n° 20736 | Fiche technique | 108827 caractères | 108827 18370 Temps de lecture estimé : 74 mn |
27/01/22 |
Résumé: Les circonstances peuvent amener à choisir de chemins qui n’étaient pas envisagés. | ||||
Critères: #historique #totalsexe fh ff fhhh fellation cunnilingu fgode double sandwich fdanus fsodo gangbang | ||||
Auteur : Bernard Nadette Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Conflits Chapitre 27 / 33 | Épisode suivant |
Résumé de l’épisode précédent :
La fille du Grand Amiral de Canfre, Antoine de Chabannes, comte de Villerutay, mademoiselle Claire de Villerutay, amoureuse et amante du vice-amiral Charles comte de Sombreuil, accueille, en la demeure de campagne de son père, quatre officiers de marine faisant partie d’une ambassade de la Ligue maritime du Nord. Elle leur accorde ses faveurs (voir épisode 21) à l’origine pour leur soutirer des renseignements, mais son tempérament lui fait bientôt oublier ce but. Après s’être fait surprendre par son amant de cœur. Elle est, un moment, désespérée, mais sur les conseils de sa camériste Perrine elle retourne auprès des quatre hommes pour reprendre leurs grivoises occupations malencontreusement interrompues. Elle est de nouveau en pleine action quand de nouveau la porte du salon où a lieu la joute s’ouvre.
En fin de récit, vous trouverez pour les mots dont l’usage s’est perdu (ils sont suivis d’un astérisque) un équivalent en français moderne
Vous y trouverez aussi les liens vers tous les épisodes précédents.
Mademoiselle de Villerutay est entre Frantz von Wallendorff qui la baise et son cousin Hans von Wallendorff qui l’encule tandis qu’elle œuvre de la langue et des lèvres sur les queues de Maximilian von Spee et de Max von der Goltz lorsque la porte s’ouvre. Trop accaparés par leurs exercices génésiques, les cinq protagonistes n’ont point prêté attention au bruit de chevaux arrivant, pas plus que Perrine trop occupée à mater.
Aussi, quand une voix lance « Bonjour ma… » avant de s’arrêter de saisissement au milieu de ses salutations. N’eût-elle été prise entre ses deux partenaires, Claire aurait fait un bond de deux pieds. Le comte, son père, ferme prestement la porte après avoir ordonné :
Claire et ses galants sont pris de frénésie, chacun essayant de se vêtir au plus vite. L’amiral regarde la scène impassible. Quand tous ont retrouvé une tenue à peu près décente :
Les quatre hommes s’empressent de filer. Il regarde sa fille qui tente :
Claire garde le silence.
Perrine approche. Cette dernière jette un regard désespéré à sa maîtresse, mais est contrainte de narrer l’arrivée du vice-amiral et comment Mademoiselle avait essayé de le retenir devant le père Duperche ébaubi.
Sans laisser à sa fille le temps de répondre, il tourne les talons et s’en va à grands pas rageurs. Dix minutes plus tard, Claire entend les hommes de son père reprendre la route. Elle est effondrée. Charles d’abord et son père ensuite. Elle s’attendait à ce que ce dernier crie, tempête, la gifle même, car elle le sait colérique. Or, s’il a parlé sèchement, il est resté calme. Cela la surprend et l’inquiète.
Les officiers de la Ligue s’éclipsent rapidement, sans demander leur reste. Ils passeront leur dernière nuit à l’auberge. L’amiral et sa fille partent peu après accompagnés de deux hommes seulement. En leur présence, Claire n’ose entreprendre son père sur ses projets. Le comte mène grand train. Les pauses sont courtes, juste le temps de changer de chevaux et de manger un morceau. Profitant de la pleine lune, ils poursuivent leur route de nuit. Ils sont fourbus quand ils s’arrêtent enfin après vingt-quatre heures de chevauchée. La jeune femme est si épuisée qu’elle a du mal à garder les yeux ouverts. Il faut bien avouer qu’en plus de la cavalcade, elle avait beaucoup donné de sa personne en chambre, sans compter les émotions suscitées par l’irruption de Charles puis de son père. Elle descend de cheval avec peine. L’amiral frappe à une porte, un judas s’ouvre, il dit quelques mots. La porte s’ouvre. Il pousse sa fille à l’intérieur. Le bruit de porte qui se ferme la ramène à la réalité. Elle regarde autour d’elle effarée. Elle demande :
Sans répondre, son père la prend par le bras et l’entraîne. Ils entrent dans une pièce.
Le comte narre brièvement ce qu’il a découvert en arrivant au château et conclut :
L’amiral salue brièvement sa sœur et sa fille, complètement abattue, et tourne les talons, laissant sa fille aux bons soins de sa tante, mère supérieure d’un convent de carmélites réformées. Claire essaie de rattraper son père, mais est retenue par sa tante, Mère Marie de la Sainte Conception. Elle tente de se dégager, mais la supérieure fait montre d’une poigne qu’elle ne soupçonnait pas. Cette dernière appelle. Trois religieuses arrivent. Elle demande que Claire soit emmenée se laver. Tandis que deux des sœurs l’accompagnent, la troisième, Françoise du Sacré-Cœur, est retenue, il lui est demandé, de trouver un lit pour Claire, non une chambre pour les hôtes, mais dans le dortoir, de lui changer ses vêtements du siècle contre ceux d’une novice et de la chaperonner.
Claire se demande combien de temps son père à l’intention de la lasser moisir dans ce couvent. Il l’adore, son bannissement ne devrait pas durer trop longtemps. Après un bain qui la détend, elle s’enveloppe dans une serviette et va chercher les vêtements que Perrine a préparés. Elle ne les trouve pas. Elle s’en enquiert auprès d’une des sœurs qui l’a conduite à la cuve de bain et qu’elle a appris se sommer sœur Agnès de la Croix. Icelle lui annonce que la mère supérieure a gardé par-devers elle ses habits pour lui accorder celui des novices, car elle n’a pas voulu qu’elle se distingue des autres occupantes du dortoir. Claire ne l’entend nullement ainsi ni pour le dortoir ni pour l’habit. C’est simplement enveloppée d’un drap qu’elle se précipite chez sa tante. Icelle lui répète ce que lui avait dit sœur Agnès et poursuit :
Sur ces paroles, la mère supérieure pousse fermement sa nièce hors de son bureau. Claire se retrouve dans le couloir où l’attend sœur Agnès avec les vêtements de novice. Elle refuse de les porter et reste enveloppée du drap. Malgré cela, elle est entraînée pour l’office de sexte. Comme sœur Marie-Céline de la Présentation lui susurre à l’oreille de bien s’y tenir, si elle ne veut pas jeûner, elle s’abstient de tout esclandre, car la chevauchée l’a affamée. Elle est le point de mire de toutes les religieuses et leurs hôtes. Elle n’en a cure. Ce qu’elle veut, c’est partir. Pendant deux jours, elle reste dans son drap, avant de capituler et de prendre l’habit. Elle s’est rendu compte que cette attitude la desservait. Tout le monde l’observe. Il y a toujours une religieuse avec elle. Elle va donc rentrer dans le rang. Suivre tous les offices sans broncher… et ils sont nombreux : vigiles, laudes, primes, tierce, sexte, none, vêpres, complies. Sept par jour, elle se demande comment font celles qui supportent cela depuis des années. En plus, elles ont l’air heureuses. Quand elle demande pourquoi autant, il lui est répondu que dans le Psaume 119-164 il est dit « Sept fois par jour, je chante tes louanges » et que c’est ce que recommande Saint-Benoît. Même si elle n’est pas très convaincue par autant de prières, elle reconnaît que cela est apaisant. Sa nouvelle attitude lui permet de ne plus attirer tous les regards.
Après quelque temps, Claire s’est rendu compte qu’au moins une des trois sœurs, Agnès de la Croix, Françoise du Sacré-Cœur ou Marie-Céline de la Présentation, se trouvait toujours non loin d’elle. Elle essaie de s’attirer les bonnes grâces de chacune, en se mettant à discuter avec elles en privée quand l’occasion se présente. Elle tâche de se montrer vulnérable et fragile, de se laisser aller sur leur épaule, ce qui lui permet quelques effleurements discrets, parfois un peu appuyés, mais en prenant soin à ce que cela puisse paraître guère plus qu’un hasard. Las, aucune ne se montre sensible à ses avances ni ne se permet en retour des gestes consolateurs. Au contraire, deux d’entre elles la repoussent certes avec délicatesse, mais fermement. Seule la troisième, Agnès de la Croix, lui donne quelques tapes sur l’épaule ou lui passe le revers de la main d’un geste apaisant. Elle décide d’essayer d’aller plus loin… Et à la grâce de Dieu. Ses tentatives ne vont guère loin. Dès qu’elle laisse traîner un peu sa main sur la poitrine de la sœur, icelle fait un bond en arrière, l’air méfiant. Claire s’empresse de s’excuser de sa maladresse. Elle ne tentera rien d’autre. Elle regrette, car elle trouve sœur Agnès fort séduisante et aurait volontiers partagé un peu d’intimité avec elle. Elle se serait sans problèmes adonnée aux joies de Lesbos, ce qui, pense-t-elle, ne doit pas être désagréable non plus. De toute manière, cela aurait mieux valu que rien du tout, car ici, point d’homme, et quant à se caresser : très difficile dans un dortoir où il n’y a pas d’intimité et où le moindre geste peut être surpris.
Claire fait profil bas et ne donne aucun souci aux sœurs, ni surtout à sa tante. Elle se conforme à la règle et cesse tout ce qui peut ressembler à de l’insoumission. Elle pense qu’ainsi elle abrégera son séjour au couvent. Hélas, un jour qu’elle vient rendre visite à sa tante, elle tombe sur une lettre de son père où celui-ci fait part à sa sœur qu’il n’a pas l’intention de la laisser sortir dans un avenir proche et qu’il verrait même d’un bon œil qu’elle prenne le voile. Elle est effondrée. Elle ne se voit pas, mais vraiment pas, passer sa vie en ces murs, ni même des années. Elle n’a plus qu’une idée : s’enfuir.
