en plusieurs groupes. Les militaires sont retenus sur un ponton, sauf leur commandant qui est assigné dans une caserne. Six jeunes filles ont été discrètement vendues à une maison close. Une d’entre elles parvient à s’évader. Quatre autres, d’un certain statut social, ont été conduites dans une institution d’éducation pour jeunes nobles tanibrinques, où la directrice, faute d’instructions précises, choisit de s’en servir comme domestiques. Les deux cent cinquante autres sont emprisonnés dans un ancien couvent où ils doivent travailler.



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La Garde en action


Le mois d’avril est commencé depuis deux semaines quand l’amiral de Villerutay rejoint le port de mouillage du gros de flotte. Le temps est au beau, il envoie vers les autres ports les messages ordonnant l’embarquement des troupes et l’appareillage. Ce n’est qu’une fois en mer, en présence des officiers généraux, que la lettre indiquant le lieu de ralliement sera décachetée. Les troupes et le matériel sont embarqués en un temps record. L’amiral a tout lieu d’être satisfait : la concentration s’effectue en moins d’une semaine. La destination finale, quant à elle, n’est révélée que quand la flotte est concentrée.


Avec les transports, ce sont plus de trois cents voiles qui font route montées par près de trente-cinq mille marins. Ils sont emmenés par les trois fleurons de la flotte : le Soleil royal, le Royal Louis et le Prince amiral. Des vaisseaux de première ligne trois ponts avec des équipages de plus de mille hommes et armés des cent vingt canons. Vingt mille hommes vont débarquer, parmi lesquels plusieurs régiments de vétérans. Mille fantassins et deux cent cinquante cavaliers de la Garde royale participent même à l’opération. Des effectifs à la hauteur de l’enjeu.


La destination de cette armada est le port de Mayphoult. La flotte ennemie est concentrée, d’après les renseignements beaucoup plus à l’est vers Vordeus à plusieurs jours de mer. Théoriquement pas de crainte de ce côté, mais les opérations doivent être menées rapidement. L’attaque, comme celle de l’ennemi sur Dorbauxe, se déroule à l’aube. Deux corps entrent en action avant. Le premier est constitué des troupes de marine formées des régiments Royal marine infanterie, Grand-amiral infanterie et Vieuville marine, le second des gens de la garde royale.


La nuit est à peine tombée, les hommes de la Garde débarquent sur une plage déserte qui est balisée par des espions. C’est délicat, les fonds sont mal connus. Il y a des risques d’échouage. Les navires qui participent peuvent être repérés et l’alerte donnée avant l’arrivée du gros de la flotte. Heureusement tout se passe bien. Protégés par deux frégates à faible tirant d’eau, trois canots débarquent chacun une vingtaine d’hommes. Ceux-ci s’égaient par petits groupes pour surveiller les alentours et sécuriser le débarquement du reste des troupes. Celui-ci prend plus temps que prévu. C’est la mise à terre des chevaux qui ralentit l’opération. Ceux-ci sont nerveux après des jours passés dans les cales et une fois à terre, il n’est pas possible de les monter tout de suite. Il faut attendre qu’ils se calment avant que les cavaliers se mettent en route. Les fantassins, accompagnés de deux pièces d’artillerie, leur emboîtent le pas. Ils doivent appuyer la cavalerie en cas de problèmes. Malgré la nuit, la progression est assez rapide. Les espions ont bien repéré la route. Ils méritent les grasses sommes qui ont été versées.


Il y a une quinzaine de lieues jusqu’à l’objectif. Les cavaliers sous les ordres du commandant François de La Contrie mettent huit heures à l’atteindre. Ils ont pris soin de ne déployer ni drapeaux ni bannières. Dans aucun des villages traversés, ils n’éveillent l’attention, chacun croyant avoir affaire à des troupes locales en déplacement. L’infanterie sous les ordres du colonel Louis de Salgues marquis de Leuscre, avance plus lentement, elle a à peine parcouru sept lieues dans le même temps.


Le but de cette expédition est le pensionnat où sont retenus Catherine de Révilly, ses compagnes et Louis. Il est 10 h quand elle y parvient. Tout le monde dans l’établissement, en entendant arriver la troupe, est en émoi, se demandant qui vient leur faire surprise d’une visite, aucune n’ayant été annoncée. Le commandant envoie des pelotons encercler les locaux pour arrêter ceux qui seraient tentés d’aller alerter les autorités quand les occupants se rendront compte que ce sont des troupes canfraises qui se présentent.


