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Temps de lecture estimé : 44 mn
12/02/18
corrigé 06/06/21
Résumé:  Une révolte peut apporter des surprises.
Critères:  fh amour fellation cunnilingu 69 pénétratio historique
Auteur : Bernard Nadette      Envoi mini-message

Série : Conflits

Chapitre 22
En Érinlande

Résumé 22 (voir les liens vers les épisodes précédents en fin de récit) :


À la suite d’un raid tanibrinque sur le port de Dorbauxe dans le royaume de Canfre, la guerre fait rage entre les deux pays. Les Canfrais ont organisé un débarquement en Érinlande où les Érinlandais se sont soulevés contre l’occupant Glaisan. À Glenroe le seigneur haï pour sa dureté et son âpreté a été tué avec son fils et une partie de ses gens. Ses filles, Judith dix-sept ans et Amélie quinze mois, ont été recueillies par Liam An Sionnach et sa grand-mère Eillen qui les font passer pour des petites nièces de cette dernière sous le nom de Luaine et Morigan.



______________________________________________




Commencée sous les meilleurs auspices, après la victoire qui a suivi le débarquement, la campagne d’Érinlande se poursuit. Le général Daniel O’Mahony se lance à la poursuite de l’armée ennemie en retraite avec le gros de ses troupes. Certaines unités sont détachées pour emporter les postes que les Glaisans ont conservés et aidées par la population, une grande partie d’entre eux tombent rapidement. Seuls trois ports résistent encore. Ce sont les plus importants et le général se rend compte que les moyens alloués à leurs prises sont trop limités.


Se pose alors un dilemme. Doit-il laisser ces poches dans son dos, au risque qu’elles servent de point d’appui à l’envoi de renforts et poursuivre son offensive ou envoyer ce qu’il faut pour les liquider et permettre au général Glaisan, le duc de Levington de souffler.

Après une longue discussion à l’État-major, il est décidé de ne pas laisser de menace sur les arrières. Le général ne conserve qu’un peu moins de quatre mille hommes de troupe, renforcés par presque vingt mille Érinlandais pour continuer à talonner les Glaisans.


Pendant ce temps à Glenroe, Judith de Tourter, alias Luaine doit s’adapter à la vie simple de petit propriétaire. Pour éviter qu’elle soit il lui a été recommandé de ne pas trop se montrer, même si l’on s’est arrangé pour modifier au mieux son apparence. Quand Domenic Ferdiad, l’homme qui a tué son père pour se venger de la mort de sa femme impunément assassinée par ce dernier, vient rendre visite à Liam, elle est expédiée à l’étage. Mais la curiosité l’emporte sur la prudence. Elle veut voir à quoi ressemble cet homme. Elle ne sait trop à quoi elle s’attendait, mais pas a se trouver un trentenaire au visage avenant et à la voix chaleureuse, qui n’a nullement l’air d’une brute sanguinaire.

Domenic commence par se confondre en excuse d’avoir frappé Liam et explique :



Liam l’assure qu’il l’a pardonné, mais l’autre semble toujours embarrassé. Après avoir tergiversé un long moment, il finit par raconter :



Cette nouvelle laisse Liam abasourdi. Son ami enchaîne :



Liam hésite un moment :



Une fois Domenic parti, Liam décide d’annoncer la nouvelle de la sauvegarde de la femme de son père à Luaine. Icelle l’interrompt :



Après un temps, elle ajoute :



Une rencontre des deux jeunes femmes est organisée. Heureuses de se retrouver, elles papotent d’abondance. D’autres sont concertées. Elles finissent par se voir régulièrement. Luaine apprend à sa belle-mère que son hôte est celui qui a tué son mari. Cela n’a guère l’air d’affecter celle qui a pris le nom de Maureen. Cette attitude la surprend. Questionnée avec beaucoup d’insistance, l’autre finit par lui avouer que son père n’était guère commode, brutal et qu’il l’avait plusieurs fois frappée. Luaine tombe des nues en oyant cela, car son père présentait un tout autre visage à ses enfants. Ce qui la chagrine, c’est quand Maureen lui avoue que Domenic se montre beaucoup plus respectueux et attentionné à son égard que l’était feu son mari, et cela même si elle doit participer à la bonne marche de la maison.


Toujours un peu curieuse, elle écoute à nouveau une conversation entre Liam et Domenic. Les deux hommes après avoir parlé de choses et d’autres, des récoltes, mais aussi des évènements sur l’île. Elle apprend ainsi la chute de plusieurs places tenues par les Glaisans surtout à l’ouest et au sud où, croit-elle comprendre, il n’y a plus de résistance, celle-ci se concentrant au nord-est. De plus les Canfrais ont envoyé des renforts. Elle saisit que sa situation actuelle risque de durer. Elle n’en fait pas un drame, car elle ne s’estime pas malheureuse, mais enrage de voir le domaine familial aller à vau-l’eau. Alors qu’elle réfléchissait, le silence s’est installé entre les deux hommes. Liam remarque :



Luaine se retient de pousser un cri de surprise.



Luaine repense à une scène au château peu après l’arrivée de sa belle-mère. Il y avait eu un orage, moins violent que celui mentionné, la nouvelle femme de son père était apeurée. Ce dernier l’avait d’ailleurs vertement rabrouée à cette occasion, la raillant de sa faiblesse. La pauvre était restée comme tétanisée jusqu’à ce que cela se calme.



Les deux hommes discutent encore un peu, avant que Domenic ne reparte. Luaine ne revient pas de l’histoire qu’elle vient d’ouïr. Elle ne manifeste pas sa présence, laissant ignorer qu’elle a été témoin de la conversation.