Elle ne veut point partir sans bagage ni fonds. Aussi se prépare-t-elle soigneusement en observant, fouinant un peu partout, pour repérer tout ce qui pourra lui être utile. Elle découvre ainsi un endroit où sont conservés ses vêtements civils, mais aussi où sa tante garde des écus. Il n’y a certainement pas tout l’argent de la communauté, le principal doit être caché. Malgré tout, la somme est rondelette. Elle attend un moment favorable. Celui-ci se présente pendant la réunion d’un chapitre important où la mère supérieure doit donner connaissance de décisions prises pendant un chapitre national. Elle passe prendre l’argent et la clef de la porte, récupère les vêtements, va à l’écurie, selle un cheval et part à bride abattue.
Durant ce temps à Dorbauxe, une autre explication entre une fille et ses parents a lieu. C’est Adeline Noireau, une des six jeunes femmes qui, avec Jacquotte Palois, avaient été retenues dans le bordel de la défunte madame Radcliff. À son retour, son père n’a pas abandonné le projet de la marier avec un riche vieux barbon. Adeline s’y oppose énergiquement, connaissant l’homme. Il est avare, édenté, colérique, et en plus pue comme une charogne. Son père n’hésite pas à lui flanquer une trempe pour la faire plier. Elle met deux jours à s’en remettre. Sitôt sur pied, elle décide de s’enfuir. Heureusement, sachant son père très intéressé par les sous, elle n’a pas parlé du pécule, pris sur l’argent de la maison close, qu’elle a reçu. Elle donne l’impression de céder, mais avec Jocelyne Boidron, une autre ancienne bénéficiaire de l’hospitalité de la mère-maquerelle qui connaît un peu les mêmes problèmes, elles projettent de quitter la ville. Leur dessein est, avec leur argent, d’acheter dans une cité éloignée une maison et de s’y adonner, pour leur propre compte cette fois-ci, à la galanterie.
Un matin, elles s’éclipsent et prennent le coche. C’est celui de la capitale, mais elles jugent qu’il est inutile d’aller si loin. Elles pensent que la concurrence doit y être rude et le prix d’une maison fort élevé. Leur choix se porte sur Lésoran, qu’elles jugent suffisamment éloigné de Dorbauxe. Durant le trajet, pour ne pas trop écorner leur capital, elles n’hésitent pas, quand l’occasion se présente, à s’offrir à d’autres voyageurs ou aux aubergistes, pour passer la nuit sans bourse délier et même y gagner un peu. En outre, quand cela est possible, elles proposent leurs services dans une maison close de la ville où elles font halte. Ceux-ci sont acceptés par les tenancières, pas mécontentes de proposer de nouvelles filles, même pour quelques jours seulement. De fait, Adeline et Jocelyne n’y manquent pas de clients attirés par la nouveauté. Bien sûr, ces étapes rallongent le voyage, mais elles ne sont pas à la minute.
Un soir dans une auberge, elles tâtent le terrain pour voir si elles ne pourraient pas bénéficier du gîte et du couvert gratuitement en échange de quelques services à la sueur de leur con. L’aubergiste devant sa femme décline l’air offusqué, mais sitôt icelle éloignée, il glisse :
La personne sise à la table voisine et qui tourne le dos au trio, n’a pas perdu une miette de la conversation bien qu’elle se soit tenue à voix basse. Cela la laisse songeuse. Elle réfléchit puis se retourne :
La discussion se poursuit quant au prix demandé et à la commission du tavernier. Une fois mis d’accord, icelui part.
Les trois jeunes femmes se retrouvent seules. Elles s’observent un moment avant qu’Adeline ne prenne la parole :
La première est une grande blonde de cinq pieds, trois pouces aux yeux bleus et à la poitrine plutôt menue, la seconde, une petite brune de quatre pieds, six pouces aux yeux noirs et à la poitrine avantageuse.
Cela faisait quelques jours qu’elle s’était enfuie et elle se demandait ce qu’elle allait faire, l’argent du couvent ne pouvant durer éternellement. Elle n’y avait pas réfléchi avant son « évasion ». Elle songeait à se faire engager comme dame de compagnie ou préceptrice dans une famille fortunée d’une province éloignée des côtes et de la cour. Elle avait même songé à s’embarquer pour les colonies où les femmes sont rares avec la possibilité d’épouser un riche planteur. Bon, c’est aléatoire, c’est vrai. Quand elle a entendu la conversation entre les deux filles de la table voisine et le tavernier, après un temps de condescendance vis-à-vis de putains, son esprit s’est mis à tourner à toute vitesse en les entendant parler de limiter les frais de voyage. Ce n’est pas bête. Aussi, hésite-t-elle à peine à proposer ses services, d’autant qu’un peu et même beaucoup d’exercices génésiques seraient les bienvenus. Le séjour au couvent ne lui a pas permis de pratiquer et depuis elle n’a pas osé.
Adeline raconte leur histoire depuis leur séjour en Glaiseterre, jusqu’à leur fuite de Dorbauxe pour échapper à des mariages peu engageants et leur projet d’ouvrir une maison close. Claire trouve l’idée intéressante. Certes, devenir prostituée n’était pas dans ses projets, mais c’est mieux que le couvent, ou même que dame de compagnie ou préceptrice où il aurait fallu faire profil bas. Quant aux colonies, en réfléchissant plus avant, trop de marins susceptibles de la reconnaître y font escale. L’idée n’est pas si mauvaise, surtout quand on est sa propre patronne. En plus, il y a peu de chance que l’on songe à la chercher dans ce genre d’endroit et puis cela peut joindre l’agréable à l’utile.
Les deux dorbauxaises se regardent.
La somme annoncée est rondelette. C’est presque autant qu’elles deux réunies. La discussion est interrompue par le retour de l’aubergiste annonçant qu’elles étaient attendues. Elles se lèvent et le suivent. Il leur explique qu’il a fallu un peu de temps, car les serveurs ont été remerciés afin d’éviter des indiscrétions. Iceux se montrant souvent inconsidérément bavards.
Elles arrivent devant une grande bâtisse vieille d’au moins deux siècles avec ses pans de bois et des linteaux sculptés, annonçant la profession des gens qui s’y réunissent : des drapiers. Après le vestibule orné des bannières de la confrérie, elles pénètrent dans une vaste salle. Autour de trois tables en U siègent les hommes qu’elles viennent distraire. Ils sont un peu plus que la vingtaine annoncée, vingt-sept compte Claire. Elles sont accueillies par une clameur enthousiaste, presque effrayante. Un homme d’un certain âge s’approche, les salue courtoisement avant de poursuivre :
Il les mène dans une pièce de service où sont des baquets d’eau, pour la vaisselle entassée sur une table. Après le départ de leur guide, elles se dévêtent et procèdent à une toilette approfondie.
Comme elle va pour se rhabiller, Adeline l’arrête :
Elles entrent en trombe dans la salle et sautent sur les tables et se mettent à danser. Sans musique, ni même un tambourin pour marquer le rythme, ce n’est pas facile, sans parler d’être coordonnées. Aussi ne font-elles point durer la sarabande, malgré les applaudissements et les encouragements. Adeline fait un signe à son amie. D’un même mouvement, elles se rapprochent de Claire et l’enlacent. Jocelyne l’embrasse à pleine bouche. Elles la font basculer. Elle se retrouve les quatre fers en l’air. Adeline en profite pour s’insinuer entre ses jambes et lui brouter le minou. Jocelyne s’installe à califourchon au-dessus de sa tête. Claire comprend l’invite. Elle attire la brunette potelée et lui donne la même médecine que celle qu’elle reçoit. Donner et recevoir : les deux lui plaisent. Elles œuvrent depuis quelques minutes quand une voix retentit :
Il attire Adeline, au vif désappointement de Claire qui appréciait son jeu de langue. Ce faisant, il poursuit :
Elle lui prouve. Les deux autres filles sont également appelées à faire valoir leur compétence en la matière. Elles se séparent et se mettent à la tâche sans barguigner. Ces messieurs attendent sagement leur tour, jusqu’à ce que l’un d’eux jugeant que tout cela traîne un peu, glisse un mot à celui dont Claire pompe le dard. Icelui s’agenouille. Elle suit le mouvement. L’impatient s’installe derrière Mademoiselle de Villerutay, la saisit par les hanches pour la mettre à bonne hauteur, l’enconne avec un râle de satisfaction, reste un moment immobile avant de se mettre à la pistonner avec une telle conviction que son collègue doit le prier de modérer ses ardeurs, la turlutte de la belle devenant problématique, tant elle est secouée.
L’exemple est suivi. Les hommes se succèdent dans les six réceptacles, plus ou moins rapidement selon la résistance de chacun. La joute dure depuis un certain temps quand Claire, qui commence à se lasser d’être à quatre pattes, à une idée inspirée par le souvenir des moments passés avec les officiers de la Ligue. Elle se redresse au grand déplaisir des messieurs dont elle s’occupe, ou plutôt qui s’occupent d’elle, et leur dit quelques mots. Ils sourient. L’un va s’allonger sur un canapé où Claire va le chevaucher. Le second, après avoir regardé quelques instants, vient s’installer derrière elle, lui écarte les fesses, s’ajuste à sa rosette et pousse. Le passage s’ouvre sans guère de résistance, bien qu’il n’ait pas été préparé. Elle a toujours la même facilité à absorber par sa porte étroite. Elle attrape par la queue un spectateur et entreprend de la sucer. Cela ne l’empêche pas d’observer du coin de l’œil les réactions de ses « collègues ». Point n’est besoin de prier Adeline pour qu’elle l’imite. Jocelyne qui n’a jamais beaucoup apprécié que l’on use de sa voie étroite tarde un peu, en se disant que cette salope de Claire aurait pu se dispenser de ce genre d’initiative. Malgré tout, ne voulant pas se distinguer, elle s’y résout, mais prépare le chemin en se mettant un puis deux doigts dans le troufignon, qu’elle agite jusqu’à ce qu’elle trouve l’endroit suffisamment souple et relâché pour y accueillir des visiteurs.
La nuit durant, les trois jouvencelles offrent l’hospitalité de leur bouche, leur con et leur cul, sans qu’il ne leur soit guère laissé le temps de souffler. Dame avec en moyenne neuf hommes pour chacune d’entre elles, il y a du travail, même si certains d’entre eux participent moins avec le temps.
Le jour levant les trouve le visage couvert de foutre et ce n’est pourtant point faute d’en avoir avalé moult rasades. Leur croupe et leur buisson le sont itou et il dégouline de tous leurs orifices.
