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Temps de lecture estimé : 20 mn
30/05/16
Résumé:  Charles va de surprise en surprise.
Critères:  fh historique
Auteur : Bernard Nadette      Envoi mini-message

Série : Conflits

Chapitre 12
À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises

Résumé :

La guerre fait rage à la suite d’un raid tanibrinque sur le port de Dorbauxe dans le royaume de Canfre. Le vice-amiral vicomte Charles de Sombreuil fait partie du Conseil du Roi. Il est l’amant de la marquise Anaïs de Pierrenoire. Sur instructions, il lui distille des renseignements sur ce qu’il s’y décide, la belle marquise les revendant à un agent tanibrinque. Cette « mission » le tient éloigné de celle après qui il soupire : Claire de Chabannes de Villerutay, la fille de son supérieur l’amiral. Un jour énervé par l’irruption de la marquise, alors qu’il désirait rester seul, il l’entraîne dans une écurie où il se montre quelque peu brutal. D’un autre côté, profitant que son père l’amiral soit parti rejoindre la flotte pour une mission de haute importance, et que l’hôtel de Villerutay soit en grande partie déserté, Claire y invite Charles et se fait dépuceler avec un moult enthousiasme. (Voir la liste des épisodes en fin de récit)



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Après qu’il a emporté les pucelages de la très ardente Claire de Villerutay, le vice-amiral Charles de Sombreuil regagne ses appartements à une heure avancée. Il est couché depuis peu quand son valet vient l’avertir qu’un messager est arrivé désirant lui remettre un message d’urgence. L’homme apporte ce pli depuis le font nord. En le décachetant, Charles pâlit. Il y apprend que le comte de Sombreuil, son père, blessé durant les opérations est au plus mal et qu’il désire le voir. Dès que l’heure le permet, il va demander son congé afin de pouvoir se rendre auprès de son père. Comme aucun conseil important n’est prévu avant d’avoir des nouvelles de l’opération sur port de Mayphoult. L’autorisation de s’absenter lui donnée à la condition qu’il soit de retour dans les deux semaines. Il prend juste le temps d’écrire deux courts billets, l’un pour Claire et l’autre pour la marquise puis il part à bride abattue.

Il prend à peine le temps de dormir et passe la journée entière en selle et même une partie de la nuit. Quand il arrive enfin, le lui médecin dit que l’état du blessé est stationnaire, avec même une légère amélioration, si celle-ci se poursuit, il sera peut-être possible d’envisager un retour vers les terres familiales pour une convalescence. Quand Charles retrouve son père, celui-ci est visiblement soulagé. Il attendait l’arrivée de son fils avec impatience. Il ne lui laisse pas placer un mot :



Le comte se laisse aller sur ses oreillers le souffle court et ferme les yeux. Le vicomte part à la recherche d’un ecclésiastique. Il revient avec un père cordelier d’un couvent voisin. Celui-ci s’enferme avec le malade. Une heure plus tard, il ressort, s’approche du vicomte pour lui annoncer que son père est mort chrétiennement.


Charles est atterré par ce que vient de lui confier son père. Jamais il n’aurait cru qu’il fut capable d’une telle action. Il se rend compte que seule l’attente de sa venue a maintenu le moribond en vie. Il organise le transfert du corps pour que son père repose dans la chapelle familiale. Il ne peut l’accompagner, son congé étant trop court, mais les deux domestiques du comte l’escorteront. Il espère que les événements lui permettront de pouvoir assister à l’enterrement.


De retour à la capitale, Charles continue d’être perturbé par le décès de son père et surtout par ses révélations. Au Conseil auquel il assiste, Sa Majesté lui fait la grâce de lui témoigner de la sympathie pour la mort au feu du comte de Sombreuil, elle lui accorde la possibilité d’aller assister aux funérailles et de dire à la comtesse qu’il compatit à sa douleur.


La marquise de Pierrenoire croise Charles une heure après. Elle se dit que c’était l’occasion de lui présenter ses condoléances, et comme il sortait d’un Conseil c’était aussi l’occasion de glaner des renseignements. Or le vicomte n’aspirait qu’à la tranquillité pour se remettre, de la mort de son père, de ce qu’il lui avait appris et du voyage. Il n’envisageait que d’aller faire une courte à Claire. Cette rencontre l’exaspère. Après avoir compati à son deuil, la marquise accompagne Charles. Celui-ci repense à leur dernière entrevue et une même envie de la mortifier le prend :



La marquise qui n’y tient nullement, ayant peu goûté le précédent exercice. Aussi cette fois-ci est-elle décidée à ne point se soumettre. Elle tente de le dissuader, mais il s’entête. Elle ne veut point perdre le bénéfice de l’or glaisan, ni surtout la compagnie de Charles et ne veut pas davantage subir de nouveau le genre d’assaut qu’envisage le vice-amiral. Avisant le Monsieur de La Reynie le Lieutenant-général de police, elle entraîne son amant vers lui. Elle l’interpelle :