Quand elle retrouve Adela ou plutôt Maureen peu après, elle n’hésite pas à aborder le sujet d’entrée :



Son interlocutrice se trouble. Luaine enchaîne :



Le ton est cassant. La rancœur que ressent Judith y transparaît. Comment Adela a-t-elle pu faire fi de cela ? Cette sécheresse de la voix et la réprobation qu’elle sous-entend font réagir Adela :



Voyant Judith blêmir, elle reprend moins véhémente :



Judith voit les larmes qui viennent aux yeux de son interlocutrice à l’évocation de ces souvenirs douloureux. Prise de compassion, elle se radoucit. Elle n’imaginait pas ce qu’avait pu endurer la douce Adela :



Maintenant apaisée, la curiosité de Judith revient. Elle souhaiterait ouïr la version d’Adela :



Judith note que les deux versions diffèrent là quelque peu. Pour Domenic , Adela a aidé à l’opération, pour icelle elle a simplement laissé faire. Elle pense plutôt à croire la version masculine, sa belle-mère n’ayant probablement pas été consciente de sa participation.



Comme l’autre s’arrête, Judith l’encourage :



Judith est étonnée de tant d’innocence :



Son interlocutrice tombe des nues :



Judith digère cette nouvelle révélation sur son père qui se révèle de plus en plus un bien triste personnage.



Elle ajoute en baissant la voix :



Son interlocutrice est à la fois gênée et ravie de pouvoir raconter ses expériences si plaisantes. C’est en rosissant légèrement qu’elle satisfait la curiosité de sa vis-à-vis :



Judith ne connaît pas la demeure de Domenic elle ne voulait pas s’y rendre et risquer de rencontrer l’homme qui a tué son père. C’est toujours Adela qui venait. Elle se dit que malgré tout elle devrait rendre visite à icelle ou plutôt Maureen, pour se rendre compte.



Maureen prend un air grave :



Elle se redresse et lance fièrement :



La voyant à la fois heureuse et déterminée, Judith lui annonce :



En quittant Maureen, Luaine se dit que la douce jeune femme peut sortir les griffes quand il est question de défendre son amour. À son avis, Domenic n’aura pas le dernier mot, d’autant plus qu’il n’aura peut-être pas trop envie de l’avoir.

Tandis qu’elle rentre, Luaine, puisqu’elle se nomme ainsi maintenant, pense qu’après tout Maureen a peut-être raison. Être marié selon son rang ne lui a pas apporté de joie, tant s’en faut. Peut-être vaut-il mieux quelque peu déroger et avoir un espoir de connaître le bonheur avec quelqu’un selon votre cœur. D’un autre côté, tous les gens bien nés ne sont pas forcément des butors, et de toute manière chez les manants, ils existent aussi.


Simplement avoir la possibilité de connaître son mari avant de convoler et d’avoir le choix d’accepter ou refuser une union serait-il déjà un gage que les choses se passent mieux ? Hélas, ce n’est pas comme cela que cela sa passe. Son frère qui devait se marier n’avait vu sa future femme que le jour des fiançailles. Et Adela n’avait découvert son mari que le jour des noces.

D’une certaine manière, elle admire la détermination de Maureen à oser bousculer l’ordre établi. Mais elle envie aussi le plaisir qu’elle n’hésite pas à prendre dans les bras de l’homme qu’elle aime.

Luaine s’est montré perspicace quant à ses prévisions des discussions entre les deux amants. Quand Domenic a commencé à s’excuser de son attitude, à battre sa coulpe pour l’avoir entraînée à la débauche et à parler de lui faire quitter la maison. Elle lui réplique vertement :



Domenic met quelques secondes à réaliser ce que vient de dire Maureen, avant de s’exclamer :



Il rit et l’embrasse :



Il se rembrunit :



Il commence par rendre visite à Liam, qui bien que surpris par la tournure prise par les évènements accepte avec joie, de même que Luaine, quant à elle nullement étonnée, sa conversation avec Maureen l’y avait préparée. Elle ne doutait qu’icelle arriverait à ses fins.

Le bon père reste ébaubi quand la demande lui est faite. Il ne s’attendait aucunement à voir ressusciter la femme et la fille du Seigneur de Glenroe, il les croyait mortes péries dans l’incendie ou au loin, et encore moins que sa veuve épouse Domenic. Il n’y voit aucun obstacle. Il est même heureux pour Domenic, car depuis la mort de sa femme Fiona, il était sombre, taciturne, rongé de l’intérieur. Quand il pense que c’est la veuve de l’assassin de sa femme qui lui rend la joie de vivre, il ne peut que reconnaître que les voies du Seigneur sont vraiment aussi impénétrables que surprenantes.


La cérémonie a lieu deux jours plus tard en petit comité pour éviter les commérages. Les nouveaux époux sont rayonnants. Le jour suivant, Domenic annonce la nouvelle de son mariage alentour et invite ses relations à un repas. À dire vrai, cela ne surprend guère, car la présence de la jeune femme chez lui avait fait beaucoup jaser. Ainsi les choses rentrent dans l’ordre. Le flou est de mise quant à l’identité de la nouvelle épousée.


Une fois les festivités finies, Maureen annonce à son mari qu’elle met sa dot à sa disposition. Il ne comprend pas de quoi elle peut bien parler. Elle l’emmène dans la soupente et sous l’œil incrédule de son mari, elle déplace quelques vieilles planches, fouille dans un tas de gravats et en sort un coffret. Elle lui raconte alors que la nuit où il l’a recueillie, elle avait réussi à le cacher. Elle l’avait ensuite récupéré et dissimulé là où elle venait de le prendre. Elle l’ouvre. Domenic complètement ébaubi y découvre pièces d’or et bijoux. Elle précise que sont ses bijoux et que les huit cent soixante-treize pièces d’or représentent une partie de la dot donnée par son père.



Ainsi est fait, car ce que femme veut… D’ailleurs les scrupules de Domenic s’envolent rapidement quand sa femme lui annonce que l’ardeur qu’ils mettent au devoir conjugal, même si à l’époque il n’était pas encore conjugal, porte ses fruits et qu’elle est enceinte.

Luaine est heureuse du bonheur de son ancienne belle-mère. De la voir transfigurée et de l’entendre parler de sa vie de couple, la rendent toutefois un peu envieuse. Il faut reconnaître que souvent, sa curiosité la pousse même à l’interroger sur le sujet. Comme son amie n’est que trop heureuse de parler de ce qui l’emplit de joie, Luaine n’ignore rien de ce qui se passe dans le ménage, même du plus intime.


Lorsqu’elle compare avec sa vie à elle… Certes elle n’est pas malheureuse, mais il n’y a rien de bien exaltant dans son existence, et rien dans un proche avenir ne laisse augurer un changement.