Les drapiers sont enchantés de leur prestation et leur accordent une belle gratification. Après s’être lavées, et elles en avaient grand besoin, elles retournent à l’auberge d’un pas un peu incertain. Claire offre à ses nouvelles compagnes de venir partager sa chambre, plutôt que de rejoindre la chambre commune à l’heure où tout le monde se lève. Point n’est besoin de leur chanter une berceuse tant elles sont estanchiée* par ces heures passées à sucer, se faire baiser et enculer.
Leur repos est de courte durée. Midi n’a pas encore sonné que l’on tambourine à la porte. C’est la patronne qui leur dit que si elles veulent pouvoir manger avant leur départ, il faut qu’elles se hâtent.
Ces demoiselles se lèvent péniblement et commencent à se vêtir. Adeline demander :
Les deux dorbauxaises ne font pas de commentaires, mais pensent que pour avoir une tante abbesse, Claire est de bonne famille. Elles s’en doutaient un peu, mais c’est une confirmation.
Icelle s’allonge sur le lit et offre ses trésors intimes à l’application de l’onguent. Adeline entreprend de les tartiner.
Puis ce fut autour de Jocelyne de se faire oindre par son amie. Claire s’empare du petit pot en demandant :
Et les trois jeunes femmes d’éclater de rire.
Le transporteur accepte moyennant un petit supplément. À l’étape du soir, il se montre entreprenant avec Jocelyne. Celle-ci, toujours un peu fatiguée par les exercices de la précédente nuit et le peu de sommeil, ne tient pas à une partie de jambe en l’air. Ses compagnes la poussent à ne pas le décourager et récupérer l’argent qu’elles lui ont versé avec un petit bonus. Elles lui font remarquer que le bonhomme n’est plus tout jeune et que cela devrait être rapidement expédié. Elle en convient et tandis que ses compagnes vont dormir dans la chambre commune, Adeline ayant fait remarquer que la dépense d’une chambre particulière est superflue, elle suit l’homme, qui s’appelle Eudes, dans la remise où il couche à côté de son chargement.
Hélas pour elle, Eudes est certes un homme mûr, avec des cheveux gris, mais il n’est nullement décrépi. Loin de là. La première surprise survient quand elle ouvre la culotte. Ce qu’elle découvre la laisse incrédule. Certes, chez la Radcliff, elle avait déjà vu des vits de belles tailles, mais elle ne se rappelle pas en avoir vu de pareils. Plus d’un ne serait pas mécontent d’avoir en action ce que le transporteur a quasi au repos. Le simple fait de le nettoyer un tant soit peu le met au garde-à-vous. Tudieu ! l’engin déployé mesure au moins un pied et quant à son épaisseur, elle doit dépasser les deux pouces. Comme elle est encore accroupie, elle ouvre largement la bouche et gobe la tête. Elle met de l’ardeur à le pomper avec l’idée d’abréger. Elle est déçue, malgré l’allant qu’elle y met, il résiste. Après l’avoir laissée œuvrer plusieurs minutes, il lâche, non pas le foutre attendu, mais :
Sitôt qu’elle est en position, il l’enfile. Tout ne rentre pas, mais elle a quand même l’impression de n’être qu’une poularde que l’on embroche et que cela va lui ressortir par la bouche. Avec une régularité de métronome, il la pilonne. Avec le temps, cela est moins déplaisant, malgré ça, elle trouve, quand même, que ça dure une éternité. Enfin, il se retire et se vide sur ses fesses. Ouf ! Son soulagement est de courte durée. Il se positionne devant sa bouche. Résignée elle se met à l’ouvrage. En plus, il lui faut peu de temps pour redevenir raide. Il la laisse faire, en faisant quelques commentaires élogieux quant à son talent de suceuse. Pourtant il la soulève pour l’allonger sur un établi pour à nouveau la baiser, toujours aussi puissamment. Ce n’est pas le pied, mais ça va mieux que la fois précédente. Cette fois, c’est sur son ventre qu’il se répand. Et il repart pour un tour, puis encore un autre et enfin un dernier. Quand il s’arrête enfin de la pilonner, elle ne sait plus depuis combien de temps il la ramone. Il doit être minuit largement passé.
Le démarrage dès potron-minet est difficile, au moins pour Jocelyne, car le bonhomme n’a pas l’air particulièrement affecté par ses prouesses. C’est vrai que pour elle c’est sa deuxième nuit de parties de jambe en l’air. Ses compagnes lui trouvent l’air chiffonné, et lui demandent si cela va.
Elles se regardent et éclatent de rire.
Un coup de dé favorise Adeline. Le déjeuner avalé, elles reprennent la route. La gagnante va s’asseoir au côté d’Eudes. Elle s’arrange pour ne pas attacher complètement son corsage, afin qu’il puisse avoir un aperçu sur sa poitrine. Ce qu’il ne manque pas de lorgner. À chaque arrêt pour laisser souffler les bêtes, le transporteur en profite pour faire un petit somme. Les conducteurs des deuxième et troisième voitures, qui ont rejoint leur patron, ne l’imitent pas. Ils ont probablement moins de raisons d’être fatigués.
Le premier, Michel, ne s’intéresse visiblement pas aux dames et ignore superbement Jocelyne à qui cela convient tout à fait. Ce n’est pas le cas du second Maximilien, qui lorgne avec concupiscence Claire. Malgré des suggestions, certes discrètes, quant à un petit cadeau bien venu pour poursuivre plus avant, elles sont ignorées ou pas comprises. Aussi va-t-elle, sagement, le soir, rejoindre seule son lit.
Adeline de son côté a la surprise de voir Eudes demander à Jocelyne si elle accepterait de le rejoindre à nouveau. Icelle décline, arguant une trop grande fatigue. Ce qui n’est pas faux. Ce n’est qu’après qu’il se tourne vers elle. C’est presque vexant. Il doit avoir une préférence pour le genre de beauté de Jocelyne plutôt que le mien, se dit-elle.
Quand elle découvre l’outil, elle doit reconnaître que son amie n’a nullement amplifié les dimensions. Il est bien « monté comme un âne ». C’est impressionnant. Quand il se met en action, elle a bien du mal à retrouver sa respiration. Cela lui rappelle tant par la puissance que par la régularité, le marteau d’une forge actionné par un moulin qu’elle a vu naguère. Elle est secouée et doit se tenir solidement à la roue pour ne pas se trouver projetée en avant. Elle a la sensation que son vagin va exploser à chaque fois qu’il se propulse au fond. Quant à la résistance du bonhomme, là non plus, Jocelyne ne l’a pas exagérée. Quand il s’arrête enfin, elle a l’impression d’être passée sous le chariot, plutôt que de s’y être cramponnée. Elle est si moulue qu’elle en a du mal à s’endormir, nonobstant la fatigue.
Le matin, elle n’est pas plus vaillante que Jocelyne la veille. Malgré cela, Claire, toujours curieuse, n’est pas découragée à prendre son tour. Aussi s’installe-t-elle aux côtés du « phénomène », en prenant soin de laisser bâiller son corsage. Celui-ci comprend le message et le soir venu, il ne réclame pas Jocelyne, même si visiblement c’est à regret à voir les coups d’œil qu’il lui lance.
La curiosité de Mademoiselle de Villerutay est satisfaite. Elle aussi est impressionnée quand elle voit le membre se redresser. Il est quasi long comme son avant-bras et presque aussi épais. Pourtant, elle n’est pas une demi-portion. Point n’a été besoin de beaucoup travailler avec la bouche pour arriver à ce résultat. Elle aussi a le souffle coupé quand il rentre en fanfare dans son con pourtant bien accueillant. En effet, la vision de la chose l’a fait mouiller d’abondance. Il s’en est aperçu :
De fait, les ardeurs de Claire n’ont pas été refroidies. Après un démarrage délicat, un moment d’adaptation en quelque sorte, elle participe activement, allant même au-devant de ce gourdin qui la fouaille. Tout son être se concentre sur celui-ci. Contrairement à ses consœurs, elle ne subit pas, car petit à petit le plaisir vient. Il monte doucement avant d’éclater, la laissant abasourdie. Cela ne ralentit pas Eudes qui continue à la besogner avec la même constance. Point n’en faut plus longtemps à Claire pour redémarrer. À partir de là, elle bascule dans une autre dimension, entièrement centrée sur la jouissance. Et durant les heures suivantes, elle est servie. Elle râle, elle couine, elle crie son plaisir qui est entendu dans toute l’auberge. Dans un ultime spasme de volupté, elle s’endort d’un bloc, ne s’apercevant même pas que le bonhomme continue de la besogner quelques minutes avant de se répandre une nouvelle fois. Il lui jette une couverture dessus, va se nettoyer et se couche.
Le lendemain matin, ne voyant pas Claire, Jocelyne et Adeline vont à la remise. Elles l’y découvrent, dormant comme une souche. Elles la secouent. Elle émerge difficilement et se redresse péniblement, l’air un peu égaré. Les deux dorbauxaises la regardent avec des yeux ronds. Non seulement elle est restée nue, mais en plus elle n’est même pas lavée. La voix d’Eudes retentit derrière elles :
Les commentateurs de ses mœurs se dispersent et les deux filles lui rapportent un seau d’eau, du savon et des serviettes. Après une toilette bien nécessaire, elle rejoint ses amies dans la salle commune pour déjeuner. À son entrée, tous les regards se tournent vers elle et les commentaires chuchotés vont bon train. Elle ignore superbement tous les yeux qui se tournent vers elle, bien qu’elle se rende compte qu’elle est le centre d’intérêt de toute la salle. Elle expédie rapidement le repas ne voulant quand même point par trop s’attarder.
Arrivées à destination, elles se renseignent sur les bordels existants. La chance leur sourit. Elles apprennent que Gudule Lerceteau, tenancière d’une maison nommée « Aux Belles Poules » qui vivote, voudrait, l’âge venant, se retirer.
Claire, qui a le plus de facilité à s’exprimer, conduira la négociation. Elles sont accueillies d’un :
La discussion se poursuit par un âpre marchandage. Les filles ont un petit avantage, elles savent qu’il n’y a pas d’autres repreneurs et pour cause la tenancière n’envisageait pas de pouvoir vendre son petit commerce, mais seulement le bâtiment. In fine, la reprise leur coûte une bonne partie de leur argent, de plus elles devront verser une rente à vie à la future retraitée, hors les six premiers mois suivant l’accord, mais à la condition de convaincre le personnel de demeurer, ce qu’elle réussit sans mal. Il ne reste que trois filles, dont une assez jeune, les deux autres… ont de l’expérience, une bonne, une cuisinière et deux hommes, plus de première jeunesse, pour assurer l’ordre dans l’établissement.