Quand les cavaliers arrivent dans la cour, toutes ces demoiselles se précipitent pour voir. Madame Lincoln, la directrice, arrive ensuite pour accueillir les arrivants. Quand Monsieur de La Contrie lui intime l’ordre de rassembler les résidents, elle tombe des nues en entendant son accent. Il est obligé de lui répéter l’ordre. Il y a un moment de flottement quand toutes se rendent compte que ce sont des soldats canfrais qui viennent d’entrer. Ceux-ci empêchent tout ce joli monde de se disperser. Madame Lincoln reprend son sang-froid. Elle préfère obtempérer pour éviter tout débordement et d’éventuelles violences. Elle ordonne à une adjointe d’obéir à l’ordre et de faire venir tout le monde dans la cour. Petit à petit celle-ci se remplit.


Les soldats postés alentour arrêtent deux servantes et une pensionnaire qui tentent de s’échapper par l’arrière. Le commandant n’a pas le temps de demander à la directrice où sont les prisonniers canfrais que ceux-ci se présentent dès qu’ils comprennent que ce sont des militaires de leur royaume qui viennent d’arriver et pas comme prisonniers. Le commandant présente ses devoirs aux quatre demoiselles et entraîne Louis à l’écart. Il reparaît dix minutes plus tard. Les ordres fusent. Le personnel de l’établissement et les servantes sont séparés des pensionnaires avec l’aide des quatre canfraises. Les premières sont enfermées dans le cellier, les secondes restent dans la cour. Plus tard les soldats ayant réquisitionné, charrettes, carrioles et autres voitures, les y font monter.


À 3 h de l’après-midi, cinq heures après son arrivée, la colonne repart. Le commandant a préféré plutôt que de repartir incontinent, laisser souffler un peu hommes et montures. La porte du cellier est ouverte. Monsieur de La Contrie ayant raflé tous les équidés, mulets compris, il ne craint plus trop une alerte rapide, même si la directrice tente de la donner. Catherine et ses compagnes ont préféré être à cheval plutôt qu’entassées dans une voiture avec des tanibrinques. Elles sont euphoriques. C’est la liberté, leurs tourments prennent fin. Le chemin leur paraît semé de pétales de rose, d’autant que d’aimables officiers leur tiennent conversation. Tout cela n’empêche pas Catherine de s’interroger. Plusieurs choses la déconcertent. D’abord qu’une expédition ait été organisée pour les délivrer, ensuite que ce soit des gardes du Roi qui soient venus. Elle ne va pas s’en plaindre.


Le soir approche quand les cavaliers rallient la colonne d’infanterie. Le colonel fait ses politesses aux quatre anciennes prisonnières. Les forces regroupées établissent un bivouac pour la nuit. Hommes et bêtes sont fatigués par les lieues parcourues et ont besoin de repos. Les sentinelles sont placées. La nuit se passe sans alerte. Le lendemain la troupe réunie prend, non la direction de la plage de débarquement, mais celle de Mayphoult. Louis, quant à lui, qui avait chevauché de concert avec le commandant de La Contrie, fait de même avec le colonel. Catherine est prise d’appréhension quand en fin de matinée, une troupe nombreuse se présente sur la route. C’est de courte durée. Ce sont des soldats canfrais qui arrivent. C’est une troupe de près de 4000 hommes qui prend la route du port.




Attaque du port


Pour surprendre le port afin de dégager la voie au gros de la flotte et éviter un débarquement sous le feu des canons ennemis, plusieurs bateaux de pêche qui avaient été capturés sont envoyés en avant. Ils sont montés par l’élite des troupes de marine. Les compagnies d’abordage de chaque régiment. Ces hommes doivent agir trois heures avant le lever du soleil. À Mayphoult, trois groupes se mettent à l’eau à partir de ces bateaux. Un vers chacun des trois bastions gardant l’entrée du port. Il y en a un à droite de l’entrée, un à gauche et le troisième sur un îlot au milieu de la passe.


La nuit est assez sombre, car le ciel est nuageux. Les hommes nagent jusqu’à leur objectif sans se faire repérer. Certains escaladent les remparts, d’autres se postent pour annihiler d’éventuelles patrouilles. Heureusement le bruit de la mer couvre les bruits de leur progression. Une fois arrivés sur le chemin de ronde, ils liquident les sentinelles. Certaines ont tout juste le temps de distinguer une forme sombre avant de se faire assommer ou de rendre leur âme à Dieu. Il faut dire que leurs assaillants vêtus de noir ont le visage et les mains noircis à la suie. Quelques hommes ont été détachés pour s’emparer du ponton où sont retenus les soldats de Dorbauxe prisonniers et les délivrer. Cette dernière opération est rondement menée. Le lieutenant qui commande le détachement a toutes les peines à empêcher des prisonniers de faire un mauvais sort à certains de leurs geôliers par trop tyranniques.


