n° 17299 | Fiche technique | 67535 caractères | 67535 11714 Temps de lecture estimé : 47 mn |
18/03/16 |
Résumé: Conséquences de l'occupation. | ||||
Critères: #historique fhh humilié(e) chantage fellation double sandwich | ||||
Auteur : Bernard Nadette Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Conflits Chapitre 11 / 32 | Épisode suivant |
Résumé des épisodes précédents :
« Origines : attaque et prisonniers »
« La vie reprend : il faut s’adapter »
« La vie reprend : la curiosité peut révéler des choses »
« La vie reprend : espoir de promotion »
« La vie reprend : Ennemis jusqu’où ? »
« Espoir de promotion - Croisée des chemins - À la cour du Roi »
« La déception pousse vers des voies étroites »
« Du côté des prisonniers : Marion - Jacquotte »
« Débarquement »
À la suite d’un raid tanibrinque sur le port de Dorbauxe dans le royaume de Canfre, des prisonniers – hommes, femmes, enfants – sont emmenés en captivité. Ils ont été séparés en plusieurs groupes. Les militaires sont retenus sur un ponton, sauf leur commandant qui est assigné dans une caserne. Six jeunes filles ont été discrètement vendues à une maison close. Une d’entre elles parvient à s’évader. Quatre autres, d’un certain statut social, ont été conduites dans une institution d’éducation pour jeunes nobles tanibrinques, où la directrice, faute d’instructions précises, choisit de s’en servir comme domestiques. Les deux cent cinquante autres sont emprisonnés dans un ancien couvent où ils doivent travailler. Une opération de débarquement est organisée pour venir en aide aux prisonniers.
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Occupation
Les Canfrais ont la situation bien en main. Tous les chevaux qui ont pu être trouvés ont été réquisitionnés pour les cavaliers, car il avait été décidé de limiter le nombre de chevaux transportés. Des unités sont expédiées pour surveiller les alentours. Deux contingents plus importants sont envoyés plus loin. Un à la rencontre de la garde. L’autre vers une fonderie de canons et fabrique d’armes qui se trouvent à quelques lieues à l’intérieur des terres. Quand la nuit tombe, le calme règne sur la ville.
Le Commandant de La Tiémont est chargé d’assurer la garde des prisonniers avec ses hommes renforcés d’une compagnie. Être geôlier ne le ravit pas, mais il faut bien obéir. Après avoir quitté leurs familles, les prisonniers sont regroupés dans les mêmes entrepôts où les Canfrais avaient été retenus à leur arrivée. Le couvre-feu est décrété. La nuit se passe sans problèmes. Le lendemain les Canfrais s’occupent à faire main basse sur tout ce que contiennent les entrepôts et à charger les navires qu’ils ont capturés dans le port. Les anciens prisonniers sont les plus actifs. Il faut dire qu’ils sont motivés, ils vident le couvent de son contenu avec enthousiasme sachant que cela leur reviendrait une fois au pays.
Durant la journée, porté par un enfant, Audrey reçoit un message de son mari lui demandant de lui apporter des vêtements civils, avec un plan pour le rejoindre. On ne peut dire que la nouvelle l’emplisse de joie, mais elle prépare ce qui est demandé. Elle préfère attendre la fin de la journée pour sortir rejoindre son époux. Elle fait attention à ce que personne ne la voie quand elle sort et se rend à l’endroit indiqué. Quand elle arrive, son mari est tranquillement assis sur un fauteuil dans un uniforme impeccable. Cela la surprend, car les hommes qu’elle a vus arriver à la caserne avec le commandant Swordfish étaient noircis de poudre et débraillés. Il l’accueille sèchement :
Il arrache les vêtements des mains de sa femme et se change.
Ce disant, il lui allonge une claque à lui dévisser la tête. Elle recule les larmes aux yeux en se tenant la joue, tandis qu’il se prépare à lui dispenser une seconde.
Ces paroles rendent l’officier furieux. Il se rue vers sa femme qui a mis un tas de paille entre eux. Elle se sauve en tournant autour.
Ce jeu du chat et de la souris dure quelques dizaines de secondes avant qu’Audrey ne trébuche et tombe. Son mari avec un rictus mauvais se précipite, pour venir s’embrocher sur son propre sabre près duquel la jeune femme a chu. Dans un réflexe, elle s’en est emparé et l’a pointé vers son époux. Celui-ci tout à sa fureur n’a pu freiner, ni éviter la lame. Un immense étonnement se peint sur son visage. Il regarde incrédule l’acier qui le transperce. Il va pour parler, mais c’est du sang qui sort de ses lèvres. Une de ses jambes fléchit et lentement il s’écroule sur le sol. Il a quelques soubresauts, ses yeux deviennent vitreux et il meurt. Audrey regarde le corps, abasourdie. Elle retient un cri et affolée s’enfuit.
Elle rentre à la caserne, l’air quelque peu égaré. Elle passe non loin de Patricia sans la voir. Cette dernière regarde celle qui est devenue son amie, surprise et inquiète de son allure. Elle hésite quelques secondes et se décide à la suivre. Quand elle frappe à la porte, elle n’obtient nulle réponse. Elle entre. Personne dans la pièce. Elle appelle. Silence. Elle poursuit vers le reste de l’appartement. Elle finit par trouver Audrey, tremblante, recroquevillée dans un coin de sa chambre. Quand elle voit Patricia, la maintenant veuve entonne comme une mélopée :
La femme du commandant met du temps à calmer son amie et à lui arracher un récit à peu près cohérent des événements. Elle tente de la rassurer en lui disant que c’est un accident et même de la légitime défense, mais qu’il serait quand même préférable qu’elle ne soit mêlée à cela. Elle s’inquiète de savoir si quelqu’un l’a vue. Audrey n’en sait rien, comme son mari est mort en civil, il est évident que les vêtements ne sont pas venus tout seuls. Patricia demande :
Patricia entraîne une Audrey un peu rassérénée.