Ce n’est pas la grande classe. De plus, le bâtiment aurait besoin de quelques travaux, rien d’urgent. La décoration est vieillotte, mais sur l’arrière, il y a un petit verger avec une vingtaine d’arbres, un potager, un poulailler et un autre bâtiment plus petit, actuellement inoccupé, qui ouvre sur une autre rue.
L’acte de session est signé devant notaire.
Claire a une idée pour rafraîchir un peu tout cela sans trop bourses déliées. Au point où elle en est, elle n’est plus à cela près. Elle décide d’aller jusqu’à un château familial, pas celui de ses exploits amoureux. Son père n’a certainement pas mis le régisseur au courant de son enfermement, évitant ainsi à celui-ci de se poser des questions quant aux raisons, ni donc de sa fugue par conséquent. Elle y récupérera des toilettes, peut-être un peu d’argent, mais surtout du mobilier qui remplacera avantageusement celui de la maison. Plutôt que de s’en débarrasser, il pourra passer dans l’autre maison, ce qui permettra à terme d’avoir dans la maison principale un endroit plus sélect et dans l’autre un plus commun. Avec des tarifs différents, bien sûr.
Ses amies sont dubitatives et lui montrent les risques d’une telle entreprise. Elle n’en démord pas. Quand elle parle du transport pour l’expédition, les deux autres se demandent si l’idée ne lui est pas venue en pensant au transporteur qu’elle a eu l’air de moult apprécier.
Elle a la chance qu’il soit en ville. Une autre que Claire lui aurait proposé ce travail, il aurait probablement décliné, mais la perspective de deux semaines avec cette belle garce, le décide à changer son programme, malgré les protestations de clients, dont le transport qui des pierres qui du bois se trouve reporté de plus de deux semaines. Mais il faudra qu’elle attende quelques jours qu’il ait livré les marchandises déjà chargées. Malgré la remise consentie, le voyage les laisse pratiquement sans le sou. Ainsi se mettent-elles incontinent au travail.
Madame Lerceteau, qui demeure pour la transition, les conseille pour ce qui est de la partie intendance et gestion. Elle observe le comportement des trois complices avec les clients. Non seulement à l’accueil, mais aussi en chambre par des œilletons. Elle voit à leur manière d’œuvrer que les deux Dorbauxaises ont indiscutablement déjà travaillé. Elles ne se contentent pas d’ouvrir les cuisses. Leur séjour chez Madame Radcliff leur a, certes rudement, inculqué la pratique.
Quant à Claire, quelques détails lui permettent de se rendre compte qu’elle n’a pas eu la même « formation ». Du côté cœur à l’ouvrage, rien à redire. Cependant, peut-être y met-elle trop d’ardeur. Certes, il vaut mieux cela que l’inverse, mais il faudra quand même qu’elle lui en touche deux mots.
Elle a presque du regret, avec trois filles comme ça, elle aurait pu prolonger un peu. Bon, ce qui est fait est fait et cela la rassure quant au versement de sa rente.
Après quelques jours d’attente, Mademoiselle de Villerutay prend le chemin du château berceau de sa famille, non, quoi qu’elle en dise, sans une certaine appréhension. Cela la taraude toujours quelque peu.
Le premier soir, elle retrouve Eudes près des chariots, et deux bonnes heures durant se fait pilonner, du moins, quand elle ne le suce pas pour le remettre en de bonnes disposions. Les sensations ne sont pas aussi fortes que lors de leur premier tête à tête, mais c’est quand même diablement bon de sentir son sexe ainsi empli, et même plus qu’empli, occupé, envahi, presque dévasté. Elle ne peut s’empêcher de bramer, malgré la résolution qu’elle avait de se montrer discrète. Nul ne peut ignorer qu’elle s’est fait baiser et qu’elle y a pris plaisir. Elle reste pantelante quand l’étreinte cesse. Les gens alentour n’en sont pas mécontents. Ils vont, enfin, pouvoir dormir tranquilles.
Le lendemain, Eudes annonce :
Claire va pour protester, mais se ravise. Après tout, le bonhomme a raison, cependant elle est ulcérée de se voir céder ainsi, comme une marchandise. Elle se résonne, car elle doit s’y habituer et laisser de côté des états d’âme qui n’ont plus de raison d’être. C’est elle qui a choisi, rien ne l’y obligeait. Elle doit assumer qu’elle est une putain.
En effet, le transporteur a trouvé des marchandises à livrer sur le trajet. C’est préférable que de faire le voyage à vide et cela compense largement le rabais consenti pour les « services nocturnes » de Claire. Quand Eudes lui a annoncé, elle a voulu renégocier. Il lui a fait valoir qu’il n’y avait aucune raison à cela. Le contrat prévoyait le transport du château à Lésoran, ce qui allait être fait, il respectait donc le contrat. Ce qui se passait avant ne la concernait pas. Bien qu’ayant le sentiment de s’être fait duper, elle ne peut qu’en convenir. Ils arrivent à l’étape tôt. Visiblement, il veut profiter de sa visite,
Maximilien l’entraîne, avant même de manger. C’est un délicat. Il prend son temps. Après l’avoir laissé sucer, il la caresse, lui broute le minou, et il sait y faire, puis s’allonge et la fait venir sur lui. Il peut ainsi, à loisir, lui cajoler la poitrine et même son petit bouton. Elle y prend plaisir, certes pas le même genre qu’avec Eudes, qui est plus animal, presque bestial. Cette fois-ci, elle fait attention et réussit à ne pas annoncer à tout le voisinage qu’elle est baisée.
Leur petite affaire achevée, elle retourne dans l’auberge sans attendre, au cas où Eudes ait des idées en revenant, et elle y dormira. Elle a rempli son contrat et point de supplément. Comme elle va pour s’attabler, le patron l’arrête et lui murmure :
Ils sont bien habillés, avec des tissus de bonne qualité, et portent l’épée. Ce doit être à eux les deux pur-sang qu’elle a aperçus à l’écurie. Intriguée, elle se dirige vers eux. L’un doit avoir une petite quarantaine, rougeaud, avec un peu d’embonpoint et l’air d’un joyeux drille, l’autre la vingtaine, et est plutôt menu, avec l’air hautain et patelin. C’est le second qui s’adresse à elle, plein d’assurance :
Cela a le don d’agacer Claire. Elle prend un air pincé et l’interrompt :
L’autre vexé ricane :
Comme Claire a parlé haut, les clients alentour se taisent et attendent dans l’espoir d’un esclandre. C’est l’aîné qui, voulant l’éviter, prend la parole :
Elle incline le chef. L’oncle reprend :
Claire jette un regard qu’elle charge d’envie sur la table, fait mine d’hésiter et finit par dire, comme si la faim la poussait :
Elle apprend qu’ils doivent se rendre à la cour pour que le plus jeune se fasse connaître du Roi. Elle en conte, moult anecdotes, évoque les chausse-trappes, les rivalités qui l’animent, ses splendeurs et au-dessus de tout Sa Majesté et le Dauphin que l’on connaît mal encore, en prenant soin, toutefois, de ne rien dire qui puisse être révélateur de son identité. Elle montre ainsi qu’elle l’a fréquentée, ce qui rend son histoire crédible. Elle est interrogée sur ses malheurs.
Elle brode : son père n’a laissé que des dettes, les mettant, sa mère et ses quatre jeunes sœurs dans de grands embarras. Elles ont été contraintes de quitter la cour, de vendre les domaines, n’en conservant qu’un petit où elles se sont installées. Elle se retrouve sur les routes pour aller chercher des affaires auxquelles sa mère tient et qu’elle n’a pas voulu vendre. Pourtant cet argent aurait été fort utile. De plus, il faut payer le transport.
Bref elle donne une représentation de la grande scène de l’orpheline tombée dans la misère et qui court après le moindre sol pour aider sa famille. Le plus jeune qui affectait jusqu’alors un air de profond ennui, depuis que l’on parlait plus de la cour lâche soudain :
Il se lève, elle le suit, imitée par l’oncle qui a l’air intrigué. Il la mène dans une chambre.
Il laisse passer quelques secondes avant de répondre.
Guillaume retient Claire :
Le jeune homme pousse son oncle hors de la pièce et ferme la porte. Claire reprend :
Elle fait mine d’hésiter une fraction de seconde, avant de se diriger vers la porte. Il s’interpose et reprend :
Claire se fige et reste les bras ballants.
Elle s’efforce de faire passer sur son visage hésitations et tourments. Elle réussit même à faire perler une larme. D’une voix qu’elle s’efforce de rendre chevrotante :
Il sort sa bourse, les compte et les lui met dans la main. Elle les regarde, comme fascinée, va pour lui rendre, hésite, et d’un geste preste les enfourne dans une poche. L’air triomphant, il ordonne :
Avec une lenteur calculée, elle obéit et demeure les bras ballants. Elle est décidée à ne prendre aucune initiative. Elle obsequera* et rien de plus. Elle ne fera rien pour aider ce prétentieux imbécile, infatué de lui-même. Il doit trouver du plaisir à humilier, rabaisser l’autre. Pousser une jeune orpheline noble dans le besoin à se vendre pour aider sa famille est la marque d’un esprit bas. Il aurait pu avoir plusieurs filles pour bien moins que ce qu’il vient de débourser, mais cela n’eut pas eu pour lui le même agrément.
Elle lui présente son dos.
Docilement, elle s’exécute, mais oublie de rentrer les dents.
Elle les escamote et continue sa pipe mécaniquement, sans fantaisie. De fait, cela finit par l’ennuyer :
Elle lichaille, comme pour un sucre d’orge, toujours au même endroit. Cela agace Guillaume.