Pourtant, sans qu’elle s’en rende compte, un changement est cours. La première chose qui y participe est justement de voir et d’écouter Maureen. Là-dessus vient un facteur déclencheur.

Quand cela survient, Maureen était mariée depuis moins d’un mois. Luaine remarque alors que son hôte retrouve fréquemment une jeune femme du voisinage. Elle l’avait aperçue de temps à autre, elle doit s’appeler Trevina.


Il allait de soi pour elle que les agissements de Liam ne la concernaient pas, hors ceux qui étaient directement en rapport avec elle et sa sœur Amélie ou plutôt Morrigan. Leurs relations étaient courtoises et même empruntes d’une certaine cordialité. Elle lui était reconnaissante de les avoir tirées d’une situation qui pouvait s’avérer délicate. Elle est chiffonnée par ces rencontres. Elle ne s’en rend pas immédiatement compte. C’est par Morrigan qu’elle s’en aperçoit. Après avoir vu Liam et Trevina discuter, elle se montre dure et même injuste avec sa petite sœur au point qu’icelle éclate en sanglots. De voir le bout de chou en pleurs lui ouvre les yeux. Elle prend conscience de son agressivité avec la petite. Après l’avoir calmée et même fait rire, quand elle se retrouve seule, elle se demande ce qui lui a pris. Alors qu’elle s’interroge, son regard tombe sur le couple toujours causant et elle se rembrunit, son humeur virant à l’irritabilité. Elle perçoit ce changement et en est désorientée. Après tout qu’est-ce que cela devrait lui faire. Liam doit pouvoir voir qui il lui plaît sans qu’elle ait à s’en émouvoir. Pourtant au lieu d’être anodines à ses yeux, ces entrevues la contrarient.


Cette découverte la trouble profondément. Elle se raisonne et finit par se calmer. Toutefois le lendemain quand elle voit Trevina passer, son humeur s’assombrit, bien que la jeune femme ne soit même pas en compagnie de Liam. Luaine est suffisamment fine pour comprendre que si le voir avec une autre la met dans cet état de nervosité : elle est jalouse !… et si elle l’est, c’est que le Liam ne la laisse pas aussi indifférente qu’elle le croyait. C’est presque une révélation. Force lui est maintenant de s’avouer son attirance. Jusqu’alors elle avait occulté icelle. Ce dessillement la rend indécise. Quelle attitude doit-elle avoir ?


Pendant plusieurs jours, elle rumine. Elle essaie de se raisonner, sans résultat. Plus elle tente de combattre son penchant, plus icelui occupe son esprit. Cela tant la tourmente que son comportement en est transformé et tout un chacun dans la maisonnée s’en rend compte, au point qu’Eillen, la grand-mère lui demande ce qui ne va pas. Elle répond :



Morrigan ! Elle l’avait oubliée. Elle ne trouve à dire que :



Judith complète in petto : contrairement à mon père qui s’est fait haïr par toute la contrée ». C’est ce qui nous a conduits où nous en sommes. Avec grand-père tout aurait été différent. Elle revient à son idée :



La grand-mère, qui est finaude, juge, que ce brusque changement chez la jeune femme et son désir de partir ne sont pas normaux. Il y a quelque chose derrière. Elle la fait asseoir et tout en épluchant les légumes, se met à discuter avec elle en ne se focalisant pas sur ce désir de départ. Luaine trop troublée pour s’en rendre compte se laisse, par bribes, tirer les vers du nez. Après plus de deux heures de conversation, elle a compris de quoi il retourne. Elle se contente de dire :



Luaine ne comprend pas. Devant son air perplexe, Eillen reprend :



Ignorant l’interruption elle poursuit :



Luaine les yeux agrandis, reste bouche bée. La gorge nouée, elle se lève pour sortir, mais Eillen d’une poigne ferme la retient. Elle se laisse retomber sur son siège et éclate en sanglots.



Piquée au vif, Luaine réplique :



Sur ces paroles, elle quitte la pièce laissant Luaine avec ses pensées. Elle espère lui avoir insufflé l’envie de ne pas rester à se lamenter et échafauder des projets chimériques de fuite. Elle est certes peinée de la voir ainsi désespérée, mais elle voit aussi que Luaine est Judith, l’héritière de Glenroe, ce qui en fait un beau parti, car un jour ou l’autre elle récupérera le domaine. Si Liam est son mari, leurs enfants n’auront pas à craindre pour leur avenir. Jamais dans ses espoirs, elle n’aurait songé une telle promotion possible. Elle va, dans la mesure du possible, aider à ce que cette idylle se noue. Que la fille soit avenante et ait un joli minois devrait aider grandement. Connaissant Liam, il ne faudra pas trop avoir l’air de s’en mêler. Attendre et voir. Le plus drôle c’est qu’il n’y a rien entre Trevina et son petit fils. Elle est sa sœur de lait et si Liam est si souvent avec elle, c’est pour la réconforter, car Ardghal son fiancé a rejoint l’armée insurgée depuis bien des semaines et qu’elle n’a aucune nouvelle, alors que d’autres en ont reçues. Elle devrait la remercier, car sans elle la fille Tourter n’aurait pas réagi.


Pour dire vrai, la grand-mère s’abuse quand elle pense que les relations entre Trevina et son petit-fils sont platoniques. Liam ne se contente pas de réconforter la demoiselle moralement, il l’apaise aussi physiquement.

Au début bien sûr, les discussions des deux jeunes gens portaient sur les événements et le départ du fiancé. Le temps passant et l’absence de nouvelles rendent Trevina nerveuse, ce d’autant plus qu’Ardghal et elle ont pris de l’avance sur le passage devant Monsieur le Curé avant son départ. Elle avait apprécié la chose et elle lui manque.