Quand elles arrivent à destination, visiblement personne n’a encore découvert le cadavre. Les deux femmes retournent les poches du mort. Il n’y a rien dans celles des vêtements civils, le capitaine n’a pas eu le temps de les remplir, par contre elles trouvent une bourse et une montre dans celles de l’uniforme. Il faut faire disparaître cette dernière, suggère la femme du commandant. La conserver pourrait être dangereux, le capitaine ne la quittant jamais, tant il en était fier. Elle s’en chargera en allant avertir son mari. Qu’Audrey garde les pièces, mais laisse la bourse sur place. Cela fait, chacune se dirige l’une vers les entrepôts où est consignée la garnison et l’autre vers le poste du shérif.
La comtesse de Swordfish, ne pouvant accéder directement à son mari, demande d’abord à s’entretenir avec Monsieur de La Tiémont pour obtenir l’autorisation. À dire vrai, elle aurait pu s’adresser à l’officier de garde, cela aurait été plus rapide, mais a préféré voir le commandant, subodorant que la nouvelle du décès du capitaine serait susceptible de l’intéresser. Quand elle lui explique les raisons de sa venue, celui-ci ne laisse rien transparaître, hors une légère fébrilité. Il fait chercher le comte auquel sa femme répète la nouvelle. Le commandant Canfrais invite son homologue à l’accompagner sur les lieux. Tous deux, accompagnés d’une demi-douzaine de soldats suivant Patricia.
Quand ils arrivent, le shérif est déjà sur place. La venue du Canfrais ne le ravit pas. Il n’a pas oublié l’intervention de la veille, lors de la mort de madame Radcliff et de son homme de confiance. Cette fois Monsieur de La Tiémont n’intervient pas. Il laisse le comte et le policier discuter. La version des deux femmes n’est à aucun moment mise en doute. Le shérif promet de faire des recherches Tout le monde se disperse ensuite. Le shérif retourne à ses occupations. En passant il avertit le notaire où le capitane a déposé son testament. Les dames reprennent le chemin de leurs domiciles escortés par deux soldats Canfrais de Monsieur de La Tiémont. Ce dernier s’en retourne avec le comte de Swordfish. Durant le trajet, ils discutent de la mort du capitaine. Tous deux trouvent étrange, non la mort en elle-même, mais ce qu’a pu faire le militaire avant de mourir. L’état de son uniforme, aussi impeccable que si son propriétaire sortait d’un salon et non de combat, les laisse perplexes. Ils s’accordent pour penser que Swordfish a préféré se défiler que de participer au combat.
Cas de conscience
Quand la nouvelle de l’invasion se répand, Janet veut aller voir ce qui se passe. Malcom interdit à sa nièce de sortir. Avec la soldatesque on n’est jamais trop prudent. Il ne tient pas à ce que sa nièce voit les soldats de plus près qu’elle ne le voudrait. Il conseille à Marion de rester à l’abri en attendant d’avoir de plus amples informations. Quand la poudre a fini de parler, Malcom se risque à sortir. Les soldats grouillent littéralement partout, les portes de la ville sont gardées et nul n’est autorisé à sortir, mais les déplacements ont l’air libres. Apparemment il n’y a aucun débordement. Cette arrivée des Canfrais jette Marion dans la plus grande perplexité. Elle s’en réjouit, mais n’en est pas pleinement heureuse. Certes, elle serait contente de rentrer au pays, mais beaucoup moins de retrouver son mari. Depuis que l’argent lui est devenu une obsession, il est devenu odieux et violent. Elle pense qu’avec la mentalité qu’il a développée, il est probable que de retour à Dorbauxe, il ne veuille la contraindre à recommencer à monnayer ses charmes et cela elle ne veut à aucun prix.
Elle ne peut s’ouvrir à Janet de son problème. De toute manière, celle-ci est collée derrière la fenêtre à essayer de voir quelque chose. Quand Malcom rentre, la jeune femme se précipite sur lui pour avoir des nouvelles et quand il a le malheur de dire que les Canfrais ont la situation bien en main, qu’ils sont maîtres de la ville et que leurs patrouilles assurent l’ordre, elle n’a de cesse d’obtenir de son oncle la permission de sortir pour voir. Elle insiste tant qu’il finit par capituler, à la condition qu’elle aille mettre des vêtements plus sobres. Il propose à Marion de venir aussi et de retrouver ses compatriotes. Tandis que Janet va se changer, la Canfraise explique à MacNamara ses doutes et même ses craintes quant à son retour parmi les siens et surtout auprès de son époux. Le géant lui dit :
Le retour de la nièce interrompt la conversation. Le trio sort. Janet est surexcitée. Elle entraîne les autres vers le port. Le spectacle y est somptueux. Des dizaines de vaisseaux s’y pressent, pavoisés. Elle est émerveillée. Son enthousiasme est refroidi quand sur une place, elle voit des dizaines de soldats morts alignés en attendant d’être inhumés, avec des familles éplorées venant reconnaître les corps. Après cela, ils préfèrent rentrer.
L’atmosphère au dîner est plutôt morose. Après celui-ci, Janet, l’excitation retombée, se sent fort lasse. Elle salue la compagnie et va rapidement se coucher. Malcom souhaite à son tour une bonne nuit à Marion et chacun rejoint sa chambre.
Malcom est en train de lire dans son fauteuil quand il entend gratter à la porte. Intrigué il va ouvrir. Marion se tient devant l’huis. Il la prie d’entrer et la fait asseoir.
La jeune femme qui depuis l’occupation de la ville a des idées contradictoires qui se bousculent a fini dans le calme de sa chambre par s’apaiser et sonder sa conscience et ses sentiments plus posément. Quand elle finit par prendre sa décision, elle choisit d’aller incontinent en faire part à Malcom MacNamara. En se retrouvant en sa présence, elle se sent confortée dans sa résolution. Sitôt assise, elle annonce :
Quand après en avoir discuté avec lui, j’ai fini par accepter les propositions de John Custer, c’était pour que Joseph puisse devenir maître tisserand plus vite, que nos enfants connaissent une vie plus facile, mais il ne parle plus de maîtrise, plus d’enfants, seulement d’argent, de ce maudit argent qui a tout détruit.