Elle arrête ses léchouilles et se met en position. Il la prend par les hanches et s’ajuste. Mais elle a gardé les genoux serrés, ce qui ne facilite pas l’entrée dans sa grotte. Il grogne :
Elle obtempère, mais point trop. Il se recule, lui écarte les cuisses brutalement, se rajuste à l’entrée de la chatte et rentre sans ménagement. Elle reste de marbre. Le salaud, pense-t-elle, heureusement que je ne suis pas vierge, sinon, pour une entrée inaugurale, de quoi vous dégoûter. Elle reste aussi active qu’une carcasse de boucherie. Il change de position et la prend en missionnaire. Elle garde le regard fixé sur le plafond, comme si tout cela ne la concernait pas. Cette inertie finit par lasser l’homme qui se redresse, mécontent, après avoir lâché son foutre :
Claire se lave, ramasse ses affaires, se rhabille prestement et sort. Dire que ce petit prétentieux méprisant a dépensé vingt écus pour ça. Car, hors croire m’humiliée, il n’a guère dû avoir de satisfaction, pense-t-elle. Comme elle traverse la salle, pour rejoindre la chambre commune, elle aperçoit l’oncle attablé devant un pichet, l’air morose. Elle se dirige vers lui. Il détourne les yeux, gêné. Elle s’assoit :
L’homme la regarde ébahi, avant d’éclater de rire :
L’oncle la regarde, sidéré, et bafouille :
Bien que toujours incrédule, ledit Philippe se lève et se dirige vers sa chambre. Il s’efface pour la laisser entrer. Elle est plus modeste que celle de Guillaume. Elle commence de se dévêtir en précisant :
Il se dévêt, toilette faite, comme elle va pour le sucer, il l’arrête et la mène vers le lit pour la caresser. Il lui prouve ensuite qu’il sait se servir de sa langue pour autre chose que pour discourir. Et ma foi à ce jeu-là, il est plutôt doué. Claire apprécie. Comme elle n’a plus de raison de ne pas le faire, elle laisse ses reins s’animer. Après avoir œuvré un bon moment, il passe sur elle, puis en elle, et ce sans difficultés. Point de genoux serrés, au contraire. Il se montre avec son vit aussi adroit qu’avec sa langue, alternant le rythme, s’interrompant, reprenant, sortant parfois pour astiquer le bouton, mais, ce ballet, tout en douceur. Elle lui susurre :
Il réussit à secouer la couche, toujours sans se montrer brutal. Juste ce qu’il faut.
De fait, Guillaume s’interroge. Pas longtemps, car se contentant de ne mettre la sourdine que par intermittence, Claire se met à manifester vocalement le plaisir qu’elle prend, et ce, sans avoir à simuler. Il sait que son oncle est en galante compagnie et que la dame y met visiblement plus de bonne volonté que la péronnelle dont il vient d’user. Un doute lui vient quand la voix s’exclame :
Ne pouvant y croire, il se lève d’un bond et oubliant toute convenance, il se rue dans la chambre de son oncle, sans même frapper. Il y découvre Claire à quatre pattes, cuisses largement ouvertes, croupe tendue, allant au-devant des coups de queue de son oncle, manifestant toujours ce qui lui complaît. Devant cette irruption, Philippe s’exclame :
Ledit neveu, toujours pas revenu de sa stupéfaction, ne trouve qu’à dire :
C’est Claire qui répond :
Claire s’agenouille et entreprend de redonner tout son développement à Philippe. L’irruption de son neveu lui ayant un peu fait perdre de sa superbe. Guillaume pâlit, bafouille :
Se redressant, Claire pointe un doigt sur sa poitrine :
Il va pour la gifler, mais voyant son oncle s’approcher et se placer auprès de la traîtresse, il se ravise, ravale sa bile et sort en claquant la porte. Philippe la verrouille aussitôt. Claire l’entraîne vers le lit en disant :
Elle se remet à l’ouvrage et sans avoir à faire montre de beaucoup de virtuosité le remet en condition. Satisfaite, elle se remet dans la position qu’elle avait quand ils ont été interrompus. Il la saisit par les hanches et réinvestit sa grotte. Ils alternent : fellation, cunnilingus, pénétration, jusqu’à une heure avancée, avant de s’endormir. Comme ils ont continué à ne pas se montrer très discrets, le neveu en a largement profité, le rendant enragé. Il voue son oncle et cette foutue garce aux gémonies, souhaitant que la terre s’ouvre pour engloutir ces deux fornicateurs. Mais avant, qu’il serait doux de la fouetter, qu’elle le supplie de la prendre. Tant il est esrageïs* que même quand la bacchanale s’arrête, le sommeil ne peut venir. Ce n’est que presque au matin qu’il s’endort. Quand il se réveille, toujours rageant, il est presque midi. Son oncle ainsi que la fille sont partis, non sans lui avoir laissé chacun un billet.
Mon neveu,
Puisque ma présence vous porte ombrage et qu’elle ne vous agrée pas, comme vous me l’avez si aimablement fait savoir hier soir, je vous laisse poursuivre votre route sans vous encombrer davantage. Je me permets toutefois de vous prodiguer un dernier conseil, celui de changer votre attitude. Icelle risquerait de vous causer d’autres désagréments, pires que celle qui est survenue céans, et y laisser autre chose que vingt pièces, un peu de colère et l’occasion de passer une nuit plus plaisante.
Avec, malgré cela, toute mon affection.
Merci pour les vingt Louis. C’est le seul agrément que j’ai eu de toi. Pour le reste, ton oncle sait beaucoup mieux se conduire avec les dames. Pas seulement en se montrant galant, mais en sachant leur donner du plaisir. Il est dommage que tu ne sois pas resté, cela aurait été fort utile pour parfaire ton éducation dans un domaine où elle comporte des lacunes et même laisse fort à désirer.
Il les déchire rageusement et va passer ses nerfs sur ses valets.
Claire, après ses au revoir à Philippe, reprend la route. Fatiguée par sa nuit mouvementée, elle somnole dans un chariot, bien que ce ne soit guère confortable. Le soir après le souper, Eudes réclame son dû, de même que les nuits suivantes.
Arrivée au château, quelque peu inquiète, malgré son assurance affichée, elle va trouver l’intendant, lui débite une histoire où il est question que son père veuille changer le mobilier et envoyer l’ancien dans une autre demeure qu’il vient d’acquérir et veut promptement meubler.
Elle est crue et les chariots chargés. Elle en profite pour réclamer quelques subsides pris sur les revenus du domaine. Bien que tout se soit passé au mieux, c’est avec soulagement qu’elle quitte les lieux.
En quittant le château, elle reconnaît Perrine sur le bord du chemin. Elle est surprise de la voir et ne peut s’empêcher de s’exclamer :
L’autre tout aussi étonnée de revoir sa maîtresse met quelques secondes avant de répondre :
Claire est rassurée, elle craignait que Perrine ait encore des attaches et qu’elle soit tentée de donner des nouvelles, ce qui permettrait à son père de remonter jusqu’à elle. Il n’y a qu’à régler le problème du frère. Si elle se souvient bien, c’est un grand costaud qui pourrait compléter l’équipe vieillissante qui se charge d’assurer que tout se passe sans problèmes dans la maison.
Jean-Marie hésite un peu, mais tant il voit sa sœur contente à l’idée de pouvoir partir, qu’il finit par donner son accord. Claire est ravie. Certes, ce sont deux personnes de plus à payer, mais deux personnes de confiance et cela en vaut la peine. Elle va attendre d’être un peu éloignée de la propriété pour préciser le genre d’endroit où ils auront à travailler. Que le retour en arrière soit difficile, même s’ils sont troublés !
Les affaires du frère et de la sœur sont chargées sur les chariots et tout le monde quitte le domaine, non sans que Claire n’ait envoyé au régisseur un billet déclarant qu’elle les prend à son service et qu’ils l’accompagnent donc.
Quand elle explique dans quel genre d’établissement elle a investi, les deux jeunes gens sont ébaubis, mais rassurés quand elle insiste sur le fait que Perrine est engagée pour assurer le service domestique, pas pour coucher avec les clients. Elle se garde de préciser qu’elle-même le fait. Quant à Jean-Marie, il ne voit pas d’inconvénient à travailler dans un bordel. Peut-être songe-t-il qu’il pourra consommer à volonté avec les pensionnaires.
Le voyage du retour se déroule sans anicroche. Mademoiselle de Villerutay continue d’honorer sa part du marché avec le voiturier. Perrine ne manque pas de s’en apercevoir et se doute que sa patronne ne doit pas se contenter de régir l’établissement, mais, connaissant son goût à se faire culbuter, participer de manière plus active à son fonctionnement. L’épisode avec les marins de la ligue le prouvant abondamment, sans même parler du vice-amiral. Elle a, pense-t-elle, des dispositions et a trouvé sa voie qui lui permet d’assouvir son inclination pour la bagatelle et d’y joindre l’utile. Elle est confortée dans son opinion après avoir jeté un coup d’œil, plutôt prolongé, dans la remise où Mademoiselle de Villerutay honore son contrat en se faisant honorer par le convoyeur. Et son goût est indéniable à voir la manière dont elle frétille sous les coups de queue d’Eudes.
Lorsque le convoi arrive à destination, Jocelyne et Adeline sont impressionnées par le mobilier rapporté par leur consœur. Durant l’absence d’icelle, elles ont mis du cœur à l’ouvrage et investi leurs gains dans le commencement de la rénovation des locaux. Dix louis que Claire rapporte permettent de les poursuivre. Quant aux autres, il en a été donné un pour Perrine, un pour son frère, un à partager entre le personnel et les sept derniers sont conservés en réserve.
Les travaux rendent le bâtiment principal inaccessible. Aussi la clientèle est-elle reçue dans le plus petit hâtivement aménagé. Évidemment, ce n’est pas l’idéal, mais ces dames y voient un avantage, la clientèle populaire va y prendre ses habitudes et ne viendra pas dans la maison rénovée où elles comptent attirer celle plus fortunée.
Ces projets impliquent du recrutement, car à six, les trois restantes et elles même, c’est insuffisant. Il faut au moins doubler les effectifs.
Elles évitent d’aller chasser dans les maisons concurrentes pour éviter des problèmes, ils viennent souvent sans qu’on les encourage. Par l’intermédiaire de madame Lerceteau, le contact est pris avec des anciennes filles et trois acceptent de revenir.
Pour le reste, c’est là que l’argent mis en réserve devrait se révéler utile. Sur les conseils de l’ancienne mère maquerelle. Il est décidé d’aller explorer les environs à la recherche de nouvelles pensionnaires.
C’est Claire qui s’en charge. Elle sera accompagnée de Jean-Marie.