La première phase d’annihilation des sentinelles dure une bonne heure. Celle-ci une fois terminée, un signal est envoyé. La seconde peut commencer. Des troupes sont débarquées. Les premiers contingents viennent renforcer les compagnies d’abordage afin de finir de neutraliser les garnisons des trois bastions et à partir des deux terrestres essayer de s’emparer de l’ensemble des fortifications. D’autres sont ensuite mises à terre à l’extérieur de la ville pour couper les routes. Le jour est sur le point de se lever. Les deux tiers de l’enceinte sont aux mains des assaillants, mais à une porte, des sentinelles tanibrinques sont plus vigilantes et les premiers coups de feu éclatent. La garnison compte près de onze cents soldats. Sur les trois cents, répartis dans les fortifications, moins de cinquante sont encore opérationnels.


Le comte Swordfish réagit rapidement. Il réunit rapidement les huit cents hommes restants et les fait avancer vers le bruit de fusillade. Il prend à revers la centaine de soldats canfrais qui attaquent la porte qui a donné l’alerte. Les assaillants se replient à la hâte. Il les poursuit, il pense les acculer au bastion qui défend l’entrée du port. Il déchante quand ce sont ses troupes qui essuient le feu venant des fortifications. De plus, dans le jour levant il voit les couleurs canfraises flotter sur les trois bastions et une importante force navale portant le même pavillon, entrer dans la rade. Il n’a pas le temps de s’appesantir sur ce spectacle pourtant grandiose, car des colonnes ennemies débouchent venant de plusieurs côtés. Il décide de tenter de gagner la porte encore tenue pour s’échapper dans la campagne en espérant que l’ennemi n’ait pas encore débarqué de cavalerie. Il réussit à s’ouvrir un passage jusqu’à la poterne. C’est pour y apprendre que les canfrais sont également disposés à l’extérieur. Ses troupes largement inférieures en nombre se font décimer. Près de la moitié de ses soldats sont déjà hors de combat. Il se retrouve dans la même situation qu’Henri de La Tiémont, son homologue et prisonnier, ou plutôt ci-devant prisonnier. Comme lui, il prend la décision de renoncer au combat pour préserver ses hommes.


Dans la ville, c’est l’affolement parmi les habitants. Certains essaient de fuir, mais toutes les issues sont bloquées et devant les injonctions des soldats ordonnant un retour dans leur maison, chacun s’y résout. Pour les prisonniers, c’est l’heure de la délivrance. Après les soldats retenus sur le ponton, c’est au tour de leur commandant d’être libéré. Il entraîne ses sauveurs vers le couvent où sont retenus les civils. Celui-ci étant en dehors de la ville, la rumeur des combats n’est parvenue que fort atténuée. Personne, gardiens compris, ne se rend compte de ce qui se passe. Lorsque les soldats arrivent, les geôliers se sauvent sans demander leur reste. Pour les captifs la stupeur passée, c’est l’explosion de joie, même si certains se disent que prisonniers dans ces murs, leur vie était meilleure que libre à Dorbauxe.


Il y en a un qui garde les pieds sur terre c’est Mathieu Lescot. Une fois les premiers moments d’euphorie passés, il fait un discours préconisant de rafler tout ce qu’il est possible dans le couvent, de démonter les métiers à tisser et autres machines, de réquisitionner des chariots ou charrettes et de tout emmener au port. Il y aura certainement un bateau sur lequel embarquer tout cela. Ceci constituant un capital à partager. L’idée est acceptée d’enthousiasme. Pendant le discours, Monsieur de La Tiémont songe à la maison close. Il décide d’y aller sans tarder. Il entraîne quelques soldats à sa suite.


Il a été devancé. Jacquotte, dès qu’elle comprend de quoi il retourne, se précipite dehors, accompagnée de Dustin et Peter qui est arrivé la veille avec Kathryn et son père. Ces derniers sont restés dans la chambre. Elle se fait reconnaître comme compatriote par les premiers soldats qu’elle rencontre. Le lieutenant qui commande le détachement se laisse convaincre de venir jusqu’au bordel pour y délivrer des compatriotes retenues. Il autorise même les deux frères après qu’elle lui eut expliqué qu’ils l’avaient aidée et cachée et que leur sœur y est probablement aussi prisonnière.