Un soir après la journée de travail, Liam passait non loin de la métairie des parents de Trevina, il croisa le père d’icelle, ils discutèrent un moment et il fut invité à boire un godet. Avant de s’asseoir, il demanda à s’asperger, car il avait moult transpiré. Il retira sa chemise et alla à l’abreuvoir. La jeune fille arriva à ce moment et s’installa au côté de son père. Quand Liam revint, le cidre fut servi. La discussion fut longue et animée, plusieurs fois les gobelets furent remplis. La nuit arrivait à grands pas, Liam salua la compagnie et s’en revint vers ses foyers. Trevina proposa de lui faire un bout de conduite. En chemin elle lui dit :



Un peu éméché, il se planta devant elle, posa une main sur un sein, le tâta comme pour en éprouver l’existence :



Elle aussi un peu pompette, ne fit rien pour retirer la main, elle se contenta de dire :



Ils se remirent en route bras dessus, bras dessous. Dans la nuit tombante en traversant un bosquet, ils se prirent les pieds dans une racine et churent, membres entremêlés. Le cidre, le contact physique et la prise de conscience que le camarade de jeux n’est plus un enfant, produisirent une sorte de déclic. Ils se voyaient à peine, cela ne n’empêcha pas leurs lèvres de se trouver. Deux minutes plus tard, il troussa sa jupe et loin de s’en offusquer, elle écarta fort complaisamment ses adorables gambettes. Il n’eut aucun embarras à accéder à son con. Il y fut accueilli avec flamme. Ils mirent tant d’ardeur à leurs ébats qu’il dut bientôt se retirer pour se répandre sur ses poils. Un peu haletante, elle murmura dans un souffle :



Elle ne protesta pas quand il l’embrassa de nouveau, car elle se sentait un peu frustrée de n’avoir pas pleinement profité de ces moments. Il la caressa, lui suça les tétons un long moment avant de revenir la limer quand il la jugea dans les meilleures dispositions. Il prit davantage son temps. La demoiselle apprécia beaucoup, mais s’abstint de trop le manifester, la maison paternelle n’étant pas si éloignée. Elle apprécia même tant qu’elle n’hésita pas à accepter de laisser fréquenter sa grotte tant régulièrement qu’énergiquement.


Revenons à Luaine, une fois seule, ses pensées tournent à lui donner le vertige. La discussion qu’elle vient d’avoir lui a insufflé la volonté de ne pas rester sans rien tenter. Pourquoi échouerait-elle là où Adela a réussi ?

Liam doit trop la regarder que comme une hôte à protéger avec ce que cela de respect. Elle soupçonne que ce respect, fort honorable au demeurant, crée une sorte de barrière entre eux. Et en cela, elle voit juste. Il faut changer cet état. Pour cela il lui faut que leurs rapports soient moins formels, y mettre plus de cordialité et de familiarité, tout faisant attention à ne pas l’aguicher ouvertement.


Pour commencer, Luaine s’intéresse plus à ce que fait le maître de maison, pose des questions, l’accompagne parfois. Cela ne l’empêche pas de continuer à voir Trevina, peut-être un peu moins souvent. Elle les a vus s’embrasser. Rien d’un baiser passionné, à peine leurs lèvres se sont-elles effleurées.


Ensuite Adela et sa chemise de nuit bâillant lui donnent une idée. Elle va en mettre une en tissu léger qui la moule un peu, et comme il ne fait pas froid, elle ne portera point de robe de chambre par-dessus. En plus elle s’arrange de temps à autre à se mettre dans le soleil levant ou couchant révélant, en toute innocente bien sûr, ses formes sous le regard intéressé de Liam, comme un coup d’œil à la dérobée lui a permis de la constater. Déjà avant ce petit jeu, il la trouvait séduisante. En plus, la grand-mère lui fait un petit signe complice approbateur. Il se montre plus chaleureux, mais rien de décisif.


Un jour, une inspiration lui vient. Un matin avant de prendre son petit déjeuner, il s’asperge le visage à l’abreuvoir. Elle s’avance en catimini et le pousse. Il tombe dans l’eau. Il se redresse, tandis qu’elle éclate de rire en voyant son expression. Revenant de sa surprise, il s’empare d’un seau. Elle crie : « Non ! » et s’enfuit toujours riant. Il la poursuit. À une remise, elle prend par la gauche, au lieu de la suivre, il prend par la droite. Au coin suivant, ils se retrouvent face à face. Avant qu’elle ne puisse freiner et faire demi-tour, elle se trouve douchée. C’est au tour de Liam de rire. Elle est en tenue de nuit. Le mince tissu devient quasi transparent et épouse ses formes. Il ne peut plus rien ignorer de son anatomie, mais elle n’en est point consciente. Elle prend un œuf dans un panier posé à proximité et le lance. Il l’évite. Elle en saisit un second, il fuit. C’est maintenant elle qui le poursuit avec la ferme intention de lui écraser sur le nez. Arrivés à un bosquet il prend par la gauche, à son exemple elle prend par la droite. Le chemin qu’elle prend longe la mare, elle doit faire attention où elle met les pieds. Quand enfin elle arrive en terrain sec, Liam débouche. Surpris de se trouver en face d’elle, il trébuche. Emporté par son élan, il entre en collision avec elle et tous deux choient dans l’étang, avec force moulinets des bras et moult éclaboussures. Empêtrés l’un de l’autre, ils se redressent péniblement en toussant et crachant. La grand-mère qui avait observé la scène arrive alors :



De fait les deux jeunes gens sont quelque peu fangeux. Elle les mène à l’abreuvoir, prend le seau et les asperge alternativement :



Elle les abandonne en maugréant. À peine tourne-t-elle les talons qu’ils éclatent de rire. Eillen quant à elle sourit intérieurement se disant que la petite demoiselle se débrouille bien. Elle va aller dans le sens de son espièglerie. À son retour, elle les apostrophe :



Ils obéissent se retenant de rire et essayant de prendre une mine contrite. Cinq minutes plus tard :



Voyant leurs hésitations, elle ajoute :



Luaine la première obéit, ce que voyant Liam fait de même. Aussi nus qu’au jour de leur naissance, ils se nettoient. Les minutes passent, la grand-mère, voyant que son petit fils commence à roidir déclare :