Pour moi chez Custer au début je ne réalisais même pas que je devenais une putain en acceptant sa proposition. Je ne voyais qu’un futur meilleur où nos enfants ne connaîtraient pas la crainte du lendemain ou les repas chiches. Quand j’ai fini par le percevoir, cela m’a fait un coup, mais j’ai malgré tout continué quelque temps, accrochée à mon rêve. Pour me rassurer, je me disais que ce n’était qu’une parenthèse qui allait vite se refermer. Quand John Custer est parti, j’ai été soulagée. Sans Joseph, qui m’encourageait et me poussait à continuer, j’aurais cessé bien avant. J’aspire à une vie normale, simplement normale. Hélas cela il ne le conçoit même plus. Alors, qu’ai-je à attendre d’un retour au pays ?
Pour dire vrai, Janet et l’attitude de Joseph ne sont pas les uniques, ni même les principales raisons du désir de Marion de ne pas retourner en Canfre. Depuis qu’elle a vu Malcolm pour la première fois et malgré les circonstances particulières de cette rencontre, elle s’est sentie attirée par cet homme. Depuis qu’elle vit sous son toit, elle en est devenue amoureuse et même si c’est sans espoir, elle ne peut supporter l’idée de ne plus le côtoyer. Il y a en lui de la bonté, sans condescendance, malgré son statut social. Quand elle voit comment elle est traitée, elle, une femme du petit peuple, qu’il a vue se prostituer, comment il a accepté qu’elle devienne la confidente, l’amie de sa nièce et bénéficie de la même éducation. De plus ce n’est pas qu’avec elle qu’il se conduit ainsi. Par exemple, elle l’a vu veiller personnellement sur une durée de plusieurs jours un domestique atteint des fièvres, le faisant manger et aidant à le laver. Malcolm enchaîne :
Marion se rembrunit :
Marion ne dit rien, mais sa mine de chien battu parle pour elle.
Marion, sentant ses yeux piquer, baisse la tête et se détourne pour sortir, mais une main à la fois délicate et ferme la retient par le bras. Il lui relève le menton. De le voir lui sourire, lui est trop douloureux. Elle essaie de retenir ses larmes, mais ne le peut. Elle voudrait se sauver, cependant elle reste sans bouger, comme hypnotisée. Il lui essuie les yeux de son mouchoir et lui caresse la joue. De sentir sa main sur sa peau la remue au tréfonds d’elle-même. Elle se sent fondre et sanglote de plus belle. Sa tête se retrouve contre l’épaule du géant. Il lui passe doucement la main dans les cheveux. Les larmes inondent sa chemise. Il murmure :
Elle ne saisit pas ce qu’il veut dire. Elle se laisse aller contre lui l’esprit en ébullition, incapable de penser, pleurant toujours d’abondance. Il lui masse la nuque et lui dit :
Entre deux sanglots, elle parvient à dire
La porte s’ouvre sur Janet. Elle est surprise par le spectacle de Marion pleurant dans les bras de son oncle. Soudain, elle réalise que Marion est Canfraise, que les Canfrais occupent la ville et qu’elle va retourner avec ses compatriotes. Avec une pointe de chagrin dans la voix, elle dit :
C’est Marion, à qui l’irruption de son amie redonne un peu de sang-froid, qui répond :
Ce disant, elle se jette dans les bras de Marion, tout sourire. Les effusions terminées, elle demande à son oncle :
Surprises et décisions
Quand le soir tombe, deux colonnes de soldats approchent de la ville. La première est celle qui a délivré Catherine, Marie-Thérèse, Louise, Antoinette-Marie et Louis et qui ramène aussi les pensionnaires de Madame Lincoln. La seconde, forte d’un millier d’hommes avait été détachée pour effectuer un raid sur un arsenal et une fonderie distants de deux lieues. L’opération s’était déroulée sans anicroche. La cinquantaine d’hommes assurant la garde ayant eu la sagesse de prendre la poudre d’escampette en voyant la disproportion des forces. Des milliers de fusils, une vingtaine de canons et une grande quantité de poudre furent saisis. La chance voulut qu’au moment de l’arrivée des Canfrais, un convoi de livraison était en cour de préparation et nombre de chariots déjà chargés. Cela avait grandement accéléré la marche des opérations. Tout ce qui n’a pu être emporté a été détruit.
En arrivant en ville, Catherine et ses compagnes aperçoivent le commandant de La Tiémont. Icelui en les apercevant vient là leur rencontre, mais l’arrivée de Louis le simple d’esprit retenu avec elles au pensionnat l’arrête dans son élan. Il va au-devant du simplet, qui descend de cheval, et s’incline respectueusement devant lui au grand étonnement des quatre jeunes filles. Ils échangent quelques mots et se dirigent vers elles. Le commandant s’arrête :
Toutes quatre restent muettes de stupeur. Elles ont passé des mois au côté de l’héritier du trône sans avoir le moindre soupçon que le simplet Louis était le petit-fils de leur Roi. Leur futur souverain. Plusieurs secondes se passent avant que Louise de Vaudémont ne se ressaisisse et fasse la révérence en disant :
Ses compagnes l’imitent aussitôt. Louis s’approche
Il va pour poursuivre, mais l’arrivée du général Bernardin de Foucoult de Saint Denis Beaupré comte de Daugnon commandant les troupes terrestres et d’Antoine de Chabannes comte de Villerutay, commandant la flotte l’en empêche. Après avoir salué leur prince, les deux hommes proposent de lui faire faire un compte-rendu de la situation dans un endroit plus tranquille. Ils lui expliquent que maintenant la ville va être évacuée, après avoir fait sauter les fortifications, sauf le fort de l’île où une garnison va être laissée, avec suffisamment de vivre et de munitions pour tenir plus d’un an. Ainsi le port demeurera inaccessible à l’ennemi. Cela s’avérera fort utile, car ce port est le mieux placé sur le chemin de l’Érinlande où les catholiques se révoltent contre le Roi glaisan. Sa Majesté a décidé d’aider les Érinlandais en débarquant des troupes et du matériel pour les soutenir. Ainsi dix mille des hommes qui ont participé à l’opération sur Mayphoult vont y être directement acheminés. De plus, la quantité d’approvisionnement qui va être débarquée sera beaucoup plus importante que ce qui avait été initialement prévu grâce aux saisies dans les arsenaux ennemis. Il y a encore peu, le prince aurait personnellement pris la tête de cette opération, mais il sait que son nouveau statut de Dauphin et d’héritier lui trône lui interdit de se lancer dans ce genre d’aventure. Aussi épargne-t-il aux deux officiers cet embarras.