Mme Radcliff qui n’a vu ni Jacquotte ni les deux frères restés en arrière propose aimablement à l’officier et à ses hommes les services de ses pensionnaires. Elle perd de son assurance quand la jeune fille s’avance et lui demande où sont les filles qu’elle retient. Elle essaie de le prendre de haut de dire que cette fille est folle, qu’elle affabule. La présence du shérif venu la veille toucher son pot de vin et qui s’est attardé, lui donne confiance, d’autant que les filles ont été cachées dès que le bruit du débarquement lui est parvenu. Elle craque quand son ancienne prisonnière lui met un couteau sur la gorge et qu’elle lit dans ses yeux la volonté de s’en servir. De plus, son homme de confiance et le shérif, malgré leurs protestations, sont empêchés d’intervenir par les soldats. Elle ordonne au premier de la conduire à la chambre de sécurité.


Jacquotte, quatre soldats et les deux frères suivent l’homme dans les sous-sols. Ils prennent un premier couloir, traversent une pièce, un second couloir et une nouvelle salle. Jacquotte, à la lueur des torches, la reconnaît immédiatement avec ses chevalets. C’est celle où ses compagnes et elle ont été tourmentées et violées, pour briser leur volonté, les amener à obéissance et les dresser. Nouveau couloir, l’homme s’arrête, fait pivoter une étagère et ouvre la solide porte ainsi découverte. La pièce est plongée dans le noir. Huit jeunes femmes éblouies par les torches sont serrées dans le fond. Jacquotte reconnaît ses cinq compatriotes d’infortune et Dustin et Peter leur sœur. Une fois la stupeur passée, les prisonnières réalisent que l’heure de la délivrance a sonné. Elles s’embrassent, embrassent Jacquotte, les soldats, même celles qui ne sont pas canfraises. Hillary tombe en pleurant dans les bras de ses deux frères.


Tout le monde remonte au rez-de-chaussée. La tenancière fait grise mine en les voyant arriver. Avant que personne n’ait pu dire ou faire quoi que ce soit, Hillary arrache le fusil des mains d’un soldat et tire sur l’homme de confiance qui s’écroule frappé en pleine poitrine. La détonation assourdit tout le monde et avant que quiconque n’ait le temps de bouger, la jeune femme plante la baïonnette dans le ventre de Madame Radcliff. Les soldats réagissent et se précipitent. Malgré deux hommes qui tentent de l’arrêter, Hillary réussit à porter un second coup, ses forces étant décuplées par toute la rancœur et la haine accumulée depuis des mois de souffrance et de désespoir. Trois soldats, aidés des deux frères, sont nécessaires pour la désarmer et la maîtriser. Enfin immobilisée, elle s’effondre en sanglots. Maintenant elle ne serait pas soutenue qu’elle s’écroulerait.


Alors que la mère maquerelle agonise en râlant, le shérif la réclame pour qu’elle soit jugée. Le lieutenant refuse, mais l’insistance du shérif, parlant de procès équitable qui fera éclater la vérité, finit par le faire hésiter. L’arrivée du Commandant de La Tiémont le tire d’embarras. Celui-ci ayant de forts doutes quant à l’honnêteté du policier refuse de lui livrer la jeune femme. Il ordonne au lieutenant de rester sur place avec ses hommes, d’interroger les pensionnaires pour voir si d’autres ne désirent pas prendre leur liberté. Jacquotte propose de prendre le contenu de la caisse en dédommagement. Le commandant est d’accord pour que la moitié soit saisie. Il charge le lieutenant de répartir l’autre moitié entre les filles restantes.




Henri de La Tiémont et les tanibrinques


Une fois dehors, il demande aux deux glaicanes libérées si elles ont un endroit où aller. Toutes deux ont des parents dans des comtés voisins qui ont dû remuer ciel et terre pour les retrouver. Il les prie de l’accompagner afin que soient établis des laissez-passer pour qu’elles puissent les rejoindre. Cela fait, reste le cas d’Hillary toujours effondrée. Il est évident qu’elle ne peut rester. Après discussions, Jacquotte propose qu’elle vienne en Canfre avec elle et Dustin pour qu’elle se sente moins perdue, mais aussi – et cela n’est pas dit – pour elle-même ne pas être séparée du garçon. Pour dire vrai, le commandant n’est pas dupe. Pour ne pas se rendre compte des liens qui unissent les deux jeunes gens, il faudrait être aveugle, et encore. In fine, il est décidé que toute la famille abandonnera son pays devenu par trop dangereux. Un sauf-conduit est donné aux deux frères pour qu’ils puissent aller à la ferme pour emporter leurs maigres avoirs.


Ce problème résolu, Monsieur de la Tiémont décide de rejoindre le commandant des opérations pour lui présenter ses respects. En chemin, il croise Ian de Swordfish maintenant prisonnier, avec ses hommes. Il va saluer l’officier et lui demander s’il peut faire quelque chose pour lui. Ce dernier remercie des soins apportés à ses soldats blessés et demande ensuite de pouvoir avec ses hommes faire leurs adieux à leur famille et aller quérir quelques effets personnels avant de partir en captivité. Le canfrais ne peut promettre sans en référer au commandement. Il va de ce pas le rencontrer et se faire l’avocat des prisonniers. Le général de Cazeneuve et son état-major sont installés dans la capitainerie du port, l’amiral étant quant à lui resté sur son navire.