Chacun s’enveloppe dans un linge et rentre dans la maison. Ils se rendent dans la cuisine. Elle verse de l’eau dans l’évier, lâche sa serviette et commence de parachever sa toilette. Il l’imite. La raideur de Liam est de moins en moins discrète. Elle ne manque pas de s’en apercevoir. Avant que cela ne devienne par trop évident, elle préfère quitter la pièce pour rejoindre sa chambre. De nouveau il l’imite, mais au lieu de regagner sa chambre, il la suit dans la sienne. Avant qu’elle ne puisse parler, il lui ferme la bouche d’un baiser. Elle se dégage, plus par sens des convenances que par réelle détermination :



Le ton, nullement courroucé, l’incite à répliquer :



Il pose une main sur son épaule, et glisse l’autre entre ses cuisses. L’opération est d’autant plus aisée que durant toute la conversation tous deux sont restés dévêtus, ce qui était déjà une entorse de taille à la bienséance. Il introduit sans difficulté l’extrémité de son doigt dans la fente. Elle fait :



Il retire sa main et montre ses doigts gluants :



Elle rougit, mais ne dit mot. Il l’enlace de nouveau. Elle répond maintenant à son baiser. Elle doit juger la démonstration convaincante et de nouvelles tergiversations plus de mises. Elle se laisse aller sur le lit en l’attirant, à moins que ce soit lui qui l’y pousse et la suive, probablement un peu des deux. Peu importe. Le baiser est rompu. Il lui bisouille alors les seins, puis vient s’agenouiller entre ses cuisses et embrasse ses lèvres du bas, les lèche, glisse sa langue. Elle trouve cela… merveilleux et ronronne presque comme une chatte. La sienne n’a jamais été à pareille fête. Elle se trémousse. Il se redresse, lui, sa queue c’est déjà fait depuis belle lurette, et s’allonge sur elle pour de nouveau l’embrasser. Elle répond à son baiser, trouvant malgré tout singulier de goûter sur les lèvres de Liam sa propre liqueur.


Arrive le moment fatidique, il guide son vit vers la caverne d’enchantement. Il y pénètre avec précaution, ne sachant trop vers quoi il s’engage. Bien lui en prend, car la demoiselle ne s’est encore jamais adonnée aux plaisirs de la bête à deux dos. Après être entré commodément, il est bientôt arrêté par l’hymen de la jeune femme. Il sait maintenant que c’est pour elle une inauguration. Il redouble de précaution. Quand il emporte sa virginité, Luaine ne ressent qu’une légère gêne, mais icelle est suffisante pour l’empêcher de goûter pleinement cette première. Sa déception n’est point trop grande, car le coït est interrompu par la grand-mère qui arrive en poussant des hauts cris.


Iceux sont fort bien réussis. Elle se doutait qu’en expédiant le couple dans la maison et en annonçant qu’elle allait décrotter les vêtements, ce qui impliquait qu’elle-même n’y reviendrait pas sur l’heure, les choses pouvaient se développer de manière avantageuse. Quand elle les a vus quitter la cuisine et gagner l’étage, elle a laissé passer quelques minutes avant de discrètement monter à son tour. Elle observait par l’entrebâillement de la porte l’évolution de la situation. Elle a attendu que les opérations soient largement engagées et qu’il n’y eût plus de doute sur la consommation complète pour intervenir :



Arrêtés en pleine action les deux amants sautent sur leurs pieds. La grand-mère enchaîne :



Elle poursuit à lui faire la morale, avant d’également la faire également à Luaine et de conclure :



D’une seule voix ils répondent :



Luaine, intérieurement remercie Eillen de l’intervention qui répond à ses vœux, mais c’est Liam qui interrompt son aïeule :



Il se tourne vers mademoiselle Tourter :



Sur ces paroles, elle s’en retourne fort satisfaite de la tournure des événements. Son petit-fils va épouser une jeune fille non seulement charmante, mais riche. Elle sourit en pensant que c’est la première fois qu’elle voit une demande en mariage où les deux futurs sont nus, elle n’en a même jamais ouï parler.

Elle n’est pas la seule à être heureuse. Judith est aux anges son désir se réalise. Peu lui chaut d’avoir mis la charrue avant les bœufs et de s’être fait dépuceler. Le jeu en valait la chandelle, Liam a déclaré qu’elle était dans son cœur. Quant à ce dernier, même si tout cela va un peu rapidement, il est enchanté que la demoiselle, vers qui il n’osait trop lever les yeux, de peur de l’offusquer et de manquer au devoir de protection qu’il s’était imposé, montre de l’inclination pour lui au point d’accepter de perdre sa virginité et de se marier, et dans cet ordre qui plus est.


Dès qu’ils furent prêts, la grand-mère les entraîna illico chez le curé. Cette fois, le prêtre est moins surpris par la demande. Contrairement à celle de Domenic et Adela, il est décidé que la cérémonie aurait lieu en grande pompe. Moult voisins connaissent déjà la réelle identité de Luaine et en épousant un enfant du pays, catholique, capitaine de la paroisse, elle ne devrait plus rien craindre.


De fait tout le monde se réjouit de l’union, hors deux ou trois grincheux qui voient d’un mauvais œil le retour des propriétaires de Glenroe, car ils vont devoir restituer un certain nombre de choses, tels chevaux, têtes de bétail, ustensiles divers. Une autre la voit d’un mauvais œil : c’est Trevina. Quand il lui a annoncé son mariage, elle n’a pas fait de scandale, mais est blessée. Son fiancé ne donnant toujours pas de nouvelle, elle voyait en Liam une solution de repli tout à fait satisfaisante. Elle l’aimait bien et en plus il la faisait jouir. Elle va se trouver sevrée de ses parties de baise, et cela va lui manquer. Ce n’est point qu’il n’y ait quelques garçons qui lui plaisent, mais prendre un nouvel amant peut être risqué. D’abord parce que son père ne tolérerait pas qu’elle rencontre trop souvent un homme alors qu’elle est fiancée. Il acceptait Liam dont la mère était morte à la naissance et sa femme en avait été la nourrice. Il le considère presque comme un fils. Ensuite parce qu’elle n’est pas assurée que le nouveau galant soit discret sur sa bonne fortune, ou pire qu’il s’indigne de sa conduite si elle se montre trop séductrice.