De leur côté, les quatre jeunes femmes commentent abondamment la révélation. Elles sont toujours en discussion dans le logement qui leur a été attribué, quand il est toqué à la porte. Sur leur « Entrez ! » l’huis s’ouvre et le Dauphin entre :
Le Prince reste un moment silencieux :
Le Dauphin va poursuivre, quand on frappe à la porte, il est appelé aux exigences de sa fonction.
Joseph Malaveau remue ciel et terre pour retrouver sa femme Marion. Il n’arrive à rien. Par l’intermédiaire de Mathieu Lescot, qui a été choisi pour représenter les prisonniers, il a fait demander au gouverneur où est son épouse. Ce dernier se rendant compte que cette recherche n’est pas la priorité des officiers Canfrais, préfère répondre qu’il ne sait ce qu’elle est devenue, qu’il la croyait avec les siens et que si elle n’y est point, c’est qu’elle a dû s’échapper vers la campagne, sinon elle aurait pris contact avec les soldats, une fois la ville prise.
De plus, il lui paraît judicieux de ne pas indisposer un personnage aussi puissant que Malcolm MacNamara. Après tout, si cette fille avait voulu retrouver ses compatriotes et son époux, elle se serait manifestée. Après cet échec, Joseph se rend chez Custer, mais le maître de céans étant parti, il n’y trouve que le portier, sa famille et deux valets. Ils n’ont plus vu Marion depuis que John Custer a quitté les lieux pour se rendre à la capitale, mais tous admettent volontiers la connaître. Ils passent toutefois sur l’intimité de cette connaissance, qu’ils ont activement participé au pécule que la jeune femme rapportait au couvent et qu’ils appréciaient fort la conscience qu’elle mettait à leur vider les burnes. Joseph se rend aussi dans les différents bordels du port, car il avait, jusqu’à l’arrivée des soldats, fini par se persuader que Marion avait trouvé, malgré ses protestations, un moyen de poursuivre la lucrative activité amorcée chez Custer. Au fur et à mesure des échecs dans ses recherches, son exaspération augmente. Il se promet de faire payer à cette garce sa fugue, cela tourne à l’obsession. Quand un soir il apprend que tout le monde doit être embarqué le surlendemain au plus tard, il devient littéralement fou de rage. Il arpente la ville fiévreusement accompagné de deux amis.
Quand, miracle, au détour d’une rue, il aperçoit la silhouette de la traîtresse. Il se rue bousculant tout et tous. Il lui saute sur le dos, la renverse et se met à la frapper et marteler sa tête sur le pavé en l’injuriant. Des passants et ses compagnons l’éloignent péniblement de sa victime qui reste gisant sur le sol. Il se dégage et sort un couteau dont il menace les gens qui le retenaient. Le tumulte attire une patrouille. Les soldats en arrivant voient un homme armé d’un couteau, gesticulant et tenant des propos confus venir vers eux. L’individu n’obéit pas à l’injonction de s’arrêter et continue d’avancer. Un des soldats prend peur, épaule et tire. Joseph reçoit la balle en pleine poitrine. Ses yeux se remplissent d’étonnement et il bascule en arrière… mort. Il s’ensuit une grande agitation et une non moins grande explication entre les soldats, les témoins et les deux amis de Joseph qui expliquent que ce dernier cherchait sa femme qui avait disparu, qu’il venait de la retrouver et lui administrait la correction qu’elle méritait. Le problème, c’est que la jeune femme que l’on relève n’est pas Marion. Il faut la calmer, de même que son mari qui, averti par des voisins, arrive en courant. Le tumulte dure plus d’une heure, avant que les esprits se calment, que la foule se disperse et que le corps ne soit emporté.
Un des membres de cette foule a été particulièrement intéressé. Les nouvelles qu’il rapporte chez lui font sensation. De fait, quand Malcolm MacNamara narre à Marion ce qu’il a vu et entendu, celle-ci reste un moment interdite puis les larmes se mettent à ruisseler sur ses joues. Elle murmure :
Malcolm l’attire contre lui la berçant presque :
Entre deux reniflements, Marion entend la porte de la chambre de la nièce de Malcolm s’ouvrir. Elle se redresse vivement, essuie ses larmes et s’efforce à sourire. Quand Janet entre dans la pièce, elle a presque l’air normale. Mais la jeune fille voit tout de suite que sa confidente est bouleversée. Elle l’interroge. Malcolm explique :
Janet prend Marion dans ses bras pour la consoler, avant de l’entraîner vers sa chambre. Malcolm ne sait ce que les deux jeunes femmes ont pu se dire, mais il constate au dîner que Marion a retrouvé de l’allant.
En effet discuter avec Janet a permis à Marion de reprendre pied. Elle réalise que son mari ne représente plus une menace, qu’elle est libre de choisir son destin. Rentrer en Canfre avec les autres prisonniers ou suivre les Essocais. Cela ne change pas son choix. Elle les accompagnera. Ses deux moteurs sont son amitié avec Janet et surtout l’amour qu’elle porte au géant. Même si celui-ci est sans espoir, même si sa proximité la doit faire languir elle ne peut en être éloignée.