Après avoir fait son rapport, il présente la requête du Commandant de la place. Les grâces demandées sont accordées. Il faudra juste attendre quelque peu, le temps que le point précis sur la situation soit fait, une affaire d’environ trois heures. On lui annonce que ses soldats ont été débarqués du ponton et qu’il en reprend le commandement. En attendant, il décide de retourner à la caserne récupérer quelques effets personnels. Il passe par l’endroit où sont retenus les prisonniers pour les informer que leurs demandes sont acceptées et que d’ici trois heures, ils seront conduits à leurs quartiers et qu’il va de ce pas rassurer la femme du commandant et la prévenir de son passage avec ses soldats avant le départ pour la Canfre.


Il part donc vers la caserne où il était retenu, accompagné des soldats équipés et habillés de neuf. Il va visiter Patricia, comtesse de Swordfish, fort inquiète du sort de son époux. Il la rassure et lui annonce sa venue avec ses hommes dans trois heures pour qu’ils puissent faire leurs adieux et prendre quelques effets. Elle envoie sa servante prévenir les familles pour qu’elles se préparent. Après avoir conversé quelque temps avec la jeune femme, Henri de La Tiémont rejoint ses quartiers pour récupérer ses maigres affaires. Quand il entre dans la pièce, celle-ci n’est pas vide. Audrey l’attend. Une charmante jeune personne aux yeux aussi noirs que ses cheveux, aux longues jambes, au postérieur agréablement rebondi et aux seins un peu lourds, mais se tenant magnifiquement. C’est la femme du capitaine Sydney de Highjone. Icelui a un caractère difficile. Il est détesté de ses hommes et peu apprécié de ses pairs, ni de sa femme d’ailleurs, avec laquelle il se conduit par trop comme un rustre. Tous la plaignent.


Quand Monsieur de La Tiémont est arrivé, le comte de Swordfish organise une petite réception à laquelle sont conviés les officiers de la garnison et leur dame. Le capitaine boit plus que de raison et se montre grossier, presque injurieux avec le prisonnier. Le comte l’oblige à s’excuser, puis le fait reconduire soutenu par deux soldats. Sa femme reste et s’excuse à son tour de la conduite de son mari. Henri se montre fort courtois, galant et agréable causeur. Quelques rencontres fortuites la confirment dans la bonne impression qu’elle a de lui. Un matin avant de partir assurer le commandement du bastion de l’île pour une semaine son mari se montre particulièrement odieux, allant jusqu’à la gifler pour un bouton soi-disant mal recousu, mais plutôt pour passer sa mauvaise humeur et montrer qu’il est le maître. Elle ravale ses larmes. Dans la journée elle croise Henri qui s’inquiète de lui trouver mauvaise mine. Déjà elle éprouve pour lui une inclination certaine, mais cette prévenance à laquelle elle n’est pas habituée acheva de la faire chavirer, d’autant qu’il est plutôt bel homme.


La nuit tombée, elle se glisse hors de son appartement pour aller toquer à la porte du canfrais. Le ciel, à moins que ce ne soit le diable, favorisait son dessein. Elle est distante de moins de trois toises. De plus leurs logements sont les deux derniers d’un couloir, après un coude. Quand il ouvre, il est surpris de se trouver en face d’elle. Il s’enquiert de ce qu’il peut faire pour elle. En se retrouvant en face de lui, Audrey se trouve embarrassée. Elle ne se sait plus que dire. Elle bafouille, rougit et éclate en sanglots. Il la fait entrer, asseoir et lui offre un peu de porto. Il tente de la calmer et brusquement, comme une digue se rompant, elle déballe ce qu’elle a sur le cœur. L’enfer qu’elle vit depuis qu’on lui a fait épouser Sydney de Highjone. Il se trouve fort décontenancé par ce flot de paroles désespérées. Il ne sait trop ce qu’il convient de faire. Il s’assoit près d’elle, lui prend la main et essaye de la réconforter par des paroles apaisantes. Bien qu’ils soient incapables de rappeler ce qu’il dit alors, c’est efficace. Les larmes se tarissent. Elle le remercie de son accueil, s’excuse de l’avoir importuné et se lève pour prendre congé. Elle hésite un instant, se retourne et comme une naufragée, elle s’agrippe au cou de l’officier en un baiser passionné. Moins de cinq minutes plus tard, tous deux sont nus. Son mari lui a déjà donné du plaisir, mais aujourd’hui c’est différent. Malgré la brièveté des préliminaires, onques elle n’a autant mouillé. Lorsqu’il la pénètre, elle démarre illico en le regardant droit dans les yeux. Elle prend une première fois son plaisir en moins de trois minutes, pour repartir aussitôt et aboutir presque aussi rapidement. Comme elle n’a pas l’air rassasiée, Henri qui a besoin de faire une petite pause se retire en lui demandant de se mettre à quatre pattes. Elle s’exécute aussitôt, bien cambrée, cuisses largement ouvertes. Elle râle un :