Avant de partir, elle va discuter avec Eudes. Comme il sillonne la région, il doit connaître moult choses intéressantes qui pourraient l’aider dans sa quête. Pour se faire remercier de lui avoir accordé du temps, il lui demande de lui en accorder à son tour en toute intimité. Il met la même ardeur que durant leurs voyages à la baiser. Pour ne rien celer, ce n’est pour Claire aucunement une corvée de se faire ainsi pilonner et même quasi défoncer par ce puissant mandrin. Elle l’escomptait, même si au sortir de la séance, sa démarche est un peu chancelante. Il faut dire que l’homme était frais et dispo, n’ayant pas derrière lui de longues heures de convoyage.
Elle se met en route le lendemain dès potron-minet, bien que sa chatte ne soit pas encore tout à fait remise du traitement de la veille. Avec son compagnon, ils laissent les villages et hameaux trop près de la ville. Leur programme est de, discrètement, se renseigner auprès de la population ou des clients de l’auberge des possibilités du lieu pour leur chasse aux recrues.
Las les premiers jours, ils font chou blanc, malgré quelques pistes, mais qui finissent en impasse. Le cinquième jour, dans l’auberge où ils sont descendus, Claire, remarque que les deux servantes se montrent fort réceptives aux avances de clients, disparaissant, parfois pour un certain temps avec l’un d’eux, avant de reprendre le service en salle. Ce qu’elle voit aussi c’est que le patron les houspille d’abondance et même les rudoie. Aussi entreprend-elle de les débaucher, après que Jean-Marie les eut testées et eut certifié que les deux donzelles, Lucie et Martine, ont les bonnes dispositions. Un talent incontestable pour sucer et de l’ardeur à se faire enfiler. Elle réussit, à l’insu du patron, à les entreprendre, leur vantant la bonne tenue de la maison, son confort pour les pensionnaires, où elle n’aurait plus à servir en salle en revenant de leur service particulier et surtout elle n’aurait plus à supporter le mauvais caractère du patron. Les deux filles, qui sont sœurs, apprend Claire, ne sont guère difficiles à convaincre à abandonner l’hostelier et rejoindre le « cheptel » des Belles Poules. Le lendemain matin aux aurores, les sœurs Meschinot quittent discrètement leur ancienne place pour retrouver Claire en dehors du bourg, évitant ainsi des discussions pouvant s’avérer orageuses. Elles partent ensuite directement vers Lésoran, leur nouvelle patronne ne voulant pas les traîner à sa suite. Cela manquerait par trop de discrétion.
Les trois jours suivants ne sont pas aussi favorables. Le quatrième en arrivant dans un village, ils voient un homme battant une femme comme plâtre, la laissant à moitié assommée. Pourtant personne ne va la secourir. Claire y va, suivie de Jean-Marie. Comme elle va pour aider la malheureuse, une vieille s’approche aussi et lui glisse :
Claire lève les yeux au ciel et va aider la malheureuse à se relever. Icelle a la lèvre fendue et des hématomes commencent à apparaître sur sa joue et ses bras.
Elle va pour se relever.
Claire la repousse en ordonnant :
L’homme arrive en vociférant.
Claire s’interpose :
L’homme, écumant, s’avance menaçant… pour faire un bond en arrière en découvrant le poignard effilé que Claire a sorti d’il ne sait où. Il s’empare d’une fourche posée contre un mur et la pointe vers la fille rebelle de l’amiral.
L’homme se retourne d’un bloc face à un Jean-Marie souriant. Outre qu’icelui le dépasse d’une bonne tête, il a en évidence un pistolet glissé à la ceinture. Cela calme ses ardeurs belliqueuses. Claire en profite pour l’attraper par-derrière et appuyer sa lame sur la gorge de l’individu.
Il obéit promptement en sentant la morsure de l’acier et du sang perler dans son cou. Il s’éloigne sans demander son reste en grommelant ce qui ressemble à des insultes et des menaces. La femme s’affole :
Claire lui expose sa quête tout en la pansant. La femme s’insurge :
Elle argumente tant et tant que l’autre finit par se laisser convaincre. À dire vrai, Claire n’est pas sans arrière-pensée. Elle a bon espoir qu’une fois aux Belles Poules, il sera toujours temps de la convaincre de passer au service en chambre. Cela vaudra la peine de se donner du mal, car malgré sa lèvre fendue, sa pommette tuméfiée et ses bleus, la jeune femme est des plus appétissantes.
Ne voulant pas lui laisser le temps de changer d’avis, elle décide de l’emmener aussitôt, malgré la fatigue. Elle la fait monter en croupe en lui disant qu’il est inutile de prendre le risque de passer chez elle, que vêtements et nécessaires lui seront fournis et tous trois partent pour un village suffisamment éloigné. Pour éviter une poursuite éventuelle, Mademoiselle de Villerutay change plusieurs fois de direction.
C’est ainsi qu’Isabeau Blavet quitte son mari violent.
En poursuivant son périple, Claire réussit à débaucher deux autres servantes d’auberge : Blandine Rivière et Adélaïde Beaubois, et quatre filles de ferme dont les patrons usaient sans égards et pas seulement pour le travail : Guenièvre Duchamp, Colombe Laroche, Héloïse Dumont et Mahaut Lebel. Et comble, pour l’une d’entre elles, la femme légitime part avec, lasse de voir son cher époux courir après tout ce qui porte jupon, et n’hésite pas à conclure sous le toit familial en sa présence. Il s’y est essayé avec Claire qui l’a fermement éconduit. Les renseignements donnés par Eudes n’ont pas été inutiles et l’ont guidée en plusieurs occasions, surtout pour les servantes d’auberge.
L’expédition touche à sa fin quand le duo s’arrête dans un dernier village, pour lequel Eudes n’a pas donné d’informations. En traînant et à l’auberge, rien d’intéressant ne se présente. Après la nuit, Jean-Marie selle les chevaux devant leur gîte pour le départ. Comme ils vont pour partir, il désigne, en riant, un bonhomme qui s’éloigne :
Elle ne sait trop comment l’aborder. Il faut le faire parler et aviser. Elle s’arrange pour que sa monture fasse un écart et le bouscule légèrement. Elle descend de cheval :
L’homme la regarde interrogatif, puis la lumière se fait dans son esprit.
Un moment, Claire craint qu’il ne s’enfuie à toutes jambes, mais elle réussit à relancer la conversation. L’idée de voir ses filles devenir putains, même de luxe, choque l’homme et le perturbe, mais ne plus avoir à se bagarrer avec sa progéniture récalcitrante est tentant. Ah, si seulement elles étaient toutes comme Pierrette, sa troisième. Une fille qui a la tête sur les épaules, courageuse, serviable et sérieuse en plus, il s’inquiéterait beaucoup moins. Elle argumente et petit à petit, elle fait tomber les préventions d’Anatole Tarquin. In fine, cela finit par un marchandage pour faire taire les derniers scrupules du père. Il est conclu qu’Élise, Raoulette, les deux aînées et Marguerite, la quatrième qui marche dans les pas des deux premières, iraient à Lésoran. Pour cela, le fermier touchera un louis pour chacune, un autre dans six mois et autant dans un an, avec obligation de rester au moins trois ans. Malgré l’accord, Claire attend, avant de se réjouir, de voir comment les donzelles vont réagir et surtout, comment va réagir la mère.
Suivie de Jean-Marie, elle accompagne Anatole jusqu’à la ferme après un passage à la cure pour le baptême. Il présente sa tribu. Elle voit avec plaisir qu’il n’avait pas menti en disant que ses filles sont belles. Dommage que celle qui l’est le plus soit Pierrette, la troisième qui ne fait pas partie du marché.
Le fermier entraîne Félicienne, son épouse, à l’écart. Claire les observe. Elle lit sur les traits de la femme la stupéfaction et la discussion s’engage, des plus animée. Elle ne s’apaise qu’après un bon quart d’heure. Il en faut un autre avant qu’ils ne reviennent. Mademoiselle de Villerutay qui continue de se faire appeler Delorme redoute l’échec. Mais quand le couple fait venir les trois filles, elle a bon espoir. Une nouvelle discussion s’engage, beaucoup plus brève que la précédente et nullement animée. Tous les cinq s’approchent. Félicienne annonce :
Claire pousse un soupir de soulagement. Tout se passe pour le mieux. Tandis que ces demoiselles vont faire leur baluchon, elle donne les louis promis. Après les au revoir, apparemment dans la gaîté, tous se mettent en chemin pour Lésoran.
À cheval, il y en aurait pour cinq ou six jours, mais à pied il faut bien compter le double. Claire décide de marcher avec ses recrues, afin de pouvoir bavarder avec elles. En plus d’une semaine de cheminement, elle a largement pu rateler* avec chacune d’elle individuellement, de même que Jean-Marie. Elle apprend ainsi qu’Élise a fréquenté quatre hommes, que Raoulette a été beaucoup plus gourmande, au point de ne plus exactement savoir à un ou deux près avec combien elle a joué à la bête à deux dos… plus de la vingtaine. Quant à la troisième Marguerite, bien qu’elle se soit laissée courtiser, elle est encore vierge, mais cela lui pèse. Elle veut connaître les plaisirs dont parlent ses sœurs et se prépare à ne point demeurer en cet état.
Un soir, Jean-Marie entraîne Élise et la « teste ». Il n’est pas déçu. Elle a des capacités et ne rechigne pas à se faire prendre dans toutes les positions. De plus, elle a des dispositions quant à la fellation. Hormis se faire enculer, rien à redire. Quand il a essayé d’user de la voie étroite, la donzelle a regimbé.
Un autre soir, c’est Raoulette qui le suit. Elle se montre encore plus ardente que sa sœur, car avec elle, point de soucis d’enculage. Quand Jean-Marie, après l’avoir un peu doigtée, pointe son dard vers l’anus, point de mouvement de recul. Visiblement, il n’est pas le premier à user de cette voie, il entre sans problème et la fille a l’air d’apprécier de se faire ramoner le cul.