Les préparatifs durent de nombreux jours, pendant lesquels Eillen surveille la conduite des deux jeunes gens. Que chacun reste dans son lit. Cette attente pour se retrouver leur est plutôt bénéfique quoiqu’ils en pensent. Cela aiguise leur désir et permet à Judith que toutes gênes dues au dépucelage s’estompent.

Accompagnée de son futur mari, Judith retourne au château. La situation n’est pas aussi catastrophique qu’elle le craignait. Un vieil intendant, déjà en poste du temps de son grand-père, aidé de quelques domestiques et des fermiers fidèles ont entretenu ce qu’ils pouvaient. Ils sont émus de retrouver leur demoiselle et sa sœur.


Les premières discussions ont lieu entre les futurs époux, quant à savoir quel doit être leur résidence. In fine, elle le convainc, avec le soutien de la grand-mère, de s’installer à Glenroe. Ses terres à lui seront confiées à terme à Ciaran Conair, son bras droit. C’est un garçon, intelligent, sérieux, qui, de plus, connaît bien le domaine. C’est malgré tout le cœur gros qu’il s’y résout. Ils s’installent au château et commencent la remise en ordre du domaine. Pour préserver les apparences, ils continuent de faire chambre à part.


Le mariage a lieu près de trois semaines après. Le père Rodan O’Donovan est ravi de cette nouvelle union, non seulement pour le bonheur des nouveaux mariés, mais aussi pour la gloire de Dieu et de l’Érinlande. Les deux unions ont été célébrées dans la vraie religion. Les familles ont toutes les chances d’être bonnes catholiques et donc les seigneurs de Glenroe le seront. De toute manière dans un avenir proche, il n’y aura que lui qui pourra baptiser les futurs enfants, et d’après ce que lui confié Domenic pour Dame Adela cela est en route.


La cérémonie a lieu à l’église et non à la chapelle du château. Liam n’a pas cédé sur ce point. Tout le voisinage est convié. Beaucoup de convives pensent comme leur curé et ne sont pas mécontents de voir un enfant du pays s’installer à Glenroe à la place d’un seigneur Glaisan hérétique. En plus, Liam est fort apprécié dans le pays, à la fois pour ses convictions et sa gentillesse.


Après le repas, les mariés sont chahutés durant la conduite à la chambre. Une fois dans icelle Liam et Judith, malgré le désir qui les tenaillait depuis des jours, tous deux passablement éméchés, s’endorment rapidement.


Si pour les nouveaux époux la nuit est calme, il n’en est pas de même pour tous. Trevina, sa déception ravalée, participe à la fête de bon cœur. Elle danse d’abondance, même après le départ de Liam et Judith. Quand elle se décide à rentrer, le milieu de la nuit est largement passé. Elle ne trouve point ses parents. Son père complètement saoul a été ramené par sa mère à la maison depuis au moins deux heures, sans qu’elle s’aperçoive de leur départ. Ciaran Conair, avec qui elle a dansé plusieurs fois, propose de la raccompagner, puisqu’ils sont voisins. Ils n’ont plus la carriole, utilisée pour ramener le père et doivent faire le chemin à pied… presque deux lieues. Ils se mettent courageusement en route. Ils sont gais et devisent joyeusement. Ils ont parcouru plus de la moitié du trajet, quand Trevina se tord la cheville et choit. Ciaran s’empresse et l’aide à se relever. Elle a du mal à marcher et s’accroche à son chevalier servant et s’appuie lourdement sur lui.


Pour dire vrai, cette chute n’est pas fortuite, tout en cheminant, elle s’est mise à penser que si cet imbécile d’Ardghal ne revient pas, le jeune homme à ses côtés qu’elle trouvait certes séduisant, mais par trop désargenté est maintenant celui qui à la charge des terres de Liam, ce qui change la donne. C’est un garçon réfléchi et travailleur. Il devient un bon parti et elle se verrait bien maîtresse du domaine. Pour cela, il faut qu’elle se l’attache et par quel moyen, sinon de lui donner à la connaître plus… intimement. Cette course nocturne est une opportunité à saisir. De plus un peu d’exercice génésique n’est pas pour lui déplaire, l’absence d’Ardghal et l’éloignement de Liam par suite de son mariage, n’ont point fait contentement. Le secours des doigts, c’est bien, mais elle préfère les jeux de l’amour à deux. Surtout qu’elle se doit de faire attention, car depuis qu’une partie de la maison a brûlé, il ne leur reste plus qu’une pièce et elle doit dormir non loin de se parents en attendant la fin de la reconstruction qui avance doucement.


Ils cheminent lentement. Il se trouve ému de la proximité de Trevina, mais ne pense à se montrer entreprenant, car elle est fiancée et en plus c’est la sœur de lait de Liam. De son côté, elle le trouve bien timoré. Elle voudrait le voir moins timide, cela lui éviterait de se montrer, elle, disons… entreprenante. Bon comme il n’a pas l’air de se résoudre à agir dans le sens qu’elle escompte, elle se décide à œuvrer pour amorcer la chose. Alors qu’ils traversent dans un boqueteau touffu, elle repère une petite sommière ; arrivée à son niveau, elle manque pied et s’effondre en entraînant Ciaran dans sa chute membres mêlés, comme avec Liam, sauf que présentement c’était prémédité. Il tente de se relever, la « maladresse » de Trevina qui s’agriche à lui l’en empêche.


Devant son insistance à se dégager, elle pense la partie perdue. En une dernière tentative, elle le prend par le cou et le regarde fixement dans les yeux, à la clarté des étoiles. Cela a pour effet de le tétaniser. Il ne cherche plus à sa dégager, mais ne fait point autre chose non plus. Les secondes passent interminables. Puis brusquement, il s’anime. Comme beaucoup de timides lorsqu’ils se décident, Cioran est ardent. Il embrasse la jeune femme avec impétuosité. Icelle ne prend pas le risque de jouer les effarouchées et y répond de même. Ils se retrouvent allongés face à face sur le côté à s’embrasser. Il tarde, au goût de Trevina, à passer à quelque chose de plus consistant. Elle se décide à de nouveau prendre l’initiative. Tout en continuant à l’embrasser, elle le fait basculer et vient s’allonger sur lui en ayant soin de glisser une jambe entre les siennes. Elle se frotte contre lui. Elle sent que cela a un effet sur la rigidité de ce qui est emprisonné dans sa culotte. Elle insiste. Il la repousse, elle craint que ce soit pour s’en sauver. Au contraire, il la renverse, lui retrousse la robe, dégage sa queue et sans plus de préliminaires, la pénètre. Elle ne tente nul geste de résistance et se garde de serrer les cuisses, cette entreprise correspondant par trop à son désir. Sitôt qu’il est en elle, elle referme bras et jambes sur lui.