Contrairement à Marion qui, après un moment de mélancolie, voit son moral remonter, Audrey de Highjone et Patricia comtesse de Swordfish se morfondent. Aucune des deux n’a pu revoir l’homme qu’elle aime. Monsieur de La Tiémont a embarqué sans que l’on lui laisse le temps de venir visiter la première. Il a seulement pu lui faire parvenir un court et tendre message. Quant à la seconde, elle ne peut voir son mari. De plus, tous deux vont partir incessamment et Dieu sait quand elles pourront les revoir.
Audrey a une idée. Il faut qu’elles embarquent. Le problème est qu’il ne leur sera pas autorisé de le faire. Conséquence, il faut qu’elles le fassent subrepticement, mais comment procéder ? Audrey a une illumination. Elles vont se déguiser en soldat et se faire embarquer avec eux. Elles commencent par trouver des uniformes, puis vont roder du côté de l’endroit où sont retenus les prisonniers. La porte est bien évidemment fermée et gardée. Elles commencent à désespérer quand la chance leur sourit. Un vieux sergent, les bras encombrés de dossiers, sort escorté par des soldats Canfrais. Il connaît le mari de Patricia depuis qu’il est petit, il servait déjà sous son père. Ils prennent la direction de la caserne. Les deux femmes se précipitent pour arriver avant eux. La fortune continue d’être avec elles. Les Canfrais laissent entrer Patricia dans la pièce où le sergent range les papiers et il est seul. Elle lui expose son projet. Il tente de l’en dissuader, lui faisant ressortir tous les aléas et les dangers de leur plan. Elle ne se laisse pas dissuader et s’efforce de la convaincre de les aider et fait appel à son bon cœur. Il finit par se laisser fléchir.
Il lui expose que les officiers et la troupe sont enfermés dans deux lieux distincts. Les premiers sont trop peu nombreux pour qu’elle puisse s’intégrer à leur groupe sans que les Canfrais s’en aperçoivent. Il faut donc qu’elle se joigne à la troupe. Celle-ci est retenue dans bâtiment entouré d’un enclos avec des écuries et des hangars, les gardes sont très sourcilleux pour les sorties, mais moins regardant pour les entrées. Or nombre de personnes sont admises à pénétrer dans l’enceinte pour amener des vivres, de l’eau ou des fournitures diverses. Il faut qu’elle se mêle à elles. Une fois dans la cour, elle va dans un appentis désert, se change et va se mêler aux soldats de corvée. Il lui dessine un plan succinct et lui indique l’endroit du bâtiment où il se tiendra pour l’accueillir. Il va pour lui donner d’autres instructions et conseils, mais l’entrée d’un garde qui sa pinte terminée finit par trouver le temps long l’en empêche. Il peut seulement lui glisser de faire vite.
Sitôt le sergent Quincannon reparti avec son escorte, Patricia va rejoindre son amie. Toutes deux se changent pour mettre des vêtements plus ordinaires et font deux balluchons des uniformes. Elles reprennent ensuite le chemin de ce qui sert de prison. Elles doivent patienter près de deux heures avant que des chariots de vivre ne se présentent. Elles réussissent à circonvenir un conducteur, moyennant quelques pièces et en lui racontant qu’elles veulent voir une dernière fois leur mari, pour qu’il les fasse pénétrer dans l’enclos. Elles déchargent quelques caisses et réussissent à se glisser dans un hangar désert. Patricia dit à sa compagne qu’il vaut mieux qu’elles sortent l’une après l’autre avec quelques minutes d’écart pour ne pas attirer l’attention. Audrey préférerait qu’elles restent ensemble, mais se rend à l’avis de son amie. Elle se change rapidement tandis que Patricia regarde ce qui se passe dans la cour. Une fois en tenue, elle dit à Patricia de l’imiter pendant qu’elle surveille, mais cette dernière lui dit qu’il y a du mouvement dans la cour, qu’elle en profite pour y aller de suite et de la pousser dehors. Audrey baisse la tête et se dirige vers le bâtiment principal en attrapant un sac d’oignon et en se joignant à un groupe de soldat. Elle franchit la porte sans problème et dépose le sac avec les autres.
Elle se dirige ensuite vers le lieu où attend le sergent. Celui-ci y est. Il est surpris de voir la femme du Capitaine Highjone, la femme de son commandant n’ayant pas prévenu de sa participation à l’aventure. Devant son étonnement, Audrey lui explique qu’elle n’a pas voulu laisser son amie se lancer seule dans cette folle entreprise. Elle préfère passer sous silence que si elle y participe, c’est avant tout pour rejoindre son amant Canfrais. Le vieux soldat grommelle un peu, dit que les femmes sont folles et qu’il a bien eu raison de ne pas s’en encombrer.