Bien que surpris, il accepte gracieusement. Elle enchaîne :



Monsieur de La Reynie la regarde, intrigué, et demande :



L’étonnement se lit un instant sur le visage de Monsieur de La Reynie, qui pourtant est maître dans l’art de ne rien laisser transparaître. Il se reprend vite et quand la marquise achève son exposé il sourit presque :



Le couple salue Monsieur de La Reynie qui s’éloigne d’un pas alerte. Charles se tourne vers Anaïs :



Le vicomte regarde la marquise d’un œil différent. C’est vrai qu’il la considérait avec dédain, comme une pécore, trop imbue de sa beauté, vénale, trahissant son pays. Il voit maintenant une jeune femme intelligente, dont l’existence fut loin d’être un long fleuve tranquille. Il ignorait sa vie avec le marquis, mais s’était rendu compte des jalousies que suscitait la marquise et des inimitiés que ses refus lui occasionnaient. Elle devait se sentir profondément seule et pas seulement se sentir d’ailleurs. Il est pris de compassion pour elle.



Durant le chemin Charles expliqua ce qu’Anaïs devait révéler à son correspondant. À dire vrai pas grand-chose, car tous sont dans l’attente de nouvelles de l’expédition. Arrivée à destination, elle pria son cavalier à venir prendre un rafraîchissement. Au moment du départ, le Vicomte baise la main de la marquise et commence à s’éloigner, puis se ravise. Il revient vers elle la prend dans ses bras et l’embrasse. Quand leurs lèvres se séparent, elle murmure à son oreille :



Il lui répond de même :



Il l’enlace de nouveau. Elle fond et rapidement tous deux se retrouvent en peu de temps dans la chambre de la marquise, dénudés sur le lit. Charles se montre particulièrement prévenant. Il embrasse Anaïs sur les seins et toutes ses lèvres. Elle-même s’occupe de son mandrin. Il conquiert le conin de la belle qui, à vrai dire, ne songeait aucunement à en défendre l’entrée. Il se montre si délicat que sa dulcinée finit par lui faire remarquer qu’elle n’est pas en porcelaine. Il met alors un plus d’impétuosité à l’honorer au vif contentement de la dame. Quand il quitte les lieux, Anaïs a été comblée et reste un moment étendue pour savourer la plénitude du plaisir qu’elle a pris. Charles, quant à lui, n’est pas moins satisfait de ces moments. Certes, il n’avait jamais été désagréable de baiser la marquise, mais là c’était différent. La mésestime en laquelle il la tenait, a fait place à de la considération et même de la sympathie, teintées d’un peu de compassion.

En sortant, malgré le projet qu’il en avait, il ne tente pas de rencontrer Claire. Ses exercices avec Anaïs l’ayant quelque peu surmené, il préfère éviter de se retrouver en panne avec la très ardente fille de l’amiral. Il lui écrira un billet pour s’en excuser avant son départ pour les funérailles le lendemain à l’aube.


Dès potron-minet, il se met en route pour le château familial. Là encore il chevauche comme un messager des postes royales, prenant à peine le temps de se reposer.

À son arrivée au château, il embrasse toute la famille. En premier lieu sa mère qu’il tente de réconforter, puis ses trois sœurs Véronique-Marie qui, a dix-sept ans, est devenue une charmante jeune femme qui doit bientôt épouser Jean Guillaume de Beaumont ; Marthe de deux ans sa cadette qui promet d’être aussi jolie ; Élisabeth neuf ans, toujours aussi vive, et enfin Gauvin sept ans qui a bien pris trois pouces depuis qu’il ne l’a vu. Malgré les circonstances ces retrouvailles sont joyeuses.


Dès qu’il le peut, Charles cherche les documents dont lui a parlé son père. Il les trouve effectivement derrière la toile représentant son grand-père. Il s’isole dans sa chambre pour les consulter. Tout y est consigné. Le mariage de son oncle Jean-Louis et d’Éléonore Folquier, mais ce n’est pas tout il y a également les actes de naissance de Jehan et Eulalie. Cette révélation l’abasourdit. Son père ne lui avait confié cela. Ainsi il a un cousin et une cousine germains. Il faut qu’il retrouve cette Éléonore. Il partira de son lieu de naissance. Ce n’est pas loin et peut-être y est-elle revenue. Les funérailles passées, il aura quatre jours pour commencer les recherches, mais avant cela il devra s’en entretenir avec sa mère. Il ne sait si son père l’a mise dans la confidence. Ce serait étonnant, mais sait-on jamais.

Quand il commence à évoquer, de manière indirecte, le sujet, il a confirmation que sa mère ne sait rien. Il improvise une histoire :



C’est ainsi qu’avec la bénédiction de sa mère que le nouveau comte de Sombreuil se met en quête. Il se rend à Cybeaugen où naquit Éléonore. Hélas, la famille n’habite plus en ce lieu depuis plusieurs années. D’après d’anciens voisins elle serait établie à Lésoran, ville qui n’est pas trop éloignée, mais c’est une grande cité, les recherches peuvent être assez longues, surtout que les renseignements glanés à Cybeaugen sont quelque peu contradictoires. Heureusement la chance sourit à Charles. Il trouve rapidement la trace des Folquier. Il apprend par la même que le père est décédé peu après leur arrivée et que c’est son fils aîné qui a repris le commerce.