Ce qu’il fait sans barguigner. Et elle apprécie d’être labourée, secouée, les seins ballottant en tous sens. Ce qu’elle aurait trouvé insupportable avec son mari est volupté. Elle ne quitte la chambre qu’au petit jour épuisée, mais radieuse. Si maintenant elle a les yeux cernés, ce n’est point dû au chagrin.


Le soir même elle revient et tous les soirs où son mari est absent. Ce qui n’est au début qu’une passion purement physique se transforme petit à petit en autre chose de plus profond. Il arrive même qu’ils se retrouvent simplement pour parler, pour être ensemble. Jamais le mari ne se doute de quoi que ce soit ni personne d’autre d’ailleurs, hors Patricia Swordfish. Un soir, celle-ci veut rendre visite à Audrey. Elle a eu écho d’une scène que lui a fait son mari et veut venir parler un avec elle pour la distraire. Quand elle frappe à la porte des Highjone, nul ne répond. Inquiète, elle entre. Le logement est vide. L’occupante a dû sortir pour se changer les idées. Une fois dans le couloir, des bruits étouffés l’intriguent, ils viennent de la porte du canfrais. Elle s’approche et écoute à l’huis. Elle sait maintenant où se trouve la femme du capitaine.


Malgré sa bonne éducation, elle tire doucement la porte qui n’est pas fermée et jette un œil. Audrey et le canfrais se livrent à des activités que la morale réprouve entre une femme mariée et un homme qui n’est pas son mari. Patricia juge qu’avec l’époux qu’elle doit supporter, Audrey a bien des excuses à chercher consolation auprès d’un gentilhomme moins brutal et grossier. Aussi tait-elle sa découverte. Elle n’en parle qu’à l’intéressée, non pour la critiquer, ni même lui faire la morale, mais pour lui conseiller de prendre la précaution de fermer les portes quand elle s’absente de chez elle. La femme du capitaine vire au rouge vif quand, de manière détournée, Patricia lui fait comprendre qu’elle connaît les relations qu’elle entretient avec Monsieur de La Tiémont. La compréhension, la complicité même qu’elle rencontre chez son interlocutrice, la rassurent. Une fois même, la très respectable comtesse de Swordfish la tire d’un mauvais pas. Ce jour-là, elle aperçoit le capitaine arrivant alors qu’il n’est attendu que le lendemain. Elle expédie sa servante le retenir sous un prétexte quelconque. La tâche d’icelle est aisée, car le sieur la trouve fort à son goût et lui tourne autour constamment. Pendant ce temps, Patricia va prévenir Audrey qui peut quitter les bras de son amant pour regagner ses pénates.


La comtesse avait été mariée quatre ans auparavant, à dix-huit ans, au comte de Swordfish qui en avait vingt-trois. Ils ne s’étaient vus que deux fois avant d’être unis, tous deux issus du même monde, ont été élevés de la même manière stricte, d’où la fantaisie est bannie. Il leur a été inculqué le sens du devoir et du contrôle de soi. Malgré cela, ils éprouvent l’un pour l’autre une solide affection. Ils pratiquent le déduit et y prennent plaisir, mais sans imagination. Cela conserve un aspect très conventionnel. Ce qu’a vu Audrey quand elle a entrebâillé la porte, surtout qu’elle ne s’est pas précipitée pour la refermer, lui a ouvert certains horizons. C’est un contrecoup inattendu de cette liaison. La très honorable Comtesse de Swordfish trouve que ses rapports avec son époux font bien pâle figure auprès de ceux des deux amants. Jusqu’à présent, une fois au lit, dans le noir, ils commencent par s’embrasser, le plus souvent à l’initiative de son mari. Ensuite ils se font quelques câlins durant lesquels les chemises de nuit sont relevées et pour finir, son époux vient sur elle pour la baiser. C’est certes agréable, mais visiblement loin du plaisir qu’elle a surpris Audrey à prendre. Elle se dit que ce serait peut-être une bonne idée s’ils mettaient un grain d’imprévu dans leur routine. Elle ne sait trop comment s’y prendre, ne voulant pas offusquer son époux.