De son côté, Patricia, une fois qu’elle a vu Audrey passer la porte, se dirige vers le fond de l’appentis. Elle prend l’uniforme délace son corsage et se maudit. Dans sa précipitation, elle a oublié de serrer sa poitrine dans une sangle de tissu et en plus, elle a oublié de la prendre alors qu’elle l’avait préparée. Elle va devoir prendre le risque de faire sans, en espérant que personne ne la regarde de trop près. Elle reprend le délaçage, quand une idée lui vient. Elle va confectionner une bande avec son jupon. De toute manière, elle devait l’abandonner. Elle le retire prestement et se met à l’ouvrage. Celui-ci se révèle malaisé, car elle n’a ni ciseaux ni couteau et le tissu est solide. Elle doit s’aider des dents et tirer de toutes ses forces. Cela vient, le bruit de déchirure n’est pas discret et un soldat Canfrais l’entend. Intrigué, il entre et reste pantois devant le spectacle qui s’offre à lui. Il ne comprend pas ce que fait cette femme corsage ouvert à déchirer ses vêtements. Il demande :
Patricia sursaute et tétanisée ne répond rien. Le militaire s’avance, il aperçoit alors l’uniforme. Il saisit Patricia par le bras en lui demandant :
Elle réfléchit fébrilement. Elle trouve que la moins mauvaise réponse est :
Le soldat l’entraîne vers la sortie en disant :
Patricia voit son plan s’effondrer. Quand on l’interrogera, elle devra bien dire qui est son mari. Il paraîtra peut-être curieux qu’elle soit venue ici, alors que les officiers sont retenus ailleurs. Elle pourra toujours dire qu’elle l’ignorait. De toute manière, même si le lieutenant accepte qu’elle puisse voir son mari, elle ne pourra embarquer. Il faut qu’elle attendrisse ce soldat qui n’a l’air ni bien méchant, ni surtout ben malin. Elle se dégage en suppliant :
Elle voit l’homme hésiter. Elle pense avoir gagné la partie, mais l’échange a attiré l’attention du sergent Belrive qui à son tour entre :
Celui-ci explique. Le sergent regarde Patricia et dit :
Effectivement, le sergent y est plutôt, pas grâce au grade dont elle l’a gratifié, mais par ce que révèle le corsage ouvert de la comtesse. Il ne peut forcer la belle. Les ordres ont été stricts : pas de violence d’aucune sorte avec les civils, particulièrement les femmes. Il ne veut risquer de perdre ses galons et de passer entre deux rangées de soldats pour se faire tanner le dos à coup de baguette de bourrage. Il pense d’abord la reconduire à la porte, puis se dit, la jeune femme étant fort appétissante, que s’il la joue finement, il a peut-être une chance d’en obtenir quelques faveurs. Il se lance :
Patricia est désespérée. Elle ne voit pas d’issue après avoir pensé que le sergent allait la laisser passer. Celui-ci reprend :
Patricia comprend brusquement de quoi il est question :
Le sergent est un moment alléché, mais il vient de gagner une somme rondelette aux cartes et il est pour l’heure plus séduit par les appas de la dame que par quelques pièces :
Patricia sait ce qui attend les filles qui se font prendre à racoler des soldats. L’avis a été affiché et proclamé. Elles sont promenées nues de par la ville, avant de recevoir dix coups de cravache sur les fesses sur une estrade élevée sur la place du marché. Déjà deux ou trois malheureuses ont eu droit à ce traitement. Elle n’ose imaginer son humiliation en pareil cas. Heureusement, elle sait que cela ne peut lui arriver. Il lui suffit de se nommer, mais cela ruinerait toute possibilité d’embarquement. Cela, elle ne peut y songer sans avoir le cœur serré. Presque malgré elle, la comtesse lance :
Patricia va de nouveau crier non, mais aucun son ne sort de sa gorge. Elle se laisse entraîner par le sergent pendant que Lucien clôt la porte. Elle est incapable de pensées cohérentes. D’un côté, son éducation, sa manière de vivre, de penser, s’insurgent contre la bassesse de ce qu’on l’on attend d’elle. De l’autre tout son être se révolte à l’idée d’être séparée pour des mois peut-être des années d’Ian. Incapable de se choisir, son esprit se bloque, la laissant sans réaction. Cela passe auprès des deux hommes pour de l’acquiescement. In fine cela finit par l’être, par défaut en quelque sorte, à moins que ce ne soit son inconscient qui s’exprime.
Son corsage a déjà abandonné ses épaules, ce qui n’a guère été difficile, vu qu’il n’était plus attaché, elle frissonne. Malgré cela elle les laisse continuer. Après tout, les choses étant arrivées où elles sont, autant poursuivre et dans la foulée elle se dit qu’il vaut mieux qu’elle participe. Les choses dureront ainsi certainement moins longtemps. Elle les aide à retirer sa jupe et s’agenouille. La jusque-là réservée et très fidèle comtesse de Swordfish entreprend de sortir le sexe des deux hommes de leur culotte. Cela fait, elle entreprend de les sucer malgré l’odeur un peu forte qui s’en dégage. Si la queue du sergent est d’à peu près la taille de celle de son mari, un peu plus petite peut-être, celle du nommé Lucien est d’un calibre nettement supérieur. Bien qu’elle manque d’expérience en la matière, elle juge qu’elle doit être au-dessus de la normale. Cela ne l’empêche nullement de s’occuper d’eux alternativement. Après l’avoir laissé œuvrer quelques minutes, le sergent l’interrompt pour finir de se dévêtir, imité par son comparse. Cela fait, il va confortablement s’allonger sur des ballots de vêtements et invite Patricia à venir reprendre le travail interrompu.
Elle s’agenouille et se remet à l’ouvrage. Lucien se retrouve délaissé. Il ne l’entend pas de cette oreille. Il la redresse pour la mettre à quatre pattes et sans plus de manière se plante dans sa chatte. Patricia ne regimbe pas et continue à pomper le dard avec application. Pour dire vrai, cette intromission ne trouve l’endroit nullement aride. Malgré la situation, à moins que ce ne soit à cause d’elle, Patricia est échauffée, aussi met-elle une certaine fougue à sa participation. Elle tortille d’abondance de la croupe sans pour autant manquer à son labeur avec le sous-officier. D’ailleurs icelui, devant la vivacité mise, finit par lâcher sa purée sur le visage et dans la bouche de Patricia qui ne s’y attendait pas. Surprise, elle s’interrompt. Elle est rapidement rappelée à l’ordre par l’homme qui l’engage fermement à poursuivre. Ce qu’elle fait de bonne grâce. Quand il a retrouvé sa vigueur, il lance :
Le commentaire emplit la comtesse d’une délicieuse honte. Jamais elle n’aurait imaginé que l’on puisse faire ce genre de remarque à son propos. Profitant qu’elle n’a plus la bouche occupée, elle pense à dire :
L’arrivée du mandrin de Lucien entre ses lèvres clôt la discussion. De son côté, le sergent la saisit par les hanches, s’enfonce en elle et lui donne une claque sur les fesses en l’encourageant :
Pour dire vrai, l’aiguillon n’était plus nécessaire pour qu’elle le fasse, tant le désir taraudait ses reins. Elle n’avait pas imaginé quand elle aurait consenti à céder aux deux hommes, que cela puisse survenir. Ce ne devait être qu’un méchant moment, toléré pour pouvoir rejoindre son mari en captivité et la volupté surgissait, invitée imprévue, même si ce n’était pas l’ivresse. Tous trois s’activent de concert. Le sergent sentant que bientôt les vannes vont de nouveau s’ouvrir se retire et fait signe à son complice de lui céder sa place. Les deux hommes permutent donc de poste. La jeune femme n’a guère à œuvrer longtemps pour que pour la seconde fois l’homme ne décharge entre ses seins et sur ses lèvres. Il n’est nul besoin au sergent de l’inciter à persévérer dans son pompier.