Un soir dans une auberge complète, ils ne disposent que de deux lits dans la chambre qu’ils occupent. Jean-Marie et les deux aînées occupent le premier et Claire et la cadette le second. Le garçon s’occupe des deux gourmandes sœurs. Durant ce temps, Claire commence par égarer une main sur la poitrine de Marguerite. Icelle n’a nul mouvement de recul. Au contraire, elle bombe le torse. Elle n’en attendait pas moins. Aussi l’effleurement devient-il caresse, qui fait s’ériger les pointes. La bouche remplace la main et suce, mordille, lèche les tétons. Telle une araignée, la main descend jusqu’au buisson, avec comme résultat de faire s’ouvrir les cuisses. Il faut peu de temps pour que la vallée devienne glissante et que les hanches ondulent. La fille de l’amiral apprécie la réaction. La fille a du tempérament, d’autant qu’icelle ne se contente pas de profiter des attentions. Elle aussi se lance dans l’exploration du corps de Claire. Bientôt, les deux filles se retrouvent tête-bêche à se bouffer la chatte avec moult entrains. Après s’être beaucoup données, un peu sueuses et le visage poisseux du plaisir de sa partenaire, elles font une pause qui leur permet de reprendre pied. Claire veut pousser plus loin. Une idée lui vient. Elle s’empare d’une chandelle, la tend à sa complice en disant :
L’autre reste pensive, regardant alternativement ce qui vient de lui être confié et la chatte suintante.
Marguerite sort de sa rêverie, pose une main sur les reins et d’un geste précis, plante la bougie dans le con bee*. Claire qui ne s’attendait pas à une telle vigorance a un sursaut et lâche un :
L’ignorant, Marguerite se met incontinent à la pilonner, lui faisant lâcher une série de « Ah ! ». Malgré la vigueur de la charge, Claire ne faiblit pas et tient ses positions. Après nombre de minutes de ce traitement, elle rend les armes et s’écroule sur un « Ouiii » qui se prolonge plusieurs secondes. Alors Marguerite lui tend à son tour la bougie, et se met à quatre pattes en disant :
Une minute plus tard, elle est de retour et se met à quatre pattes en disant :
Malgré la confirmation, Marguerite est hésitante. Aussi n’est-ce point avec le même allant que pour le con qu’elle avance l’objet vers l’œillet palpitant. Elle l’appuie presque timidement. Voyant que cela entre soufisablement*, passant outre son étonnement, car elle n’imaginait pas la chose, elle enfonce un bon pied dans les boyaux et agite de plus en plus vigoureusement. Pas plus que pour sa chatte, Claire ne proteste aucunement. Elle apprécie et le fait savoir. Au point que Raoulette, Élise et Jean-Marie viennent voir. Ils ne sont pas déçus et regardent, presque fascinés, leur « employeur » agiter frénétiquement la croupe en couinant d’abondance. De voir un tel allant donne des idées à Jean-Marie qui pousse Marguerite, retire la bougie de l’accueillant fourreau pour la remplacer sans laisser à Claire le temps de dire quoi ou qu’est-ce. Trop contente de se faire ramoner, elle ne proteste pas. Pas plus que toujours fiché en elle, il la fait basculer. Elle présente ainsi aux trois sœurs son fondement envahi et sa chatte béante.
Cette vue inspire la cadette. Elle récupère la chandelle, l’essuie et la plante avec enthousiasme dans le sexe avide. C’est avec non moins d’enthousiasme que Claire accueille cette initiative. Elle apprécie toujours autant d’avoir ses deux trous occupés. Tant Jean-Marie que Marguerite mettent beaucoup d’ardeur et même de vigueur à labourer ses conduits intimes. Malgré, ou plutôt grâce à cette vigueur, Mademoiselle de Villerutay sent le plaisir monter. Ses reins sont animés de mouvements spasmodiques. Petit à petit, elle perd le contrôle de son corps et ne peut s’empêcher de couiner dans un premier temps, puis de feuler et in fine de vocaliser fort joliment, oubliant qu’il y a d’autres occupants dans l’auberge. Iceux profitent largement du récital, au point que l’aubergiste, après avoir hésité, se décide à aller toquer à la porte pour faire cesser la sérénade. Personne ne lui prête attention. Il récidive plus fort, toujours sans résultat. Il finit à tambouriner, avec comme seul résultat un cri prolongé qui s’achève par un profond silence, seulement brisé par ses coups sur la porte. Voyant qu’il peut enfin se faire entendre, il lance :
Claire n’ayant pas encore repris pied, c’est Élise qui répond :
Mademoiselle de Villerutay s’en veut. Point d’avoir ameuté le voisinage avec ses braillements, mais de s’être laissé aller à avoir commerce avec Jean-Marie, alors qu’elle s’était fixé comme ligne de conduite de ne pas avoir de relations intimes avec les hommes employés aux Belles Poules pour éviter qu’ils se croient tout permis et veuillent se conduire en maître. Même si elle a apprécié la prestation, le bonhomme est doué et résistant, il lui faudra éviter de récidiver. De voir son air fier et satisfait, avec une lueur de domination dans les yeux, la conforte dans sa résolution. Elle renvoie chacun se coucher. Jean-Marie conquérant va pour la rejoindre dans le lit. Icelle le prie fermement de rejoindre celui qu’il occupait avec les deux sœurs. Il a un moment d’hésitation, mais devant l’air résolu de Claire, il obtempère de plus ou moins bonne grâce.
Après quelques ablutions bienvenues, elle rejoint Marguerite déjà couchée. Elle repense alors à son idée d’avant l’intervention de Jean-Marie. Elle recommence à caresser et embrasser sa compagne de lit, qui en est ravie. Après les seins et la chatte, elle s’égare vers la porte étroite. Marguerite n’y prête guère attention, mais l’égarement se fait de plus en plus fréquent. Elle comprend alors les intentions de Claire. Elle décide de lui faciliter la tâche. Elle se met à quatre pattes et tend les fesses en les écartant à deux mains. Claire apprécie, cette fille est vraiment une bonne recrue. Elle agace encore un peu la rosette avant d’y introduire un doigt oint d’onguent, et de l’agiter avant d’y faire entrer un second. Voyant que cela se passe sans problèmes, elle les retire pour les remplacer par la bougie de presque un pouce de diamètre. Marguerite, en se sentant pénétrée a le souffle coupé, mais à l’image de Claire, ne manifeste pas le moindre mouvement de recul.
Somme toute, malgré la taille de l’objet, cela entre aisément. Il faut dire qu’elle y met moult bonnes volontés. Quand Claire amorce le mouvement de va-et-vient, après un moment un peu difficile, elle s’ajuste au rythme. Il faut dire qu’elle a porté la main à sa chatte et que ses doigts s’activent fiévreusement sur son bouton. Elle apprécie le jeu, mais contrairement à Mademoiselle de Villerutay, elle réussit à ne point exprimer son contentement par des vocalises intempestives. Il lui suffit de peu de minutes pour que le plaisir enflamme ses sens et qu’elle s’effondre sur le lit en sueur. Épuisée par ces exercices, elle s’endort, conservant fichée en elle la bougie. Le lendemain, en se réveillant, elle se sent gênée en son fondement. Elle y porte la main. Ce n’est qu’à ce moment que lui revient la soirée de la veille. Elle retire l’occupant de son cul. Cela lui donne un sentiment de vacuité. Elle regarde la bougie avec reconnaissance, se souvenant du plaisir qu’elle lui a donné. En partant, elle l’emmène avec elle.
Claire est ravie de ses trois dernières recrues, des autres aussi d’ailleurs. Las, à son retour, les nouvelles que lui annoncent ses associées lui gâchent son contentement. Visiblement, leur reprise de la maison « Aux Belles Poules » n’a pas plu à tout le monde. Plusieurs incidents se sont produits, sans trop de gravité, leur répétition laisse peu de doute sur une intention maligne, mais surtout, la police leur cause soucis, avec des venues répétées pour leur soutirer de l’argent. Cela finit par manger quasi tout le bénéfice. Elles ne savent pas comment faire cesser.
Claire pense mieux se débrouiller que ses collègues, mais malgré son aplomb et ses manières elle ne réussit pas à faire cesser le racket.
Elle désespère, quand un jour, grâce aux voyants qui permettent de surveiller toutes les pièces, elles surprennent dans un salon privé, une conversation où il est question d’équipements militaires. Si ses compagnes n’ont pas tout compris, la fille de l’amiral comprend très bien qu’il est question de prévarication… et à grande échelle. Par chance, le nom de certains est connu. Cela lui donne une idée. Quand elle l’explique, les autres sont dubitatives, mais cela ne l’empêche pas de se mettre en route.
Il lui faut plus d’une semaine pour arriver à destination. Elle s’affuble d’une moustache postiche et s’habille en homme et tremblant d’être reconnue, attend le moment propice. Il se passe deux jours avant qu’icelui ne se présente enfin.
Elle s’approche et arrête l’homme qui s’apprête à monter dans sa voiture.
L’homme se retourne.
Tous deux montent.
Claire commence à lui dévoiler ce qu’elle a appris. Monsieur de La Reynie écoute attentivement et demande :
Elle continue son récit. Celui-ci achevé, le Lieutenant Général demande :
Monsieur de La Reynie fait arrêter sa voiture et Claire en descend et retourne vers Lésoran en espérant que le Lieutenant Général ne tarde point trop à venir.
Hélas, les jours passent et point de visite. Malgré cela, elle se met à la tâche et cherche plus de renseignements sur les individus malhonnêtes, leur circuit et leur méthode. Elle n’est pas mécontente de ses résultats.
Tout cela ne l’empêche pas de s’occuper de ses recrues. Elle convainc ses associées de ne point les mettre incontinent au travail, ou tout au moins leur laisser suffisamment de temps pour qu’elles apprennent les bonnes manières. Sauf pour Marguerite qui est gardée pour que son dépucelage soit réalisé au mieux des intérêts de la maison. Pour cela, toutes trois sont d’accord pour attendre la venue de Monsieur de La Reynie, pour que le bénéfice de l’opération, qu’elles espèrent juteuse, ne disparaisse pas dans les poches des argousins.
Un après-midi, alors qu’elle vient de finir de s’occuper d’un client, à moins que ce ne soit icelui qui ne se soit occupé d’elle, tout dépend du point de vue, Isabeau Blavet l’avertit qu’un monsieur désire la rencontrer. Elle n’est pas mécontente, cela confirme, qu’elle a du succès auprès de la clientèle.
Elle finit de procéder à ses ablutions, en songeant à Isabeau. Elle n’a toujours pas réussi à la convaincre de ne point rester servante. Elle ne désespère pas. Elle y met toute sa persuasion, et ce, d’autant plus qu’Isabeau est celle qui a les meilleures manières et une politesse innée que beaucoup de dames de la cour lui envieraient. À cela s’ajoute qu’elle est une forte accorte jeune femme maintenant que les traces de coups se sont dissipées sur son visage et son corps et qu’elle s’est étoffée. Apparemment, son cher époux, en plus de la maltraiter, ne la nourrissait qu’avec parcimonie.