Pour amorcer le changement, elle donne des baisers à son mari hors du lit conjugal. Pas en public bien sûr, dans leurs appartements, mais même en plein jour. Celui-ci ne s’en montre aucunement contrarié. Dans un second temps, elle ne ferme plus systématiquement la porte de son cabinet pendant sa toilette ou ses habillages et déshabillages. De même, elle laisse fréquemment ses vêtements ou sa chemise de nuit sur le lit afin de traverser la pièce nue pour les prendre. En moins d’un mois, son mari la voit plus en tenue d’Ève que depuis leurs épousailles. Il ne fait aucun commentaire, mais plusieurs fois alors qu’elle passe près de lui, il l’intercepte pour l’embrasser. Lui-même se met à se dévêtir en présence de sa femme. Tout bascule un soir. La charmante Patricia nue se brosse longuement les cheveux. Le mouvement imprime à ses seins de fort plaisants tressautements que son mari voit dans le miroir de la coiffeuse. Il se dévêt à son tour et quand elle se dirige vers le lit pour mettre sa chemise de nuit, il s’interpose pour l’embrasser. Elle ne manque pas de remarquer qu’il est déjà dans de bonnes dispositions. Il lui caresse et embrasse les seins avant de l’entraîner sur le lit. Il la mignote avant que, pour la première fois, ils ne fassent l’amour entièrement nus, à la lumière des chandelles qui plus est.


À partir de ce moment, les choses s’accélèrent. Peu après, alors que son mari est allongé, elle entreprend de lui caresser et embrasser le vit. Ensuite elle l’enjambe. Elle se met à téter et lécher l’objet, puis elle amène son sexe quasi sur la figure de Ian qui ne l’a jamais vu d’aussi près. Celui-ci comprend l’invite et ne se fait par prier pour lui faire un broute-minou tout à fait honorable. Patricia jubile, non seulement c’est bon, mais elle est parvenue à amener leur couple, avec la complicité active de son mari, à faire l’une des choses que faisait le canfrais et Audrey quand elle les a surpris.


Dans les jours qui suivent, de nouvelles innovations surviennent dans leurs jeux érotiques. Un après-midi, la nuit n’ayant plus l’exclusivité des rapprochements intimes, ils font un 69 auquel ils ont pris goût. Monsieur, au lieu venir sur elle, l’invite à venir sur lui. Elle l’enjambe en maintenant la hampe qu’elle a fait dresser, pointée vers le ciel et se l’enfile dans la chatte. Elle se soulève et s’abaisse le long de cet axe de chair à un rythme soutenu. La position permet au comte de s’occuper activement de la poitrine offerte, la cajolant doucement pour commencer, puis dans un second temps la malaxant et allant jusqu’à pincer et d’étirer les tétons, à la grande satisfaction de Patricia.


Pour une autre chose qu’elle a surprise, point ne lui est nécessaire de prendre l’initiative. Ian s’en charge un soir. Après un peu de badinage, il la pousse sur le lit, non pour qu’elle s’allonge, mais pour qu’elle se retrouve à quatre pattes et de l’embrocher incontinent. Elle ne s’y attendait pas, poussa un « Ho ! » de surprise et tend le croupion en creusant le dos pour se faire mettre bien profond. Son époux voyant sa réaction y va franchement. Elle tangue sous l’assaut. Elle sent ses seins brimbaler en tous sens. Cela lui fait penser à ceux de la femme du capitaine en pareille circonstance. Elle prend moult plaisirs à se faire ainsi malmener.


Son mari est ravi de cette évolution. Il n’osait inviter sa très réservée épouse à plus d’originalité et de flamme dans leurs rapports. Quand elle commença à l’embrasser plus souvent et à ne plus se dissimuler quand elle était nue, il apprécia ce changement d’attitude. Il fut enchanté quand elle prit l’initiative de le sucer et de l’inviter à la lécher. Il se dit qu’elle avait dû avoir avec les femmes de certains officiers des discussions qui l’avaient quelque peu délurée. Aussi n’hésite-t-il plus à prendre à son tour des initiatives auxquelles elle répond avec fougue. Eux qui auparavant ne faisaient l’amour qu’une parfois deux fois par semaine, dans les conditions que l’on sait, baisent maintenant le plus couramment nus et à la lumière presque tous les jours et fréquemment plusieurs fois dans la journée. Seules les indispositions de madame freinent quelque peu leurs ardeurs.