Une fois lancé, il ne fait guère de fioritures. Il la besogne puissamment. Elle ne s’attendait point à pareille fougue. La surprise passée, elle s’accommode fort bien et goûte même ce labourage en règle, mais la frénésie ne dure guère. À peine cinq minutes ont passé depuis le début de la joute, qu’il se vide en elle. Trevina en est fort dépitée. Elle se dégage de sous lui et sans se poser de question s’empare du sexe maintenant flasque et entreprend de lui redonner vie, d’abord avec les doigts, puis s’aidant de la bouche. Liam aime ce genre de gâterie qui le met dans les meilleures dispositions. Elle escompte que cela aura le même effet sur Ciaran. Ses espérances ne sont pas déçues, il retrouve promptement une intumescence prometteuse.


Elle n’insiste trop pour qu’il ne jouisse point dans sa bouche, comme cela lui est déjà arrivé. Elle préfère ne pas laisser son partenaire reprendre l’initiative. Elle l’enjambe et s’empale sur son pieu. Elle rythme la pénétration à son plaisir. Il a le bon sens de ne point attendre benoîtement, il ouvre son corsage et en fait jaillir les seins, qu’il s’empresse d’alternativement caresser, malaxer, pincer. Elle prend son plaisir. Cela la fait s’affaler sur son amant. Icelui toujours raide, n’entend aucunement s’arrêter là. Sans déconner, il roule et se retrouve à nouveau sur elle pour réitérer un pilonnage en règle. Trevina reste quelque temps comme engourdie, puis ses sens s’éveillant, elle s’anime. Ce que voyant, il ordonne en se retirant :



Elle obéit et tend vers lui ses fesses dont la blancheur éclate au clair de lune. Il s’ajuste, la saisit par les hanches et s’enfonce d’un coup pour un pinage énergique. Elle tangue. Ses seins brimbalent en tout sens. Il fait montre de résistance, elle prend de nouveau son plaisir avant qu’il ne se vide pour la seconde fois. Elle se lève un peu dolente, surtout du côté de son beuvoir de Vénus, quelque peu rudoyé, mais ce traitement n’est pas pour lui déplaire. Il l’imite, la prend dans ses bras et l’embrasse. Ils restent, enlacés, lèvres scellées un long moment. Quand enfin ils se séparent, il dit :



Elle arrange un peu la vérité. Certes, elle le trouvait beau gars, mais pour elle il était un peu transparent et ne prêtait guère d’attention à celui qu’elle considérait comme un valet de ferme, même si son rôle auprès de Liam était en réalité plus celui d’un contremaître ou d’un régisseur. Elle poursuit :



Ciaran ne sait trop que penser des déclarations de Trevina. Il est jà enchanté de l’agréable intermède, car il trouve la demoiselle fort accorte. Il la regardait avec concupiscence depuis fort longtemps. Il ne se rappelle d’avoir vu l’ombre d’un intérêt vis-à-vis de lui. Il ne répond pas et demande :



Après qu’il l’ait baisée, elle s’étonne qu’il pense à son fiancé.



Ciaran se garde bien de poursuivre plus avant. Il faut bien avouer que la donzelle est une bonne baiseuse qui, visiblement, n’en est pas à son coup d’essai. Il ne veut pas risquer de la braquer, car il est bien décidé à profiter le plus possible de ses bonnes dispositions, lui qui jusqu’à présent n’avait pratiqué que lors d’un amour tarifé et avec deux filles faciles. Se doutant que pour ce faire, il faut se montrer un peu plus sentimental, il lui susurre :



Ils s’embrassent de nouveau et reprennent le chemin en se murmurant des mots doux. En approchant de leur destination, ils se taisent et progressent en silence, chacun dans ses pensées.


Elle : Les choses prennent bonnes tournures, il est bien accroché. J’ai eu raison de le laisser me baiser. Tout va pour le mieux, je peux espérer bientôt une demande d’un garçon maintenant bien établi… Dois-je le laisser me baiser de nouveau ou le laisser languir ? Elle hésite et finit par se dire oui, ainsi j’entretiendrais sa flamme.

Une autre chose entre en compte qu’elle ne s’avoue pas, c’est qu’elle apprécie la bagatelle et qu’elle ne songe point à y renoncer. Comme elle ne peut multiplier les amants sans risque… Il vaut mieux poursuivre avec celui que l’on a.


Lui : Si je m’attendais ! Je ne me doutais pas que Trevina pouvait jeter son bonnet par-dessus les moulins, elle a l’air si sérieuse. A-t-elle simplement pris un peu d’avance avec Ardghal ou est-ce une dévergondée qui court le guilledou ? Toujours est-il qu’elle fait montre d’une belle ardeur. Il faudra en discutant à la taverne, que je voie ce qui se dit d’elle. De toute manière, quoiqu’il s’en dise, dès que possible il faut remettre ça. Elle n’a pas, de toute façon, la réputation de Shona, Granna ou Ulicia qui ouvrent pratiquement les cuisses à tout ce qui se présente. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud et convenir d’un autre rendez-vous. Il serait dommage de laisser filer telle aubaine, après des débuts si prometteurs de moments agréables.


Peu avant d’arriver à la croisée où leurs chemins se séparent, Ciaran s’inquiète de leur prochaine rencontre. Après s’être fait un peu prier, Trevina accepte qu’ils se revoient le soir même. Chacun repart assez satisfait.