Elle poursuit avec entrain. Comme ci-devant une fois son vit revenu au garde-à-vous, il change de poste avec le soldat. Celui-ci tient toujours la distance. Patricia s’affaire de la main, de la langue et des lèvres avec beaucoup de zèle pourtant. Il se passe du temps avant qu’à son tour il n’éjacule. Dans ce domaine aussi il est au-dessus de la normale. Elle a l’impression que le flot est intarissable. Quand cela cesse enfin, son visage et ses cheveux dégoulinent de sperme et pourtant elle en a avalé une bonne ration. Elle en est si étonnée qu’elle en reste pantoise quelques secondes. Le soldat lui administre quelques coups de queue sur la bouche pour la ramener à son ouvrage.
Elle a à peine achevé de le remettre en forme que le sergent, qui honore son engagement d’éviter la mettre en cloque, arrive pour se soulager dans sa bouche. Le flot paraît bien modeste après le déluge précédent, surtout que c’est la troisième fois qu’il se vide. Patricia entreprend de lui redonner de l’allant. Cela s’avère plus laborieux qu’auparavant, elle doit mettre moult énergie à arriver à un effet consistant. Sitôt celui-ci obtenu, les deux soldats intervertissent derechef leur place. Le sous-officier, au bout d’un bon quart d’heure arrive une fois de plus à bout de résistance et vient une fois de plus se vider dans sa bouche. Cette fois-ci, il commence à montrer des signes certains de fatigue. D’ailleurs lorsqu’elle entreprend de réamorcer la pompe, il déclare forfait en disant :
Lucien n’avait nul besoin d’encouragement. Pour dire vrai, il se retenait plutôt pour ne pas gêner le travail buccal de Patricia avec le sergent en la brimbalant par trop. Sitôt que ce dernier s’est retiré de la joute, il passe progressivement à la cadence supérieure. Il va de plus en plus vite et de plus en plus fort. Elle finit par être ballottée comme fétu de paille. Onques elle n’a été ramonée ainsi.
Jusque-là, elle gardait un minimum de retenue, montrant qu’elle remplissait sa part de bonne grâce, accordant que ce n’était pas désagréable, mais sous l’assaut sa libido s’envole. Elle ne peut s’empêcher de manifester son contentement à être ainsi niquée, ajustant la cadence de son trémoussement à celle de l’homme et allant au-devant du pieu qui la fouaille. Elle doit se mordre les lèvres pour ne pas piailler à ameuter le quartier quand après un copieux matraquage de son intimité, elle prend son pied. Si cela désunit la houle de ses reins, cela n’altère en rien la cadence de l’homme. Après une poignée de secondes durant lesquelles elle récupère, elle reprend la sarabande. Le sergent encourage :
Patricia ne répond rien. Que des inconnus puissent s’exprimer ainsi à son sujet et lui poser une telle question lui aurait paru le matin même complètement invraisemblable. Pourtant le fait est là, indiscutable, et en plus son actuelle conduite les autorise amplement à le faire. Elle devrait se rebeller, faire cesser cette incongruité, mais ne le peut, son corps, ses instincts, ses sens ont pris l’ascendant sur sa volonté. Elle est dans un état second où éducation et moralité sont occultées, l’image même d’Ian est noyée dans les brumes de la volupté. Seule compte la satisfaction de sa chair et elle n’est pas arrivée à satiété, malgré la vivacité et la robustesse de Lucien.
Celui-ci, après l’avoir longuement besognée, se retire pour revenir vers sa bouche afin de s’y déverser. De le sentir se dégager de sa chatte, fait naître en elle un sentiment de viduité qui lui est cruel, aussi s’empresse-t-elle dans un premier temps de le faire décharger et dans un second de le rendre apte à la reprendre. Son éjaculation est presque aussi abondante que la première fois et son retour à la rigidité rapide. Durant ce temps, le sergent continue de commenter, en termes égrillards, le zèle montré par Patricia à jouer à la bête à deux dos et à téter. Échauffé par ses propos et le spectacle, il lui prend une envie de revenez-y. Il s’installe devant celle qu’il ignore être une comtesse et lui présente ses attributs. Icelle les embouche sans chipoter et redonne à la chose flasque qui lui a été proposée, une consistance plus avantageuse. Dès celle-ci obtenue, il l’engage à venir s’empaler. La gourgandine s’exécute au dam du soldat qui se retrouve mis sur la touche. Lucien se sent frustré d’avoir été délogé, il n’entend rester ainsi en spectateur.