Laissons le commandant et sa tendre et licencieuse épouse, pour revenir à Henri de La Tiémont et sa visiteuse. Après un baiser ardent, elle lui demande s’il a des nouvelles de son époux. Il répond par la négative. Il ne l’a pas vu avec les hommes autour du commandant Swordfish et il ne s’est pas hasardé à demander de ses nouvelles, vu les mauvais rapports qu’ils avaient, cela aurait paru singulier. Il lui apprend que le comte et ses hommes ont été autorisés à venir faire leurs adieux à leur famille et prendre quelques effets avant de prendre le chemin de la Canfre. Ils doivent arriver dans environ trois heures. Peut-être alors pourrait-elle avoir des informations.


Audrey se dit que puisqu’il faut attendre, autant le faire de manière plaisante. Visiblement Henri pense la même chose. Ils s’embrassent amoureusement et se dévêtent rapidement éparpillant leurs effets aux quatre coins de la pièce. Ils débutent par force câlineries et embrassades sur tout le corps. Ils passent ensuite une phase plus consistante, en faisant l’amour tous deux allongés côte à côte sur le lit. Il vient ensuite sur elle quelque temps avant de se retirer et de doucement masser l’intérieur de son vagin avec deux doigts. C’est ensuite elle qui vient sur lui. Ils changent ensuite régulièrement de position. Entre chacune, il la pistonne de ses doigts. À chacune de ces étapes, leur relation est plus âpre. Après qu’il décharge une troisième fois en la prenant en levrette presque bestialement, il lui enfile la main, à l’exception du pouce, dans la chatte et la baratte vivement en se servant du pouce pour lui astiquer le clitoris. La dame goûte fort ce procédé pourtant musclé. Deux heures passent ainsi très plaisamment. À regret ils se rhabillent et elle part vers la cour pour attendre avec les autres femmes l’arrivée des prisonniers.


Ce qu’ils ignorent, c’est que Patricia a été témoin d’une large part de leurs ébats. Elle voulait poser quelques questions au canfrais, auxquelles dans l’émotion des derniers événements, elle n’avait pas pensé pendant leur discussion. Quand elle arrive devant la porte d’Henri, celle-ci n’est pas complètement fermée. Des bruits de voix s’échappent. Elle reconnaît celle d’Audrey. Elle n’hésite pas plus que la première fois à glisser un œil dans l’entrebâillement de la porte, mais contrairement à celle-ci où elle n’était restée que quelques minutes, elle demeure jusqu’à ce que la séparation des amants la contraigne à s’éloigner. Cette petite séance de scoptophilie l’a mise en émoi. Tout en observant la gymnastique du duo, elle ne peut se retenir de machinalement glisser une main sous sa jupe et de se tripoter et s’astiquer le minou. C’est la première fois qu’elle s’abandonne à ce genre de pratique. De toute manière pense-t-elle, quand elle s’en rend compte, Ian ne pourra profiter de ses bonnes dispositions et calmer le feu qui l’habite. Elle poursuit donc. Quand elle retourne vers ses foyers, le visage plutôt rouge, ses doigts sont gluants à souhait. Heureusement elle ne rencontre personne sur son chemin, car en plus ils dégagent une odeur révélatrice.


Les familles attendent avec impatience l’arrivée des hommes, car, hors Patricia, nul ne sait qui est vivant mort ou blessé. Même celles qui ne sont pas logées à la caserne et qui ont été prévenues par la femme du commandant qui a envoyé sa domestique les avertir. Quand ils arrivent enfin, c’est le soulagement pour certaines, la crainte pour d’autres qui ne voient pas l’époux parmi les arrivants.


Après avoir embrassé sa femme, le commandant prend le papier qu’il a établi avec tous les renseignements qu’il a pu réunir, mais ce n’est pas complet. Par exemple, il n’a pas d’information sur les cent vingt hommes de la garnison du bastion de l’île. La garnison de la ville comptait onze cents soldats. Après hésitation, il décide de commencer par citer les cent quarante-sept morts. Viennent ensuite les noms des deux cent quatre-vingt-trois blessés et des endroits où ils sont soignés. Quatre cent cinquante-cinq hommes sont avec lui. Les vingt-trois gardiens du couvent où étaient retenus les canfrais ont réussi à s’échapper. Il finit l’énumération quand arrivent les survivants du bastion de l’île. Un officier lui donne l’état de la garnison. Il reprend la sinistre lecture de la liste des morts. Ils sont trente-trois et quarante-deux blessés. Les quarante-cinq autres rejoignent leurs proches. Pour la septantaine restante, il n’a aucune information. Parmi ceux dont le sort est inconnu figure le capitaine Highjone. Pour dire vrai, l’angoisse n’étreint pas sa femme quant à son sort, même si l’incertitude la tourmente. Celui-ci ne fait pas partie de la vingtaine de soldats amenés ensuite, ni de l’autre vingtaine de blessés conduite à l’hôpital, ni des trois morts retrouvés.