Sa toilette achevée, elle se rend au salon. Son rendez-vous regarde un tableau et tourne le dos à la porte :
Claire emmène Monsieur de La Reynie dans un endroit à l’abri des oreilles indiscrètes. Elle donne les nouveaux renseignements qu’elle a glanés quant à l’affaire qui l’intéresse. À partir des gens dont elle avait les noms parmi les clients, elle a réussi en les surveillant discrètement à identifier d’autres personnages impliqués. En plus, elle a réussi à se faire inviter avec quelques-unes des pensionnaires dans l’hôtel de l’un d’entre eux pour « égayer » le banquet qu’il offrait. Lors de la nuit, l’alcool aidant, ce Monsieur s’est montré moins prudent qu’il n’aurait dû. Bien sûr pour des oreilles non averties, il n’y avait pas de quoi éveiller des soupçons, mais les siennes l’étaient. Aussi a-t-elle pu apprendre que des documents étaient resserrés dans une armoire sise dans une pièce accessible par une porte dérobée dissimulée par une fausse bibliothèque. Au plus fort de la nuit quand tous les invités étaient ou trop imbibés d’alcool ou à s’occuper activement des dames présentes, l’un n’empêchant par forcément l’autre d’ailleurs, elle s’était introduite dans ladite pièce et avait pu vérifier de visu que des papiers concernaient bien l’affaire.
Claire le lui donne, ainsi que des feuillets avec tous les renseignements qu’elle a glanés.
Mademoiselle de Villerutay, bien que surprise par la tournure des événements, ne rechigne pas à satisfaire la curiosité de Monsieur le Lieutenant Général de police. Pas qu’icelle d’ailleurs. Elle entreprend donc d’ouvrir son corsage et de dégager sa poitrine, puis d’ouvrir la culotte de Gabriel, croit-elle se rappeler. Elle en dégage une verge très honorable, à laquelle elle entreprend de donner toute son ampleur. Point lui est besoin de trop besogner pour y parvenir. L’engin déployé, Monsieur de La Reynie, sans s’embarrasser de fioritures, renverse Claire sur la table et la trousse. L’objet de sa convoitise dévoilée, il y plonge son mandrin avec un soupir de satisfaction et la baise avec vigoreuseté*. Il faut dire qu’il trouvait Mademoiselle de Villerutay fort à son goût, mais il ne pouvait entreprendre une demoiselle de son rang. Il est fort aise de pouvoir profiter de ses charmes sans que cela soulève problèmes. Il se gardera bien de révéler à son père qu’il a retrouvé la profugue* et se promet lors de ses passages sur ses terres de venir lui faire visite. Commencée sous de si bons auspices, la partie se poursuit à la satisfaction des deux protagonistes.
Leur petite affaire terminée, ils retournent au salon. Alors que Claire pense à rappeler au Lieutenant Général sa promesse d’intervention auprès de la police pour calmer ses appétits, icelle entre dans la maison en la personne de trois argousins, dont son chef. Les deux sous-fifres restent à la porte et seul Monsieur de Traureteck s’avance vers Claire, l’air guilleret :
Monsieur de La Reynie, assis sur un fauteuil à haut dossier, dos à l’entrée, l’encourage d’un signe. Ainsi rassurée, elle répond :
Le visage de l’homme se ferme. Il gronde :
Les deux hommes l’empoignent et l’entraînent vers la sortie. Une fois sortis, leur chef reprend :
Il est interrompu par l’ouverture de la porte par laquelle ses deux hommes entrent, poussés par Monsieur de La Reynie. Il se retourne d’un bloc :
L’autre va pour expliciter ce qu’il réserve au fâcheux, mais Claire le devance :
Sur ce, il tourne les talons et s’en retourne suivi de ses hommes, sans demander son reste. Soulagé, mais malgré tout inquiet. Il va falloir qu’il fasse profil bas et cesse de demander des épices. Quant à cette foutue garce, il enrage de ne pouvoir s’en revancher. Cela serait par trop risqué.
Monsieur de La Reynie s’en retourne à ses obligations, non sans se promettre une escauvinghe* régulière de la maison et du con de sa si charmante tenancière.
Après le départ d’icelui, délivrées du Lieutenant de police, les trois tenancières décident de faire perdre à Marguerite son pucelage au mieux des intérêts de la maison.
Il est fait publicité que celui-ci serait mis aux enchères. Visiblement, les amateurs sont nombreux. La donzelle n’est pas patiente. L’attente durant, elle n’entend pas rester à se morfondre. La leçon de sa patronne durant le voyage n’a pas été oubliée. Aussi la donzelle n’hésite-t-elle pas à se livrer aux joies de Lesbos avec d’autres pensionnaires, parfois avec Claire et même avec ses sœurs. Si durant ces exercices son con n’est pas usité, sauf à cajoler son bouton, il n’en est pas de même de son cul, car il faut bien avouer qu’elle moult apprécie les visites que lui font des doigts ou des godemichets divers et variés, manipulés pas ses compagnes ou par elle-même. Elle ne tergiverse pas parfois à user de calibres conséquents. Elle a le derrière accueillant.
Vient enfin le jour attendu. Les amateurs de pucelle sont nombreux. Les enchères montent, s’envolent même au-delà des espérances. Cela va renflouer les caisses de la maison. L’heureux vainqueur, un homme entre deux âges, un peu ventripotent, est applaudi par l’assistance quand il se retire avec Marguerite pour jouir de son acquisition.
Les trois tenancières, accompagnées de quelques clients ayant payé pour, vont regarder par une glace sans tain, comment les choses se déroulent. Hélas elles ne se passent pas au mieux. L’homme n’est guère vaillant, Marguerite a bien du mal à le faire raidir. Plusieurs tentatives de pénétration échouent, tant il bande mou. Cela l’énerve. Il s’en prend à la jeune fille, la giflant. Claire va pour intervenir. Elle est retenue par ses deux associées qui lui disent que cela fait partie du métier et de ne s’en mêler que si cela va au-delà de quelques taloches ou d’une fessée. Elle lui explique que si un homme aime corriger les filles, c’est une question de prix, à condition d’avoir des pensionnaires qui acceptent de se faire rudoyer. Il y en a qui acceptent pour l’argent, et même parfois par goût en plus. Ces dernières ne sont pas fréquentes, elles sont un plus pour une maison. Mais il faut faire attention à ce que les filles ne soient pas abîmées et rendues indisponibles.
Claire n’avait jamais pensé à ce genre de chose et jusqu’à présent le cas ne s’était pas présenté. Cela la laisse perplexe.
Durant leur conciliabule, l’homme a allongé deux claques supplémentaires à Marguerite, mais au moins cela a-t-il pour résultat de le rendre un tant soit peu plus raide et de pouvoir arriver à ses fins. Claire la plaint, car il n’y met aucune délicatesse. Dès qu’il a senti sa rigidité, il a renversé Marguerite et s’est jeté sur elle en lui écartant les jambes sans ménagement, pour la pénétrer d’un coup en se laissant aller de tous son poids. Elle ne peut retenir un cri de douleur. Il s’active brièvement avant de se relever le vit en berne, laissant la jeune fille en pleurs. Cela l’énerve et il la taloche une nouvelle fois en lui disant de ne pas faire de simagrées.
Ce que voyant, mademoiselle de Villerutay se précipite dans la pièce en signifiant à l’individu que cela suffit, qu’il n’est pas question dans le contrat qu’il continue à brutaliser qui que ce soit. Il le prend mal et se dirige menaçant vers Claire, l’arrivée de ses associées, de deux des hommes de la maison et des clients voyeurs, calme ses ardeurs belliqueuses. Il se rhabille et s’en va en maugréant des menaces, des imprécations et clamant que la fille n’était pas pucelle et que c’est une escroquerie. Heureusement que les clients ont été témoins et font savoir à l’individu ce qu’ils pensent de sa mauvaise foi, sinon le rustre aurait eu beau jeu de se répandre en calomnies pour faire douter du pucelage de Marguerite et du sérieux de la maison.
Ses sœurs et les patronnes viennent consoler la pauvre Marguerite. Un peu de repos et son heureuse nature lui permettent de surmonter ce pénible épisode.
* Estanchier : fatiguer, épuiser
* Avable : convenable, propre à.
* Obsequer : obéir
* Destorber : gêner, contrarier
* Goguelu : vain, fat, présomptueux
* Esrageïs : enragé, furieux
* Rateler : discuter, bavarder
* Bee : avide
* Soufisablement : aisément
* Vigoreuseté : vigueur
* Profugue : fugitive, fugueuse
* Escauvinghe : inspection
* Porgouster : déguster
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Épisode 01 : « La vie reprend : il faut s'adapter. »
Épisode 02 : « La vie reprend : la curiosité peut révéler des choses »
Épisode 03 : « La vie reprend : espoir de promotion »
Épisode 04 : « La vie reprend : ennemis jusqu’où ? »
Épisode 05 : « Espoir de promotion - Croisée des chemins - À la cour du Roi »
Épisode 06 : « La déception pousse vers des voies étroites »
Épisode 07 : « Du côté des prisonniers »
Épisode 08 : « Du côté des prisonniers : Marion - Jacquotte »
Épisode 09 : « La surprise du Vicomte »
Épisode 10 : « Débarquement »
Épisode 11 : « Occupation et conséquences »
Épisode 12 : « À la cour Charles : Anaïs, Claire, famille et surprises »
Épisode 13 : « Retours au pays et du nouveau à la cour tanibrinque »
Épisode 14 : « Diversion - Débarquement en Érinlande »
Épisode 15 : « Retour en Canfre : Mathieu Lescot et Jacqueline Lechamp »
Épisode 16 : « Retour en Canfre : les familles ennemies »
Épisode 17 : « Arrivée en Canfre : Jacquotte, les Galleway, de La Tiémont »
Épisode 18 : « Retour plus délicat de Madeleine Lepont »
Épisode 19 : « Retour de Catherine de Révilly et de ses compagnes »
Épisode 20 : « Le Dauphin »
Épisode 21 : « Le retour de Monsieur de Sombreuil »
Épisode 22 : « En Érinlande »
Épisode 23 : « Patricia de Swordfish et Audrey de Highjone en Canfre »
Épisode 24 : « Rapprochement de familles »
Épisode 25 : « Des Canfrais et des Glaisans »
Épisode 26 : « Vengeances »