C’est bon pour le sergent. Après quelques instants d’hésitation, il s’agenouille, arrête Patricia jouant les ludions sur le pieu du sergent qui lui malaxe les seins avec énergie et la maintient statique. Alors il entreprend de rejoindre le sous-officier dans la moule si accueillante. L’intromission surprend la comtesse. Le nouvel entrant a du mal à prendre sa place dans l’endroit déjà embesogné, d’autant qu’il est d’un gabarit conséquent. Bien qu’elle ait l’impression d’être écartelée, elle ne s’insurge pas. Sa chair n’ayant toujours pas eu son saoul de plaisir. Le sergent aussi est surpris. Son étonnement passé, il se met à discourir :
Tandis que l’homme continue sa logorrhée tout en continuant de lui pétrir la poitrine, Patricia entend le monologue, mais sa signification lui échappe. Tout son être se concentre sur son intimité qui se distend lentement. Elle sent le mandrin se frayer son chemin. C’est délicieusement terrible. Elle n’aurait jamais cru que cela soit possible, mais elle a deux hommes en elle, enfoncés jusqu’à la garde. Quand le soldat commence à ressortir, elle a l’impression que sa chatte va se retourner. C’est le début d’allées et venues de plus en plus amples, rapides et puissantes. Malgré la vigueur de cette invasion hors norme, la jeune femme ne défaille pas. Au contraire elle goûte fort le traitement. Elle voit des étoiles. Elle a une succession d’orgasmes qui la laissent hagarde quand les deux hommes se retirent pour venir décharger sur sa figure sans que cette fois-ci ses lèvres entrent en action. Le bavard sergent qui s’était tu au plus fort de l’action reprend en la désignant du pouce :
Lucien l’interrompt :
Elle reprend peu à peu pied, pendant que les deux hommes se rhabillent prestement. Au moment de sortir, le sergent se retourne et lance à Patricia :
Elle n’en croit pas ses oreilles. Pour qu’il s’en aille au plus vite, elle finit par dire :
Patricia comprend que l’homme est excité par les mots et par le plaisir de l’humilier. Si cela permet qu’ils s’en aillent plus vite, elle va lui donner satisfaction :
Le soldat interrompt sa litanie :
Le sergent jette un regard noir à Lucien avant de lancer à la comtesse assise, toujours nue, sur les ballots :
Patricia prend peur, si ce gros porc parle aux gardes, ceux-ci vont guetter sa sortie, ce qui mettrait son projet par terre, puisqu’elle ne doit pas ressortir :
Là-dessus les deux hommes ouvrent la porte et s’éloignent au pas de course, au grand soulagement de Patricia qui avait redouté jusqu’au dernier moment qu’ils ne la reconduisent à la sortie, malgré leur promesse. Les tensions sexuelles et psychiques retombées, elle revient aux réalités. Il faut qu’elle s’harnache la plus vite possible, cela lui évite de penser à ce qui vient de se passer les quatre dernières heures durant, parce que cela a duré presque quatre heures. Elle se bande la poitrine et revêt la culotte de l’uniforme. Avant de mettre le haut, il faut qu’elle se nettoie le visage et les cheveux englués de sperme. Elle le fait avec les restes de son jupon, mais ça a séché et est collant. Elle a du mal à essuyer. Il faudrait de l’eau, mais il n’y en a pas. Elle fait au mieux, quand Audrey entre en lui disant :
Elle n’avait nul besoin d’encouragement, elle n’a qu’une hâte quitter cet endroit.
Patricia s’arrête pétrifiée. Elle regarde son amie effarée et ne peut que bégayer :
Audrey la secoue en l’aidant à se vêtir, et lui explique :
Déjà d’apprendre qu’Audrey ait assisté à tout ce qui vient de se passer lui fait un choc. Il n’aurait plus manqué qu’il y eut d’autres spectateurs… Qu’est-ce que son amie va penser d’elle après ce qu’elle vient de voir et d’entendre. À cette idée, tout ce qui vient de se passer durant les quatre dernières heures et qui était nimbé dans un bienheureux brouillard lui revient avec une précision inouïe. Tout ce qu’elle a fait, tout ce qu’elle a dit. Comme elle reste les bras ballants, Audrey la houspille :
Entendre cela réveille Patricia. Elle s’active presque frénétiquement. Rapidement elle se trouve en tenue. Audrey l’entraîne vers l’abreuvoir. L’eau en est douteuse, mais à cheval donné on ne regarde pas s’il est borgne. Aidée de sa compagne, elle nettoie le visage et les cheveux. Toutes deux se dirigent ensuite vers le bâtiment où elle entre sans encombre. Elles retrouvent le sergent qui avait fini par s’imaginer qu’elles avaient retrouvé un peu de sens commun et renoncé à leur projet. En les voyant s’approcher, il grommelle que les femmes sont de bien curieux animaux et demande ce que diantre elles ont fabriqué pour arriver si tard. Audrey explique qu’un chariot s’est arrêté devant l’endroit où Patricia se changeait en bloquant la sortie. Il a fallu attendre qu’il bouge pour qu’elle puisse sortir. Le sergent les emmène manger puis les conduit dans endroit plus tranquille pour dormir en leur recommandant de faire attention à ne pas commettre d’impairs qui permettraient de se rendre compte de leur état.
Une fois couchée, Patricia ne trouve pas le sommeil. Ce n’est pas seulement sa chatte malmenée qui l’en empêche, mais surtout le souvenir de cet après-midi à la fois terrifiant et fascinant. Elle se remémore particulièrement, quasi mot à mot, son discours de remerciement.
Audrey sent que son amie est agitée et ne peut s’endormir. Elle comprend en repensant à cette journée. En voyant que Patricia s’était fait surprendre, elle a été désespérée, persuadée qu’elle allait être expulsée manu militari. Puis voyant qu’elle réussissait à discuter, elle s’est dit qu’elle arriverait à attendrir les deux soldats. Quand elle a compris ce qu’ils attendaient de son amie pour la laisser poursuivre, de nouveau elle a pensé que c’était la fin de l’aventure. Elle a été surprise que l’impudente proposition ne soit pas illico balayée avec mépris. De voir ensuite la comtesse se laisser déshabiller ou, pour être plus sincère, se déshabiller avant de s’agenouiller devant les deux hommes pour leur faire une pipe, l’avait stupéfiée. Elle voudrait ne pas laisser Patricia se ronger, mais n’ose amorcer la conversation. C’est cette dernière, oppressée par le remords, qui prend la parole :
Patricia regarde son amie incrédule :
Audrey continue une partie de la nuit à s’efforcer d’apaiser la conscience tourmentée de la comtesse. Elle parvient à atténuer ses remords. Patricia finit par s’endormir d’un sommeil point complètement serein. Avant de la suivre dans les bras de Morphée, Audrey ne peut s’empêcher de songer au spectacle qui lui a été offert durant l’après-midi. Elle en est toujours aussi abasourdie d’avoir vu la comtesse de Swordfish se débaucher avec deux hommes à la fois, suçant et baisant des heures durant, en prenant son pied sans simuler. Avec en point d’orgue, d’être prise par les deux ensemble avec manifestement moult plaisirs. Tout cela est proprement inimaginable.