Il se rend à l’endroit que l’on lui indique sans même prendre le temps de se changer. La boutique qu’il trouve n’est point médiocre, les draps et autres objets proposés sont de qualité et la maison sans être luxueuse est respectable. Il avise quelqu’un dans la boutique :



L’homme se tourne vers l’intérieur avant de répondre :



Le comte se dirige vers le fond de la boutique :



Le comte est surpris du ton et des paroles de la dame. Il va essayer d’en apprendre un peu plus et d’amadouer la femme :



Le Vice-amiral se retourne et voit une jeune femme blonde entrer, ployant sous la charge d’un énorme panier de linge. Sa vêture est à peine passable.



Dévoré de curiosité la femme enchaîne :



Charles s’abstient de faire remarquer qu’Éléonore sort seule sans chaperon quotidiennement pour de longue période pour accomplir les tâches qui lui incombent. Il se contente de répondre :



La femme s’éloigne en grommelant :



Une minute plus tard, Damien, le mari, arrive et s’inquiète de ce qu’il est arrivé quelque chose de grave à sa pauvre sœur. Charles répond :



La dame s’exécute de mauvaise grâce toujours grommelant :



Elle revient une poignée de secondes plus tard, accompagnée d’Éléonore qui s’essuie les mains sur son tablier. Le comte prend son temps avant de demander :



À ce nom tous se figent et la jeune femme se met à trembler. Charles pose une main rassurante sur son bras et enchaîne :



Il débite la petite histoire qu’il avait inventée pour sa mère de courrier parvenu avec des années de retard et conclut :



Après qu’il ait déposé sur sa joue un baiser, elle fond en larme, tandis que son frère la prend dans ses bras visiblement fort réjoui :



Cette gaîté n’est nullement partagée par son épouse qui pince les lèvres. Elle demande :



Le frère et la sœur s’éloignent, laissant Charles avec Gertrude. Ils échangent quelques banalités. Avant qu’il ne glisse :



Le retour de Damien, de sa sœur et de deux enfants la dispense de répondre. Charles se penche vers les enfançons et les salue :



Il continue un certain temps à leur parler pour les rassurer. Puis il va louer une voiture, tandis que le frère et la sœur se font leurs adieux. Les bagages sont chargés, Damien ajoute aux effets de sa sœur des rouleaux de tissu pour qu’elle puisse se faire de nouvelles robes, au grand dam de sa femme qui fait grise mine. Tout le monde ensuite embarque dans la carriole.


Durant le début du voyage, les deux enfants qui sont fort éveillés se montrent curieux. Quand Charles révèle qu’il est marin, Jehan se montre enthousiaste et le bombarde de questions. Celui-ci répond de bonne grâce. Le soir, il s’arrête dans une auberge. Après dîner la fatigue finit par emporter ses cousins qui s’endorment. La conversation s’engage alors avec Éléonore. Ils n’avaient pas jusqu’à présent eu l’occasion de discuter vraiment. Elle le remercie d’abondance. En bavardant, il se rend compte que la jeune femme, elle a à peu près son âge, ne croit guère à son histoire de papiers retardés, même si elle ne le dit pas ouvertement. Il se doute que l’opinion qu’elle doit avoir de son père ne doit guère être flatteuse. Il reconnaît qu’il ne saurait l’en blâmer.


Par ce tête-à-tête, il comprend pourquoi son oncle est tombé amoureux d’Éléonore. La jeune femme, sans être d’une beauté à couper le souffle, est jolie. De plus, elle est éveillée, peut se montrer spirituelle et a une très bonne éducation, qu’il ne s’attendait pas à trouver chez quelqu’un de sa condition, mais surtout elle aimait son mari d’un amour farouche. Elle est prête à tout accepter pour ses enfants, comme le prouve sa soumission à la condition de servante que lui imposait sa belle-sœur. Il se demande d’ailleurs si elle aurait continué à vouloir vivre sans eux. De son côté, elle trouve à Charles un côté bienveillant qui faisait totalement défaut à son père. Il est chaleureux. Il ne se montre ni fier ni arrogant et surtout il a su conquérir les enfants.


Le lendemain au château les nouveaux arrivants reçoivent le meilleur accueil. Le lendemain quand Charles doit reprendre le chemin de la capitale, il est rassuré, après les épreuves qu’ils ont subies, quant à la situation de sa tante et de ses cousins. Au moment de son départ, Jehan et Eulalie l’embrassent avec le même enthousiasme que des frères et sœurs. Quant à Éléonore elle l’étreint avec chaleur, les larmes au bord des yeux.



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