Le lendemain de cette nuit où ceux qui ont consommé n’ont pas été ceux que l’on pense, quand les jeunes mariés sont réveillés par une jeune bonne, Erlina la petite fille de l’intendant, le jour est levé de longtemps. Elle ouvre les rideaux. En les voyant affalé sur le lit, elle à moitié vêtue et lui encore en tenue de noce, elle se dit qu’ils n’ont pas dû beaucoup profiter de leur nuit de noces et que le pucelage de sa maîtresse n’a pas été inquiété. Elle se jure bien que quand elle se mariera, elle veillera à ce que son époux ne boive pas au point de la négliger. Ils émergent péniblement, la tête un peu lourde. Ils échangent un baiser. Erlina leur annonce :



Erlina esquisse une révérence et va pour sortir quand Judith ajoute :



Elle se retire et referme la porte en pensant : J’ai bien l’impression qu’elle veut rattraper le temps perdu, mais lui est encore dans les brumes. Effectivement Liam est déjà sur le point de se rendormir. Elle ne l’entend point de cette oreille :



Un grognement lui répond. Elle va prendre un linge, qu’elle plonge dans l’eau et le met sur la figure de Liam. Icelui se dresse le regard hébété.



Il se retire derrière le paravent, avant qu’ils ne mangent de bon cœur. Leurs estomacs cessent de protester contre les libations de la veille. Ensuite, elle finit de se dévêtir et commence à procéder à ses ablutions. L’œil de Liam s’allume. Il se dévêt itou, vient à ses côtés et fait de même. Chacun guette l’autre. Elle, ne voulant prendre l’initiative et lui prenant plaisir à la voir languir. In fine c’est lui qui craque le premier. Il l’entraîne vers le lit, mais ne veut la brusquer. Il commence par la mignarder. Ce qu’elle goûte fort. Elle se met à caresser le vit déjà dressé. Il vient ensuite au-dessus d’elle. Elle ouvre un peu plus les jambes. Il entre en elle sans les embarras de leur précédent rapprochement intime. Malgré son désir, elle appréhendait un peu la pénétration. Elle est rassurée, céantement aucune gêne ne vient entacher sa soif d’enconnage. L’attente depuis son dépucelage, les caresses de Liam font qu’elle goûte pleinement icelui. Elle sent le plaisir monter lentement en elle, ce qu’elle n’avait pas connu la fois précédente. Différent aussi de ce qu’elle ressent avec ses doigts.


Elle repense à ce que lui a dit Adela sur le bonheur qu’elle avait à se faire baiser par Domenic. Maintenant, elle comprend. C’est tout son corps qui vibre, et cela va crescendo, jusqu’à une sorte d’éblouissement qui la laisse interdite. Elle sent à peine Liam se vider en elle. Elle est envahie d’une douce torpeur. Il se retire et s’allonge à ses côtés. Elle vient se blottir contre lui, ou plutôt ils se blottissent l’un contre l’autre. Il reste ainsi un long moment à mi-chemin entre veille et assoupissement. Ils en émergent lentement. Ils s’embrassent, ce qui achève de les éveiller et leur donne envie de récidiver. Ce qu’ils font à leur plus grande félicité. Après une nouvelle pause, ils entreprennent de se remettre à l’ouvrage. Monsieur est un peu fatigué, à la fois par les deux précédentes fois, mais aussi par les libations de la noce. Madame s’en aperçoit, elle est un peu déçue. Elle repense aux confidences de son ancienne belle-mère. Elle se penche sur l’objet mollasson et le caresse avant de se décider à l’emboucher, malgré son aspect peu engageant, recroquevillé et gluant. Le goût est à la fois douçâtre et un peu fort, ce n’est point moult attirant, mais pas rédhibitoire. Et si Adela le fait…


Liam est surpris de cette initiative. Il y a peu encore, pucelle sans expérience, il ne s’attendait pas à ce qu’elle le suce. Ravi il se dit que ses nombreuses conversations avec sa belle-mère y sont certainement pour beaucoup. Par Domenic, il sait qu’Adela fait montre d’un bel enthousiasme aux jeux de l’amour. Visiblement Judith n’a rien à lui envier, et bien que novice, elle se débrouille fort bien, au moins autant que Trevina. Le traitement ne tarde pas à avoir les conséquences escomptées : l’objet retrouve une raideur de bon aloi. Judith est fière du résultat obtenu. Toujours inspirée par les confidences d’Adela, elle reste à quatre pattes et tourne son côté pile vers son mari. Icelui n’a nul besoin d’explications, l’invite est claire. Il flatte un moment la croupe tendue, caresse la fente, y glisse un puis deux doigts, dont les mouvements procurent à la jeune femme de bien agréables sensations. Brusquement le doigté s’interrompt, au désappointement de Judith, mais en un éclair il se redresse et la pénètre avec l’outil qu’elle a remis en ordre de marche. Elle est surprise de la vivacité de l’introduction, et la suite est tout aussi vigoureuse. Elle est ballottée et doit s’arcbouter pour ne point valdinguer, aider par Liam qui la tient solidement par les hanches. L’étonnement passé, elle ne déteste point d’être ainsi bousculée.


La fin de journée se passe de la plus agréable des manières pour les deux nouveaux époux. La nuit de noces est devenue après-midi de noces. Quand ils descendent enfin, ils se font brocarder par les présents à la collation. Les allusions plus ou moins fines à ce qui a pu les retenir loin des convives si longtemps fusent. Bref un beau charivari.



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Les épisodes précédents :


Origines : attaque et prisonniers

La vie reprend : il faut s’adapter

La vie reprend : la curiosité peut révéler des choses

La vie reprend : espoir de promotion

La vie reprend : ennemis jusqu’où ?

Espoir de promotion – Croisée des chemins – À la cour du Roi

La déception pousse vers des voies étroites

Du côté des prisonniers

Du côté des prisonniers : Marion – Jacquotte

Les surprises du vicomte

Débarquement

Occupation et conséquences

À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises

Retour au pays et du nouveau à la cour tanibrinque

Diversion – Débarquement en Érinlande

Retour en Canfre : Mathieu Lescot et Jacqueline Lechamp

Retour en Canfre : les familles ennemies

Arrivée en Canfre : Jacquotte, les Galleway, de La Tiémont

Retour plus délicat de Madeleine Lepont

Retour de Catherine de Révilly et de ses compagnes

Le Dauphin

Le retour de Monsieur de Sombreuil